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28/12/2011

POURRISSEURS

 

Au cours de la dernière décennie, les jeunes Noirs des quartiers pauvres de l'Amérique ont constitué le marché exploité avec le plus d'ambition par les maîtres des marques, en ce qui concerne l'emprunt de « sens » et d'identité. Ce fut la clé du succès de Nike et de Tommy Hilfiger, promus superstars des marques par des jeunes pauvres, qui les incorporaient au style hip-hop au moment même où le rap parvenait au firmament grandissant de la culture jeunesse par MTV et Vibe (le premier magazine hip-hop grand public, fondé en 1992). (...) En vérité, la rhétorique du « cool à tout prix » des marques mondiales est le plus souvent une façon indirecte de dire « black à tout prix ». De même que l'histoire du cool en Amérique est en réalité (comme beaucoup l'ont affirmé) une histoire de la culture afro-américaine – eu jazz et du blues au rock-and-roll et au rap – de même pour nombre de supermarques, la chasse au cool veut tout simplement dire la chasse à la culture black. (...)

Nike est à ce point déterminée à emprunter le style, la pose affectée et l'imagerie de la jeunesse black urbaine, que la société a créé son propre terme pour désigner cette pratique : le bro-ing. Cette expression vient du fait que, lorsque les spécialistes du marketing et les concepteurs de Nike apportent leurs prototypes dans les quartiers pauvres de New York, Philadelphie ou Chicago, ils disent : « Eh, bro [frère], regarde-moi les baskets », pour jauger la réaction aux nouveaux styles et pour lancer la rumeur. (...) Plus encore que Nike et Adidas, Tommy Hilfiger a transformé l'exploitation du cool ghetto en science du marketing grand public. Hilfiger a inventé une formule imitée par Polo, Nautica, Musingwear (...) et plusieurs autres fabricants de vêtements qui cherchent un raccourci vers le succès dans les centres commerciaux de banlieue en s'inspirant de la mode des quartiers pauvres.

 

Tel un Benneton dépolitisé et hyperpatriote [sic], Hilfiger a créé des publicités qui sont un enchevêtrement de multiculturalisme dans le style de Cape Cod : des visages noirs et propres avec leurs frères et leurs soeurs blancs, nez au vent dans ce grand country club au paradis, toujours sur fond ondoyant de drapeau américain. « En nous respectant les uns les autres, nous pouvons atteindre toutes les cultures et les collectivités, dit la société. Nous faisons la promotion... de l'idée de vivre le rêve américain. » (...) A l'instar d'une grande partie de la chasse au cool, la trajectoire marketing de Hilfiger se nourrit de l'aliénation qui réside au coeur des relations raciales en Amérique : vendre à la jeunesse blanche son fétichisme du style black, et à la jeunesse black son fétichisme de la richesse blanche.

 

 

Naomi Klein, No logo, 129-134

 

Commentaires

cliché du noir :

1) attire les femmes = grosse bite ; excellent danseur ("gestuelle féline") ; musculature impressionnante (elle est en réalité juste plus visible que chez les blancs, chez qui les muscles sont longs) ; coolitude naturelle (= laxisme et égoïsme animal) ; soigne son look ("sapeurs")

2) attire les hommes = excellent sportif (athlétisme, boxe, basket, football) ; musculature cf. femmes ; violence et brutalité (semble contradictoire avec la coolitude mais en est en fait la suite logique)

avec tout ça, comment voulez-vous que les blancos puissent lutter ?

et pourtant, depuis que les Portugais ont accosté sur ces plages africaines leurs besaces pleines de verroterie à destination des indigènes, absolument rien n'a bougé

le bling bling de 2011 était déjà dans les soutes des bateaux des fiers Lusitaniens : des trucs en verre et en métal qui brillent

ils avaient déjà 5000 ans de retard
en fait il ne s'agit pas de retard
il s'agit d'un univers de distance
distance impossible à combler (heureusement)

l'imagerie de l'homme noir = cool est par un amusant paradoxe *la plus flagrante image de racisme* imaginable
car noir = cool = brut de décoffrage = pureté originelle supposée = bon sauvage = état dans lequel nous étions avant *et que nous avons définitivement perdu et dont nous constatons la perte avec chagrin chaque jour*
en raccourcissant ce qui apparaîtrait ici comme un syllogisme => homme noir = hominidé inférieur dont on envie la compensation prétendument réussie vers une forme de vie tournant autour de la jouissance naturelle

les femmes modernes veulent en profiter
les hommes modernes veulent y ressembler

Écrit par : GAG | 28/12/2011

« du jazz et du blues au rock-and-roll et au rap »

Chez eux aussi, la baisse du niveau est flagrante.

