Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28/04/2007

« …JUST ME AND MY WORLD OF ENEMIES… »

Un des grands conforts de l'actuelle glorification de la Victime , c’est que tout le monde peut se convaincre qu’il est l’objet d’un complot, tramé par d’anonymes saligauds, relayé par des médiats sensationnalistes et toléré par Monsieur Moyen, ce lâche enculé toujours prêt à regarder son prochain se la faire mettre profond sans intervenir.

 

Ce fut longtemps le privilège des archéofafs, collectionneurs d’antiques pamphlets mal foutus sur les francs-macs, les falsificateurs d’Histoire contemporaine et les lobbies mondialistes fumeux. Documenter et exposer leurs supposées magouilles a longtemps constitué – et constitue encore souvent – l’essentiel de leur militantisme. Des mimiques d’archivistes obsessionnels que les ethnobrasseurs et les monomaniaques bolchos ont toujours eu beau jeu de railler, et qui finissent systématiquement par s’écraser le museau contre des lois toujours plus restrictives. On finit par marcher sur des œufs, par fermer sa gueule ou par tant alambiquer ses périphrases que plus personne n’y comprend rien – au moins chez ceux qui écoutaient encore…

 

Ce joli temps des nouvelles Catacombes semble révolu. Débusquer la machination est un loisir politique qui s’est foutrement popularisé depuis que le monde est redevenu multipolaire. La démocratie donne à toutes les communautés le droit d’étaler leur parano maison, et de s’en servir pour tenter d’obtenir des passe-droits. Le syndrome de la persécution n’est plus le propre d’une élite réac, elle est à disposition de la moindre communauté ultra-minoritaire avide de reconnaissance journalistique ou de sponsoring gouvernemental.

 

On connaît depuis longtemps le débat qui mobilise capitalistes et socialistes sur le rôle des pisse-copies, toujours biaisés et vendus. Pour la droite, c’est la conspiration gauchiste qui domine les médiats, et qui leur impose une ligne éditoriale apatride et bien-pensante. Ce à quoi répond ladite gauche : tout faux ! Les médiats sont aux mains des capitalistes réactionnaires et promeuvent leurs idées intolérantes, en relayant complaisamment les émeutes de banlieues occupées ou les déclarations « intolérables » du « populiste » le plus en vogue le mois courant.

 

Les musulmans se sentent discriminés, stigmatisés, caricaturés par une opinion publique qui ne veut voir en eux que des kamikazes de restaurants familiaux et des polygames cogneurs de femmes. Réaction des islamophobes : fouteries ! L’Occident tout entier se coranise à toutes bombes, les mosquées poussent comme des spores et nos gonzesses devront bientôt sortir acheter nos sixpacks emballées dans des sacs poubelles grillagés au niveau des yeux.

 

Indémodable et inoxydable, le couple sionistes-antisémites continue sa valse séculaire. La haine du Juif est partout ! clament les premier. Il flotte dans l’air un sinistre parfum de barbelés et d’étoiles jaunes ! Arnaque sans nom ! répondent les seconds ! l’Europe n’est plus qu’un immense supermarché kasher où vous régnez en maîtres absolus ! On pouvait plus critiquer Staline à Moscou en 1950 que la Licra à Paris de nos jours !

 

Jeu du balai oblige, cette danse se complique avec un troisième partenaire inattendu. Les antisionistes occidentaux doivent souvent interrompre leur pavane amoureuse pour céder leur place au grand rival islamiste. On aime beaucoup s’envoyer du racisme à la gueule, entre fans de Tsahal et groupies d’Al-Qaeda. L’antisémite blanchouille traditionnel, vaguement racial et économique, ne sait pas trop sur quel pied danser entre ce nouveau couple infernal qui lui pique respectivement son vocabulaire et sa mauvaise réputation. De toute façon, vu l’âge de ses recrues, l’arthrose menace, donc il fait tapisserie en regardant valser les autres.

