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09/01/2015

SEPTIÈME CERCLE

A lire chez slate, une admirable accumulation d'erreurs, d'approximations, et surtout d'incantations ridicules, inspirée par le micro-jihad anti-Charlie. On est face à un type qui agite des hochets sacrés, des grigris dérisoires, face à un ennemi auquel il ne comprend rien, que sa grille de lecture doctrinaire et hallucinée lui interdit de comprendre.

Les "réflexes républicains" ? L' "unité républicaine" ? Elle n'existe pas, elle n'a jamais existé que dans l'esprit brumeux de purs cinglés, dans une lignée putride qui va de Robespierre à Pol-Pot en passant par Lénine, Staline et autres assassins de masse, qui ont systématiquement justifié la mise à mort du peuple minuscule au nom du Peuple majuscule.

La société n'est pas "divisée" par va savoir quel récent phénomène de méfiance irrationnelle entre purs égaux: elle est, selon la formule consacrée, "multiraciste parce que multiraciale", polyxénophobe parce que métissée.

Le culte de la République n'a tenu à l'origine que par la détestation fanatique de la monarchie, ses symboles et ses références. Deux siècles plus tard, cette ordure en est réduite à s'inventer des ennemis fantomatiques ("le fascisme", "l'intolérance", et autres loups-garous infantiles), tout en s'aveuglant délibérément sur les menaces sérieuses et concrètes.

L'idéal républicain n'existe pas, parce qu'il est un idéal en creux, une absence, un terrain vague: son seul projet, c'est précisément l'absence de projet collectif. Il postule qu'une société est un contrat entre individus et groupes décidant de vivre ensemble, mais qu'arrive-t-il quand ces groupes et individus décident précisément de vivre séparés, chacun selon ses propres règles ? Pour vaguement fonctionner, et encore avec moult ratés, il a besoin de ce qu'il dit détester et combattre : une majorité homogène culturellement.

La République, c'est un ensemble de règles de bienséance et de bienveillance que la majorité se donne pour aménager aux minorités une vie plus digne, plus confortable, plus juste. Quand cette majorité disparaît, il ne reste plus que la concurrence des intérêts, des convictions, des mémoires et des fidélités.C'est un match que se disputent plusieurs équipes, et qu'aucun arbitre ne peut prétendre régler avec précision ni impartialité; ce rôle, que s'arroge l'Etat, dépasse de très loin ses compétences et ses capacités d'analyses. Les gouvernants ne sont pas neutres: c'est le vieux paradoxe du "pas de liberté pour les ennemis de la Liberté" : je te tolère si tu tolères, mais c'est ma définition de la tolérance qui prévaut, et tu dois t'y plier sans conditions. On fait difficilement plus gratiné en termes de maladie mentale.

Il n'est pas possible de fédérer des cultures, des langues, des religions et des ethnies différentes autour du seul idéal de tolérance mutuelle. Ce n'est justement pas un projet: au mieux, c'est une méthode dont on espère qu'elle préviendra les conflits aussi longtemps que possible. Son ambition la plus aboutie est de faire en sorte que nous soyons "tous dans le même bateau" - mais personne, absolument personne ne peut dire pourquoi nous y sommes, et dans quelle direction il navigue. En clair: la "démocratie" à laquelle les Je-Suis-Charlie brâment leur amour, très concrètement, c'est un cocktail à base de crédit-conso, d'addictions plus ou moins glauques, d'emplois ennuyeux, de dettes superflues pour des gadgets inutiles ou des choses basiques pour lesquelles on ne devrait tout simplement pas devoir se ruiner, comme la bouffe, le logement et un certain niveau de sécurité quotidienne.

Plus concrètement encore, c'est la domination totale et sans possibilité de choix réel de monstres commerciaux comme Apple, Monsanto, Nestlé, et Wall Street. C'est l'hypermarché comme moyen et comme but. C'est attendre le week-end pour oublier la grisaille de la semaine à venir, c'est serrer les dents jusqu'aux prochaines vacances, c'est prier pour gagner à l'Euromyon parce qu'on nous fait croire que seuls les millionnaires peuvent se payer le luxe d'une vie décontractée et satisfaisante. C'est la progression constante du célibat et la généralisation d'une vie affective qui se résume à des visites quotidiennes à youporn ou meetic. C'est la promesse d'un continent européen qui chaque décennie va ressembler un peu plus à un EMS à ciel ouvert, avec des autochtones séniles, dont les escarres et la diarrhée chronique sont supervisés par des infirmières exotiques.

C'est ce vomi blafard, ce septième cercle de l'enfer de Dante, que nous vante M. Colombani.

C'est sûr, ça motive.

Commentaires

Les valeurs, disait Platon, ce sont le juste, le vrai, le bien, le beau... Avec la République jacobine et sa prétendue morale, nous avons l'arbitraire, le mensonge, le mal, la laideur... Et cela, depuis l'origine.

