15/06/2010
PAS DE RECONQUETE SANS BEAUTE
Monsieur Moyen se croit volontiers plus séduisant qu'il ne l'est en réalité – toute célibataire qui tente de boire ou de danser seule en ville peut en prendre conscience dès ses premières sorties nocturnes. C'est sans doute le seul thème sur lequel le toubab s'abstient parfois de s'autoflageller. Pour tout le reste, excepté la mauvaise conscience de ses hypothétiques privilèges de race (pas de contrôle au faciès, pas de CV nominal classé d'office, et autres pleurnicheries métèques), la tendance majoritaire est claire : Monsieur Moyen ne s'aime pas en tant qu'Européen, et va jusqu'à nier toute spécificité héréditaire.
S'il est frotté de sous-culture progressiste, il vous expliquera, avec dans l'oeil une fausse étincelle de détachement, qu'il « ne se prend pas pour un Blanc. » Plus on escalade l'échelle socio-culturelle, plus cette carence d'identité collective des individus est prononcée, plus elle prend la forme d'une revendication par le vide. « Don't call me White », n'est-ce pas.
Dans ces conditions, il est compréhensible, mécaniquement logique voudrait-on dire, qu'il se contrefiche des attaques de facto ou de jure à l'encontre de sa culture. De culture, il n'a point, au sens collectif du terme. En tant que peuple, il n'existe pas. Il semble bien qu'il soit impossible de s'assumer simplement en tant que fils de leucodermes, sans en tirer une gloire usurpée ni en prendre prétexte pour s'autoriser des orgies de repentance évoquant la jouissance du coït anal passif – en clair, d'accord pour être reconnu par tous en tant que Blanchouille, mais à condition de se faire mettre.
Se faire mettre, en l'occurrence, peut prendre bien des formes, mais elles naissent toutes d'un relativisme doctrinaire, déguisé en émancipation individuelle. « Nique la France », par exemple, ne me concerne pas si je suis citoyen français à peau pâle : en bon toubab soumis et humble, je choisis de ne pas m'associer à l'entité « France », et plus précisément à ses côtés nauséabonds que dénoncent les Indigènes de la République. Que je sois explicitement visé de par ma langue maternelle et mon taux de mélanine ne m'effleure pas l'esprit : les seuls Français « de souche » sont ceux qui se prennent pour tels, pour de mauvaises autant que ridicules raisons. Il me suffira de clamer mon dégoût pour cette secte et l'on me fichera une paix proportionnelle à celle que je veux bien ficher aux métèques. Jeter son arme en premier pour montrer sa bonne volonté.
Le pouvoir blanc, non – le drapeau blanc, oui.
Monsieur Allogène n'éprouve pas de telles fausses pudeurs traumatiques à s'assumer en tant que tel. Il peut, selon les communautés, être affligé d'une estime de soi plutôt basse. Pour les uns, la honte de l'esclavage; pour d'autres, celle de la colonisation, du confinement aux sous-sols d'une Europe dominatrice et décomplexée. Mais pour autant son identité collective ne lui donne pas l'impression d'étouffer sous le nombre. Il sait, au contraire, canaliser l'énergie négative des souffrances passées pour en faire le carburant de sa colère.
Aussi, quand un politicard, un saltimbanque ou un pisse-copie dit quelque chose de déplaisant sur UN extra-européen, il se sent personnellement visé. Là où Jean-François se fout bien de voir des Blancs hostiles et idiots se faire hacher menu dans Machete, Désiré-Trésor enrage de pas voir Blanche-Neige incarnée par Whoopy Goldberg. Jean-François ne se prend ni pour un Blanc, ni pour un idiot, il ne se sent donc pas concerné; Désiré-Trésor, lui, n'aime pas enculer les mouches et transférer le poids de la caricature sur les plus cons de ses semblables. Jean-François joue perso, Désiré-Trésor joue collectif. A ce jour, c'est Jean-François qui perd, mais on lui a appris que la vie est une grande Ecole des Fans, où tout le monde gagne à la fin. Il n'aime pas la compétition, soit qu'il craigne de révéler sa maigre valeur, soit qu'il ne supporte pas le spectacle de la défaite chez autrui. C'est le misérable résultat de plusieurs siècles de catholicisme et de 200 ans d'humanisme.
A sa décharge, on peine à voir ce qui pourrait le motiver à relever la tête et rendre coup pour coup. Son quotidien est une succession de micro-fissures de l'âme, ses semblables lui marchent volontiers sur la tête pour une meilleure place au classement de l'Employé du Mois, ses conteurs et ses poètes lui peignent une Histoire qui sent le charnier, la cruauté bestiale et la trique pour le pognon. Ses élites sont des salopes cosmopolites toutes prêtes à vendre son cul, qui aux timbrés du Talmud, qui aux hydrocéphales du Coran, pour la plus grande gloire du Crédit-Conso. D'un bout à l'autre du continent, on ne rêve plus à rien hormis à une carrière de coach en remariage, d'organisatrice d'apéros entre internautes, de macaque hurlant à micro et bagouses. Pour être de gauche ou de droite, il faut militer pour plus d'esclaves sans-papiers ou plus de drones au-dessus des villes qu'ils transforment en postes avancés du Tiers-Monde.
