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24/10/2008

DEUX MINUTES DE VOLONTARISME PAR JOUR

Petite tradoche perso d'une des dernières productions des hyperactifs de Corrupt. On voudra bien me tenir responsable des approximations, des adaptations maladroites et des quelques coupures.

* * *

 

Pendant que nos dirigeants se chamaillent pour conserver l’intérêt du bétail télévisuel jusqu’à ce qu’il arrive aux urnes, l’Occident perd son consensus sur la manière d’appréhender l’avenir politique du monde, comme une famille dont les membres se rendraient compte un jour qu’ils n’ont rien en commun à part le commerce. Ses ennemis les plus intelligents s’en rendent compte et se préparent à en tirer profit. 

 

Sur un site de fans d’Al-Qaeda, un message posté cette semaine explique qu’une attaque terroriste préalable aux élections pourrait être une façon de faciliter l’arrivée de John McCain à la présidence. Ce message, publié sur le site de al-Hesbah, protégé par un mot de passe, expliquait que le candidat républicain constituait le meilleur choix s’il s’agissait d’épuiser la puissance économique et militaire de l’Amérique, parce qu’il était le plus susceptible de poursuivre la guerre en Irak et en Afghanistan.

 

« Ceci implique la présence d’un leader américain aussi irréfléchi que McCain, qui a juré de continuer la guerre jusqu’au dernier soldat. Al-Qaeda devra soutenir McCain durant les prochaines élections, de manière à ce qu’il continue la marche à l’échec de son prédécesseur, Bush. » (Source

 

Allez vous étonner ; d’abord, on les a appelés à l’aide pour combattre le communisme des Soviets, ensuite on a occupé leur pays au nom de la Liberté. Et maintenant, après une attaque contre les Tours jumelles et une guerre foireuse au Moyen-Orient, nous voilà coincés dans un débat sur le nombre de troupes à maintenir sur place, sur quelle entreprise devrait influencer le pouvoir en Irak, et si nous devrions plutôt prendre l’Iran pour cible. Nous sommes comme des marins ivres, qui tentent de prendre dix décisions à la fois, mais qui n’arrivent en fin de compte qu’à blablater.

 

Ça ne pose pas de problème dans une démocratie, puisque la politique ne tourne qu’autour du blabla, des compromis, des rapports officiels, des statistiques et de la comédie des égos. On a l’habitude de tout ça, un peu comme de ces sitcoms qui ne font rire personne mais qui sont diffusées si souvent que personne ne peut les ignorer. On a l’habitude des leaders verbeux comme des journalistes verbeux, qui veulent passer pour des experts mais qui sont infoutus de mettre en lumière les problèmes de fond et font passer l’évidence pour des scoops :

 

« Il faut être clair : les morts de civils Afghans ne sont pas des accidents ou des erreurs. Elles résultent de calculs précis des commandants américains et des sous-traitants de l'armée, qui évaluent les bénéfices d’une frappe aérienne et les coûts des vies de civils innocents sacrifiés. Ce sont des morts prévues à l’avance, rendues encore pires quand les attaques sont menées au milieu de la nuit, pendant le sommeil des six ou sept membres d’une famille afghane ordinaire. Est-ce vraiment une surprise si 72% des civils identifiables, tués pendant les huit premiers mois de 2008, sont des femmes et des enfants ? » (Source)

 

Non, sérieux – y a des gens qui meurent pendant une guerre ? Je croyais que la guerre n’était qu’une question de liberté, de démocratie, de bonheur, de paix mondiale, et tout le toutim. Pas étonnant que le public soit désorienté par le chaos d’informations qui l'entoure. D’un côté, nous avons  les fous de guerre qui défendent les intérêts des grosses entreprises et qui tentent de se faire rapidement du fric pendant un conflit à l’étranger, voire de mettre la main sur un peu de pétrole pendant qu’ils y sont. De l’autre côté, nous avons les pacifistes, en plein déni de ce qui fait concrètement la politique mondiale, et qui ignorent délibérément l’occupation chinoise en Afrique ou les dépenses militaires russes. Dans leur optique, nous sommes tous des hippies innocents, aveuglés par tel ou tel Mal symbolique : l’Argent, Satan, le Racisme, le Sexisme.

 

Nous devons remettre l’Occident en contact avec la réalité, et ça n’arrivera que de deux façons :

 

1)      Soit la Realpolitik de l’Amérique, de la Russie et de la Chine mènent à la guerre. Nous réaliserons alors que nous aurons passé les cinquante dernières années à débattre d’idioties, à bidouiller des programmes politiques ici ou là pour oublier le monde réel. En d’autres termes, il nous faudra un cauchemar pour nous réveiller de notre monde de conte de fées.

 

2)      Soit les leaders indépendants et intelligents d’Occident s’unissent autour de valeurs et de buts communs pour réformer la société, avant qu’elle ne devienne un désastre tiers-mondiste façon Brésil

 

 

Commentaires

Et comme, dixit Théo, la société ne peut être réformée ...

Écrit par : le Bâtard | 24/10/2008

"Nous devons remettre l’Occident en contact avec la réalité"

Mouais ...

Il faudrait peut-être que l'Occident cesse au préalable d'essayer de la falsifier en permanence ...

Écrit par : snake | 24/10/2008

@ El Bastardo : Voui. Mais bon, les gens de Corrupt sont plutôt en faveur de la seconde option. Le dernier paragraphe du texte, pas traduit ici parce que ça me cassait les couilles, dit à peu près : Rejoignez-nous, unissons-nous, du nerf.

@ Snéque : Pas sûr qu'il ait jamais existé une civilisation qui ait ignoré la falsification de son quotidien pour le rendre supportable. Ce qui distingue l'Occident, peut-être, c'est que sa falsification ne le rend que plus gris, suicidogène et ridicule.

Écrit par : Stag | 24/10/2008

Les commentaires sont fermés.