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28/03/2009

LA DEBANDANCE

On commence à voir un peu trop de reportages sur les Décroissants aux heures de grande audience. C'est pas que ça m'inquiète personnellement, mais si j'étais dans les sandalettes d'un militant de Casseurs de Pub, je l'aurais mauvaise. Voir ces gros bourges en guenilles de luxe vanter leur engagement pour Laplanette et Lanvironman en allant acheter leur limonade chez un épicier bio, ou entasser des panneaux solaires sur leur gigantesque villa, ça doit foutre en rogne ceux qui croient sincèrement qu'il faut crever la baudruche du développement pour faire crever la société industrielle. Bienvenue au royaume du Larbinat, voilà votre carte de membre, votre petit tablier et vos gants blancs.

 

Somme toute c'est bien fait pour leurs gueules. Si le mouvement a attiré tant de sociodémocrates et d'obamaniaques pâlichons, c'est parce qu'il s'est laissé infiltrer par les boniches de la Zone, puis réduire à une succursale anecdotique de l'entreprise de crouillification du continent. Pour qui s'est donné la peine de le lire sur le long terme, le journal La Décroissance offre un merveilleux exemple de dégénérescence bobocompatible. Parce que voui, Kamarade post-nazebroque désorienté et fou de haine, fut un temps où c'était une lecture acceptable, voire profitable. Ca n'a pas toujours été une manière détournée de prôner un retour à la morale parpaillotte du genre "Endettez-vous plus pour vous serrer la ceinture un cran de plus." On pouvait trouver bien des pépites dans cette décharge à présent pacifiée et recyclée.

 

L’emblème du journal, il y a peu, était encore un genre de clown hirsute au sourire de requin sous pilule thaï. Laid mais pas plus dérangeant que ça, et il était permis d’y voir un hommage à l’esthétique d’Hara-Kiri plus qu’une autocaricature de néo-hippie mangeur de graines. Le voilà remplacé par une Marianne stylisée, avec phrygien et cocarde, et un sourire évoquant Béatrice Dalle ou Belladonna, selon les références cinoches qu’on ose avoir.

 

La ligne éditoriale a bien entendu suivi le même dévaloir à linge sale. Et que nous sommes parfaitement démocrates ! Et que nous sommes républicains jusqu’à la dernière pellicule du dreadlock ! Et que ma tolérance est plus grosse que ton antiracisme, mon fwèwe ! ! Et que les fâchysses conduisent des hummers, et réciproquement ! Et que je collectionne les Points Godwin à en remplir des centaines de cahiers Panini ! Et que la pub et la destruction des villes comme des campagnes c'est mal, mais quand même moins mal que de serrer la pince à un type qui n'a pas d'ami exotique ou de mignons petits bâtards.

 

Toujours

La

Même

Merde

 

Ils doivent faire exprès.

On n’en sort pas.

Tout ça bande mou et triste, ça sent le patchouli de combat, le tam-tam cogné à peine plus fort que les comparses, Le pouvoir des fleurs de Voulzy en version thrash-metal durable. Alors que la base du discours, putain, relevait d'un bon sens si solide que les préférences en matière de couleur de chemise devenaient ENFIN secondaires.

 

Vivre et bosser au pays ? Bouffer local et naturel ? Foutre le camp loin du béton, des webcams de surveillance mutuelle, du harcèlement publicitaire et de la folie sourde des entassements en clapiers pour humains? Passer à la concasseuse tout ce qui est Iphone, Facebook, tuning,  cabines à UV, téloche et crédit-conso ? Noyer le frère siamois de droite dans la pisse de celui de gauche ? Mais comment donc ! Plutôt quatorze fois qu’une ! On signe ! En fermant les yeux !

 

Mais non. Ça doit sentir trop faf à leurs yeux. Ou alors ils se rendent compte qu’on est beaucoup à avoir méchamment accroché au message, sans pour autant bander à l'idée d'un kolkhoze mondial métissé et citoyennofestif. C’est qu’on n’est pas fréquentables, nous autres. Alors on met le discours de base de côté, on nous ressort les gousses d’ail, l’eau laïque, la décoction d’Heures les plus Sombres, pour bien expliquer que les plus exclus des métabarjots modernes sont à nos portes pour, à leur tour, exclure à tour de bras tendus.

 

C’est vrai : on est si nombreux ! si friqués ! si violemment soutenus par les médias ! si bien financés en douce par l’industrie pétrolière et nucléaire ! Moi d’ailleurs, c’est bien simple : je passe mes ouiquèndes le fessier rivé au siège-baquet de mon 4x4 : les jours pairs, dérapages contrôlés dans des cimetières juifs, les jours impairs, du tout-terrain dans des réserves naturelles. Je ne vis que pour ça. Aujourd’hui, à l’heure où les nouveaux mormons de supérette éteindront leurs lumières pour lubrifier le cul de Gaïa, moi je brancherai tous mes appareils électriques à la fois, en hurlant des hymnes pornographiques à la gloire de la bite à George Bush, ou Kill the poor, ça dépendra de l’humeur.

 

Enfin bref.

 

Pour ceux d’entre vous qui ne se sentent PAS obligés de manger de la merde si ça semble flanquer la nausée à un gauchiste, lisez toujours ceci, qui date d’un temps pas si lointain où La Décroissance était hautement lisible.

 

 Décroissance Relocalisation 1.jpg

Décroissante relocalisation 2.jpg

Commentaires

Qu'est-ce qu'on avait rigolé, quand même, ce fameux soir de "l'écofascisme"... une conférence organisée par "Nous", mais avec l'aide d'ATTAC et du Courrier, ça restera quand même dans les annales.

Écrit par : Capo Lasagno | 28/03/2009

dans l'article initial de décroissance relocalisation 1,on parle de SEL
souvenons nous que ce sont des Sociétés d'Exercice Libéral
assez fin ,non?

Écrit par : ramon mercader | 30/03/2009

Les commentaires sont fermés.