25/08/2009
L'EFFONDREMENT QUI VIENT OU QUI EST DEJA VENU
"... la certitude que cette civilisation va s'effondrer..."
(Si ce n'est pas déjà fait, sacrifiez votre prochain apéro pour aller voir ce petit docu en forme de chouette rappel de quelques évidences concernant l'humiliation insoutenable de nos vies d'esclaves volontaires. Sauf qu'à la fin, ça tourne imbuvable : on est plus nombreux qu'eux, organisons-nous,tout ça sur fond de RATM et d'images de hools à tracts... C'est comme les films catastrophe olivoudiens : ça finit tristement bien et ça laisse sur sa faim de destruction massive.)
D'abord, est-on sûr que ce n'est pas déjà fait ? Une relecture s'impose. Bien sûr il faudrait s'entendre une fois pour toutes sur comment l'on définit une civilisation et, par conséquent, quelles bases d'une telle construction sociale doivent être sapées pour qu'elle dégringole.
Si l'Occident est ce qu'il semble être (le porno, la cocaïnomanie généralisée, le désespoir bâillonné chimiquement, le relativisme poussé jusqu'à l'autisme volontaire, des existences mornes voués à l'empilement de gadgets technologiques et de "vacances" qui ne reposent de rien), alors mauvaise nouvelle : l'Occident va durer au-delà de nos misérables vies. Ces choses-là font appel aux instincts à la fois les plus bas et les moins extirpables de la saloperie humaine. Les parlements fermeront avant les conseils d'administration, qui fermeront avant les hypermarchés.
"Chers clients ! Durant la guerre civile, votre macdrive reste ouvert toute la nuit !"
Et si tout cela n'est pas l'Occident, mais son obscène caricature, guère plus de raisons de sabler le mousseux. Cela veut dire qu'une civilisation peut survivre à un total effondrement de ses valeurs les plus anciennes et les plus nobles. Cela confirme tout le mal que l'on peut penser de l'homme, qui peut fort bien ne vivre que de vinasse et de pain mou, du moment qu'on l'a convaincu de se comporter pire qu'un porc de batterie.
Combien de temps encore pourra-t-on tenir avec cet argument usé des "masses apathiques", droguées de marchandises, et qui donc n'attendraient plus qu'une paire de baffes avant la salutaire désintox' ? Crachez le morceau, propagandistes réacs. Monsieur Moyen n'est pas plus un zombi que vous ne l'êtes, que nous le le sommes tous. Il croit sincèrement avoir des amis, comme vous croyez avoir des camarades. Il espère encore que, lui, il ne ratera pas sa famille, malgré toutes les preuves quotidiennes que le temps du clan est révolu sur cette terre. Il sait fort bien faire la différence entre un "jeune" et un allogène, ne serait-ce que pour choisir prudemment les mots et les attitudes qui lui éviteront un pain ou une amende. Vos tracts, vos blogs, vos happenings militants, votre numéro occasionnel sur la sciure du Démocratic Circus, rien de cela ne le "réveillera": lui non plus ne dort pas, lui aussi en a plein la fente - lui non plus n'a aucune idée de quoi faire.
Et, à l'instar des moins malhonnêtes d'entre nous, il se doute que, s'il y avait encore quelque chose à faire, quelque chose d'efficace, quelqu'un l'aurait déjà fait. En Histoire comme en politique, il n'y a pas de quadrature du cercle. On s'incline devant le noeud gordien (votations, manifs, attaque de macdos) ou on le défait à la macédonienne.
Nous SAVONS qu'il faut tout casser. Nous SAVONS que nous ne casserons jamais rien de décisif et que personne ne le fera à notre place. Fin de l'histoire.
12:08 Publié dans La Zone Grise | Lien permanent | Commentaires (16)
Commentaires
Fin du deuxième mois de stage dans un cabinet bobo du 9ème. Ma voisine d'open space a eu le temps de comprendre que, 5 ou 10 minutes par jour mon regard, le plus souvent calme et serein, s'emplit d'une haine compacte et sépulcrale.
Vous êtes un putain de détersif vous.
Écrit par : Tübingen | 25/08/2009
Nous ne savons rien de ce que nous casserons ou ne casserons pas, de ce que feront les autres que ce soit ceux qui nous ressemblent ou bien nos adversaires, ou encore nos ennemis. Y'en a un peu assez de ces conjectures de faux prophètes qui nous disent un jour qu'un sauveur viendra sauver la Frôôônce et le lendemain que tout est cuit et que nous enfants seront encore plus esclaves que nous le sommes. Baratin que tout cela.
