Saint-Martin
Un Molotov dans la Marée Noire
Toi qui tombes en ces lieux par hasard ou malchance, mettons vite les choses au clair. Tout ce qui apparaîtra ici sera, d'une façon ou d'une autre, post-fasciste, néo-nihiliste, ou relevant peu ou prou de tout ce qui crispe un Citoyen fier de sa majuscule. Ce n'est pas vraiment fait exprès, mais c'est comme ça. Autant écourter ta visite si tu as un peu de compassion pour tes ulcères. Si ton besoin de gueuler est trop fort, " lâche tes coms' ", il se peut qu'ils soient lus. Pour des menaces de mort plus structurées ou des propositions de PACS, un courriel pourrait faire l'affaire.
Les Enfants de la Zone Grise sont nombreux mais se connaissent à peine. Ils ne forment aucun mouvement bien défini, on les retrouve un peu partout où l'espoir d'un Grand Chambardement se mêle au déclassement, à la haine du monde moderne et à la fascination pour tout ce qui semble le menacer un tant soit peu. On ne sait pas trop ce qu'ils pensent, ce qu'ils projettent de faire, ni comment les ramener dans le droit chemin. C'est une espèce mutante, hybride, errant quelque part entre le bad trip et une Troisième Voie perpétuellement réinventée. Pour le reste, ils s'agitent, ils picolent, ils saccagent les convenances et ils attendent leur heure, tout en sentant qu'elle ne viendra probablement jamais.
Ce genre d'allumés a existé, sans doute, à toutes les époques troublées de la civilisation. Ils n'ont guère intéressé les historiens ou les sociologues, qui pourtant raffolent des minorités bizarres. Au XIXè, un Ivan Tourgueniev en a dressé un portrait intéressant dans Pères et Fils. Un autre se chargera de nous autres, un jour, peut-être. En attendant, autant abattre un peu de boulot soi-même.
Il faut bien mourir de quelque chose. C'est ce que disent les fumeurs qui ne veulent pas lâcher le clou de cercueil. Si je pouvais éviter de crever du crabe, ça m'arrangerait. Sera consigné ici tout ce qui risquerait de booster mes métastases futures si je le gardais pour moi-même. Un conseil de mon acupuncteur ; on pourrit de l'intérieur si on n'extériorise pas certaines choses. Ca n'oblige personne à lire pour autant, bien évidemment.
L'emmerdant, quand on publie quoique ce soit, c'est que ça se paie. Des abrutis risquent de vous lire, de penser qu'ils vous comprennent, de croire qu'on a quoique ce soit à foutre de leur avis. C'est ennuyeux. Mais c'est encore un prix raisonnable pour un défouloir. Et puis quand on donne son propre avis sur quoique ce soit, normal que d'autres se sentent le droit d'y répondre.