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24/04/2007

IMMUNO-DEFICIENCE ETHNIQUE ACTIVE

Les discrets rôdeurs de la fafosphère n'auront sans doute pas loupé ce morceau d'anthologie, ce concentré coup-de-boule de la tristesse de notre situation collective, passé sur va savoir quelle chaîne le soir même du premier tour de chant des Francofolies politiques, et repris dans C dans l'Air, l'émission qui te cause social en SMS. Un grand merci aux allumés du Cultural Gang Bang d'avoir permis à cette abomination de laisser une si belle trace de freinage sur le net et dans les esprits.

 

A l'oeuvre, un vague Face-de-Craie en pleine extase ségolinienne, qui donne un bel exemple de fraternité humaine, même pas teintée d'homo-érotisme puisque c'est un truc propre aux nazis, comme chacun se doit de le savoir. Que nenni : de la bonne humeur, de la solidarité en direct, du good clean fun. Avec une petite touche Jean-Louis Costes, une fois de plus, dans cette rage quasi-punk de suicide identitaire.

 

Evidemment, Frère Reunoi a parfois l'air un peu emprunté, limite à se demander ce qu'il fout là, tout en faisant le maximum pour faire bonne impression à la famille scotchée devant l'écran plat à crédit. Frère Rebeu, lui, assume beaucoup plus, façon Grand Frère justement, avec dans l'oeil une bienveillance amusée pour Frère Toubab et son explosion de durite. Il me rappelle un peu ce personnage de la Mère Supérieure, dans Trainspotting, couvant ses toxicos comme une poule ses oeufs déjà durs. La différence fondamentale ? C'est Blanchouille qui fournit et qui consomme la came. Il est le seul à ressentir les vertiges de l'Amour Universel, comme s'il était tombé dans un tambour à lessive cosmique, pataugeant dans une lessive qui contrairement à Persil, lave moins blanc. Mais ça ne le dérange pas. Il aime ça. Il en redemande. Il n'a plus besoin de rien d'autre. Plus sale il sortira de la machine, mieux il se sentira. Enfin en paix avec lui-même et cette hérédité décidément trop lourde. La fraternité qu'il recherche, c'est la dilution, l'oubli de soi, le grand putain de brassage décomposant. Pas les deux autres tiers de cette délicate fratrie Citoyenne. Eux n'ont pas de problèmes particulier avec leurs familles étendues.

 

La déclaration d'amour inconditionnelle de Frère Toubab, somme toute, ça ne leur fait ni chaud ni froid - tout dépend de ce qu'ils y gagneront. Depuis des décennies que l'Occident leur explique qu'il les kiffe, qu'il est prêt à les accueillir en masse, à se faire trouer le lard pour défendre leur dignité face aux rassisses, ils connaissent la sérénade. Leur partition, c'est celle de Dalida répondant aux mièvreries d'Alain Delon : "Parole, parole, parole"...

 

Tu causes, Cul Blanc, tu causes, c'est ce que tu sais faire de mieux. En attendant, on attend toujours des quartiers moins pourris, des représentants politiques, des dédommagements pour colonisation de l'arrière-arrière-grand-père, des passe-droits avec la flicaille, les transports publics et le chichon gratuits, et puis n'oublie pas de nous envoyer tes cousines, qu'on leur explique ce que c'est qu'un mec pas dévirilisé par trente ans de féminisme... Des garanties. Des actes. Pas le même blabla que ton père à l'époque de la Marche des Beurs. On sait ce que ça vaut. On te laisse délirer parce que c'est assez mignon, quelque part, de te voir te rouler aussi profond dans le purin. Mais quand tu auras ton compte, à la douche et au taff.

 

La prétendue politisation des zyvas banlieuxois, ce n'est pas autre chose. Le statut de victime-opprimée-par-le-système-capitalo-fasciste, ça commence à leur peser. Pas qu'ils se privent de recourir à la culpabilisation massive de l'autochtone, évidemment : il y a, comme ça, des techniques de drague, de vente forcée ou de chantage dont l'inélégance et la malhonêteté sont crades, mais qui marchent trop bien pour qu'on s'en prive. Seulement ils ne s'arrêtent pas là. Ils ne comptent plus sur "nous" pour obtenir ce qu'ils veulent. Et la participation massive au cirque électoral pourrait bien n'être qu'un épisode, un premier essai, un brouillon - juste le temps qu'ils se rendent compte que quémander par bulletin ou par bagnole crâmée, c'est pareil. Dans les deux cas, on se fait entendre, mais on a toujours la main tendue vers les anciens Maîtres.

 

Viendra un temps où ils ne demanderont plus, mais se contenteront de prendre. L'hystéro de service est là pour leur montrer qu'il n'y aura aucune résistance et que les colonisés fourniront eux-même les barbelés de leurs propres réserves.