 

Un point commun à ces jérémiades soigneusement orchestrées et mises en scène : la réduction de toutes les questions sociales ou politiques à l’opposition entre « Nous qui souffrons » et « Tous les autres qui nous en veulent ». La Majorité , c’est toujours les Autres, des dizaines de milliers de visages flous et vociférants, une harde crasseuse et bornée, toujours partante pour démarrer une émeute anti-………. (mentionnez votre groupe de référence ici.) La menace est permanente, la vigilance méticuleuse s’impose comme un impératif de survie. Une minute d’inattention, un mot malheureux, et blam ! vous vous retrouvez à « faire le jeu » du fascisme, de la Correction Politique , du Marché, de l’Etat, de l’Intolérance, de Satan et sa belle-sœur.

 

C’est que le Peuple, c’est une arme à double tranchant, coupante à vous faire tomber trois doigts direct si on la manie distraitement.

 

Un jour, le Peuple, c’est vous et la demi-douzaine de tordus sectaires qui vous entoure : vous constituez la Majorité à vous tous seuls et quand vos droits sont bafoués, c’est toute la Collectivité qui se prend un mollard dans l’œil.

 

Le lendemain, cette même Collectivité, ce n’est plus cette chouette masse de Citoyens solidaires qui acclamait votre révolte. Ce n’est plus qu’un infâme ramassis d’enfants de pute, qui ne cherche qu’à vous assimiler de force, à effacer votre différence, à violer vos droits constitutionnels et plus si affinités.

 

Pire encore : la plupart du temps, nos semblables sont tout ça à la fois. Côté pile, le Vrai Peuple : engagé, socialement conscient, très ouvert à toutes vos revendications. Côté face, la plèbe : cynique, renfermée, gang de bouseux qui vous explique à coups de fourche et de bûcher où vous pouvez vous carrer vos doléances. « Les braves gens » et « les gens sont méchants », deux couilles distinctes enfermées dans un même scrotum. Pas facile de composer avec cette schizophrénie de masse.

 

Les innombrables bergers qui se disputent la même harde ont plus ou moins réussi à se mettre d’accord sur une solution à cette contradiction : établir une hiérarchie entre population légale et population réelle. La première est un idéal, un modèle, une perfection théorique ; on jugera chaque individu issu de la seconde selon ses efforts constants pour s’y conformer. Et l’échelle d’évaluation ne comprend que deux degrés : « avec nous » et « contre nous ».

 

C’est une sorte de Carte du Parti virtuelle, un code-barre citoyen, une Marque de la Bête visible par les seuls partisans de votre petite cause perso. Le dépistage est tout con : si Untel rechigne un peu face à votre cirque procédurier, c’est qu’il s’oppose à toutes vos demandes d’un bloc. Ni la maladresse de votre discours, ni l’extravagance de vos méthodes, ni la démence de vos prétentions ne sont en cause, jamais ! Celui qui ne vous sert pas de bouclier est du côté des matraques. Le silence est un aveu de complicité. Le scepticisme est un affublement pour la haine. C’est vrai pour les individus, pour les groupes, pour les institutions, pour des nations entières, pour toute la foutue planète.

 

En fait, pas pour la planète, à la réflexion. A ce jeu-là, c’est plutôt elle la grande gagnante. Ça semble très acceptable, dans l’ordre des choses. Sauf qu’elle aussi, à son globe défendant, s’est faite inscrire à la Victim Academy par les Christs de poche de Greenpeace et consorts. L’humanité, composée de centaines de Clubs des Martyrs, retrouve une belle unité dans le rôle de la Garce Universelle , responsable de rien moins que la mort de tout l’écosystème. Le réchauffement climatique, la disparition de cent millions d’espèces par pause-café, le Nord éléphantesque et le Sud rachitique, vous connaissez la chanson.

 

Et quelle chanson, bon dieu ! Quel hymne rédempteur ! Un We are the world remixé à la sauce doloriste ! Mère Nature massacrée par ses ingrats petits derniers ! Un déicide qui terrorise même les agnostiques ! Voilà une oppression qui éclipse toutes les autres ! L’occasion inespérée pour tous les Salauds du monde d’enfin se donner la main pour éviter le naufrage ! Tous coupables et tous victimes à la fois, mélange des joies du sadisme et de l’éclate masochiste !

