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29/10/2007

SLUT POWER

Fémina du 28 octobre. "Les femmes doivent-elles avoir peur de l’UDC".

 

 

Normalement, quand une journalissE pose une question comme ça, c'est pour s'empresser de répondre par la négative. Il ne faut jamais "avoir peur". C'est un truc de "-phobe", préfixe au choix. Mais là, non.

 

 

Paniquez, femelles : les libérofâchysses en veulent à votre liberté, vos droits fondamentaux de vous goinfrer de chocolat, de mâter L Word en pyjama et de faire une croix sur la reproduction en échange d'une bonne hypothèque. La démogynécratie est en danger, alors ne zappez pas pendant la pause pub, qu'on vous explique ça en ordre.

 

 

Pour un avis éclairé sur la question, c'est à une "maître d'enseignement à l'unité de recherche Etudes genre" de Genève qu'on s'adresse. On pourrait aussi demander à Moqtada al-Sadr ce qu'il pense du recours à l'alcool sur les tournages de films lesbiens - peut-être dans le numéro spécial Sex Toy de Noël, qui sait ? Mais foin de caricature ; la dame fait ça si bien toute seule qu'il n'y a pas besoin d'en rajouter :

 

 

Une chose est sûre, on n'a jamais entendu l'UDC préconiser un partage du travail domestique dans le couple (...)

 

 

Sérieux ? C'est dingue, ça voudrait dire que l'UDC n'est pas un parti d'extrême gauche, alors. Voilà qui troue l'cul.

 

 

Une politique de désendettement de l'Etat ne peut qu'aboutir au démantèlement de l'Etat social.  

 

 

... d'où l'on déduit qu'un Etat social est un Etat en faillite, mais que c'est pour la bonne cause. Pareil pour tous ces jeunes blaireaux qui vendent leur avenir aux usuriers pour des meubles neufs ou des châssis surbaissés : ça relance la Croassance, n'est-ce pas.

 

 

Rengaine habituelle. Belle unanimité des pisse-copie pour cornaquer le bétail en direction des urnes, maintenant que le vote gochisse n'est plus protestataire.

 

Ça ne ralentira pas la progression du parti, ça ne rendra pas non plus ces faux patriotes plus conscients des véritables enjeux de civilisation, ça n’a donc aucune importance. On sait à quoi s’attendre de la part de la presse en matière d'éducation Citoyenne des masses, et la sous-littérature féminine est un indicateur de première bourre pour suivre la courbe de température de la décadence occidentale.

 

 

La gonzesse est le public-cible d’absolument tous nos pourrisseurs ; quiconque ne s’adresse pas à elles en tout premier lieu, fut-ce implicitement et par voies détournées, n’a aucun avenir en affaires ou en communication. Dialogue, ouverture, tolérance, passion maternelle dévoyée pour tout ce qui est laid et faible, réfléchir avec son utérus plutôt qu’avec sa tête. Nihil novus dans la poubelle occidentale.

 

 

 

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Ce qui est plus sympathique, c’est la sauce qui entoure ce dégoûtant mais archi-connu poisson. Ladite sauce va à l’encontre de tout ce qui est professé ouvertement dans la ligne éditoriale, au point de provoquer des télescopages croustillants.

 

 

Page 5 : l'édito à la gloire des mannequins du dossier Tenue de soirée, des vraies femmes ordinaires piochées parmi la population locale, "Une beauté très différente de celle des modèles professionnels. Plus fragile. Plus proche. Plus profonde. Assurément plus émouvante." En page 4, juste en-face, Laetitia Casta, brushing béton et maquillage plâtre, affiche sa tronche calibrée pour un "nutri-gloss light".

 

En page 15, illustrant les délires victimaires de l'étudiante-genre sur la femme soumise aux caprices de l'Homme, une pub pour un sent-bon au slogan très suffragette dans l'esprit : "Parfum de dépendance."

 

Page 17, un concentré admirable, Carla Bruni qui vend des sacs au profit des victimes du crabe : "Luxe contre le cancer", le beurre et le lubrifiant du beurre en somme. Même page, encore plus gratiné dans le style Bimbo militante : "Des femmes de plusieurs pays ont envoyé leurs sous-vêtements à des ambassades de Birmanie. Le but de cette opération 'Slips pour la paix' ? Protester contre la répression exercée par la junte militaire à l'encontre des manifestants pro-démocratie." On espère au moins qu'ils étaient sales.

 

 

Page 22, Tardi et son héroïne Adèle Blanc-Sec, aux qualités remarquables : "Antifamille, Antipatriotique, Féministe, Célibataire".

 

 

Page 28, dossier Société, "Ces petits vices qu'on a piqué aux hommes", notamment bagnoles et ouiski. Lamentations sur le "leurre" du métrosexuel, sur les carences en soin de la peau et en participation au repassage des primates que nous sommes, et surtout sur notre crasse absence de remise en question, bien entendu : "De toute manière, les femmes préfèrent Georges Clooney. Parce qu'il est beau, intelligent, indépendant, bien sûr, mais surtout parce qu'il a le sens de l'autodérision, cette manière de se moquer de soi et de ses vanités. Peut-être la seule chose que les hommes, pour être mieux dans leur peau, gagneraient à piquer aux femmes."  

