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09/12/2008

NOYEZ JOËLLE

Joyeux là-didonc.jpg

 

Noël, Hallovouine, pareil. C’est la première année où ça me frappe avec autant de clarté.

 

 

Zappons vite fait les considérations sur l’orgie consommatoire, l’évacuation du sacré, ce genre de trucs, on sait tout ça. C’est la réduction du bastringue à quelques gadgets obligatoires qui est étouffant.

 

 

Il y a quelques semaines, c’était le masque de Scream et la citrouille en plastoque sur le pas de porte, dans quelques jours ce sera le bonnet rouge et le Santaclosse pendu au balcon.

 

 

Au niveau des gamins, la similitude est aussi étonnante. A la Toussaint , c’est le triste racket de bombecs : sonner à toutes les portes en petite meute, en tirant à moitié la gueule, en tendant mollement un cornet déjà bien rempli, et en attendant que le glucose tombe dedans, comme un dû, une banale collecte de messe laïque pour mineurs sous-développés.

 

 

Le 24 décembre (ou le 22, ou le 26, ça dépend des agendas de chacune des miettes de la famille atomisée), même ambiance de jour de paye. Le plus petit morveux sait déjà ce qu’il va recevoir, il l’a commandé expressément, et c’est tout juste s’il se réjouit tant c’est convenu. Ambiance RMI, droit opposable à la Wii avec bon d’échange.

 

 

Vingt-quatre heures plus tard à peine, l’atmosphère de distribution de rations de survie va se transformer en frénésie boursière, « revendez vos cadeaux décevants », embouteillages humains aux guichets des supermarchés pour échanger les petites attentions bâclées ou négocier le cash des bons d’achats dans tel ou tel outlet résonnant encore des hymnes de crooners yanquis en l’honneur de ce qu’une entreprise bien suisse ose appeler « la Fête Magique  »…  

 

 

Tout ça est plus que déprimant, ça donne envie de se rouler en boule sous une table et de n’en ressortir qu’une fois retombée l’exubérance synthétique de Nouvel An. Ca tombe assez bien parce que c'est précisément mon humeur depuis dimanche passé. Tellement bu fort et bouffé gras que j'ai renoué avec les plaisirs oubliés de la crise de foie. Même une tasse de thé fait gerber. Rien bouffé depuis bientôt 36 heures et envie de que dalle à part roupiller.

Commentaires

Noël la fête de destruction massive. J'en ai 5 cette année et même pas de famille en miettes. Des envies de suicide moi je vous dis. Consolation : j'ai (enfin) reçu mon oeuvre intégrale de Kaczynski. Ca aide dans ces festifs moments de doutes où on hésite à envoyer chier tout le monde ou à s'exiler en Sibérie.
Bon, prenez soin de vous quand même Stag.

Écrit par : Naufanette | 09/12/2008

Bon rétablissement, ca n'affecte pas trop votre rage écrivailleuse visiblement.. L'atrabile n'est pas touchée?

PS: J'étais sûr que "les perdants de l'histoire" ça vous plairait comme label... On commence à connaître son stagounet.

Écrit par : Tang | 09/12/2008

"C’est la première année où ça me frappe avec autant de clarté"

Pareil. En plus, cette année, pas une thune pour faire semblant de participer à ce grand moment de festivitude. Du coup, celles et ceux qui vous font des cadeaux à contre-coeur tirent encore plus la tronche de ne rien recevoir en retour. Remarquez, ça pourrait être une consolation.

Noël, ou le droit opposable à la fête.

Écrit par : Drameille | 14/12/2008

Pour moi c'est solstice en famille "nucléaire" comme on appelle ça (ça me fait toujours marrer ces adjectifs... Nucléaire c'est avant que ça explose...) et j'emmerde ceux qui critiquent ça (le solstice), vu que j'ai vraiment le sens du sacré.
Ensuite vu les familles explosées d'un côté et de l'autre (que les parents sont minables, même pas foutus de réussir de leur vie maritale!), habituellement c'est environ 6 repas. Pour le dernier inutile de dire qu'on préfère une feuille de salade à un foie gras. Comme on en a eu ras le bol avec ma petite femme, on invite. En deux fois, ce qui est pas mal vu que les familles de chaque côté sont divorcées (et je parle pas des grands-parents et frères et soeurs). Ceux qui viennent tant mieux, les autres tant pis, on n'écoute pas les récriminations. Zavez qu'à pas divorcer, merde alors!
Ah ouais sinon pour ma femme c'est un cadeau fait main (ou plutôt fait cerveau vu que c'est un poème), pas une babiole merdique achetée en centre commercial. Ca a quand même plus de classe qu'une X-Box.

Écrit par : Hêtre du Nord | 15/12/2008

La terreur que m'inspire Noël s'illustre au mieux sur l'uniforme des caissières de supermarché qui s'harmonisent magiquement de Rouge et de Blanc dans les jours qui précèdent la descente des Playstation et autres Ecrans plats sur le sapin préféré des foyers français, celui équitable et avec poubelle intégrée. J'imagine que ce dernier n'a été conçu que dans l'unique but de dissiper de sa chaleur humanitaire toute pensée déviante sur le caractère "porcin" de ces réjouissances pieusement commerciales.


