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08/06/2007

FATALITE ET BETISE HUMAINE

(...) j'ai eu, jour après jour, au cours de mon activité gouvernementale, l'impression de me heurter, en haut, à une volonté obscure, indéchiffrable et insurmontable, plus forte que la volonté des chefs d'Etat les plus puissants : la fatalité de l'Histoire. En bas, à cette force aveugle, anonyme, multiforme et non moins tyrannique qu'est la fatalité de la bêtise humaine.

 

A voir comment se tisse, jour après jour, le destin des peuples, on s'aperçoit que ces deux éléments y jouent un rôle prépondérant, et que la raison n'y tient qu'une place infime.

 

Quand on a vu, comme moi, les plans les mieux conçus aboutir à des résultats diamétralement contraires à ceux que l'on avait escomptés ; quand on a vu chaque action susciter une réaction en sens inverse, plus violente que celle dont elle était issue ; quand on a vu les faits les plus patents et les solutions les plus évidentes niées et combttues par les intelligences les plus averties ; quand on a vu des facteurs impondérables ou le hasard le plus fortuit commander le sens des événements et régenter le sort des êtres, on prend en pitié les hommes d'être menés dans de telles conditions d'incohérence et d'arbitraire. On s'étonne moins de voir le cours de l'Histoire jalonné d'une suite de catastrophes et d'avortements.

 

 

Jacques Benoist-Méchin, De la défaite au désastre

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