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06/04/2008

SERIAL VICTIMS

3c048da8544beb984b7de80f9fdbdbad.jpg<< J'ai vu un truc, à la télé, ben du coup je suis plus très sûre de vouloir faire des gosses...>>

 

Dixit la charmante petite chose avec qui je partage presque équitablement les quelques mètres carrés encombrés de ce vieil appartement Il faut dire que la pauvresse venait de se taper - de son plein gré, en plus - un long soap-documentaire sur des ados ne vivant que par, pour et sur Internet. Ce que j'en ai entendu, plongé de mon côté dans un bouquin sur les magouilles pas propres de Greenpeace, faisait effectivement froid dans le slip. Chaque sortie de ces sous-merdes pubères constituait un argument-choc en faveur de la vasectomie.

 

J'ai quatorze ans et je veux faire chanteuse ou rien. Pas deux ans de plus et tout le web francophone peut voir mes loches ou les pelles que je roule à une copine. J'ai plus de mille potes, à qui je ne cause jamais que sur MSN. Ne leur manque plus qu'à se nourrir par intraveineuse, puis à installer des cagoinces chimiques à côté de leur plumard, et ils n'auront plus rien à attendre du monde extérieur, en-dehors de se faire récupérer en temps voulu par les services de la morgue. 

 

Le privilège d'être parent, c'est qu'on a un choix illimité de trouilles à disposition.

 

Mon gamin sera malformé.

 

Mon gamin sera racketté par des hyènes protégées par les boniches de la grisaille scolaire.

 

Mon gamin sera cogné à dix contre un quotidiennement jusqu'au suicide.

 

Mon gamin sera acteur porno gay.

 

Mon gamin sera junkie et prostitué.

 

Mon gamin sera un tiers-mondiste décérébré.

 

Peu de parents toutefois semblent réfléchir à l'éventualité que leur Septième Merveille du Monde a de bonnes chances d'être stupide. Une illustration vivante de votre échec à transmettre certaines valeurs et certains comportements. Un contrepied exact et acharné de tout ce qui vous importait vraiment à l'époque où vous aviez pris le risque insensé de perpétuer la lignée dans notre crevoir de masse. Une victime non pas des dangers physiques dudit crevoir, mais de son pourrissement des neurones et des tripes. La marmelade directement injectée dans les tripes du verrat. Les trouilles tendance, c'est de redouter les voyous, les profs de gym pervers, les carences en fruizélégums ou l'excès de bibine-dje drinking, n'est-ce pas, ce fléau londonien, tralalère... Mais s'attendre à ce que l'environnement culturel qu'ils connaissent en vienne à formater leur progéniture en trépanés, en toxicos de la Visa, en sacs poubelles à disposition de tous les déchets de l'industrie des loisirs, ça, ça va.

 

Les gosses chez qui je tente de consolider les ruines causées par l'instruction publique ont des pondeurs dans ce trip-là, à la fois misérabilistes et idolâtres. "Il est pas con, mon fils, il connaît par coeur tous les personnages de mangas." "Vous vous rendez compte ? Elle a trente mots à apprendre par coeur pour demain, et même qu'elle doit en connaître la définition ! " Leur demander le moindre effort de réflexion ou d'apprentissage, c'est presque des méthodes à la Fourniret. Voilà des gens qui ne trouvent rien à redire aux ateliers d'écriture hip-hop ou aux cours de tolérance citoyenne, mais qui refusent l'unique chose que l'école obligatoire pourrait encore les aider vaguement à enseigner à leurs gamins, un minimum de rigueur et de discipline.

 

Au moins ces malheureux ont-ils pondu sans trop se poser de colles métaphysiques. Je ne pense pas que tu te rendes compte, cousin anonyme du cyberfafspace, de la chance phénoménale de notre génération de futurs reproducteurs. Nous sommes les premiers, depuis des lustres si ce n'est depuis toujours, pour qui fonder une famille est à la fois un devoir sacré et un terrifiant crash-test. Le couronnement de toute une existence, doublé d'une garantie d'échec, de dégoût et de trahison.

 

Alors bien sûr, il y aura les posés, les sereins, les lettrés qui sortiront des citations remontant à la plus haute Antiquité, et qui démontreront, numéros de page à l'appui, que chaque nouvelle génération déçoit systématiquement celle qui l'a embarquée dans sa propre galère. Ils convieront Sénèque, Socrate et Adrien pour banaliser cette panique spirituelle de donner naissance à des portées de trouducs décomplexés. Ils auront sans doute raison quelque part, dans le sens où c'est un peu le boulot des mouflets que de navrer la génération précédente. Mais combien de nos ancêtres ont-ils démarré une famille avec, boulonnée au ventre, la terreur lucide d'enfanter dans un cloaque qui salira et abrutira les descendants les plus prometteurs ? Au moins la plupart d'entre eux pouvait-elle attendre l'adolescence avant d'être déçue ; nous autres, nous pouvons prévoir que nos moutards seront soit abyssalement cons, soit enterrés vivants sous les taches, les bâtards et les décérébrés.