Ce que nous savons c'est que nous sommes face à un mur ou au bord d'un gouffre, suivant la métaphore que l'on aura choisie. Et que ni l'un ni l'autre ne peuvent continuer à exister indéfiniment. Soit nous nous transformerons mentalement à un point tel que nous ne pourrons même plus imaginer pourquoi certains pensaient il y a quelques décennies se tenir devant un gouffre; soit ces obstacles qui nous obsèdent aujourd'hui cèderont physiquement, par dynamitage conscient ou alors par effet collatéral. Nous semblons filer vers la première solution mais l'acculturation totale est plus lente qu'on ne le croît. Il reste encore beaucoup de blancs de civilisation occidentale en Europe de l'Ouest, et il faudra un sacré paquet pour qu'ils oublient complètement qui ils sont, d'où ils viennent au point que leur sens esthétique en soit à jamais change.
Dans tous les cas, le dénouement nous est impossible à appréhender parce qu'à ce stade il relève de l'irrationnel. Il faut tenir, bâtir ce que l'on peut, ne rien lâcher, ne croire en plus rien SAUF en l'essentiel, en ce qui nous fait nous lever le matin et nous relever quand on prend des coups. Ce qui nous fait serrer les dents quand on souffre, redoubler d'énergie quand on se fait cogner. Certains appellent cela la haine, la pulsion de survie - moi je l'appelle Christ.
Écrit par : Aquinus | 25/08/2009
Le problème est justement que nous SAVONS qu'il faut tout casser. Le problème est dans la formulation. Comme la plupart des problèmes d'ailleurs, prenants racine dans la langue et la sémantique profonde.
Une fois que l'on sait, ou en l'occurrence croyons savoir (le pire), notre créativité périclite instantanément. Un artiste satisfait est un artiste mort.
Le salut ne viendra, à mon sens, pas par la destruction violente, le fracas assourdissant. Non, ce sera bien moins noble et flamboyant que cela.
Plutôt une bande de petits cons fanfaronnants soudain mis en déroute par le gros troupeau de veaux qu'ils asticotaient depuis un moment. Troupeau qui n'aura qu'à faire ce qu'il fait le mieux: meuh.
Écrit par : Vermine | 25/08/2009
@Vermine: intéressant premier paragraphe.
Ce qui m'apparaît plus clairement est que nous savons que nous sommes broyés, et que d'une façon ou d'une autre il faut que nous et nos descendants échappions au broyage complet. Nous devons plier. Tout casser, ça dépend complètement de ce que cela veut dire; on ne va redire ici combien toute réaction frontale au modernisme ne fait que le légitimer et le renforcer.
On sait aussi que ce broyage cessera comme il a toujours cessé dans l'Histoire (c'est la bonne nouvelle), soit parce que notre résistance aura débouché sur un avenir un peu plus concret que le destin du roseau, soit parce que nos descendants auront finir par perdre de vue la raison pour laquelle il fallait résister.
Écrit par : Aquinus | 25/08/2009
@ Tübingen : pas d'utilisation prolongée, même avec avis médical. Vous avez bien raison de vous en tenir à 10 mn par jour. Je ne sais pas dans quel état je serais si je ne contenais pas les marées noires durant l'essentiel de mon temps de veille.
@ Aquinu : certes, nous ne sommes certains de rien. Mais choisir de s'attendre au pire, ou remettre sa confiance en le Christ, vous m'expliquez la différence profonde de la démarche ? Vous vous raccrochez à une promesse lumineuse, je combats le mal par l'atroce, chacun son opium pour durer un jour de plus. Je dois dire que l'image de Jésus démontant la tronche aux marchands du Temple est parfaitement émoustillante ; ce n'est guère celle que promeuvent les officiels du culte, même minoritairement. Et puis, quand je suis au resto, je préfère ne pas m'inquiéter de l'addition avant d'avoir fini mon pousse-café, voyez ? En d'autres termes, Créateur ou pas, vous et moi sommes absolument seuls pour prendre nos décisions et tenter de mener à bien les actions que nous estimons justes.
