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11/03/2010

SEMELLES MENTALES ANTIDERAPANTES

Pendant les élections d'ex-France, on ne fait pas que montrer son cul à l'électeur, on donne aussi la chasse au dérapeur. C'est de bonne guerre. Le camp de l'immobilisme avait dénoncé le candidat-racaille, le camp de la trahison répond en débusquant le candidat-Einsatzgruppen. Mais putain ! qu'on est vite blessé, sur ce champ de bataille.

C'est sûr qu'elle est pas évidente, la Novlangue 2.0. Tant de choses à désapprendre pour garantir de ne blesser personne ! Ne pas oublier de rajouter des E dans tous les adjectifs... Bien souligner qu'on n'a rien contre personne, sauf contre les gens qui ont quelque chose contre quelqu'un... La migraine ! Du moins en apparence. Parce qu'éviter de discriminer et de déraper, ce n'est pas si compliqué. Démonstration.

"Corps traditionnel français", ça n'a l'air de rien, mais c'est très grave. Pas besoin d'y revenir. Soyons proactifs, redoublons de vigilance et tâchons d'avoir encore un coup d'avance. Bien d'autres paroles anodines peuvent être très blessantes sans qu'on s'en rende compte.

 

 

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Moi bon blanc.

 

"Bonjour", par exemple, que de dégâts peut-on faire en maniant sans prudence ces deux syllabes. Imaginez de saluer ainsi un Pas-Très-Catholique ou un Blanc-comme-neige-du-Casier. Comment peut-il le prendre, sinon mal ? Vous lui signifiez que vous lui souhaitez une bonne journée. Vous lui faites ainsi comprendre que passer une journée bonne ou mauvaise ne dépend pas de lui, mais du hasard, voire pire : de votre bienveillance. Non seulement vous le traitez d'incompétent, mais en plus vous offensez peut-être sa foi (s'il croit en Dieu, il nie le hasard car tout est écrit). Et voilà comment, croyant saluer amicalement un Frère Humain Divers, vous lui dites en fait : "Tu vas tout foirer aujourd'hui, sous-homme imbécile."

Aïe.

Alors quoi ? Ne rien dire et sourire ? Ce silence pourra lui paraître hautain ; de douloureux souvenirs  héréditaires de chaînes et de coton remonteront à la surface de sa conscience, du temps où l'on n'adressait pas la paroles aux êtres inférieurs. Ne vous étonnez pas s'il vous démonte la gueule, vous l'aurez bien cherché.

La solution est pourtant simple. Baissez les yeux, rentrez la tête dans les épaules, prenez une mine contrite, et murmurez : "Je suis désolé". Si vous ne savez pas pourquoi, lui le saura certainement.

Celui qui, appliquant cette humilité Citoyenne chaque jour, parvient encore à déraper, est une mauvaise personne.

Commentaires

Héhé.

Le pire c'est qu'on sent que le pauvre (con) travaille activement à la société de l'avenir et qu'il tente de l'empêcher d'aller trop loin trop vite pour se casser la gueule en cours de route. Pas de chance pour lui, il n'a pas compris que ce n'était pas le mot "blanc" qui est piégé mais bien ce à quoi il rapporte. Le blanc n'existe pas, du moins tant que l'on a rien à lui reprocher. Alors imaginez : un blanc à qui l'on réserverait une fonction particulière et glorifiée par le système, quand bien même ce serait pour sa bonne marche, les pieds sur de bons cadavres blancs, c'est peine de mort médiatique.

Écrit par : babouche | 11/03/2010

ah ah, pas mal çà. Se lever le matin, arriver au boulot, devant sa femme, ses enfants, son patron, les aliens: "je suis désolé, ca va?" sera la seule phrase autorisée par le Fonds pour la Maintenance Internationale de la Politesse (FMIP) pour entrer en contact avec son citoyen-frère.

Attitude à corréler avec l'inexplicable montée de violence dans la société. Il faut croire que le sport et le macramé ne suffisent pas à calmer la frustration.

Écrit par : Sébastien | 14/03/2010

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