Je me permet de faire quelque publicité sur mon blog/carnets de notes tout juste naissant:


http://alliancealcestueuse.wordpress.com/

Écrit par : Misieur Bitru | 21/12/2008

Et à quel point c'est une fête commerciale... Dans le référencement des couleurs, le rouge et blanc du Dabe-Noël sont exactement ceux de ... non? cela vous dit rien... Mais oui c'est ça: COCA-COLA !!! A l'origine, le père noél était un petit ramoneur aux habits verts bien que souvent noirs du à la suie... C'est seulement après-guerre que lors d'une campagne publicitaire, la méga firme capitaliste a mis sur ses affiches un père-noël à ses couleurs ... Et depuis, sans vraiment le savoir, on se bouffe de l'orgie de symbole cocacolesque à chaque fin d'année... bonnes bulles
Lachons rien!

Écrit par : galinette | 22/12/2008

@ Baytrou: je me réjouis de vous accueillir dans les bas-fonds de la hainosphère. A propos de poubelle intégrée, vous avez vu ces images de peigne-culs grecs, décorant un immense sapin de déchets variés ? C'est encore plus abject qu'une Mère Noël tapinant au rayon sex toys. Autre question : que signifie zebi ? Ca manque à ma culture, ce n'est pas dans mon Robert et gougueule donne des résultats plutôt surprenants.

@ la poiscaille : au contraire, mon brave, au contraire, lâchons tout, absolument tout !

Écrit par : Stag ne veut pas dormir | 22/12/2008

Stag, clin d'oeil au ne rien lâcher:

http://galinette.hautetfort.com/archive/2008/11/28/ne-rien-lacher.html

Yo

Écrit par : galinette | 23/12/2008

Suite aux propos de Galinette, je renvoie ceux qui ne l'ont pas encore lu, à la note 2 de ce texte du philosophe à tête de staracadémicien : http://www.causeur.fr/ca-sent-le-sapin,1568 Mais lisez aussi tout le texte, hein, tas d'mous du genou.

Écrit par : Stag | 25/12/2008

Je viens d'apprendre grâce à stag que la galinette était un poisson. Ce blog est foutument culturel.
Sinon pour le rouge c'est bien passé (dans la population) vu que le rouge est quand même aussi une couleur de noël. D'un point de vue moins religieux, on peut aussi dire que c'est bien passé parce que tout le monde se fout de noël, ou plutôt est emmerdé par une fête qui nécessite de payer, de se creuser la tête (mais quel cadeau?) et surtout d'organiser un putain de repas pour ceux qui reçoivent.
Cette année ça a été le comble: on a dit à tout le monde "que des jouets traditionnels en bois pour la petite" (de toute façon on aurait pas échappé au cadeau même si elle a pas un an). Bilan: que du plastique, des montagnes de conneries en plastique sans intérêt. Je commence à très sérieusement me rendre compte que la connerie de mes géniteurs, et ça, ça fait peur. Moi qui croyait avoir été au bout de la nuit, voilà que même ma propre famille commence à sérieusement me gonfler. Même plus envie de les recevoir: me voilà aussi misanthrope que Stag? Quelqu'un a un remède?
Pour le nouvel an je me suis dit "faut des bonnes résolutions". Je n'en vois aucune en fait, si ce n'est passer plus de temps en nature (une demi-heure par jour minimum). Je n'ai pas envie de donner dans la résolution humaniste; au contraire, je crois que je vais commencer à lancer leur vérité à tous, vieux y compris; mais d'un autre côté, je me dit "à quoi bon?".
Ca me donne une idée: pourquoi ne pas inventer une échelle de la misanthropie? On se base sur Stag, le niveau 0, et ça monte jusqu'à 20 (soeur thérèse ou l'abbé des pouilleux par exemple). J'aurais pas fait le déshonneur à Stag de le mettre au niveau 20; c'est en bas que ça se passe...
Bref, ça pourrait être une sérieuse idée, y aurais ça sur le blog et chacun pourrait savoir ou il en est dans sa descente.

Écrit par : Hêtre du Nord | 31/12/2008

Misanthrope, je crois point, franchement. En la matière, comme pour les conquêtes sexuelles multiples, ce ne sont pas les plus grandes gueules qui en croquent le plus. On ne peut pas alimenter un blog et répondre aux commentaires quand on est possédé par la haine de l'humanité; on se tire dans un chalet avec six caisses de rouge, trois jambons, des bouquins d'Epictète et un flingue.

J'ai lu récemment que Cioran lui-même était parfaitement affable et sociable. Ce n'est qu'à moitié étonnant. L'idée est d'écrire un maximum de cochonneries pour mener une existence la moins sale possible. Ca compense une partie de ce qu'un sport de combat, des randos interminables ou des cuites démoniaques n'arrivent pas à épuiser.

En somme, écrire toutes ces conneries, ce n'est jamais qu'une manière très indécente de se faire gerber en public. C'est comme ça que les oiseaux nourrissent leurs petits.

Écrit par : Stag | 31/12/2008

Le problème de fond nous concernant n'est-il pas justement que nous ne soyons pas misanthropes? Ca nous aiderait franchement. On est effectivement déçu à un point inimaginable de l'humanité. Si on était misanthropes, ça nous soulagerait de voir la merde ambiante et on ricanerait méchamment. Comme on ne l'est pas, le rire sonne un peu dément. Enfin c'est mon avis.

Souvent je regrette de n'être pas réellement et viscéralement méchant. J'essaie, mais comme c'est pas dans ma nature, j'y arrive pas.
Et parfois je rêve d'être un type dont la plus haute satisfaction dans la vie est de lustrer sa voiture le dimanche. Heureux les simples d'esprit...

En parlant métaphore de nourriture, dommage que les connards qui peuplent ce monde soit moins des oiseaux prêt à s'envoler que des bousiers, des mouches et des cafards (je vous laisse chercher le dénominateur commun...).

Écrit par : Hêtre du Nord | 31/12/2008

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