@ Vermine : d'accord avec à peu près tout. Le problème, c'est que personne ne peut appliquer le doute méthodique à chacun des aspects de sa vie. Nous faisons des choix, nous optons pour une ligne et nous tâchons de ne pas en dévier, c'est valable pour le verbe, le geste et la pensée. Quant à croire que tout est foutu, je vous jure que ça n'aide pas à s'y résigner. Je ne me "satisfais" pas de mes dérisoires analyses et de mes prêches désespérantistes : je les crache ici pour qu'ils me hantent moins et pour conserver un maximum d'énergie positive pour ma future famille et l'hypothétique jour béni où FAIRE quelque chose d'UTILE et de DECISIF sera techniquement possible
Écrit par : Stag | 25/08/2009
Ne voyez aucune provocation dans ma question, elle est sincère : par quoi au juste voulez-vous remplacer notre LunaPark climatisé une fois que vous aurez tout cassé ?
Question bonus : Ce monde n'est-il pas finalement que la conséquence logique, naturelle, de ce qu'est l'Humanité ?
Et encore : Le capitalisme et le libéralisme sont-ils selon vous dépassables par le genre humain ? Ne sommes-nous pas voués de par notre conception à la lutte de tous contre tous ?
Écrit par : Le Fumier à Barbe | 26/08/2009
Questions intéressantes et je ne vous remercie pas de les avoir posées, parce qu'elles sont trop vastes pour y consacrer le seul espace de ces commentaires. Dès que j'ai un moment de privation de sommeil, je les traiterai dans un billet Haddock, si vous voulez bien.
Pour ne pas vous laiser sur votre faim (car je sais les tourments dans lesquels vous plongent mes cruels silences), une petit grignotte concernant la dernière : la lutte de tous contre tous, si inconfortable qu'elle soit et déplaisante qu'elle apparaisse, n'est pas un problème en soi. L'emmerdant, c'est que tous luttent contre nous et que nous ne luttions pas en retour.
Écrit par : Stag | 26/08/2009
(commentaire saisi avec un clavier QWERTY)
Merci bien, je ne vous cache pas mon impatience de lire vos reflexions. Preservez votre sante tout de meme, les insomnies, ce n'est pas bon :-)
Écrit par : Le Fumier A Barbe | 26/08/2009
* Le laconisme de ma réponse est bien plus dû à un manque de temps que d'intérêt. Quasi sûr, tout le monde s'en fout, mais je tiens à le préciser.
(edit: à la relecture, ce préambule semble avoir moins raison d'être mais je le laisse, car j'ai conscience de n'avoir qu'effleuré certains thèmes vraiment intéressants à mon sens.)
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- Aquinus, justement, le problème est là, de nous dire que nous SAVONS que nous sommes broyés.
Nous sommes loin d'être broyés. Si nous en prenions conscience nous pourrions graduer notre réponse. Se dire "broyé" est une vision extrême entrainant une réponse extrême, la destruction.
Si l'on se voit autrement qu'à travers le prisme de cette vision dramatique, nous pouvons envisager d'autres issues à la situation.
La culture judéo-chrétienne (je fais sciemment la différence entre culture et religion, on peut être imprégné d'une culture basée sur une religion séculaire, bâtir son architecture mentale en fonction, sans pour autant adhérer aux principes de la religion per se. La différence est fondamentale) est manichéenne dans sa vision du monde (bien, mal, souffrance, récompense, etc...) et c'est sûrement cela dont nous faisons le plus les frais.
C'est et ce fût un formidable outil mais il nous faut et faudra la dépasser. L'intégrer, pas la désintégrer, s'en servir pour aller plus loin.
Faire le deuil du Dieu anthropomorphe de nos religions sera long et douloureux, mais obligatoire.
Autre chose, cruciale: il est très néfaste de penser que l'histoire est cyclique. Elle ne l'est pas. Elle évolue exponentiellement.
Le plus intéressant, c'est qu'elle s'accélère justement tant que nous n'avons même plus le temps de "tout casser".
Nous sommes forcés à la mutation, l'adaptabilité.
Ce point est crucial. J'aimerais avoir plus de temps pour le développer.
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Stag, j'entends ce que vous me dites. Tout le monde ne peut en effet appliquer le doute méthodique. Cela dit, ce problème en cache un autre, de taille: que chacun se croit capable et assez intelligent pour choisir ce qu'il y a de mieux pour lui. C'est faux. C'est l'illusion démocratique dans laquelle nous pataugeons. Il faudrait des élites pensantes, capables dans un premier temps de dire au troupeau de fermer sa grande gueule et dans un deuxième, de lui dire quand et comment l'ouvrir pour accomplir telle ou telle action.
