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09/12/2007

ALSO SPRACH TYLER DURDEN

Ce que dit Tyler, comme quoi nous sommes la merde et les esclaves de l’histoire, c’est exactement  ce que je ressentais. Je voulais détruire tout ce que je n’aurais jamais de beau. Brûler les forêts amazoniennes. Pomper es chlorofluocarbures droit vers le ciel pour gober tout l’ozone. Ouvrir les vannes des purges des superpétroliers et détacher les têtes des puits de pétrole en haute mer. Je voulais tuer tout le poisson que je ne pouvais me permettre de manger, et détruire sous les marées noires les plages françaises que je ne verrais jamais.

 

 

 

 

Je voulais voir le monde entier toucher le fond.

 

 

 

 

Ce que je voulais en pilonnant ce gamin, c’était en réalité coller une balle entre les deux yeux de tous les pandas qui refusaient de baiser pour sauver leur espèce en danger et de toutes les baleines ou dauphins qui renonçaient et venaient s’échouer sur la terre ferme.

 

 

 

 

Ne pensez pas à cela comme à l’extinction d’une espèce. Prenez cela comme une remise en place, toutes proportions retrouvées.

 

 

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Des milliers d’années durant, les êtres humains avaient baisé, déversé leurs ordures et leur merde sur cette planète, et aujourd’hui, l’histoire attendait de moi que je nettoie après le passage de tout le monde. Il faut que je lave et que je raplatisse mes boîtes de soupe. Et que je justifie chaque goutte d’huile moteur usagée.

 

 

 

 

Et il faut que je règle la note pour les déchets nucléaires et les réservoirs à essence enterrés et les boues toxiques étalées sur les champs d’épandage d’ordures une génération avant ma naissance. (...)

 

 

 

 

Je voulais respirer la fumée.

 

Les oiseaux et les biches sont un luxe stupide et tous les poissons devraient flotter.

 

Je voulais brûler le Louvre. Je me ferai les marbres Elgin à la masse et je m’essuierai le cul avec La Joconde. C ’est mon monde maintenant.

 

C’est mon monde, ici, mon monde, et tous ces gens anciens sont morts.

 

 

 

Chuck Palahniuk, Fight Club, Folio, p. 177

Commentaires

Y'a tellement de salauds vivants à dézinguer, que d'aller bruler le Louvre c'est vraiment une perte de temps stupide..

Écrit par : HerbeDeProvence | 09/12/2007

Un compromis acceptable serait de vider le Louvre de ce qui mériterait de survivre et de le remplir avec lesdits candidats au déginuage avant d'y foutre le feu.

Ceci dit, le temps qu'on consacre à détruire quelque chose dans une civilisation en plein pourrissement n'est pas forcément perdu. Au pire, c'est du travail à double, au mieux c'est un majeur dans la gueule de l'inévitable.

Écrit par : Stag Nation | 11/12/2007

Bof, outre que c'est fort mal écrit,tout cela est vieux, caduque... pauvre petit punk égrottant, Tyler l'ennui à la morne colère.
La vérité est qu'à travers les siècles, se reconnaîssent certains êtres qui se foutent bien de la bassesse et bêtise humaine et de ceux qui s'y noient avec une volupté douteuse.
il y a dans tout destructeur un perdant.C'est le hoquet veule et rageur de l'ivrogne dans son caniveau. Bref, un néant qui clapotte...un instant.

Écrit par : Restif | 13/12/2007

Amputer un membre farci de gangrène, c'est de la destruction salvatrice. Si nous ne voulons pas tout perdre, il faudra bien se résoudre à détruire pas mal de choses. Je crois pas que l'auteur s'identifie à son personnage au point d'envisager l'incendie du Louvre comme un spectacle raffiné. C'est une rage que ma génération peut parfaitement comprendre, la pulsion de ne plus faire de différence entre beauté et laideur pour les immoler dans le même sac, puisque la première fait si souvent la pute pour la seconde. Maintenant, cet extrait comme tout le reste de ce navrant blog, c'est pareil : clapotis du néant, on partage ou on s'insurge, ça revient exactement au même concrètement.

