21/05/2007
QUAND LE CERVEAU SE MET AU VERT
Moritz Leuenberger, notre frétillant Ministre des Transports et de l'Energie, a de bien belles idées pour refroidir le climat de la planète à partir du territoire helvète. On ne manquera pas de lire sa prose parfois francophone sur son blog perso, dont on doit pouvoir trouver l'adresse quelque part ici. Paraît qu'on y cause dans les commentaires. Je n'ai pas été voir, pas parce que je n'ai pas le temps ou parce que j'ai d'autres choses à foutre, mais basiquement parce que ça a l'air chiant.
Bien évidemment, en tant que Premier Chef de Gare de la Nation, l'aimable socialiste biennois trouve que prendre les transports en commun, das is sehr super. Ben oui mais ça coûte cher. Suffit pas que poser ses fesses dans un seconde classe coûte abominablement plus cher qu'en France (sur le trajet Lausanne-Paris, une bonne moitié du billet est amortie avant même de sortir des frontières), faut encore trouver plus de blé pour inciter les bagnolistes à laisser leur Tueurs d'Ozone au garage. Souissinfo nous informe récemment qu'un des moyens de renflouer les caisses des Chemins de Fer Fédéraux serait d'imposer le "Road Pricing", gerbatoire néoanglicisme qui décore une réalité bien simple : le péage routier, du genre que les Londoniens se prennent dans la gueule depuis 2003, je crois.
Le truc du "pollueur-payeur", c'est pas nouveau, et qu'on aime ou pas, ça peut sembler logique. Tu casses Mère Nature avec ton 4x4 ? Tu passes à la caisse, mon cochon. Même principe que pour la clope, somme toute : pas question d'interdire ouvertement, on va juste augmenter les prix régulièrement, en prétendant qu'à force les accrocs du clou de cercueil seront dégoûtés de leur tétine cancérogène parce que ça coûte trop cher. C'est notamment comme ça qu'on finance l'AVS dans notre belle démocratie directe, en faisant investir ceux qui vont mourir jeune dans l'avenir de ceux qui vivront vieux.
Même logique bouffonne dans le présent cas de figure, avec peut-être un chouilla plus de gonflitude : s'agit pas seulement de forcer Monsieur Moyen à prendre le train plutôt que la caisse, on compte en plus sur ceux qui s'accrocheront à leur volant pour payer les InterCity des malheureux piétons et/ou des Ecocitoyens responsables. On compte donc sur une bonne majorité de conducteurs acharnés pour rentabiliser les nouvelles douanes urbaines, supposées remplir les trams jusqu'à la gueule et réoxygéner notre pov' planète asphyxiée.
On vit quand même dans un putain de chouette pays. Pas étonnant, comme le répète monsieur le Ministre des Taxes Hulotières, que la Suisse soit vantée mondialement comme un modèle en matière de bidouillages pseudo-écolos.
18:10 Publié dans De quoi j'me merde ? | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ecoarnaque, ton destin c'est le train, pollueur-bonne-pomme
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