La route sera longue pour en arriver là...
Au sujet de se satisfaire ou non de vos analyses, du crachat de vos glaviots ciselés, cela soulève un point intéressant.
Voyez, par exemple, ici, le cas de Tübingen est édifiant. Il vient lire, prend conscience, votre prose selon lui, le galvanise. Tout du moins votre haine le contamine.
Le problème est que cela ne dure que 10-15 minutes. Le problème est de n'utiliser les blogs de la réacosphère (je hais ce mot) presque que comme un exhutoire, une alcôve cosy où l'on se retrouve entre potes pour se palucher.
Bien sûr les réflexions sont intéressantes, l'humour est fin, mais au final je me demande s'ils ne font pas plus de bien que de mal. Comme si les lire ou plus vicieux, y participer, nous dédouanait de notre inaction. Comme la soupape de décompression qu'ils constituent nous empêchait justement d'atteindre la pression nécessaire pour actionner de vrais leviers.
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Fumier à Barbe, justement la formulation, encore et toujours... Votre question pourrait être, quelle machine sophistiquée pourriez-vous inventer pour atténuer cette cicatrice? Quel pirouette créative inventer de manière à l'intégrer esthétiquement?
Ce monde est bien sûr la conséquence naturelle de l'Humanité. Ce sera toujours le cas. Quoi d'autre de toutes façons...
Bien sûr aussi nous sommes "codés" pour nous confronter les uns aux autres, c'est d'ailleurs la condition sine qua none pour que le "progrès" apparaisse. Cela dit nous avons maintenant la capacité, le savoir, pour nous servir de et non plus subir cet état de fait.
Paradoxalement, les guerres regroupent les peuples, avoir un ennemi est essentiel. Un homme sans ennemi est un pauvre homme, je le pense sincérement.
Maintenant il faut que nous nous engagions dans des combats intelligents, tout du moins que des penseurs fassent en sorte que nous croyons être engagés contre quelque chose "d'important".
La vie de tous les jours nous montre très bien la viabilité de cette thèse. N'importe quel abruti même le fumeur de shit le plus dépourvu de colonne vertébrale a besoin de se trouver des "combats" en carton, des revendications en mousse. Même si c'est une vaste connerie, les veaux se sentent concernés par le réchauffement climatique, la menace hypothétique d'une terre invivable rapproche les êtres.
Maintenant, il ne reste plus, encore une fois et comme je l'écris plus haut, qu'à avoir de vrais penseurs, avec la créativité nécessaire et le pouvoir de faire appliquer leurs idées de manière à diriger le troupeau. Et pour cela il faudra passer par une valorisation de l'idée de hiérarchie. Un vrai boulot de fond. S'il est intelligemment mené, le troupeau va où on veut. Même se jeter de la falaise. Comme c'est le cas aujourd'hui.
Écrit par : Vermine | 26/08/2009
"Voyez, par exemple, ici, le cas de Tübingen est édifiant. Il vient lire, prend conscience, votre prose selon lui, le galvanise. Tout du moins votre haine le contamine."
Oui, une contamination littéraire. Un plaisir de lecteur si vous voulez. "Prendre conscience", "contaminer", vous avez affaire à un sujet pensant Vermine, pas à un zombie...
Je ne passe pas 8h par jour dans la haine pur dont je parle, parce que ce n'est pas viable. Ca ne veut pas dire pour autant que ces quelques minutes furent une éjaculation, un coït loin de là.
Et puis merde on n'as pas gardé les reacosphériens ensemble Vermine, on ne s'est pas rencontré non plus.
"Comme si les lire ou plus vicieux, y participer, nous dédouanait de notre inaction. Comme la soupape de décompression qu'ils constituent nous empêchait justement d'atteindre la pression nécessaire pour actionner de vrais leviers."
Oh mais consolez vous à la fin!
Si vous VOULEZ penser, en nouvel actionnaire que vous êtes, que l'Histoire existe, qu'elle s'accélère même et "exponentiellement" donc que l'on peut agir sur elle, libre à vous, mais surtout laissez moi hors de cela, hors de vos considérations politiques qui m'ennuient au plus haut point.
Comprenez que pour certain les dés ont été lancé, qu'ils se sont encastré dans un gros tas d'excrément dont on ne pourra les sortir, même à coup d'élites pensantes (sérieusement...).
