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23/07/2009

HUILE LAÏQUE SUR FEU ETHNIQUE

Suivi de loin les rebondissements mous du procès de Youssouf Foufouna. On comprendra, je pense, le peu d'intérêt que représente cette affaire, dont les différents (très différents) protagonistes me sont aussi proches que des personnages de sitcom turque. Un malheureux quidam se fait abominablement dessouder parce que des mongoliens le croient friqué; cashers et hallals se déchirent une nouvelle fois la gueule sur la question; judéomanes crispants et islamophiles glaireux fournissent les munitions idéologiques et poussent leurs plus beaux pets sur les braises. Routine soporifique.

Ce qui met de relativement bonne humeur, c'est l'intervention de l'Etat Hexagonal. Procès bouclé, verdict rendu, sentences prononcées - mais ça n'a pas l'air de convenir à certains. Alors hop! nouveau procès, please. Cette sale petite mélodie évoque celle qui a suivi le NON irlandais au Traité de Lisbonne : mauvaise réponse, même joueur joue encore... La nuance, c'est qu'ici un gouvernement prend ouvertement fait et cause pour une famille de victime qui ne se définit pas prioritairement par son amour du scrabble ou sa carte de membre des Boulistes Parigots. Il y a reconnaissance explicite de la valeur ajoutée d'une certaine souffrance, d'une certaine catégorie de victimes.

On voudrait contribuer à monter une communauté contre une autre qu'on ne s'y prendrait pas autrement. Je tombe sur un article de Le Point (il faut dire "du Point"?), daté du 16 juillet dernier et signé Sylvie-Pierre Brossolette, dont ce paragraphe résume joliment la garantie d'échec de ce pauvre bis:

Le second jugement concernant les 14 complices de Fofana, quel que soit son degré de sévérité, ne contentera en effet sans doute personne. S'il est plus dur, comme c'est l'objectif de l'appel, on dira que la justice s'est laissé influencer par le politique ou, pis, par les lobbys juifs. S'il est plus indulgent encore, la colère saisira à nouveau les défenseurs d'une communauté meurtrie. S'il est semblable au précédent, on s'interrogera: tout cela pour en arriver là?

Bref, quoiqu'il arrive, on peut s'attendre à plus de tensions, de rancoeurs, de parano, et d'une fracture qu'on aura de plus en plus de mal à maquiller en "sociale". Ca ne fait guère avancer notre schmilblick, nous sommes d'accord là-dessus: pendant ces batailles de chiffonniers de la Douleur Collective AOC, nous mangeons toujours de la merde industrielle, sommes abrutis de propagande mondialiste, disparaissons des cours d'école et des quartiers populaires, acceptons l'enflicage intégral de nos existences et fortifions notre accoutumance à une vie qui ressemble à un interminable suicide par l'ennui et le dégoût. Mais pour tous ceux qui perdent le sommeil à rêver de vengeances hors de leurs humiliants petits moyens, le son des couteaux qui s'affûtent est décidément une bien jolie berceuse, quand bien même ce sont ceux des autres, moins dégénérés que nous, moins oublieux des manières dont on taille une belle boutonnière, et surtout des circonstances où on a moralemement le droit de le faire.

Ce d'autant plus que, pour une fois, nous autres Culs Blancs Fauchés ne sommes pas pris entre le marteau et l'enclume. Le Sarko Krew, sur ce coup-là, ne va pas pouvoir ménager républicainement chèvre à babouches et chou à papillotes : l'un va se faire bouffer ou crever d'indigestion, un de ces quatre. Au point où nous en sommes, savoir que nous aurons toujours un heureux événement à fêter du fond de notre fosse commune est un modeste mais puissant réconfort.

Commentaires

Tu m'emmerdes stag. C'est esthétique la fin dans les égouts, mais qu'est-ce que c'est un mensonge. Nous, les post-fafs avont tous une bibliothèque plus garnie que 50 HLM, nous avons tous eu des périodes d'enfance près des vaches et/ou près de la beauté et on sait tous à peu près ce qu'il y a derrière le rideau.

Le délire de la fosse commune convient un temps, mais c'est pas compatible avec nos gènes de blancs, en tout cas pas compatible avec les miens - à long terme.

Si on a besoin de modeste réconfort, c'est qu'on est toujours affecté par la bête immonde. Il y a un moment il faut faire son deuil et arrêter d'avoir des insomnies et des érections pour cette raison. On peut toujours avoir la haine et ne pas en faire sa religion. T'avais si bien parlé de ça dans tes posts précédents...

Écrit par : Alio | 23/07/2009

Note que je ne me complais pas dans ladite fosse, quand bien même on pourrait le penser. Si je ressasse, c'est pour me maintenir éveillé, pour que le dégoût ne se transforme pas en accoutumance. Nous sommes tous des petits Colonels Chabert, qui devons lutter pour nous extraire de l'empilement des zombis. Ma méthode pour trouver l'énergie de continuer à creuser vers la surface, c'est de remplir les naseaux avec le fumet de la charogne et de gueuler comme un putois. Alors, fatalement, je radote, je redécouvre l'eau tiède chaque dimanche matin. Je tâcherai de faire en sorte que ça ne devienne pas outre mesure chiant. On s'emmerde déjà assez comme ça.

Écrit par : Stag | 23/07/2009

En tous cas vous avez retrouvé votre rythme de croisière et c'est un vrai "bonheur" que de vous retrouver. Continuez à gueuler à et gigoter ; il ne nous reste effectivement pas grand-chose d'autre.

Écrit par : Ritchie | 24/07/2009

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