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03/05/2007

LA CENSURE COMME ETENDARD

Si on se balade dans les archives d’Alarme Blanche, on trouve ceci à la date du 23 octobre 2006 

 

 

Kémi Séba bonjour, bienvenue sur NatiOnde, vous deviez être interviewé sur notre média le samedi 14 Octobre 2006, date anniversaire de la création de notre site. Cette interview a été annulée, dû à la censure de notre radio après le passage de Bruno GOLLNISCH délégué général du Front National qui revenait sur son attaque médiatique. Rappelons que NatiOnde avait également été désactivée par les « chiens de garde » du système lors de votre premier passage chez nous au mois de juin 2006. Cette interview aura quand même lieu par écrit sur notre nouveau blog d’information: http://nationde.canalblog.com/ Que vous inspire ces événements ?

 

 

Kémi Séba : Cela ne peut m'inspirer que de la joie lorsque l'on sait que ce système cancérigène ne tente d'empêcher de parler que ceux qui dérangent ses intérêts. Cela doit être considérer comme un gage de valeur vous concernant, et doit donc vous pousser à continuer vôtre lutte.

 

 

L'ami Rat Noir, que vous pouviez lire il y a encore quelques mois sur H&F, remarque que la Tribu K constitue à elle seule « un catalogue de tout ce qu’il ne faut pas faire en activisme métapo ». Mais c’est une autre histoire et pour une fois, putain, tâchons de digresser aussi peu que faisable.

 

L’analyse du Séba, sur la valeur que confère l'hostilité du Système, peut sembler valable dans la mesure où elle est extrêmement séduisante pour les dissidents d’Occident. On nous en veut, on nous censure et on nous combat quotidiennement, alors que des individus bien plus violents et dangereux gardent leur pleine liberté d’ouvrir leur claque-merde et de faire chier le monde. Conclusion logique et masturbatoire : eux ne sont pas dangereux, nous seuls sommes considérés comme tels par le pouvoir. Son inquiétude serait un gage de notre poids politique, parce qu’on voit mal l’Ennemi se mobiliser face à une menace dérisoire.

 

Ca risque malheureusement d’être le cas.

 

De nos jours, la censure directe, brutale, volontariste, n’existe pratiquement plus. Nos coaches de vie lui préfèrent largement le silence organisé et le brouillage par surinformation. Pourquoi faire taire des objecteurs par la violence, alors qu’il suffit de les laisser s’égosiller dans le brouhaha ambiant ? La répression Old School est réservée pour injecter de l’adrénaline aux nouvelles espèces d’Agités Utiles. Ca leur donne un coup de fouet ça et là, et ça les convainc qu’ils constituent une menace véritable pour l’Etablissement. Le fait est qu’ils sont surtout dangereux pour eux-mêmes et pour les jeunes recrues qui leur font confiance. Pour les ennemis qu'ils se sont reconnus, bernique. Même Monsieur Moyen les craint moins qu'il les ignore - il sait que leurs idées font désordre mais qui sont ceux qui les prônent, en fait ? Va savoir, on ne les voit jamais...

 

Socialement, nous ne représentons rien. Tout juste une cristallisation vaguement hiérarchisée des pulsions xénophobes de Monsieur Moyen, rattachée à une Weltanschaung souple et variable selon les époques durant ces dernières vingt-cinq années. Les seules actions vraiment mises à sac par la flicaille ont été les Soupes au Cochon du Bloc Identitaire. Le reste relève d'un harcèlement judiciaire classique, relativement comparable à celui qu’endurent les bolchos les plus conséquents et jusqu’au-boutistes.

 

Nous avons droit à un traitement plus spécifique, dans la mesure où les pisse-copie font toujours montre d’une grande mansuétude pour lesdits bolches, du moment qu’ils planquent les molotovs derrière les banderoles humanistes de papa. Pour nous, comme on l’a tous constaté, c’est une autre paire de burnes. La chasse au faf est ouverte tous les jours de l’année, dans les conseils de rédaction, sur le zinc des mafias métisseuses et dans les cagibis de toutes les boniches de la Zone Grise.

 

Ces petites attentions sont juste suffisantes pour nous maintenir la pression et nous convaincre qu’on est vraiment des brutes néovikings ; mais chacun voit bien qu’elles ne suffisent absolument pas pour nous inciter à une révolte plus explosive. C’est la différence entre une agression franche et un mobbing planifié sur le très long terme. Il s’agit de saper les résistances individu par individu, en les poussant à l’autodestruction ou au renoncement. L’absence de réelle solidarité entre prétendus camarades et de tout ancrage social durable fait le reste.

 

Résultat : une armée de fantômes en dislocation, à qui l’on fait croire qu’ils sont encore vivants.

 

Nous sommes impuissants, paralysés par nos propres travers, nos hiérarchies ineptes, nos concurrences dérisoires entre sous-chefs de rayon. Et voilà qu'on vient nous dire que nous sommes dangereux dans cet état lamentable.

 

Continuez ! qu’ils nous gueulent ! Ne changez surtout pas ! Vous êtes vraiment un danger pour la Démocratie avec vos routines imbéciles, vos guerres de sous-chefs, vos clowneries mythos, votre absence de tout projet de société viable ! Pouvez pas faire mieux ! Le top du top de la Bête Immonde  !

 

Pour un jeune faf avide d’action et avec un retard colossal de reconnaissance, le croche-patte est mortel. Le monde qui l’entoure le remplit à bloc de dégoût, frigorifiant sa capacité de réflexion à long terme, surchargeant sa rage de se bouger, d’être utile ne serait-ce qu’une minute, de balancer à la gueule des lâches, des cyniques et des collabos les wagons de bile qui implosent en lui à force de trop de retenue. Il n’en adopte que plus facilement le rôle d’épouvantail qui lui est tricoté sur mesure, presque avec une sorte de gratitude trouble pour un ennemi si accommodant, si compréhensif vis-à-vis de son besoin de nuire. Il lui permet de ne plus se retenir, d’être aussi bestialement intransigeant que ce que lui dictent ses instincts écorchés. Le suicide politique pur et simple lui apparaît alors comme un véritable modèle à suivre, à imiter, à prôner aux tièdes et aux hésitants.

 

La légitimation d’un discours ou d’un mouvement dissident par le Système est un signe clair de son innocuité.  Mais sa dénonciation hystérique et sa réduction à ses aspects les plus caricaturaux ne sont pas non plus un gage d’intégrité, ni d’efficacité. On a assez vu les ravages sur les jeunes fafs du modèle bonehead, toujours mis en avant par la presse, et qui a fini par s’auréoler d’un prestige noir qui fait ressortir, chez qui l’adopte tel quel, tout ce qui effraie Monsieur Moyen, et tout ce contre quoi nous devons lutter chaque jour pour ne pas se laisser sombrer dans le tsunami de chiasse où pataugent nos semblables.
 

Cette Troisième Voie que nous cherchons désespérément avec des GPS en carton et des boussoles déréglées depuis des décennies, elle ressemble finalement à un sentier terriblement étroit, une frêle passerelle entre deux précipices. Notre route oscille entre la récupération par la cooptation et la neutralisation par l’incitation au pétage de plombs. En fin de compte, il n’y a guère que le silence de l’ennemi qui soit un réel hommage à notre opposition.