Avez vous bien pris acte de la mutation anthropologique de taille qui nous a fait sortir de l'Histoire?
C'est assez drôle. On ne dirait pas.
Si vous en aviez conscience vous comprendriez que le travail des réacosphériens (je trouve le terme excellent parcqu'il rend l'ennemi pathétique) est un travail salutaire.
C'est un travail qui s'attaque au coeur même de la domination que l'on subit. C'est une dissidence beaucoup plus fine que vous ne le pensez, en tout cas plus fine que l'action qu'elle empêcherait selon vous - action qu'on ne connaît pas- (Ah si les élites pensantes...)
"Paradoxalement, les guerres regroupent les peuples, avoir un ennemi est essentiel. Un homme sans ennemi est un pauvre homme, je le pense sincérement."
Bien sûr. Mais ne voyez vous pas que la guerre n'est pas le destin de notre civilisation? Notre nihilisme est suffisamment fort pour défoncer les dissidents sans un seul coup de kalach...
Et puis, enfin, ne comprenez vous pas Stag lorsqu'il vous dit qu'il crache ici ses haines pour qu'elles le "hantent moins" et pour conserver un maximum d'énergie positive pour sa future famille et l'hypothétique jour béni où faire quelque chose d'utile et de décisif sera techniquement possible?
Écrit par : Tübingen | 26/08/2009
Le plus dur dans l'histoire c'est que la génération précédente dans sa quasi-intégralité n'a, à mon sens, que ce qu'elle mérite, mais que notre génération et la suivante en soit punie par la même occasion, sans pouvoir y échapper. C'est un peu comme le syndrome du tortionnaire doucereux... J'aime mater la merde qui leur arrive dessus à tous ces soixante-huitards inconscients et à tous ces vieux moralisto-humanistes qui comprennent enfin la futilité et les conséquences de la cause qu'il défendait mais en même temps j'en souffrirai tout autant.
Quoi faire... Vivre caché ? Former une élite souterraine ? Tout péter ? Et pourquoi pas les trois après tout ?
Écrit par : Jim | 26/08/2009
@Stag: mais je m'attends aussi au pire. L'effort physique maintient mon corps en ordre de marche, la souffrance mentale empêche de me soumettre et ravive mon orgueil, l'espérance fait le reste. On ne peut réellement regarder le pire en face et espérer le combattre, que si l'on espère un mieux - quel qu'il soit.
@Vermine: quand je dis "nous sommes broyés", je veux dire "en train d'être broyés". Lorsque je rentre chez moi le soir, je suis encore le chef et je peux exercer l'éducation que je veux à mes enfants. Certes il y a des nombreuses brêches et tout ceci est très fragile, mais nous ne sommes pas encore totalement écrasés. Si un de nos envahisseurs m'attaque dans la rue, j'ai encore la possibilité de lui en coller sans nécessairement en crever ou aller croupir en taule. Finalement la laisse la plus puissante passée autour de mon cou, ce sont les taxes auxquelles je ne peux pas me soustraire sans gros risques et qui contribuent à mon broyage. Maintenant que je sais que ma patrie est morte, ce financement forcé de la destruction de ma culture et de mon mode de vie est ce qui me gêne le plus.
Au point où nous en sommes, nous ne sommes pas sans atouts. Le pire nihilisme est venu de chez nous, et nous y avons survécu. Cette hérésie moderne finira par produire d'immenses ravages chez tous les peuples, musulmans compris. Nous n'avons pas encore vu le dixième de ce bouleversement. Réagir à un tel nihilisme? tout a échoué. L'ignorer, s'y soustraire, se dérober d'une façon ou d'une autre, organiser une guérilla de mille ans, culturelle ici, militaire ailleurs, intellectuelle toujours, démographique. Il est des réalités difficiles pour le système à tuer: la propriété privée par exemple, la capital amassé. Voici un objectif noble de nos jours, et de l'investir ensuite à l'abri du fisc.
Le plus difficile est d'arriver à s'arrimer à une communauté de destin, même si elle ne comporte que 50 personnes et à une échelle très locale. La famille clanique est incontournable mais elle ne suffira pas à maintenir un embryon de culture.
Je veux bien distinguer religion chrétienne de culture judéo-chrétienne, oui. En revanche, en tant que croyant, je ne peux pas une seconde croire à la fable que la seconde pourrait survivre durablement à un effacement de la première.
