25/07/2008
TERRITOIRE, FOLIE ET RIANTES PERSPECTIVES
Une manière simple de trancher tous les débats d'un seul coup. En revenir, tout simplement, basiquement, instinctivement, à la notion de Territoire. MA terre, avec les gens dessus qui ont MA gueule, et qui adoptent vis-à-vis d’elle la même attitude que MOI. Lignée, enracinement et civilisation mis sur un même plan. Qu’aboient les chiens philosophes, ce sera cette caravane ou un interminable cortège funèbre.
Plus de blabla pro-libéral ou socialisant. Plus de débats sans issue sur les contradictions des totalitaires-libertaires d’en face. Plus aucune explication à personne. Et surtout, nom de dieu, plus de tractations sur les alliés potentiels chez les uns et les autres, d’autant plus sordides qu’elles ne mènent à rien de concret.
Soutenir les Palestiniens parce qu’ils se font voler leurs terres, ou se ranger du côté d’Israël parce qu’ils défendent leur identité sans prendre des gants ? Prendre pour modèle les moudjahidins qui ont les couilles d’aller jusqu’au bout de leurs convictions, ou compter sur les laïcards de troisième génération pour mettre leurs cousins illuminés en quarantaine ? Lutter avec les Damnés-de-la-Terre contre l’impérialisme yanqui, ou se rapprocher de nos frères américains confrontés aux mêmes menaces que nous ?
Sérieusement, à quoi pensent les gens qui se posent de telles colles ?
Personne ne veut s’allier aux Culs Blancs d’Europe qui ne se définissent que comme tels ! Punkt Schluss. Nous sommes absolument seuls et dans l’état où nous sommes, nous ne pouvons pas même compter sur nous-mêmes. En ce sens, les formes actuelles de dissidence, qu’elles proviennent de l’ultra-gauche ou de l’ultra-droite, ne sont que des guignolades sinistres, qui survivent par procuration, par l’intermédiaire de la révolte des autres.
Chez les Divers, on ne se pose pas ce genre de grandes questions métaphysiques. Ils amalgament avec joie islamisme radical et laïcité consommatoire. Ils se sentent d’Ailleurs tout en appartenant pleinement à Ici. Très amis avec la Gauche apatride, tout en adoptant les valeurs de la Droite économique. Un gigantesque foutoir idéologique et culturel, impossible à analyser en profondeur. Impossible, surtout, à contrer de manière doctrinale précise, parce qu'il ne s'agit pas d'un discours proprement dit.
S’il nous vient un jour, à nous aussi, l’inspiration divine de la fermer et d’agir, alors toutes nos gamberges préalables n’auront plus de sens, parce qu’elles appartiendront à des catégories – politique et doctrine – vides de sens. Elles sonnent déjà creux depuis longtemps, mais comme notre vie culturelle est absolument figée, et que mal gagner une demi-vie comateuse occupe l’essentiel de notre temps, on peut encore faire semblant d’y croire. Prendre position sur des « questions sociales » dans le courrier des lecteurs. Voter pour un candidat compétent aux élections cantonales. Soutenir les producteurs de légumes bios. Avoir une vie Citoyenne, quoi. Et ne pas se contenter de hurler des insanités dans son coin, comme le clodo du quartier qui voit des visages dans les cumulus. Suivez le regard du type dans le miroir.
La solution à notre pourrissement collectif ne sera pas politique, parce qu’aucun parti ne peut réfléchir et agir dans l’optique d’une destruction complète des structures gouvernementales et économiques. S’il y a quoique ce soit à attendre d’une Révolution, il faudra qu’elle se focalise exclusivement sur des questions de culture et d’instincts, choses que les plus brillants penseurs du monde moderne sont infoutus de simplement cerner. Pas d’uniforme. Pas de cri de ralliement. Pas de militantisme en-dehors de faire des gosses, de leur apprendre à ne se laisser marcher dessus par personne, et de les faire grandir dans l’environnement le moins pathogène possible.
Atteindre ces trois objectifs constitue déjà un boulot de malade pour un couple ordinaire.
La solution ne sera pas doctrinale non plus, parce qu’il n’y a pas de méthode scientifique pour définir sur le papier qui est ce « NOUS » fondamental. Le sang seul ne suffit pas, ça crève les yeux. La codification du comportement désiré n’est pas possible. L’élaboration d’un corpus de valeurs communes est un passe-temps de névropathe – il n’en restera pratiquement rien si d’aventure une belle grosse situation de crise les met à l’épreuve. Quand il s’agit de ramener à bouffer et de ne pas servir de casse-dalle aux barbares, la moralité a comme tendance à se faire discrète.
