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02/04/2007

INCIVILITES, MON CUL

Welcome to LavetteLand 

 

Avec les récentes guignolades des djeunzes à la Gare du Nord, à Pawis, la délinquance des allogènes va rester au centre du discours réac et nationaliste pour encore un bout de temps. Sauf qu'elle n’est pas en cause directement dans notre principal problème, à savoir le coma profond de la civilisation européenne. Pas plus elle que la prétendue « montée » de la violence toutes ethnies confondues, qui inquiète tant de scribouillards, d’animateurs socio-inculturels ou de parents semi-absents.

 

Le problème, c’est que l’Europe meurt de vieillesse, d’ennui, de renoncement, comme une mégère qui a fait son temps et qui fait sous elle en se laissant abuser. Nous sommes devenus trop mous pour réagir aux problèmes graves et pour encaisser tranquillement des phénomènes sans réelle importance. Pas plus que le reste de l'échiquier politique, les fafs n’échappent pas à cette évolution. On s’offusque et on s’étrangle face à de la petite délinquance qui a toujours existé et existera toujours, et nous sommes paralysés face aux violences véritables et massives, mais qui prennent des formes autrement plus sournoises, plus tolérées par le leucoderme apprivoisé.

 

Une société jeune, saine et sûre de son bon droit peut tolérer les explosions d’une certaine jeunesse déboussolée, qu'elle soit d'ici ou d'ailleurs. Elle peut la laisser se faire et se passer, tout en se montrant sans pitié face à ceux qui n’en méritent aucune. Mais le continent est devenu incontinent, comme un vieux qui frissonne plus devant des punks inoffensifs que devant la racaille "hors-sol". En tant que collectivité, les incivilités nous terrorisent, mais la mort de tout civisme nous indiffère.

 

Qui parle encore de civisme, d’ailleurs ? Il n’est plus question que de « citoyenneté. » Encore un effort, pourrisseurs du langage ! Monsieur Moyen est prêt à accepter sans broncher des néologismes encore plus insultants de connerie. La Jacklangisation des esprits ne doit pas s’arrêter en si bon chemin. J’attends avec impatience le gauchiste qui proposera en premier de remplacer l’idée de « jeunes en rupture » par celle de « jeunes décitoyenniséEs », beaucoup plus sexy. A la réflexion, ça doit sûrement déjà exister mais je n'ai pas le courage d'éplucher la littérature collabo.

 

Les avortés post-partum

 

L’ensemble est symptomatique d’un univers d’où la jeunesse et l’agitation qui lui est propre sont bannies, parce que contre-productives, inutiles, non rentables. Tout au plus, les cyniques y verront un facteur créateur d’emploi dans les domaines de la sécurité, de l’animation socioculturelle et de l’encadrement pénitentiaire. Nous ne vivons donc pas seulement dans un Grand Hospice : il faut plutôt y voir un abominable hybride entre l’EMS, le supermarché et la prison. L’homme qui ne trouve sa place ni dans le premier ni dans le second est condamné à la troisième.

 

Une explication possible à ce fait ? La génération qui nous a pondu a refusé de vieillir sans pour autant renoncer à faire des gamins. Elle nous a volé notre jeunesse et nous a interdit de faire le quart des conneries qu’elle s’est permise il y a trente ans. En devenant gestionnaire de l’effondrement, elle a réalisé qu’une reproduction de ses mœurs les plus violemment organisées la réduirait à une « misère » comparable à celle de ses propres grands-parents – une régression dans l’échelle sociale qu’elle a refusé, en nous en faisant payer l’addition.

 

Ils sont restés Jeunes jusque dans la soixantaine, nous ont traités en partenaires économiques durant notre enfance, puis en moutards éternels une fois ados. Résultat, nous n’avons plus notre place ici-bas. Nous ne servons à rien si nous ne voulons pas d’une carrière de représentants, de parasites jet-set, de flics ou de racaillons. Notre quotidien oscille entre un besoin de révolte écrabouillé par une société qui n’a plus la force de l’encadrer (comme tant de parents « débordés » par des gosses « hyperactifs ») et une lassitude exténuée qui ne devrait être le propre que de nos vieux pondeurs.

 

"Kill all the white people... then we'll be free" (Type O Negative)

 

Eux et nous allons être balayés par les nouveaux colons, qui sont restés vigousses et qui n’acceptent pas ce formatage utilitaire. En un sens, c’est tant mieux. Si la vieillesse est un naufrage, le crépuscule des civilisations est un spectacle gerbatoire de renoncement et de reniement. Il y a des moments de honte qui ne passent pas vite du tout et qui laissent des traces profondes comme des entailles au rasoir. Si le changement de propriétaires de l’Europe est vraiment inéluctable, alors il serait préférable qu’il se fasse le plus rapidement possible, par égard pour nos siècles de gloire et de domination culturelle. On refermerait enfin le couvercle du cercueil sur les miasmes qu’il exhale depuis un demi-siècle et on passerait enfin à autre chose. Si on en croit ce que dégobille Jean-Louis Costes dans « Sous-Blanc », ça ne sera même pas forcément désagréable :

 

Et je m’allonge dans la boue sur les cadavres de ma famille

Et j’me laisse aller

Et j’me dis : Putain quelle détente

De plus être le chef paranoïaque !

Maintenant qu’j’suis esclave, j’suis tranquille

A eux d’se faire chier avec le pouvoir

Et à moi, putain, d’me laisser aller dans la fosse commune à rêver

A rien branler, à subir, à passer mon temps à m’plaindre et à injurier les maîtres (...)

Putain quand on était les Surhommes fallait toujours assurer

Fallait assurer comme des bêtes, merde

Fallait être les meilleurs à l’école

Fallait être les plus intelligents

Fallait être les meilleurs en karaté

Fallait faire les plus grosses bombes atomiques

Eh ben maint’nant on est tranquilles, c’est fini c’temps-là

Maintenant qu’on est des sous-hommes, des sous-blancs de merde

On est cools ! On a l’droit d’rien foutre !

On s’fout au RMI dans la banlieue nord de Paris

Et putain on branle rien d’la journée devant la télé

Et maintenant c’est aux nègres de trimer pour nous!

C’est à la petite bourgeoisie Noire de payer pour ces Rmistes Blancs !

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