Écrit par : Aquinus | 26/08/2009
Tübingen, pour commencer, restez tranquille et descendez de votre poney. Je n'ai porté aucune attaque contre vous, d'ailleurs vous m'importez peu, vous vous flattez inutilement. Je ne vous prenais qu'à titre d'exemple. Vous êtes passé par là je me suis servi de vous, point.
Quelle vanité de ramener mon propos qui était d'illustrer l'aspect "exutoire" potentiellement néfaste d'un blog, à votre petite personne.
Et pas d'inquiétude, vous ne me donnez aucune envie de "garder les réac" ensemble.
Voilà. Maintenant que nous avons planté nos banderilles peut-être pourrons nous discuter plutôt que de prendre des postures outrées et manier le sarcasme à deux mains gauches (les élites pensantes, ah...).
Celui qui est outré est généralement à court d'argument, quant au sarcasme, une piètre cabriole. Du moins je ne vois ici aucune maestria dans l'utilisation que vous en faîtes.
* Je tiens à signaler au passage que je commente en général peu car je n'ai pas de temps à perdre à répondre à ceux qui ne peuvent me lire. C'est très prétentieux et je vous emmerde. Cela dit, c'est ma première intervention sur ce blog, et j'aurai la décence de répondre à ce message.
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Visiblement, Tübingen vous n'entravez rien à ce que j'écris. Rien.
Que vous nous passiez le disque rayé des "élites pensantes" montre ridiculement bien que vous n'avez rien capté à mon propos: le besoin du retour en grâce de la notion de hiérarchie.
Je sais cependant, et c'est pour cela que je les ai choisis, que les deux mots, "élite" et "pensante" ont le don d'irriter l'épiderme des moutons se prenant pour des loups. C'est affligeant et en même temps, tant mieux.
Je cite in extenso ce passage car il le mérite:
"Oh mais consolez vous à la fin!
Si vous VOULEZ penser, en nouvel actionnaire que vous êtes, que l'Histoire existe, qu'elle s'accélère même et "exponentiellement" donc que l'on peut agir sur elle, libre à vous, mais surtout laissez moi hors de cela, hors de vos considérations politiques qui m'ennuient au plus haut point.
Comprenez que pour certain les dés ont été lancé, qu'ils se sont encastré dans un gros tas d'excrément dont on ne pourra les sortir, même à coup d'élites pensantes (sérieusement...)."
Superbe. Comment ne dire rien en moultes lignes.
Ce qui est hilarant c'est que vous vous entêtez à croire que je vous inclus dans mes pensées. Et que bien que je sois si ennuyeux, il faille me répondre mélodramatique et outré...
Voyez le bon côté des choses, je ne suis pas si ennuyeux que cela, mon intervention est le highlight de votre journée de stagiaire en cabinet bobo. Vous devriez me remercier.
A ce propos, merci à vous, vous me faîtes perdre mon temps précieux, mais avec deux amis là, on est en train de bien se fendre la poire.
Bon allez, pour finir parce que ça va deux minutes les conneries:
"Bien sûr. Mais ne voyez vous pas que la guerre n'est pas le destin de notre civilisation? Notre nihilisme est suffisamment fort pour défoncer les dissidents sans un seul coup de kalach..."
Notre nihilisme est surtout suffisamment fort pour nous tailler à nous-mêmes, comme des grands, un deuxième trou de balle.
Je n'ai jamais dit que la guerre était le destin de notre civilisation, vous lisez en faisant le poirier ou quoi? J'ai dit que le besoin/désir de combattre était codé dans nos gènes.
Bref, je m'emmerde là.
Ne vous fatiguez pas Tübingen, je ne répondrai plus à vos messages, je l'ai fait ici par respect envers notre hôte.
Écrit par : Vermine | 26/08/2009
Aquinus, c'est assez beau ce que vous dîtes, car en effet, je partage cette idée que l'homme a une incroyable capacité à trouver des signes d'espoir dans à peu près tout et ce, jusqu'au dernier moment.
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Je viens de perdre mon temps, je le savais bordel, avec Tübingen, mais je reviendrai vous répondre (ne retenez pas votre respiration cela dit, il se pourrait que ce ne soit que dans un jour ou deux) car votre dernier message est excellent.
Écrit par : Vermine | 26/08/2009
Je vais me fatiguer et vous répondre.
"le highlight de votre journée de stagiaire en cabinet bobo."