Écrit par : Criticus | 28/12/2011

Ce que dit très justement GAG à propos de l'indestructible croyance en un sauvage naturellement bon (cool) me rappel ce beau passage de Joseph de Maistre dans les soirées de St-Pétersbourg:

Un chef de peuple ayant altéré chez lui le principe moral par quelques-unes de ces prévarications qui, suivant les apparences, ne sont plus possibles dans l'état actuel des choses, parce que nous n'en savons heureusement plus assez pour devenir coupables à ce point; ce chef de peuple, dis-je, transmit l'anathème à sa postérité; et toute force constante étant de sa nature accélératrice, puisqu'elle s'ajoute continuellement à elle-même, cette dégradation pesant sans intervalle sur les descendants, en a fait à la fin ce que nous appelons des sauvages. C'est le dernier degré d'abrutissement que Rousseau et ses pareils appellent l'état de nature.

Écrit par : Crozak | 28/12/2011

I wanna be a monkey

Écrit par : joe le pourri | 28/12/2011

Le cool c'est pas plutôt Bogart, McQueen, Sean Connery ... ? Qu'est-ce qu'ils ont à voir avec les singes ... ?

Écrit par : joe la salope | 28/12/2011

"Le cool c'est pas plutôt Bogart, McQueen, Sean Connery ... ? Qu'est-ce qu'ils ont à voir avec les singes ... ?"

Précisément, ô Pourriture, eux sont élégants, impassibles et décontractés.
La différence avec les Blaques, c'est ce que je pointais plus haut : ce ne sont pas les seules qualités du "cool" qui déterminent cette focalisation, il y a donc un ingrédient supplémentaire au cocktail.
Et il s'agit bien d'une attirance naturelle, animale, brute vers un double exotisme : celui d'une autre race *identifiée comme différente* et celui d'un temps révolu de notre évolution.
Dans les deux cas, c'est waciste mais le mainstream récupère habilement tout ce qui se met en travers de sa route comme chacun sait.
On notera d'ailleurs que plus la civilisation est archaïque plus cette fascination croît : outre les subsahariens déjà évoqués, il y a par exemple les tatouages maoris et polynésiens qui cartonnent toujours. Le piercing n'est d'ailleurs rien d'autre que la version "cyber" de l'os dans le nez.
Pour s'approcher d'une civilisation avancée comme avec les Chinois ou les Ottomans par exemple, il faut apprendre, il faut ouvrir des livres, il faut s'imprégner de siècles d'histoire, on n'en fait pas le tour en cinq minutes.
Alors que là on se fout à poil, on danse autour du feu en brandissant des bouts de bois aiguisés et le tour est joué.

Écrit par : GAG | 29/12/2011

moi qui croyait que hillfiger ( le figeur de coline?)avait prétendu que ses fringues étaient trop bien pour les blaques ....
en fait , ce qui l'avait chagriné c'était le vol de ses nippes dans les magasins de fringues....vol réalisé de façon prédominante par les hordes coloured
la riposte ( pas laïque) n'avait pas tardé....des porte-paroles autoproclamés de la communauté blaque aux zétazunis ( parait que c'est un signe de conscientisation sociale , se doter de porte-parole...autoproclamé le porte-parole, pratique , le mec se met en avant , un peu comme le correspondant du subrécargue portuguais qui te traitait la cargaison de bois d'ébène , là , en faisant tout , du truchement woloff à la répartition des bénéfs au roi de ouida , en applanissant les différents entre le potentat local et les esclavagistes pas locaux , relire"mémoires d'un négrier du 18ème siècle " de robert snellgrave)avaient menaçé de boycott....on n'a pas réentendu le hillfiger en question

Écrit par : kobus van cleef | 29/12/2011

Sur Hilfiger : http://fr-fr.facebook.com/video/video.php?v=396699613252&oid=295484031058&comments

Sinon pour les tatouages et les piercings, il y a aussi l'idée de se réapproprier son corps parce que nous sommes à un moment de la civilisation où le corps a été mis de côté depuis trop longtemps.

Écrit par : daredevil | 29/12/2011

"l'idée de se réapproprier son corps parce que nous sommes à un moment de la civilisation où le corps a été mis de côté depuis trop longtemps."