 

Sont-ce là raisons suffisantes pour s'abstenir de cracher au bassinet génétique ? Mais oui ! C'est clair ! Amplement d'ailleurs !

 

Allons-nous pour autant tenir compte de tous ces signes annonciateurs de temps encore plus obscurs et malsains que les nôtres ? Y a peu de chances.

 

D'accord pour admettre que tout est foutu, que l'occupation du terrain nous a échappé pour de bon, que toute reconquête semble absurde pour les vingt-cinq années qui viennent au bas mot, et que d'ici-là nous serons dans un état encore plus pitoyable et déshumanisé que maintenant. Mais s'est-on jamais mobilisé pour la Victoire ? Y a-t-on jamais vraiment cru ? N'était-ce pas plutôt une exigence toute esthétique avant tout ? Une volonté de partir, sinon en beauté, du moins pas sans noblesse, le crâne fendu mais la tête droite ? Peu l'admettront ouvertement, et personne ne le fera chez ceux qui cherchent une reconnaissance officielle de leurs efforts militants. C'est une condition non-négociable de la réussite ; se battre sans plus y croire est un privilège de cinglé et il nous faudra accepter cette étiquette avec le sourire, avec gratitude même. Ne pas chercher noise aux contempteurs qui n'y verront que prétexte, déguisement d'une passivité honteuse, confort de l'aboyeur qui ne mord pas. Fermer sa gueule pour de bon, ou faire en sorte de n'être entendu que de cercles minuscules, là où nos vomissures ne viendront pas perturber les balayeurs métapos de la sciure du cirque démocratique.

 

Se concentrer sur l'essentiel, à savoir se raccommoder avec nos instincts de survie primaires et bosser à devenir des pères présentables. Construire patiemment, modestement, sans exaltation aucune, l'abri atomique où pourront pousser les suivants, plus ou moins à l'abri du bombardement de dégueulasseries scolaires, télévisuelles, politiques, sous-culturelles, ethnosuicidaires. Faute d'avoir pu trouver une famille de substitution auprès des "camarades" au rabais, en créér une soi-même, une vraie, une solide, ni recomposée, ni mixte, ni altersexuelle, du basique, du pas raffiné, du brutal. Du boulot d'artisan consciencieux et d'artiste oeuvrant dans l'absolu. Parce qu'en définitive tout se ramène à cela, et à que dalle d'autre. Une génération après celle qui aura tout fait pour Tuer le Père, le faire renaître enfin à travers nous-mêmes, lui redonner sa place, le resacraliser. Etre pour ceux qui nous suivent ce que ceux qui nous précédaient n'auront pas pu être pour nous.

 

En des temps d'universelle laideur, une famille traditionnelle qui fonctionne constitue la propagande par l'acte par excellence, l'insulte absolue à nos assassins, le gigantesque Fuck-Off inattendu à notre extinction programmée. La conciliation inespérée entre utopie complète et action pragmatique. Et ce uniquement pour la beauté sauvage du geste. Un dernier acte d'engagement qui va beaucoup plus loin que tous les risques consentis jusqu'alors : le risque de devenir normal dans un monde dont nous rejetons la normalisation forcée vers le tordu, l'absurde et le gerbatoire.

Commentaires

Sublime.

Beaucoup de sympathisants nationalistes ou identitaires cherchent des moyens d'action... en voilà un... des plus efficaces et des plus beaux. Il peut être des plus agréables, mais pas des plus faciles. En faisant d'une pierre deux coups : le témoignage moral et le poids du repeuplement et du nombre.

Avez-vous remarqué le renouveau des familles nombreuses catholiques ? croyez-vous que c'est un hasard ? J'ai observé des moqueries et des railleries dans les milieux de gauche ce qui prouve que :
1) ils sont visibles
2) ils dérangent.

N'oublions pas aussi que les "progressistes" se reproduisent peu et que si nous acceptons ce combat, nous ne pouvons que le gagner à long terme. L'immigration institutionnelle est aussi une tentative de nous priver de cette reconquête.

Écrit par : Stat Crux | 08/04/2008

Bon, ça commence à m'emmerder de me répéter, mais le texte là, il est remarquable.
Mon "ami imaginaire", tu manies comme personne le désespoir le plus sombre et le cri primal le plus poignant.
Mais il veut vivre, l'animal !
Mais on vous dit que c'est pas possible, merde !
Mais alors on fait quoi, on se suicide ?
Mais non ! On continue à servir à rien !
Ha ha ha ha ha ...

Écrit par : Georges-André Gaillard | 20/04/2008

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