Rappel toujours utile en cette période chaotique :

Le 17 janvier 1794, le général Grignon, chef de la première colonne, harangue ses soldats en ces termes :

« Camarades, nous entrons dans le pays insurgé. Je vous donne l'ordre de livrer aux flammes tout ce qui est susceptible d'être brûlé et de passer au fil de la baïonnette tout ce que vous rencontrerez d'habitants sur votre passage. Je sais qu'il peut y avoir quelques patriotes dans ce pays ; c'est égal, nous devons tout sacrifier. »

Reynald Secher, La Vendée-Vengé, Perrin p. 159.

Inutile d'insister, les plus cultivés d'entre nous connaissent la suite, ceux qui résident dans L'Ouest, savent.

Quant à ceux qui manient sans vergogne et à tout bout de champ les termes « fasciste » ou « nazi », et cela en 2015 – il faut oser... je serai indulgent avec eux en disant qu'ils sont atteints de rioufolite aiguë – ça se soigne – ou alors que l'école de la République a parfaitement joué son rôle – c'est déjà plus grave. Ne parlons même pas des belles histoires de l'Oncle Paul ! On aurait grand tort de négliger les "mikés" dans l'éducation et l'éveil d'un enfant. La pédagogie par l'image, rien de tel !

Aucun répit ne doit être accordé aux maîtres de la communication (de la propagande) et aux légendes qu'ils colportent avec une implacable constance depuis 70 ans.

En ce qui concerne Rioufol, les choses sont claires, nous connaissons ses partis pris et ses reptations devant la Communauté invisible.

Écrit par : Danny | 10/01/2015

Bravo vous êtes carrément génial, c'est des sommets de billet en billet, il faudrait songer à publier un recueil des meilleures chroniques un de ces jours.

Quand même une question me taraude : quand le mec est entré pour flinguer a-t-il crié "boumboum ou traverso" ? ;)

Écrit par : Kool | 10/01/2015

IL n'y pas une phrase chez la Colombine qui ne soit aberrante de connerie. Pire, ce type est un vide, une pure parure qui profère ce qu'il faut dire, ce qui fait bien. C'est une ostentation de néant pseudo éthique, une vitrine qui ne fait que fait refléter Colombani lui-même dans sa propre splendeur tel qu'il se représente en toute citoyenneté et sans la moindre once de conviction réelle puisque qu'il n'a d'autre conviction que lui-même. Accessoirement il prend les français pour des cons : "pour le plus grand nombre, il n’y a guère de différence entre «islam modéré» et islamiste extrémiste,". On est très loin de cette manière de penser, hélas ai-je envie d'ajouter. Oh combien. Au contraire, M. Blaireau n'a qu'une hâte c'est de bien faire comprendre qu'il ne met pas tous les gens dans le même panier, que madame Kadidja est une concierge hyper sympa et qu'heureusement que m'sieur Rachid est ouvert à 11 heures du soir lui ! Nous sommes atrocement tolérant et ce sera notre perte à moins de... ?

Écrit par : Restif | 10/01/2015

À moins de?
Hum....
Ami Restif, ne développez pas, ça risque de fuiter chez les gus des zerviss

Écrit par : kobus van cleef | 11/01/2015

Mon cher camarade Kobus, j'espère que les Services ont autre chose à faire que s'occuper des élucubrations d'un commentateur en chambre. Et puis vous l'avez lu, j'ai choisi de ne PAS développer. Évidemment... certains risquent de lire, cachées derrière ma ponctuation, d'authentiques zorreurs fort peu citoyennes. Les gens sont si méchants!

Écrit par : Restif | 12/01/2015

À votre avis, qui va être ciblé par le patriot act à la vronzaise ?
Qui, sinon les abjects nauseeurs comm' vouzemoi ?
Qui, sinon les ceusses qui n'aplaudissent pas à tout rompre les prestations télévisuelles du clown élyséen et de sa réplique fachisante matignonesque ?
Tiens, exemple récent, qui se retrouve en gardavulve pour un touite proclamant "ye souis charli coulibale, amigo !" ?
Pas le marloupin de teci, défavorablement connu de la pouliss'.... non, non, dieudo himself !
Ça aurait pu être le père monophtalme qui lui a touite "ye souis charli Martel-comme le cognac- hombre !" mais, après le suicide de mamie loto, on hésite à incarcerer les octogénaires
Remarquez, vu les conditions de vie consécutive au haut niveau des retraites, certains pourraient se laisser tenter par un passage au gnouf

Écrit par : kobus van cleef | 14/01/2015

ma dernière phrase pour illustrer le cadeau royal ( impérial !) que valls avait fait aux 'tites retraites des vieux vronzais ; 20 euros surnuméraires !
comme ça , d'un coup d'un seul !
rien que pour nos chibanis souchards !
hein , il les aime , ses pauvres , le mec de matignasse !
hein , il se fout pas de leurs gueules , il donne de sa personne !

Écrit par : kobus van cleef | 16/01/2015

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