MouaAHAHAHHAAAAAAAAAAAhhhhhhhhhhhhhhHHHHHOOhhhhhhOho oh o o

Écrit par : joe la salope | 29/12/2011

Ok, ok. GAG has got a point, mais c'est quand même un peu trop "facile".... les "gens" racontent pendant 0,002 secondes "trop cool les nègres libres qui baisent avec les chameaux dans la jungle"... mais tout ce qui les intéresse c'est leur TV écran géant 2000 pouces, les wacances au ski, le prix de l'essence, le dernier de Lady GAGa (huhu) etc. Donc, c'est un effet de mode "négro primitiviste" à la con. Les vrais zécolos esstrémistes qui vivent vraiment dans des huttes en chiasse de gnou ça doit être un mec dans l'univers (certainement autiste et déficient mental en plus). Non. Le système techno-marchand n'a pas a s'en faire. Personne ne veut s'en débarrasser. Et certainement pas les nègres qui affluent par dizaines milliards dans nos contrées nazis-racistes....

Écrit par : joe la salope | 30/12/2011

Bon, je relis GAG et en gros y dit comme moi. Ahaha.

Écrit par : joe la salope | 30/12/2011

« Donc, c'est un effet de mode "négro primitiviste" à la con »

Ben vi, c'est précisément ça : un effet de mode.
On ne parle pas ici de *devenir* l'autre mais de s'en investir.
C'est parce qu'on n'est pas noir (donc : cool) qu'on veut leur ressembler, tout en sachant qu'au bout du compte *on n'y arrivera pas*.
C'est un jeu, rien de plus ; malheureusement on retrouve ce processus un peu partout, par exemple sur les forums natios mon cul avec des gens qui jouent un rôle qui de super résistant qui de survivaliste mais qui en réalité sont des cons comme les autres (moi dedans) dans l'impossibilité presque totale de s'abstraire du merdier.
Certains ne plaisantent pas et agissent comme ils pensent : en général ce sont des individus peu recommandables ; pour l'écrasante majorité des conneaux vivants ici et maintenant, on passe son temps à se raconter des histoires.
Au niveau global, quand une civilisation en regarde une autre, il y a deux cas de figures :
1) la civilisation admirée est supérieure : on lui envie ce qu'on n'a pas sans se rendre compte qu'en atteignant son stade il faudra perdre beaucoup ;
2) la civilisation admirée est inférieure : on est nostalgique de ce qu'on n'a plus mais en fin de compte on ne voudrait pas retourner en arrière pour autant.
Concernant "nos" noirs : quand vous regardez un enfant vous pouvez envier son insouciance et sa spontanéité, mais honnêtement qui voudrait redevenir enfant une fois cette période terminée ?

Écrit par : GAG | 30/12/2011

Oui bien vu.
En fait, la "négrophilie" est un symptôme de pur racisme blanc qui n'ose pas dire son nom.
Ahah. A la limite, un vrai "antiraciste" ou un "a-raciste" (ou encore un "différentialiste") n'en a rien à secouer des nOirs, et ne se prive pas de les critiquer et des les remettre à leur place (ce que ne fera jamais le négrophile, incapable de juger objectivement les nègres). Mais pour bien faire, il faudrait que chaque race_culture retrouve son espace mental et géopgraphique propre. On n'aurait plus à se soucier de l'autre ni d'entrer dans une joute mimétique ou agonistque à la con.
On peut toujours rêver.
Race war is coming.

Écrit par : joe la salope | 30/12/2011

Excellents comms de GAG.

"En fait, la "négrophilie" est un symptôme de pur racisme blanc qui n'ose pas dire son nom." (j. la salope)

Suffit de voir n'importe quel docu sur des blancos humanitaristes-négrophiles débarquant dans un bled africain pour s'en rendre compte concrètement.

Par exemple, récemment, le truc sur cette ONG qui s'était faite arnaquer par un directeur d'école sénégalais (sorti sur fdsouche). D'ailleurs dans cette affaire les plus cons n'étaient pas les négros. Mais c'était les vieux blanchouilles gauchistes les plus méprisants et racistes.

Écrit par : Gil | 30/12/2011

""l'idée de se réapproprier son corps parce que nous sommes à un moment de la civilisation où le corps a été mis de côté depuis trop longtemps."

MouaAHAHAHHAAAAAAAAAAAhhhhhhhhhhhhhhHHHHHOOhhhhhhOho oh o o "

@ Jo la salope : mais encore ?

Écrit par : daredevil | 30/12/2011

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