Nous avons amplement fait le tour des problèmes. Nous savons ce qu’il en est. Nous pouvons encore en discutailler des siècles, danser autour du cadavre, ce qu’il faut faire est limpide. Il ne nous manque que la dose minimale de folie pour passer à l’acte. C’est peut-être en cela, et en cela seulement, que l’époque présente est porteuse d’un certain espoir : avant de claquer, nous serons pour la plupart devenus cinglés et nous aurons perdu tout ce qui justifiait encore un peu nos vies. Qui sait alors ce dont les plus atteints seront capables.
Pas grand-chose, probablement. S'exploser accidentellement la face dans sa cuisine, en préparant la destruction d'une sculpture citoyenne.
Un destin ridicule à la Robert Paulson. C'est sans doute mieux que rien.
00:33 Publié dans La Zone Grise | Lien permanent | Commentaires (7)
Commentaires
"Pas de militantisme en-dehors de faire des gosses, de leur apprendre à ne se laisser marcher dessus par personne, et de les faire grandir dans l’environnement le moins pathogène possible."
Voilà. Ne maque rien. Que les femmes...
Les Russes en guise de Sabines?
Écrit par : Ivane | 25/07/2008
Ce qui manque, c'est surtout un peu de tact, ce truc étrange que même un militant repenti a une peine immense à conceptualiser... Des pondeuses de bonne volonté, qui ne soient pas obsédées par la rage de blackpantheriser leur progéniture, ça existe encore, question de patience et de choix du terrain de chasse. Il ne faut simplement pas leur demander d'être des camarades-avec-des-seins et admettre l'idée qu'il faudra toujours se battre contre tout le monde, elles y compris.
Sans compter que si on commence à se fournir à des milliers de bornes de chez soi, on perd le droit de se foutre de la gueule des gros boeufs qui prospectent en Orient sous prétexte que l'Occidentale est trop difficile à vivre. "Ton cul contre mon passeport", merci bien, je préfère encore crever stérile que de me retrouver dans la peau d'un speed-dateur cosmopolite.
Pour le reste, une bonne dose de fatalisme semble de mise. Un gosse né dans une décharge risque de pas vraiment sentir la rose et la Liberté implique le droit de foutre aux chiottes le plus beau des héritages. C'est laid et criminel, mais si la laideur et le crime étaient contre-nature, je crois qu'on nous l'aurait dit.
Écrit par : Stag | 25/07/2008
Il faut faire sécession, en somme. Couper les ponts. Ciao, salut, bye bye. Profiter de l'effritement généralisé du continent en microrégions. Regagner la communauté clandestine qui apprend les livres, planquée dans les bois.
Écrit par : fromageplus | 25/07/2008
http://www.bayshirts.com/images/trespass.jpg
Écrit par : GAG | 28/07/2008
"S’il y a quoique ce soit à attendre d’une Révolution, il faudra qu’elle se focalise exclusivement sur des questions de culture et d’instincts"
A Terre et Peuple nous travaillons sur la culture, celle pré chrétienne.
Ce cheminement personnel à leur coté me fait avancer vers un constat : nous sommes à l'avant garde dans les idées; il nous faut maintenant aller vers plus d'"être", pour aller chercher nos instincts premiers.
Comme le dit Gabrielle Adinolfi, l'ennemi est en toi; Keny Arkana aussi le dit à sa façon. Nous devons nous remettre en question : comprendre avant d'agir !
Merci pour ces avis pleins de bon sens, qui montrent qu'une autre génération arrive, et que nous nous posons les même questions !!!
Mon blog : http://robertofiorini.blog4ever.com/blog/index-84180.html
Écrit par : Roberto | 01/08/2008
"Pas de militantisme en-dehors de faire des gosses, de leur apprendre à ne se laisser marcher dessus par personne, et de les faire grandir dans l’environnement le moins pathogène possible."
C'est ce que j'ai commencé à faire et c'est pas évident, mais c'est constructif, c'est beau, c'est sain, et, je vous assure, ça peut apporter beaucoup de joie quand vous voyez votre fille ou votre fils vous sourire avec une réelle sincérité.
Rien à voir mais Roberto Fiorini est un type qui dit bien des choses intéressantes. Je viens d'apprendre avec son commentaire qu'il est à T&P!
Écrit par : Hêtre du Nord | 03/10/2008
Par contre sur la notion d'instinct, quelqu'un a des pistes pour travailler les instincts...
Écrit par : Real | 27/04/2009
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