Écrit par : Stag Nation | 13/12/2007

Décadence…Qu’elle me paraisse évidente, qu’elle imbibe nos âmes qui nous paraissent rances et collantes comme lendemain de cuite, c’est peut être simplement notre maladie. Entre la rage et le désabusé, il n’est pas mauvais de pousser le scalpel de la lucidité jusqu’en nos préjugés chéris, de faire entendre l’autre voix : sommes-nous en décadence ? Et au regard de quoi ? Jamais la science n’a connu aussi prodigieuse avancée - c’est l’ère des révélations. L’âge humain s’accroit et en chiffres absolus, la pauvreté baisse. Alors ? Egypte et Babylone se sont écroulées, et la Grèce… et César la belle romaine/ que Brutus tu quoqua au sénat.
Ainsi Europe de se transmuer métissée-consumériste…jusqu’aux charniers qui réapprendront au monde le tragique et lui redonneront de quoi rebâtir un art – une civilisation. Quelque thésard russo-belge-taiwanais de 2400 se penchera alors sur la sociologie des blogs du début de ce 21ème –derniers beaux jours.
Pourquoi ces infinis sanglots ? (coulent-ils encore en moi ? héhé… )

Voilà, et je n’ai rien fait que noter les murmures de mon inquisiteur intérieur, puisque je me suis retiré dans le monastère de mon âme (air pompeux) –avec quelques things of beauty (« a things of beauty is a joy for ever », Keats)
Que votre génération soit encore plus démunie devant la lourdeur d’un monde où l’apparence et son obscénité souriante infligent leur triomphe béat-repus… C’est hélas certain. Les « conseils de vie » m’ayant toujours paru une bouffonnerie aussi stérile qu’insultante (plus encore : attristante) je me retire dans un silence sans réponse.

Écrit par : Restif | 13/12/2007

Je crois qu'il n'y a rien de plus viril que la patience en soi.
Parce que c'est l'attente d'une "illumination" en soi. La où vous voyez la crasse et le décadence, je vois la pureté d'une arithmétique démographique, elle m'effraye. Ce sont toujours les enfants des autres, c'est la guerre des autres. Mais Il faut faire beaucoup d'enfant pour en vouloir au monde. Il n'y a pas de sens. La fin d'un monde et le début d'un monde mais c'est surtout un divertissement. Et ce n'est pas historique. je sais que vous avez besoin d'action, de "pure action", et d'instant de fraîcheur dionysiaque, mais c'est d'abord la solitude qui prévaut. Autrefois, les gens trop intelligent confronté à un climat de promiscuité spirituelle, s'exilait dans le désert ou sur la route. Il n'allait sûrement pas s'imaginer des milices nationalistes et homosexuelles, pleine de rêve romantico-mystique. Mais ces blogs, cette situation intimiste de fin du monde m’intéresse quand-même. Vous avez de bonne lectures. Lisez aussi Guénon et Céline après Evola.

« Un travers assez commun aux « guénoniens » et contre lequel je voudrais mettre en garde, c’est la tendance à se croire les « derniers de Mohicans », à considérer qu’il n’y a plus rien de traditionnel dans le monde ou, en tout cas, dans le monde occidental que tel ou tel groupe ou du moins que les groupes formés directement ou indirectement sous l'inspiration de René Guénon."

« L'enseignement de René Guénon est l'expression particulière, révélée à l'Occident contemporain, d'une doctrine métaphysique et initiatique qui est celle de la Vérité unique et universelle. Il est inséparable d'une fonction sacrée, d'origine supra-individuelle, que Michel Vâlsan a définie comme un «rappel suprême» des vérités détenues, de nos jours encore, par l'Orient immuable, et comme une «convocation » ultime comportant, pour le monde occidental, un avertissement et une promesse ainsi que l'annonce de son « jugement ».
Charles-André Gilis

Écrit par : clauduc | 02/01/2008

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