Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

05/11/2007

"LE SOUS-TITRE EST UN CONCEPT DEVIANT"

Des grossièretés, des questions philosophiques profondes (Tolstoï est-il un con ?), des slogans révolutionnaires bien sentis (Viens, on va acheter de la bière !) et des articulets qui claquent sans en avoir l'air. Je n'ai pas compris grand-chose mais dans l'ensemble, ça m'a beaucoup plu. Si vous allez lui dire bonjour, ne lui dites pas que vous venez de ma part : tout auteur qui se respecte préfère être haï par un public intelligent qu'apprécié par un lectorat mongolien.

 

5927fadc9e84946c9cdf46785885e5c7.jpg

Commentaires

Tiens, ça me fait plaisir de ne pas être le seul homme de bon goût à apprécier 60millions! J'ai beau être en désaccord avec ce qu'il dit plus que de raison, je ne peux pas m'empêcher d'avoir du respect pour l'animal. Y a des gens, comme ça...

Écrit par : TNW | 06/11/2007

C'est pas les gens, c'est ce qui se dégage de leur prose. Monsieur Calvus-Monk pond des lignes qui ne vous laissent pratiquement pas le choix de les aimer ou non, le parfum de la forme plus prenant que le message du fond.

Littérature ou musique, c'est pareil, c'est même encore plus flagrant avec la musique : un "chanteur à texte" ne vous donne jamais des trépidations dans les jambes. Le pire, c'est peut-être les groupes de rock politisés, qui sont à la pulsion de pogo ce que la Nouvelle Cuisine est à la fringale gargantuesque.

Quant à se proclamer de bon goût, cette vieille tante de Gripari ferait remarquer qu'il faudrait pour cela avoir confirmation de qui nous a sucé au moins une fois.

Écrit par : Stag Nation | 06/11/2007

navré de laisser un comment. sur le mess."pas pire qu'hier"ici, mais c'est impossible, en tt cas j'y arrive pas.
Cô d'hab.,vous allez au fond des choses, et dire qu'il faut paradox. être optimiste pour affirmer que notre époque est la pire est pertinent, pourtant paraît contradictoire avec l'opinion de l'abbé et la mienne:http://labbetymonde.blogspot.com/2007/10/quatrime-enteretien.html#links . Certes l'abbé ,et c'est de bonne guerre place son concept de la chute, mais ce que moi j'essaie d'exprimer cé le côté inédit, en ce qu'il a d'absurde et de caricatural de nos temps. Pourquoi ce comportement collectif est-il totalement en accord avec ce que le plus abruti des SA pensait en 1933 (femmes, "communauté",noirs, etc..) c'est ce qui me procure ce sentiment de fausseté parodique. En outre, ds l'histoire connue je ne connais pas d'ex. de gynécocratie aphrodisienne si manifeste. Et vous?

Écrit par : felix niesche | 08/11/2007

Et moi ? Ben moi n'est pas sûr d'avoir tout compris...
Mais ce que nous connaissons des dernières années de l'Empire Romain ou de la chute de Byzance laisse penser que ce que nous vivons s'est déjà produit dans le passé. Ce qui change surtout, c'est la technologie qui nous permet de diagnostiquer en temps réel la progression des métastases. La seule véritable innovation est la haine de soi remarquable des Européens modernes, ça oui, ça paraît relativement inédit. Mais ce n'est peut-être qu'une forme nouvelle d'un même vieux mécanisme. Il y en a qui meurent avec dignité, d'autres en se pissant dessus, d'autres encore en insultant leur entourage... Crever c'est toujours crever en fin de compte.

Écrit par : Stag Nation | 08/11/2007

(Impossible de laisser un com -ce qui me gène d'ailleurs toujours un peu, c'est con) sur "Pas pire qu'hier)

"Le propre de la chute est d'aller en s'accélérant" (Bloy, catho révolutionnaire).
Je sais pas si vous lu "Le Désespéré" (on le trouve sur la toile), mais au cas où... je pense que vous pourriez apprécier ce réfractaire. Je n'aime guère jouer les doctes à conseils, mais se passer un texte comme on se refile une bonne zique...
(Au fait, je sais que vous ne vous gobez guère côté écriture. Vous êtes de ceux qui ne voient que ce qui manque. Pourtant, ça pulse dru , ça vibre et ça vie).
Bon, un extrait du BLoy, si ça vous déplait... et bien mucho sorry hein)

