07/08/2007
APPUYER SUR LE ALT+F4 D'AUTRUI
Bien évidemment, tout ça est à planquer dans les Favoris pour les jours où ladite humeur se fait trop pressante.
Le problème n'est pas le risque de passer à l'acte. Personne ne passe jamais à l'acte, ou alors à une échelle si dérisoire que ça oscille entre le faits divers et l'accident de chasse. Ce sont toujours nos propres fusibles que l'on grille, et jamais ceux des autres, ceux qui le méritent, ceux qui ne demanderaient que ça. On est rarement à la hauteur de sa propre rage, il faut beaucoup de discipline, de froideur, de calcul, de prise de recul pour massacrer à grande échelle. C'est un travail de taré méthodique, pas un acte passionnel. Même une colère qu'on trimballe en soi nuit et jour ne survit à l'air libre que quelques secondes, comme un feu follet.
Le problème, c'est l'accumulation de cette colère inexprimable, inexpugnable surtout, qui nous assiège comme une succube qui prendrait définitivement ses quartiers entre tête et tripes. C'est qu'elle s'étale, la garce, elle se met à l'aise, elle fait comme si elle payait le loyer de son squat. C'est elle que l'on cherche à abrutir par la cuite acharnée, l'effort physique insensé, les tâches répétitives façon Bénédictin - ni l'ennui ni le désespoir ne causent de tels ravages lorsqu'ils s'installent. Ils ont au moins la décence de se rendre aimable, d'amener avec eux une langueur qui étouffe tout dans une sorte de brouillard des sens. La colère à l'inverse est une crampe qui ne se détend pas.
13:05 Publié dans Marées Noires | Lien permanent | Commentaires (0)
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