22/12/2009
ARRHEUH !
Ce qu'il y a d'épuisant dans le relativisme, c'est qu'il vous force à expliquer des choses qui devraient aller de soi. Il divise le monde en deux catégories : les érudits qui observent la pousse du gazon, les couillons qui font du bruit avec la bouche pour le seul plaisir d'en faire. Ce qu'on peut lire ici devrait être l'évidence même, un discours de centriste. Or il faut jouer au spéléologue pour trouver des étincelles de lucidité dans les boyaux du ouaibe.
Sur la place publique, c'est la foire aux contresens, aux anachronismes, au bon sens sodomisé. C'est le Pwésident Améwicain nobelisé en envoyant des troupes chez les Afghans. C'est son discours sur la nécessité de la guerre justifié par ceux qui vomissaient les mêmes termes chez Bush. C'est le rejet des minarets présenté comme un premier pas vers un revival de l'Eau Low-Cost. C'est cette pouffiasse lambda filmée chez l'esthéticienne, qui vient prendre des cours de maquillage pro parce qu'elle est "très nature." Ce sont ces gauchouilles agnostiques qui ponctuent leurs phrases avec des Inch'Allah sonores et gourmands.
Aboutissement logique : si toutes les idées se valent, si tout ce qui compte est de tolérer la Différence de l'Autre, alors les mots n'ont pas plus d'importance, on peut causer n'importe comment, exprimer tout et son contraire, appeler un chat une chienne. A la limite, on peut brûler les dictionnaires et n'officialiser que les cent mots indispensables à survivre en banlieue occupée. Respect. Biznesse. Foutre. Scrimination. Fachisse. Bédo. Tchulé d'ta rasse. Genre. Et à terme, encore simplifier tout ça. Se limiter à des râclements de gorge. Un même grognement pour tout dire, en modulant les graves et les aigus, en alternant les grimaces pour souligner les nuances.
Chez les soraliens, on semble penser que la société se féminise, parce que le plaisir masturbatoire du verbiage remplace le message à communiquer. Mais nous ne nous transformons pas en gonzesses : nous devenons des bébés qui s'expriment par gazouillis et vagissements.
11:26 Publié dans Marées Noires | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
La même question qui se pose depuis des années: d'où peut-on sortir un tel talent pour trouver des illustrations tordues mais toujours en accord avec le texte?
Écrit par : Capo Lasagno | 22/12/2009
Je pense que les Soraliens seront parfaitement en accord avec ton article.
Courage.
Écrit par : Sébastien | 23/12/2009
... entouré de papas et de mamans !
Écrit par : daredevil | 25/12/2009
la conclusion fait penser à une (désormais célèbre) chanson de muray:
"les femmes ne sont pas sorties du gynécée
comme le disent trop d'illustres niais
c'est le monde entier que l'on y a fait rentrer
en une interminable maternité.........
la raison décline lorsque la nurserie s'étend
tout se récapitule en un vagissement
ouin "
Écrit par : kobus van cleef | 30/12/2009
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