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10/02/2015

IDENTITÉ, IDENTIFICATION ET LOYAUTÉ

Quel est le point commun entre les individus pour qui l'idée même de race est un fantasme criminogène, et ceux pour qui tout est racial, des goûts musicaux à la courbure des brins d'ADN ? L'épaisseur du crâne, ce qui est bien pratique quand on envisage de défoncer celui des premiers à coups de celui des seconds.

Oui, c'est un ouaciste qui vous tient à peu près ce langage. Vous permettez qu'il développe la moindre ?

Deuxième devinette de la journée : quel point commun entre Eric Holder, Barack Hussein Obama, Malcom X et  Bob Marley?  Réponse: ces quatre individus sont considérés comme Noirs, se sont toujours revendiqués comme tels, tout en trimballant dans leurs veines une proportion de sang Blanc des plus étonnantes.

Résolution de la contradiction ? Elle réside dans la notion fondamentale de

L O Y A U T É

En termes vulgaires: tu supportes soutiens quelle équipe ? Et ce, quelle que soit la gueule du maillot que tu as reçu à la naissance ?

Blanchouille, mon frère mort-né, mon semblable-malgré-lui, cette notion, tu la connais mal. On t'en as méchamment protégé toute ta courte et idiote vie. Des gens qui ont lu des livres ont considéré qu'elle était du genre à faire sur ton esprit de si amples dégâts que mieux valait t'en protéger hermétiquement.

Chez les Bronzés, on n'a pas eu droit à si mignonne prévenance: on sait assez facilement qui est NOUS, qui est EUX, et quelles sont les formalités douanières pour passer de l'un à l'autre, que ce soit pour de  l'épisodique business ou pour trahir une fois pour toutes. Mais toi, ma pauvre Face-de-Mozzarelle, que de souffrances pour assimiler cette notion basique. Je compatis d'autant plus qu'il m'aura fallu dans les trois décennies bien larges pour lui faire la place dans mon étroite caboche.

Si se promène encore sur ce blog le type que je me suis permis de baptiser Mister Cocktail, ce billet lui est dédié. Il saura pourquoi, lui qui avec une hérédité chargée, a un jour voté pour sa moitié la moins  bankable.

Pour dissiper les brumes glaireuses qui collent aux questions identitaires, on a tout intérêt à commencer par étudier le Yankiland. Là-bas, les choses sont à la fois plus désespérantes et plus claires que sous nos latitudes européennes.

Obama, c'était déjà savoureux. Mais mâtez Eric Holder: c'est pas café-au-lait qu'il est, c'est carrément
capuccino très léger avec beaucoup de sucre ! Mais sa loyauté ? Noire charbon, cacao 100%, nuit noire !
Pareil pour l'ami Marley: icône afrocentriste à mère aryenne ! Malcom X ? Même topo bâtard !

J'ai l'air de pinailler sur des questions de pourcentages sanguins qui répugnent à l'homme de goût.  Passer pour un trouduc ne me pose pas de problèmes particulier, notez. Mais vous vous rappelez cette affaire récente, où un "suprémaciste" blanc s'est fait "outer" par la génétique ? Ouaciste avec du sang pas blanc, tu vois la honte ! Tel était le message Politkorrekt: ça se la joue pur et ça l'est pas du tout ! Gaussez-vous, Citoyens !

Mais si ça marche dans ce sens, alors le BLACKocrate, il est pas soumis à la même logique ?

Non.

"Obama, premier président NOIR des Etats-Unis".

Fin de l'histoire.

La "One-Drop-Rule" existe toujours, plus virulente que jamais. Seule différence: une inversion en miroir. Une goutte de sang noir = une identité afro 100%, sauf que de nos jours, ça vaut plusieurs centaines de
points en Supplément d'Âme, les cocottes.

Ces choses-là, on en discute pas entre Bonnes Personnes, entre Charlitoyens, pas un mot à la téloche,  pas une virgule sur les blogs qui font l'opinion. Du côté de la machine à café, pas un mot. Aux abords de l'auditoire académique, assourdissant silence.

Mais l'attraction terreste, elle non plus on ne passe pas nos journées à en parler, et ça ne nous rapproche pas plus de l'apesenteur à la portée des petits budgets, vous avez remarqué ?  

Il est IDIOT, absurde, contre-productif, archi-intello d'espérer obtenir le moindre impact intéressant en causant quotient intellectuel, Bell Curve et inégalités raciales, mon pote, mon semblable nazi-punk.

Laisse tomber.

Par contre, la loyauté, la fidélité, la référence, l'identification, la solidarité instinctive, voilà des choses que Monsieur Moyen comprend, dont il fait l'expérience semi-consciente et apolitique tous les putains de jours de sa vie. Voilà le langage qu'il comprend. Voilà le terrain de discussion décontractée où l'emmener, où il se sentira à l'aise et protégé, loin de tout "-isme" et de toute statistique inhumaine.

Commentaires

Vous savez Stag,très majoritairement les hommes se classent avec fatalisme dans l'ensemble où le regard des autres les a déjà classés. Ainsi, quand on a la peau noire, ou du moins objectivement tirant sur le marron, le regard des autres vous met dans la colonne des noirs. Des hommes comme Marley ou Obama le savent très bien : ils sont noirs et le resteront aux yeux des gens. Leur choix n'en est pas un, c'est une acceptation, point. Je me souviens d'avoir entendu Dieudonné (au temps ou il était du côté des anges) déclarer qu'il ne se sentait pas plus noir que blanc, et qu'il pouvait aussi bien s'affirmer comme blanc breton. Son voisin lui a rétorqué "pour moi, t'es black, c'est sûr". Ce regard classifiant multiplié par des myriades de regard du même type n'ont pas du peu contribuer à le classer là où il est ça aujourd'hui. Quoi qu'il en soit c'est le regard réflexe de chacun.
Vraiment, je m'étonne que vous fassiez l'impasse sur ce type de fait, pourtant essentiels. C'est comportemental et ça l'emporte sur tout le reste.Avant d'ouvrir la bouche : classé.

Il y a un phénomène, qui est le phénomène capital de notre temps, et qui entraîne tous les autres : c'est la surpopulation. 1,6 milliard d'homme au début du siècle. 2,3 milliard en 1940.7,162 en 2013. 9,551 en 2050 selon les prévisions. Pourquoi croyez-vous qu'on voit ces invasion "lentes" qui viennent déferler sur l'Europe, les USA, qui enflent comme d'énormes ballons les pays tels que le Brésil l’Afrique du Sud et tutti quanti? La Chine a montré la voie de l'avenir avec son enfant unique par couple. Mais il faudrait des mesures drastiques, draconiennes pour faire appliquer une telle loi. On y viendra. Pourvu qu'on y vienne pas trop tard. De plus le capitalisme moderne a besoin sans cesse de nouveaux marchés, de croissance. Dans tous les sens du terme.

Écrit par : Restif | 14/02/2015

Au Yankiland, sur la race: http://www.foreignaffairs.com/issues/2015/94/2

Écrit par : daredevil | 27/02/2015

Au diable qui ose: acheté la chose aujourd'hui, et lu/parcouru l'essentiel du dossier. C'est documenté, dense, pas trop incantatoire sur la forme, mais terriblement biaisé sur le fond - s'attendait-on à autre chose ? Fait chier d'avoir payé si cher. J'en publierai peut-être une critique plus structurée et aboutie.

Écrit par : Stag | 27/02/2015

Les commentaires sont fermés.