07/08/2007
FIN DE PARTIE
Le 16 juillet dernier, l'excellent Polémia mettait en ligne une analyse lapidaire et bien sentie du Retour du Réel et de retour à la routine politique d'ex-France :
La campagne électorale a été une parenthèse dans le « politiquement correct », une parenthèse de liberté de parole et d’affranchissement par rapport au politiquement correct pour tenir compte de la pression des électeurs. La parenthèse est refermée. La récréation est finie. La banquise s’est refermée. La glaciation idéologique a repris ses droits. Jusqu’à quand ?
Fastoche.
Jusqu'à ce qu'il soit trop tard pour y changer quoique ce soit.
Jusqu'à ce que nos délicieux représentants puissent dire "désolés, on s'est trompés" sans rien risquer.
Jusqu'à ce que le projet d'Azouz Begag de remplacer les Gaulois par les Criquets soit devenu une réalité irreversible à l'échelle de tout le continent et que la tronche de Michael Jackson soit devenue un spectacle parfaitement banal.
A ce moment-là, la Parole sera libérée, parce qu'elle n'aura plus aucune conséquence. La bombe sera désamorcée. On pourra l'exposer publiquement, comme le symbole de temps révolus, comme les bouches à feu inertes trônant devant le Musée de l'Artillerie de Morges. On pourra tout dire parce que sur dix Citoyens, neuf ne comprendront pas de quoi on leur cause.
La droite nationale dans son ensemble n'est déjà plus qu'un grand musée militaire éparpillé entre Café de la Gare et carnotzets stérilisés. Un festival de balles à blanc, une reconstitution funéraire et pitoyable d'une grandeur passée bien avant notre naissance.
Une chose est certaine, c'est que le Dégel de la banquise idéologique d'Occident ne sera pas provoqué par nous autres, pauvres ours blancs fatigués qui attendons la mort le cul dans le givre. On pourra dénoncer tant et plus les entreprises de l'ennemi, exposer au monde le fait que la haine du Toubab n'a pas le même poids que le Rejet de la Diversité, invoquer les restes de Charles Martel, tout cela ne fera qu'agiter un peu la poussière de nos rangs clairsemés.
Vous savez pourquoi Sarko a pu se permettre tant "d'écarts" sémantiques et thématiques durant sa campagne ? Pourquoi il a pu parler d'Identité Nationale sans se faire seppukutiser la gueule ? Parce que ces choses-là sont tombées dans le domaine public. Nous avons perdu le copyright. Les libéraux ont pigé qu'ils pouvaient s'en servir sans problèmes du moment qu'ils les vidaient de leur substance, qu'ils les épuraient de ce qui leur donnait leur sens.
Le vocabulaire réac, c'est un peu le Fugu de la rhétorique politique d'Occident. Il faut savoir manier le couteau pour en extraire les parties venimeuses et ça le fait directement passer de la catégorie Immangeable à la catégorie Succès Populaire. En s'efforçant de devenir présentable, le FN a fourni lui-même le scalpel. Il se retrouve sans combat à mener puisqu'il n'a plus l'exclusivité des mots qui lui sont propres. Son pauvre vieux capitaine semble en être parfaitement conscient : en plein accord avec une esthétique de l'action très punk, il se lance lui aussi dans le concours de lèche-majesté, histoire de ramener son radeau pirate au port avant qu'il ne coule en haute mer.
De notre côté de la frontière, l'UDC mâche déjà le travail des exciseurs en réduisant sa vision du monde à celle d'une boîte de sécurité. Le Temps du 1er août, dont j'ai oublié mon exemplaire au Tessin, a accumulé en quelques pages des Everests de conneries à base de sous-patriotisme des valeurs et de la Constitution. Pompon absolu décroché par le red-en-chef de la Weltwoche, pour qui la fête nationale est essentiellement une question de schublig grillées - texto.
Vous êtes prévenus, ex-camarades révolutionnaires : le signal de départ de la Reconquête, ce sera le bruit d'une saucisse heurtant un kebab.
10:50 Publié dans La Zone Grise | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
Perdu le copyrignt... Ben avec Soral comme maître des définitions du nationalisme, faut pas s'étonner...
Écrit par : IVANE | 07/08/2007
Comme si le problème datait du comingue-août fafesque dudit Soral. Il reste un type d'En-Face qui n'a pas peur des thèmes de la Bête Immonde, et basta. Tout natio "radical" ne peut qu'être crispé jusqu'au tétanos par le républicanisme de l'animal. Ce n'est donc pas une question de simples définitions. Il y a tout simplement eu une OPA sur certains thèmes et une partie du lexique présentable natio. C'est bien fait, a-t-on idée de se rendre présentable quand on incarne les ultimes restes du satanisme politique par excellence ?
Et puis est-ce qu'on serait mieux loti avec un penseur officiel de la trempe de Faye ? Soral a le mérite d'une certaine décontraction. Quoique Faye imite fort bien Johnny Clegg durant ses performances.
Écrit par : His Highness | 08/08/2007
J'ai du mal à comprendre la haine que certains réservent à Faye. J'avoue que je suis perplexe. Faye a au moins l'avantage de rester identitaire à l'heure où tous nous la jouent intégration. Et si le fiasco frontiste ne date pas de Soral, son impatronisation vaut symptôme.
Écrit par : IVANE | 08/08/2007
Rhoh, pour une fois que j'étais plus moqueur que haineux... C'est juste que la littérature fayesque est ennuyeuse au possible. Ses bouquins sont chiants, mal ficelés, et pas vraiment à la hauteur de leur prétention formatrice. Ceux de Soral ne font guère plus ramper le schmilblick mais il ne m'a jamais donné l'impression de se prendre pour un maître à penser.
Il nous faudrait des pamphlétaires autrement plus enragés, ou des sociologues pas formés au petit bonheur. Et encore, vu l'amour que le milieu porte à sa propre médiocrité, à quoi bon des ouvrages de qualité ? Gloser sur le machisme du Coran et compiler les délits commis par des allogènes, ça semble satisfaire le militant de base. Avec un tel public, Faye contribue peut-être même à relever le niveau et ce n'est pas vraiment une bonne nouvelle.
Ensuite le personnage en soi, ses sympathies supposées, sa sincérité mise en doute, tout ce qui alimente les enculages de mouches internes, rien à battre. Comme disait le slogan de je ne sais plus quel éditeur à compte d'auteur, il a "le droit d'être lu".
Écrit par : His Heilness | 08/08/2007
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