13/04/2010
JE CROIS QUE JE VAIS LA GARDER
J'ai bien vérifié plusieurs fois: pas de nouilles dans mon slibard. Pourtant mon cul devrait en être bordé, si j'en crois les récentes conversations avec les mâles-heureux qui m'entourent.
Prenons Merlin, par exemple. Ca faisait longtemps que ça battait de l'aile. Je débarque grossièrement dans la conversation, comprends qu'il a été largué par sa pouffe. L'entends gloser sur ses copines connes à chier, leurs soirées Schmock and the City, leurs loisirs ineptes, tout un univers femelle d'où il est exclu, très officiellement cette fois. La souris avait l'air du genre pénible. Le type ne semble pas plus soulagé que ça, soucis de colocation je suppute.
Il y a aussi Donatien, qui fait chambre à part depuis des lustres et parle occasionnellement de sa "future-ex-femme", des rares fois où il peut voir sa gamine. Il trouve les femmes compliquées. J'explique qu'à mon sens, nos contemporaines ont été broyées par la libération sexuelle, la psychanalyse-pour-les-nulles, le féminisme, sans compter la tendance des mecs modernes à ne pas savoir ce qu'ils se veulent ni jamais aller au bout de rien. Il semble n'avoir jamais réfléchi en termes généraux. Nous en venons à causer des collègues femelles, de l'impossibilité de bosser décontracté avec elles, de leur carence en humour, de l'éventualité que la Nature ait crée l'espèce exprès pour qu'elle soit chiante et rabat-joie, sans qu'on sache trop pourquoi.
Et puis il y a tous les autres, dont le couple bat d'une aile déplumée, qui n'arrivent pas à se caser plus de quelques semaines, qui ont des exigences délirantes ou qui s'abonnent aux pires histoires foireuses, qui éprouvent comme un besoin consternant de s'engueuler une fois par semaine, sans compter mes vieux, qui ne se comprennent plus depuis que je les connais, au bas mot.
Pendant l'entraînement de ce soir, je réalise que chez moi, y en a une sympa, mignonne, pas chiante, incapable de bouder plus de dix minutes, solidement réac, fine gastronome, guerrière de l'apéro et comme si ça ne suffisait pas, sensible aux formes d'humour les plus vaches, même quand elle est la cible des vannes.
Je devrais me plaindre que je ne saurais pas quoi évoquer de sérieux. Ca m'a fait l'impression d'ouvrir un oeil au pays d'aveugles pleurant après leur canne. Du coup, toute la fureur accumulée aujourd'hui par mille tracasseries imbéciles en prend méchant dans le groin. J'essaie de soigner mon pessimisme de luxe en me rappelant qu'un jour, fatalement, elle finira par ressembler à sa mère, mais ça marche moyen.
Je me demande si je suis pas un peu sentimental sur les bords.
19:39 Publié dans De quoi j'me merde ? | Lien permanent | Commentaires (6)
Commentaires
Heureux homme!
Mais la mère de la jeune personne est-elle si pénible?
;-)
Écrit par : Marcus Flavinius | 13/04/2010
C'est une femme beaucoup plus classique : humour médiocre, capacité d'auto-dérision nulle.
Écrit par : Stag | 13/04/2010
Non non non, nous ne voulons pas toutes ressembler à notre mère, il y a quelques exceptions (qui confirment peut-être la règle, ok...)
Écrit par : Captain-a | 13/04/2010
Ce texte sent le réel, l'humain, la vie sans parti pris. De temps en temps, çà fait du bien d'être normal...
Écrit par : Sébastien | 14/04/2010
" Ma gonzesse,
Celle que chuis avec,
Ma princesse,
Celle que chuis son mec, oh oh ohhh"
Écrit par : Jacques | 14/04/2010
j'ai bien vérifié plusieurs fois ; non pas de nouilles dans mon slibard
excelllllent !!!!!!!
je vous l'emprunte
mais je vous le rendrais
avec intérêts bien sûr
Écrit par : kobus van cleef | 18/04/2010
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