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04/09/2012

FAMILLES POLITIQUES, JE VOUS HAIS

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Chez Jared Taylor, on phosphore sur la désirabilité médiatique et la possibilité technique d'un boycott pour obtenir ce qu'on veut, à savoir commencer un réel mouvement de refoulement de la correction politique et de la préférence métèque institutionnelle. Agir au grand jour, officiellement, en-dehors des structures politiques, avec des moyens légaux ou quasi-légaux mais inélégants. L'idée a ceci de séduisant qu'elle nous change de l'alternative entre les foirades électorales programmées d'avance et le ressassement entre initiés des catacombes. Mais l'auteur fait un constat cruel :

Such a boycott would not have much impact if it were organized by American Renaissance or the Council of Conservative Citizens. The media would either ignore it or write headlines like “White Supremacists Threaten Starbucks for Defending Civil Rights.” But what if a mainstream conservative such as Michelle Malkin, Ann Coulter, or Sean Hannity started the boycott in the name of equal rights and color-blind justice? (...) If a mainstream conservative advocated a boycott of Starbucks because of its support for racial preferences it would inevitably get media attention—mostly negative. However, what if Rush Limbaugh mentioned it on his program to 20 million listeners? What if The Drudge Report picked it up? What if some Tea Party groups joined the boycott ?

En d'autres termes et en non-globiche : pour parvenir à quoique ce soit de crédible, pour qu'une telle initiative ne soit pas immédiatement décrédibilisée et présentée comme une breivikade scandaleuse, l'ultra-droite (je fais simple, faisez pas chier) a besoin des structures, des moyens phynanciers, des (rares) relais médiatiques, bref de l'appui franc et durable de la droite classique.

Là où ça coince méchant, c'est qu'il semblerait qu'il y ait un fossé bien plus profond entre ces deux membres d'une supposée même famille qu'entre leurs homologues d'en-face.

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Dans leur entreprise de sape des bases de la société occidentale par la corruption des moeurs, la pollution du langage, le relativisme émasculant, la promotion des bas-fonds et autre inversion complète de toutes les valeurs (comme quoi Nitché n'est pas lu qu'au royaume de Mythonerie), les plus irrécupérables bolchos ont toujours pu compter sur l'aide - intéressée et volontiers fratricide - des socialauds bon teint. Leurs buts, leurs références, leur lexique sont communs, c'est chez eux qu'on peut s'arranger entre compagnons de route, quitte à ne se retrouver que d'étapes en étapes, comme au long d'un ahurissant chemin de Compostelle vers le Saint Goulag de l'indifférentiation généralisée.

Ces gens ne s'aiment pas, se trahissent à qui mieux-mieux, mais ils se retrouvent sur les fondamentaux, ne serait-ce que pour la galerie, et ce grâce à un sens de la discipline de parti qu'on croirait presque inné. Les passerelles et ponts-levis existent entre pratiquement toutes les formations, du glauque au mièvre. Un socialaud peut publiquement s'enorgueillir de frotter sa paluche à celle d'un stalinien.

Cherchez l'équivalent de l'autre côté du terrain de tchoukball parlementaire et trouvez-vous un bon marabout pour venir en parler à mes restes, d'ici un millénaire ou deux.

En ex-France, la droite d'affaire (attention, pléonasme) a toujours clairement dragué l'électeur d'appoint frontiste sans faire de mystère que son vote seul l'intéressait, une fois bien nettoyé, passé au kärcher anti-bêtimonde. Elle a ingéré, fait sienne, promu comme allant de soi, l'idée qu'un "extrémiste" de son propre bord, théoriquement, n'est rien d'autre qu'un homme qui se trompe de colère, là où un stal' n'est jamais qu'un socialaud un poil plus colère et pressé que le premier Flamby venu. Pas question de perdre sa respectabilité en s'affichant avec des fafs, ça fâcherait la presse politkorrekt. Tandis qu'un Merluchon peut sans faire tousser personne donner dans un insane discours Black Is Beautiful, tout ce qui est plus à droite qu'un Bayrou tapine jour et nuit sous l'enseigne du claque progressiste, prêt à casser les prix pour une chance d'y être admis, tandis que ses pensionnaires lui balancent leurs pots de chambre sur le crâne.

