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21/09/2007

TOUS MALADES !

" Quand on vous traitera de raciste désormais, n'y voyez plus aucun lien avec votre éventuelle adhésion à une idéologie promeuvant la sélection génétique des individus ou la discrimination ethnique. Cela voudra simplement dire que vous êtes un connard. "

 

 

Un connard, oui, mais pas seulement. Un maladroit et une brute, aussi. Un type qui, de surcroît, manque cruellement de vigilance et d’égards pour autrui.

 

 

 

En fait, le nouveau « raciste », c’est la version piétonne du type qui ne choisit pas entre boire et conduire. Il a un comportement irresponsable et qui met en danger la vie de son entourage comme des malheureux qui croisent sa route, mais il ne le fait pas forcément par intention de nuire. Malgré tous les parallèles moralistes qu’on peut tirer avec les armes à feux, une bagnole n’est pas prévue pour tuer avant tout ; elle devient mortelle quand on s’en sert comme un con.

 

 

 

Eh bien nous savons à présent que c’est pareil pour la liberté d’expression : entre les mains d’un non-professionnel, ça fait tellement de dégâts qu’il faut bien des lois pour encadrer les amateurs.

 

 

 

 

On peut trouver ça gerbeux, déceler dans cette énième ségobourde un énième symptôme de la mort de toute pensée cohérente en Occident. Mais à franche causer, les mauvaises nouvelles ne sont pas vraiment pour nous autres Infréquentables.

 

 

 

Nous, ça fait des lustres qu’on est sur le banc de touche, condamnés à n’être que spectateurs du match truqué. Un peu plus d’interdictions ? Trois pages supplémentaires de vocabulaire citoyennement censuré ? Tellement rien à battre. On n’a jamais vraiment voulu participer aux débats, c’est l’arène où ils se déroulent qu’on veut faire sauter. Simplement on est trois-quatre, avec une poignée de poudre à sa partager et des allumettes humides. Pas de quoi faire les malins. Ou plutôt si, c’est tout ce qu’on peut faire : les malins. Les emmerdeurs. Lancer de la merde sur les icônes, en attendant de pouvoir leur offrir un traitement au maillet.

 

 

 

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Les mauvaises nouvelles sont pour les prêtres de la modernité, les exciseurs moraux, les Correcteurs. Ils se pensaient du côté du manche et voilà que ledit manche commence à s’aiguiser, à leur écorcher les mains, à n’être plus qu’un dangereux prolongement de la lame. Personne n’est à l’abri du délit de faux-pas, même pas les experts de l’aplaventrisme et les plus actifs collabos de la métécratie. Suffit s’avoir la langue qui fourche. Un poil de spontanéité en trop et bam ! En flag’ ! Un mot malheureux ! Un manque crasse de sensibilité ! Un tollé au sein de la communauté X ! Déculottée contrite et humiliation pédagogique !

 

Le racisme est un gaz inodore, incolore, qui s’infiltre par la moindre porosité, qui se contrefout que vous le haïssiez ou que vous fassiez tout pour le répandre. Ni alliés ni ennemis à ses yeux : des proies à infecter, qu’il faut foutre immédiatement en quarantaine. L’emmerdant, c’est que tout le monde peut être considéré d’office comme fachopositif. Les patrons de boîte de nuit, les flics, les hools, les politicards qui portent une cravate, voilà les groupes à risques qu’on connaît déjà. Mais l’agent chimique peut subsister à l’état latent chez n’importe qui, à des taux tellement bas qu’ils sont virtuellement indétectables avant qu’une crise se produise chez le patient.

 

 

 

 

La prévention est donc clairement inopérante et il n’y a que les médecins à qui les soins bénéficient de manière tangible (à moins qu’un Doudou Diène vive fort chichement dans une case, ce qui serait tout à son honneur). La seule solution est tout simplement d’enfermer tout le monde, de transformer tout l’Occident en un gigantesque hôpital de brousse, d’imposer les soins intensifs à tout ce qui est capable d’articuler une phrase ou de choisir délibérément entre chocolat noir et chocolat blanc. Une quarantaine d’envergure planétaire. Le chantier semble assez bien parti.

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