C'est bien vrai çà. Mais pas vraiment de quoi s'extasier. La compétition n'est pas féroce.^^
"Je n'ai porté aucune attaque contre vous, d'ailleurs vous m'importez peu, vous vous flattez inutilement. Je ne vous prenais qu'à titre d'exemple. Vous êtes passé par là je me suis servi de vous, point."
Vous ne voyez pas ce qu'il y a d'offensant dans vos propos?
Je veux bien passer pour un de ces petits roquets narcissiques qui se cherche partout dans les propos de son interlocuteur et qui braille à la moindre vexation puisque vous me décrivez comme tel, mais vous vous trompez.
Alors avançons, avançons...
"Quelle vanité de ramener mon propos qui était d'illustrer l'aspect "exutoire" potentiellement néfaste d'un blog, à votre petite personne."
Je me tamponne le coquillage de "ma petite personne".
Vous avez l'air vraiment persuadé de ce que ma réponse n'a été guidé que par une hypothétique "vexation".
Vous passez donc à côté de mes objections.
Vous avez l'air de croire que la "Réacosphère" EST l'inaction, ou en tout cas une soupape de décompression, une éjac précoce.
Cela est totalement faux. La réacosphère est la coeur d'une action centrale sur le système nerveux du nihilisme occidentale, sur son point aveugle: le sociétal.
C'est une arme de destruction qui a et aura son rôle à jouer, dans l'optique même de la création d'une élite pensante que vous appelez.
Ce qui m'a agacé dans votre première intervention ce n'était pas vos banderillas qui m'ont rien qu'un peu piqué le derche, ce sont tous vos "Il faudrait", vos "yapluka". Vos analyses sont intéressantes, mais on peut je pense se passer de vos yaplukismes. Vous savez que c'est bien plus compliqué que cela.
Toute la partie de votre réponse à Fumier à Barbe m'a beaucoup plu (très sincèrement). Je veux bien vous passer aussi la faiblesse de mes sarcasmes.
Mais enfin... Quand je vous parle de mutation anthropologique je vous parle exactement de cà: "les deux mots, "élite" et "pensante" ont le don d'irriter l'épiderme des moutons se prenant pour des loups."
Et à "çà", on ne peut pas dire "tant mieux". "Cà" ce sont les premières cibles de notre action futur, si action il doit y avoir. Vous prenez des vessies pour des lanternes. Ces gens là sont les loups. Ce sont les "incontestables" d'aujourd'hui, ce sont eux les "dominants".
Ils sont bien plus fort que vous ne le croyez.
"Je n'ai jamais dit que la guerre était le destin de notre civilisation, vous lisez en faisant le poirier ou quoi? J'ai dit que le besoin/désir de combattre était codé dans nos gènes."
Et c'est bien ce que j'avais compris, merci.
C'est là que ce que je vous dis entrave ce que vous dîtes. L'homme moderne a été reprogrammé sur les bases du principe de précaution, des marches citoyennes et des cink-frui-zélé-gums-parjour: en trois mots reprogrammé pour vivre après la fin de l'Histoire.
Le besoin/désir de combattre n'est plus dans ses gènes.
C'est finis ca. Aujourd'hui quand on se fait défoncer dans un bus, on s'excuse de s'être fait défoncer! dans les merdias! On s'excuse d'être un agent du réel pour les "fachiss d'estrème drouate".
Et quand on va militer, comme votre fumeur de shit, on va militer en famille pour que le problème du chaos soit résolu par la nurserysation du monde.
"Notre nihilisme est surtout suffisamment fort pour nous tailler à nous-mêmes, comme des grands, un deuxième trou de balle."
Nous c'est déjà fait. Les autres: le programme de rééducation avance, et c'est il est parti sur de bonnes bases (Obama va se charger gentiment de la dernière poche de résistance).
PS: mes plus plates excuses à toi, Stag, pour ces chamailleries de mauvais goût.
Écrit par : Tübingen | 26/08/2009
Vous avez mis quoi dans votre thé vert aujourd'hui, gentlemen ?
En tant que taulire de ce microscopique troquet, je vous remercie tous pour la précision de l'argumentation et le travail apporté à l'élaboration des baffes dans la gueule. Conservez ce style et je tolérerai même les menaces de mort, pourvu qu'elles soient articulées avec classe et le minimum syndical en matière d'élégance plumitive.
Écrit par : Stag | 26/08/2009
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