Au Yanquiland, c'est pareil, en pire : voyez la popularité inoxydable d'une Condomi Rice auprès des soi-disant conservateurs, ou rappelez-vous l'incroyable ratage du candidat-mais-en-fait-non Herman Cain. On ne parle même pas des contorsions du Tea Party mentionné plus haut pour se placer sous le patronat de Saint Luther King. Toutes ces guignolades s'expliquent par une seule et même obsession : en remontrer aux démocrates en matière de négrisme et de diversitude. Qu'un babouin parvienne à réciter un discours de Raegan et vous observerez un orgasme collectif spontané chez toutes les têtes pensantes (oups) républicaines.

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Monsieur Faf, lorsqu’il rencontre Monsieur Droitard, peut tomber sur un type qui lâchera quelques blagues ethniques, ou expliquera que les juifs/musulmans/noirs/roms/[….] « exagèrent quand même », qu’il y a « des limites à ne pas dépasser », qu’on ne peut plus « rire de rien » - toute la colleque de platitude faiblardement réacques qui semblent constituer un terrain d’entente entre eux. Un terrain marécageux : Monsieur Droitard veut bien déconner en privé avec Monsieur Faf, s’en servir comme un confesseur-défouloir, mais pas plus loin ! Et il serait préférable qu’on ne les voit pas trop souvent ensemble en public…

 La droite modérée et extrême, c’est l’histoire de la tomate et de son concentré : d’un même produit originel, on en a tiré deux, pour le vendre deux fois, une fois pour le goût sans le fruit, une fois pour le fruit sans le goût – en l’occurrence, l’appareil de pouvoir séparé de la grande gueule et des idées radicales. Demeurent ainsi désunis, par la désorganisation chronique des uns et l’arrivisme des autres, ceux qui voudraient combattre mais ne le peuvent pas, et ceux qui le pourraient mais ne le veulent pas.

Désunis voire opposés : faire sauter l'UMP, Narine aurait bien voulu, c'est râpé. L'électeur semble approuver le statu quo parlementaire et se satisfaire fort bien de la copie pourrie, ne sollicitant l'impuissant original que pour pousser un coup de gueule épisodique. Le vote extrême "protestataire" par nature, c'est hélas pas tout faux. Simplement, cette opposition-là doit rester à jamais dans l'opposition.

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Pour neuf fafs sur dix, si ce n’est plus encore, la dichotomie entre vie sociale et convictions est absolue. Nous menons des existences très cloisonnées, en faisant tout particulièrement gaffe à ce que le monde du boulot ne rencontre jamais le monde des idées. Selon les milieux et ce que l’on pèse économiquement (mieux vaut ne peser presque rien ou énormément), on peut se permettre de ne pas trop déguiser ses convictions ; les afficher avec une certaine outrance demeure imaginable pour peu qu’on y mette un peu de panache et qu’on s’abstienne de pontifier.

En se conciliant l’estime de l’entourage direct par la qualité de son boulot et le raffinement de ses manières, on peut même rêver de travailler un peu Monsieur Moyen par l’exemple, en lui démontrant qu’on a une vie moins merdique que la sienne avec des idées moins molles. Mais la frontière de l’acceptable s’arrête à ce folklore d’entreprise, où il faut bien que quelqu’un joue le rôle du grand malade flamboyant tout juste fréquentable. Qu’un pisse-copie ou un fouille-merde bénévole s’avise d’en faire trop de publicité à l’extérieur des murs et le recadrage de la hiérarchie interviendra en vitesse, sur l’air de «tu arrêtes tes conneries». La santé financière de l’entreprise, et donc sa réputation, prime sur les convictions de ses employés, priés de laisser leurs préférences sectaires au vestiaire, surtout celles qui défrisent les commissaires de la Correction.

Ce qui est politique, et qui traite donc du collectif, relève de la sphère privée exclusivement.

La boutique reste ouverte pendant les travaux de démolition des peuples blancs.

C’est dans ces conditions que certains rêvent d’organiser des boycotts avec l’appui d’hommes d’affaires qui partagent avec eux un certain dégoût du dreadlock et du tam-tam.

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