 

Pourtant, si les dieux conservent leur sens de l’humour, il y aura toujours au sein de la chorale des pleureuses, un petit malin pour chanter ouvertement faux. Petit exemple pas vraiment récent, puisque ça date de janvier, mais qui conserve une pertinence intacte. Valeur ajoutée du témoignage : ça vient des Etats-Unis et ça fait référence aux colossales jérémiades de la Nouvelle Orléans et de ses pov’victimes « défavorisées » par l’amie Katrina, fin août 2005…  (reçu par liste de diff’) : 


"Ce texte est d'un directeur des secours de comté, dans la partie centrale du Colorado après la tempête de neige récente.


BULLETIN METEO


Plus haut, dans les plaines du nord, nous nous remettons à peine d'un événement historique, je peux même dire - un événement météorologique " de dimension biblique " - avec une tempête de neige historique jusqu'à 44 pouces ( 1 mètre quinze environ ) de neige et des vents à 90 M/H ( 145 Km/H ) qui ont brisé des arbres en deux, ont mis à bas des poteaux électriques, des centaines d'automobilistes échoués dans de mortelles congères, bloqué TOUTES les routes, isolé des communautés entières et privé de courant des dizaines de milliers de personnes.

POUR VOTRE INFORMATION :


George Bush n'est pas venu.

La FEMA n'a rien fait.

Personne n'a hurlé après le gouvernement.

Personne n'a blâmé le gouvernement.

Personne n'a même poussé un juron à la TV.

Jesse Jackson ou Al Sharpton ne sont pas venus nous voir.

Notre maire n'a pas blâmé Bush ou n'importe qui d'autre.

Notre gouverneur n'a pas blâmé Bush ou n'importe qui, ou l'un ou l'autre.

Les chaînes CNN, ABC, CBS, FOX ou NBC ne sont pas venues nous voir - et n'ont pas rendu compte de cette tempête de neige de catégorie 5.

Personne n'a exigé de cartes de débit de 2.000 dollars

Personne n'a pillé.

Personne - je veux dire que pas une seule personne n'a exigé du gouvernement qu'il fasse quelque chose.

Personne ne s'est attendu à ce que le gouvernement fasse quoi que ce soit.

Aucun Shaun Penn,

Aucune Barbara Streisand,

Aucun type de Hollywood ne s'est montré.

 

Des nèfles, nous avons juste fait fondre la neige pour avoir de l'eau.

Des caravanes de SUV (véhicules mi-sportifs, mi-utilitaires) ont tiré les personnes hors de leur voiture enfouie dans la neige.

Les conducteurs des camions qui ont tiré les gens hors des congères n'ont pas demandé un penny.

Les restaurants locaux ont fait des repas et la police et les pompiers les ont distribués aux familles naufragées de la neige.

Les familles ont hébergé des personnes inconnues en détresse - totalement inconnues d'elles.

Nous avons mis en marche les fourneaux à bois, avons ressorti des lanternes à pétrole ou des lanternes à charbon.

Nous avons mis quelques couches supplémentaires de vêtements, parce que ici c'est

" marche ou crève ".

 

Nous n'avons pas attendu qu'un programme d'assistance sociale, qui nous immobiliserait dans un but électoraliste, soit accepté pour nous sortir du pétrin.

Bien qu'une tempête de neige de cette catégorie " 5 " ne soit jamais arrivée auparavant, nous savons que ça peut se produire et comment traiter ça nous-mêmes.

" Dans mes nombreux voyages, j'avais noté qu'une fois qu'on arrive au nord à environ 48 degrés de latitude Nord, 90% des problèmes sociaux du monde s'évaporent. "

C'est ce qu'il me semble, du moins à moi aussi.

 

J'espère que ceci est bien passé.

 

Peut-être que QUELQUES UNS recevront le message.

 

Le monde ne NOUS doit rien."