Défendre l'Europe dans l'état abjecte où elle se trouve ? L'aimer en « la haïssant pour ce qu'elle est » et en se battant pour ce qu'elle pourrait être ? Abstractions insanes. Le discours des patriotes lui passe loin au-dessus de la casquette et c'est, là encore, d'une atroce logique : leurs actions hors du ouaibe sont épisodiques, leur pensée est toute entière virtuelle. L'Occident est une idée qui n'a plus aucune incarnation. Ce que les hordes de primates illuminés menacent, c'est avant tout le calme relatif des échanges commerciaux d'une morgue à ciel ouvert. S'il ne devait pas en plus s'inquiéter de se faire scalper par des cannibales, le Petit Blanc ordinaire vivrait tout simplement dans un monde laid, merdique, désespérant, déshumanisé.
La transformation de villes entières en zones de guerre civile larvée pourrit la vie des individus trop fauchés pour en déménager ; mais d'un point de vue culturel, l'insécurité qui obsède les droitards est un détail, peut-être moins préoccupant que l'omniprésence de la non-culture du ghetto afro-yanqui. Pour une gamine qui se prend un pain par un quadrumane, on en compte des centaines de milliers qui tortillent du cul sur du hip-hop. Les optimistes assènent que le métissage est avant tout une idéologie de baisé-de-la-tête, qui prennent pour des faits avérés leurs dégobillables fantasmes de génocide à coups de bites. Ils ont peut-être raison sur le plan biologique - mais culturellement, l'Europe a déjà perdu la partie. ILS écoutent LEUR musique et nous envoient LEUR identité en pleine gueule. Nos enfants, nos soeurs et nos femmes écoutent aussi LEUR musique, adoptent et reconnaissent LEURS codes et LEURS valeurs. Pour un Bounty qui reste attaché au moins à une partie de ses racines, cent Whiggers sont là pour inonder les leurs de désherbant.
C'est ce qui peut expliquer le bide complet du discours sur la haine anti-blanche, et la peine insurmontable qu'éprouve Monsieur Moyen à en voir les manifestations quotidiennes. Son jemenfoutisme égoïste engourdit son orgueil de mâle autochtone, et une vision creuse de son appartenance ethnique lui arrache des ricanements quand on tente de l'éclairer sur son apathie. Il a perdu sa colonne vertébrale, mais vous ne lui en ferez pas démordre : il n'est pas amorphe, il est dé-con-trac-té. Si vous ne pigez pas la nuance, vous êtes un beauf xénophobe à ignorer, rééduquer ou encabaner.
L'Europe ne sera pas défendue par ses enfants avant qu'elle ne leur redonne des raisons concrètes de se battre pour elle.
La seule condition objective de Révolution conservatrice, c'est la possibilité d'assumer son identité de Caucasian sans politisation ni slogans, de la vivre avec bonheur et simplicité, sans éprouver de honte masturbatoire, ni usurper un héritage dont aucun de nos actes quotidiens ne nous rendent dignes. Cela passe donc par des choses peu gratifiantes, sans rien de clinquant, dont on ne peut pas se vanter au zinc du bar à skins semi-clandestin.
C'est être en couple de manière stable et ne pas changer de suceuse à chaque nouvelle lune. C'est fonder une famille qu'on n'abandonnera pas à la mère dès que les gosses seront en âge de vous tenir tête. C'est trouver le job le moins dégradant possible et le conserver même au prix de grosses couleuvres à avaler. C'est prouver par des gestes simples, années après années, que votre entourage peut compter sur votre parole, que ce soit pour un coup de main financier, l'organisation d'un bastringue, un déménagement, une présence solide en cas de tuile sérieuse.
C'est réapprendre à être un homme sur qui on ne s'essuie pas les pieds, et qui n'utilise pas non plus la gueule des gens comme paillasson. C'est avoir vis-à-vis du fric, du travail, de la famille, de la consommation, de la culture, une même ligne dont on ne dévie que contraint et forcé, pas simplement parce qu'on a la flemme. C'est parvenir à être un exemple sans suinter la morale ni se prendre trois tailles de chapeau supplémentaires. C'est mener une guerre totale contre soi-même pour se relever à chaque fois que l'on se fout la gueule par terre. C'est créer autour de soi, à chaque occasion possible, de la beauté et de la chaleur pour ceux qui les méritent vraiment. C'est devenir le portrait fidèle, et non pas la caricature de son propre idéal.
07:34 Publié dans Autopsie de la Dissidence | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
Ah! Cette fois, je vous tiens : faute d'ortho !
Non pas "dé-con-traC-té", mais "dé-con-traS-té" !
( à prononcer généralement avec l'accent "Garcimore" ou, pour les puristes, ivoirien )
Écrit par : snake | 15/06/2010
J'ai aimé la fin de votre article, des gosses et c'est tout pour le moment
Écrit par : mi | 17/06/2010
Superbe article
Écrit par : Gilles | 20/07/2010
Résumé parfait de la situation désespérante de la France et de ses "français".
Écrit par : Cyrar | 29/03/2012
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