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26/08/2010

JE SUIS CHEZ MOI, BORDEL DE MERDE

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Le Conseil fédéral décide de ne rien décider quant aux nouveaux avions de combat que lui réclament ses galonnés. Romain Clivaz, correspondant parlementaire pour 24 Heures, s’en désole dans son édito du jour : « les calculs d’épiciers l’ont emporté », notre armée de milice est « décrédibilisée », et on va avoir du mal à « faire croire aux simples citoyens soldats que leurs journées sous les drapeaux ont un sens. » Ca fait bien longtemps qu’ils sont persuadés du contraire, mais qu’importe. Au passage, notre homme raille les nostalgiques malsains adeptes du « C’était mieux avant, quand les jeunes aimaient encore se sacrifier pour leur pays. »

Je ne suis pas sûr d’avoir tout compris, mais le raisonnement semble être le suivant : achetez des coucous et vous réconcilierez la jeunesse avec l’engagement patriotique. Question d’image, de cohérence, ce genre de trucs, hein. C’est ça, le meilleur des moins mauvais régimes du monde : toutes les saloperies que vous voulez en coulisses, mais faire bonne impression sur scène.

Qu’il s’agisse de « se sacrifier pour son pays » ou d’être « prêts à servir », c’est parfaitement pareil. Encore faudrait-il que le pays ait quelque chose à offrir en échange ! Mais pour nos gouvernants, les valeurs se résument à ne fâcher personne, et les actions consistent à dépenser le moins d’argent possible. L’église ? Elle a choisi de noircir son Christ, de faire d’Haïti sa nouvelle Jérusalem, comptez pas sur son appui si vous êtes autochtone. Quant au marché de l’emploi et de l’immobilier, son optique est simple, cash, quasi-officielle : Toubab à revenus modestes ? Vous dégagez. A deux salaires minimums, il est presque impossible de vivre en Romandie sans finir le mois en négatif, et ne comptez pas avoir votre propre logement sans vous endetter à vie.

Aucun parti, aucun syndicat, aucune paroisse, aucun groupuscule un tant soit peu influent de la scène politique ou médiatique helvète n’a quoique ce soit à foutre de ces questions. Elles n’ont pas d’existence. Cette campagne massive d’expropriation de toute une génération ne semble poser de problèmes à personne. La Suisse a choisi son avenir : maison de retraite pour richissimes cosmopolites, pouvant consacrer le tiers, voire la moitié de leurs revenus à leur loyer, et à qui la boîte paie assurances et bagnole de fonction.

Aux autochtones qui ne peuvent régater avec les plus hauts salaires en provenance de Dubaï ou Manhattan, s’ouvrent les portes ldu arbinat moderne. On aura besoin de toujours plus de concierges privés, d’agents de sécurité patrouillant dans les quartiers ultrasécurisés, de coaches pour femmes au foyer, d'auxiliaires de santé pour incontinents séniles  claquemurés dans leurs villas désertes, de putes mâles ou femelles. Un autre talent ? Prière de dégager. On me l’a expliqué en toute amitié durant l’une de mes périodes de chômage : avais-je pensé à m’expatrier, en France par exemple ? Et pourquoi pas le Québec, les Etats-Unis, le Pétaouchland ?  Go west, young man. La Nouvelle Frontière a besoin de balayeurs et de contrôleurs. Va jusqu'au bout de tes rêves à durée déterminée.

Maintenant, si tu veux rester, libre à toi. En plus des positions subalternes, il te faudra aussi penser à vous météquifier la moindre. Avoir pleins d’amis Divers. Expurger ton vocabulaire des méchants mots qui choquent les minorités et les fils de chienne qui font commerce de leur ressentiment. Abandonner toute espèce de dignité. Etre très discret et très à l’écoute des ingénieurs de l’ethnocide si, pour ton malheur, tu cumules pâleur et sexualité normale. Pour te déstresser, l'atelier slam et jus de fruits est ouvert tous les vendredis.

Il faut une forme de stupidité assumée pour rester patriote quand vos semblables vous traitent comme un cinglé doctrinaire et une ressource humaine dispensable.

Seulement voilà : je ne veux PAS partir. Je suis chez moi, putain.

Commentaires

On vous a proposé de vous expatrier en France ?! C'est dingue, chez nous c'est plutôt l'inverse, la Suisse apparaît comme un eldorado.

Dire, dans un pays au relatif plein emploi, à un jeune d'aller dans un pays où un quart des jeunes est au chômage (et il faut voir ce que font les trois autres quarts...), c'est quand même sacrément gonflé.

Écrit par : Criticus | 26/08/2010

Bordel vous sortez votre deuxième partie de texte de ma tête. Sauf que pour ma part, j'y suis allé au Québec, c'est clairement pas une solution, à moins de sortir des villes...

Bref, je reste au front également!

Écrit par : M. Nice Guy | 26/08/2010

Il me font marrer aussi les expats ou ceux qui rêvent de se barrer. Les USA seraient la nouvelles Mecque... Un nwar président, un population blanche bientôt minoritaire et une mosquée pour fêter les 10 ans du WTC... super l'eldorado.

La Suisse revient souvent, mais il suffit de venir chez Stag pour voir que c'est pareil qu'au Frankistan.

Nan il faut rester là, pas de meilleur argument que le "c'est chez moi".

Écrit par : W | 26/08/2010

Gnééé ? Chômage ? Vous avez vu vos chiffres ?

Écrit par : Robert Marchenoir | 27/08/2010

J'ai découvert ce blog furibard au style truculent et le verbe haut comme le vôtre. Peut-être connaissez-vous déjà d'ailleurs?
http://fodio.hautetfort.com/

Écrit par : Ordet | 24/09/2010

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