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17/09/2007

CONTORSIONS ISLAMOPHAGES

Deux ou trois choses à retenir de l’analyse de Christian Bouchet sur l’antimozlemisme actuellement trendy chez les réacs (déjà reprise in extenso ici) :

 

 

Les raisons de l’islamophobie d’une partie du mouvement national sont nombreuses. Il est clair à mes yeux qu’aucune d’entre elles ne se justifie. A mon sens y a chez certains une influence religieuse de type catholique et chez d’autres, ou d’ailleurs chez les mêmes, sans aucun doute, un racisme occulté. On dit le musulman, on pense le bougnoule…(...)

 

 

On dira, chacun ses allergies. Personnellement je hais la tomme au cumin, voyez ? Et ce n’est pas un Stage de Citoyenneté dans une fromagerie qui y changera grand-chose. L’antipathie viscérale n’est pas le problème, c’est l’hypocrisie dont on l’emballe, cette manière peu ragoûtante de rendre la présentable.

 

 

C’est sûr qu’il vaut mieux, pour sentir bon en société, dégueuler sur des doctrines que sur des taux de mélanine. Ça a aussi le mérite de s’inscrire dans la tradition anticléricale des Modernes. Sans compter qu’on peut piétiner les plates-bandes des vaginocrates, en glosant sur le statut de la femme chez ces horribles barbus.

 

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Voilà comment on en vient à défendre des thèses en contradiction directe avec tout patriotisme viscéral, celui qui attache autant d’importance aux traditions d’un territoire qu’à la tronche de ceux qui marchent dessus :

 

 

 

Cette opposition à l’islam que l’on voudrait que tout le mouvement national adopte lui pose un certain nombre de problèmes de fond. Or curieusement aucune analyse n’en a jamais été faite...
 

Tout d’abord, l’anti-islamisme devrait obliger à définir l’opposition à l’immigration. Est-ce que le mouvement national est opposé à l’entrée des immigrés parce qu’ils ne sont pas français ? Parce qu’ils ne sont pas de souche européenne, ou parce qu’ils pratiquent une religion particulière ? En clair : qu’est-ce qui est plus important : la culture, l’ethnie ou la religion ? Qui doit-on préférer accepter sur notre sol ? Par exemple, qui choisir entre un bosniaque musulman mais européen ou un béninois africain mais catholique ? Et quid des immigrés hindouistes ou bouddhistes ?
 

De même, l’anti-islamisme devrait obliger à se définir sur le problème : intégration ou rapatriement ? Or si l’on désire intégrer certains immigrés, ils doivent avoir rapidement les mêmes droits que les nationaux de souche, dont celui de pratiquer leur religion... Si l’on désire rapatrier tout ou partie des immigrés, il est souhaitable qu’ils s’intègrent le moins possible et qu’ils restent le plus différent possible, or dans cette optique pratiquer leur religion participe du maintien de leur spécificité... Dans les deux cas l’option anti-musulmane est aussi inopérante qu’aberrante.

 

Enfin, l’anti-islamisme est gros d’alliances contre-natures et de positions paradoxales qu’il faut bien assumer. Doit-on comme feu Pym Fortuyn défendre le mode de vie des gays par opposition aux imams homophobes ? Doit-on s’opposer au retour à la non-mixité dans certains lieux (écoles, piscines, etc.) par anti-islamisme alors qu’il y a quelques dizaines d’années on contestait avec virulence la mise en place de cette mixité ? Doit on défendre l’impudeur vestimentaire parce que les islamistes sont favorables au port du foulard ? Doit-on prôner le droit au blasphème alors que celui-ci peut s’exercer in fine contre toutes les religions y compris celle des français natifs ? Doit-on considérer tous les anti-musulmans comme des alliés, y compris les sionistes les plus fanatiques et les représentants de la mixophilie laïque comme madame Michèle Tribalat (fort cotée auprès de certains nationaux) ou Orianna Fallacci ?

 

 

Malgré la pertinence de tout ce bazar, les conclusions de l’auteur, certes cohérentes et logiques, sont bien évidemment inacceptables. Il va jusqu’à affirmer « [qu’] il faut qu’il y ait des mosquées, mais qu’elles soient françaises et érigées dans le respect du droit français » et que « nous devons être du parti du peuple français dans sa diversité ethnique et religieuse, non pas le parti d’une minorité d’une fraction de celui-ci. »

 

Ça a le mérite d’être clair – aucune envie d’être encarté dans ce parti-là.

 

En fin de compte, entre nationalisme de gauche et döner-kebab, il y a un peu le même feeling. De temps en temps, pourquoi pas, mais de là à se faire une carte de fidélité...

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