"Un plantigrade, doué de raison et contradictoirement privé d'espérance religieuse, est dans l'impossibilité la plus étroite d'accepter cette geôle d'immondices et de consentir qu'on le traite plus durement qu'un parricide pour avoir perdu sa fortune ou pour être né sans argent. S'il se résigne sans décalogue et sans eucharistie, on ne peut rien dire de lui, sinon qu'il est un lâche ou un imbécile. A ce point de vue, les nihilistes ont cent fois raison. Que tout tombe, que tout périsse, que tout s'en aille au tonnerre de Dieu, s'il faut endurer indéfiniment cette abominable farce de souffrir pour rien !
Hier soir, un millionnaire crétin, qui ne secourut jamais personne, a perdu mille louis au cercle, au moment même où quarante pauvres filles que cet argent eût sauvées tombaient de faim dans l'irrémédiable vortex du putanat ; et la délicieuse vicomtesse que tout Paris connaît si bien a exhibé ses tétons les plus authentiques dans une robe couleur de la quatrième lune de Jupiter, dont le prix aurait nourri, pendant un mois, quatre-vingts vieillards et cent vingt enfants !
Tant que ces choses seront vues sous la coupole des impassibles constellations, et racontées avec attendrissement par la gueusaille des journaux, il y aura, -- en dépit de tous les bavardages ressassés et de toutes les exhortations salopes, -- une gifle absolue sur la face de la Justice, et, -- dans les âmes dépossédées de l'espérance d'une vie future, -- un besoin toujours grandissant d'écrabouiller le genre humain.
-- Ah ! vous enseignez qu'on est sur la terre pour s'amuser. Eh bien ! nous allons nous amuser, nous autres, les crevants de faim et les porte-loques. Vous ne regardez jamais ceux qui pleurent et ne pensez qu'à vous divertir. Mais ceux qui pleurent en vous regardant, depuis des milliers d'années, vont enfin se divertir à leur tour et, -- puisque la Justice est décidément absente, -- ils vont, du moins, en inaugurer le simulacre, en vous faisant servir à leurs divertissements.
Puisque nous sommes des criminels et des damnés, nous allons nous promouvoir nous-mêmes à la dignité de parfaits démons, pour vous exterminer ineffablement.
Désormais, il n'y aura plus de prières marmonnées au coin des rues, par des grelotteux affamés, sur votre passage. Il n'y aura plus de revendications ni de récriminations amères. C'est fini, tout cela. Nous allons devenir silencieux...
Vous garderez l'argent, le pain, le vin, les arbres et les fleurs. Vous garderez toutes les joies de la vie et l'inaltérable sérénité de vos consciences. Nous ne réclamerons plus rien, nous ne désirerons plus rien de toutes ces choses que nous avons désirées et réclamées en vain, pendant tant de siècles. Notre désespoir complet promulgue, dès maintenant, contre nous-mêmes, la définitive prescription qui vous les adjuge.
Seulement, défiez-vous !... Nous gardons le feu, en vous suppliant de n'être pas trop surpris d'une fricassée prochaine. Vos palais et vos hôtels flamberont très bien, quand il nous plaira, car nous avons attentivement écouté les leçons de vos professeurs de chimie et nous avons inventé de petits engins qui vous émerveilleront.
Quant à vos personnes, elles s'arrangeront pour acclimater leur dernier soupir sous la semelle sans talon de nos savates éculées, à quelques centaines de pas de vos intestins fumants ; et nous trouverons, peut-être, un assez grand nombre de cochons ou de chiens errants, pour consoler d'un peu d'amour vos chastes compagnes et les vierges très innocentes que vous avez engendrées de vos reins précieux...
Après cela, si l'existence de Dieu n'est pas la parfaite blague que l'exemple de vos vertus nous prédispose à conjecturer, qu'il nous extermine à son tour, qu'il nous damne sans remède, et que tout finisse ! L'enfer ne sera pas, sans doute, plus atroce que la vie que vous nous avez faite."

Écrit par : Restif | 09/11/2007

Ca fait un moment que je profite de chaque passage chez mon vieux pour fouiller son insondable biblio à la recherche de ce bouquin, qui m'échappe toujours. Tenté de le lire il y a longtemps, trop jeune. Les trente premières pages m'ont fait chier et j'ai classé l'affaire. Je me suis rabattu sur son Journal, où son style éclate souvent en chevrotines à la gueule du lecteur. Mais après l'extrait que vous avez bien voulu nous transmettre, va falloir que je le vole au plus vite. Merci pour ce ctrl+c/v savoureux.

Écrit par : Stag Nation | 09/11/2007

Les commentaires sont fermés.