 

 

 

 

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Consomme, mais éthiquement, poing levé et carte Visa entre les doigts.

 

 

Pense chaussures, accessoires, maquillages, injections précoces pour les rides que tu n'auras qu'en 2030. Ensuite, dégueule sur la dictature de la beauté imposée par les hétérosexuels dominateurs nazis qui, on le sait, pullulent dans le milieu de la haute-couture et de la communication.

 

 

Prends pour idéal les carcasses photoshopées qui occupent une page sur trois de ton magazine, mais clame à qui veut l'entendre que toi, tu ne te laisses pas avoir, que tu ne te plies pas aux canons de la mode, que le fantasme du taille 36 inenfilable te passe loin au-dessus du fond de teint.

 

 

Fais l’impossible pour donner à ton entourage la véritable image de la Femme moderne, affranchie des Diktats moralistes du patriarcapitalisme : celle d’une pute de luxe.

 

 

Mais de gauche. L'honneur est sauf. Un tiers de Pussycat Dolls, un tiers de Valérie Solanas, un tiers de Martine avant le relookage trash.

 

 

Sucer, avaler, faire semblant d'aimer ça, mais ne pas roter après et bien s'essuyer la gueule avec un mouchoir Gucci piqué à ton jules avant que ça foute en l'air ton anti-cernes. On a sa dignité, quand même.

Commentaires

je n'ai rien d'autre à dire que: BRAVO!, cent fois, mille fois bravo!

Écrit par : felix niesche | 29/10/2007

http://labbetymonde.blogspot.com/

Écrit par : felix niesche | 29/10/2007

"Une chose est sûre, on n'a jamais entendu l'UDC préconiser un partage du travail domestique dans le couple (...)"

Et sur les positions sexuelles, elle préconise quoi sur les positions sexuelles, l'UDC?

Écrit par : Ostara | 29/10/2007

C'est curieux je croyais que la dictature de la beauté régnait plutôt du côté de la rue Vieille du Temple (4e) ou de la rue Bourg Tibourg (J'aime assez le nom de cette rue !) par exemple, "paradis" des homos ... les hétéros quant à eux c'est des fassistes, bien sûr, c'est bien connu ... la rengaine aussi ...
Un Etat social et démocratique c'est évidemment un syndic de faillite car telle n'est pas sa fonction, d'être social, justement. Pour l'Etat social la dictature s'impose le plus souvent. Why not ?

Écrit par : Novalis | 29/10/2007

@ L'Abbé : merci mon Père, moi aussi je vous bénédictionne.

@ Ostara : le missionnaire, toutes lumières éteintes, sans faire trop de bruit, et uniquement pour faire des enfants blonds - ça semble évident, putain !

@ Novalis : je suis peu familier avec les rues de Paris, je dois dire. Quant aux hétéros, n'exagérons rien. Ils peuvent être gay-friendly et un peu métro sur les bords, ce qui les rend de suite beaucoup plus présentables. N'a-t-on pas tous notre part de féminité pudiquement cachée, s'pas ? Avoir un blog et donner son avis sur tout, c'est vachement Girly, en fait.

Écrit par : Stag Nation | 29/10/2007

Du grand Saint Martin, du tout grand!

Écrit par : Simon | 29/10/2007

@ Stag Nation : ah ! cette part de féminité en nous, elle a fait couler beaucoup d'encre, et pas toujours la meilleure. Elle doit bien bien quelquefois interférer dans nos histoires d'hommes... et alors, la belle affaire. Nul doute en tout qu'il existe chez vous, et ce n'est pas une offense pour moi en tout cas, un dandy qui sommeille, un Beau Brummell; votre regard sur le monde, votre style le prouvent. Cordialement.
@ l'auteur de ce texte : je viens de le relire avec délectation tant il sonne juste; il est bien dans l'air du temps.

Écrit par : Novalis | 29/10/2007

Tiens, Simon... Merci pour la visite et les fleurs, mes vigoureux saluts à toy... En espérant que ça roule dans ton coin de terres émergées...

La contemplation désolée et perversement sensuelle de l'effondrement général, c'est féminin dans l'esprit ? J'aurais plutôt pensé que nos frangines et pouliches étaient, au contraire, douées pour l'adaptation aux pires horreurs, la survie aux prix les moins raisonnables, l'instinct de conservation transfiguré en sacerdoce... Beaucoup d'appels au secours mais pas des masses de suicide chez elles et ça semble une preuve éloquente de solide indifférence à la décadence.

Écrit par : Stag Nation | 29/10/2007

Le "rédac' en chef" qui dort en moi depuis longtemps déjà te demanderait bien un texte sur l'affaire de "l'Arche de Zoé"... y a de quoi dire, surtout quand on a ton talent.

Écrit par : Simon | 01/11/2007

Râaah, j'aurais aimé écrire ce post. Z'avez tout compris : telles gonzesses, tel peuple. Rien de plus.
Et merci de nous faire part de l'opération "Slips pour la paix", qui restera à n'en pas douter, à jamais gravée dans les mémoires. Ah... Saint-Muray, ayez pitié de nous !

Écrit par : Piotr | 04/11/2007

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