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05/11/2008

TU SAIS CE QU'ELLE TE DIT, L'HISTOIRE ?

Si je dis que je me suis sincèrement marré en apprenant la Nouvelle Historique ce matin, est-ce que je suis crédible ? Pas des masses sans doute. C'est tout l'avantage d'être un blogueur isolé et aigri, plutôt qu'un éditorialiste avec des responsabilités dans un journal qui coûte des sous : la crédibilité et le respect, pas grand-chose à secouer, en fin de compte, puisqu'on végète aux marges extrêmes de la cyberbanlieue. Donc oui, j'étais vraiment content ce matin. Content de savoir que notre zone grise mondiale s'était dotée d'un adjudant à sa mesure et à son image. Le monde ressemble de plus en plus à une série policière, et cette fois personne ne fait semblant de rien. Au contraire. Et c'est une excellente nouvelle.

Bien sûr, les prochaines semaines risquent d'être un peu pénibles. Il va falloir se fader Michael Jackson Barack Obama à des doses encore plus massives que celles de sa campagne, avec des éjacs journalistiques qui vont empoisser tous les écrans. Le moindre Citoyen-du-Monde va descendre dans la rue avec son plus beau gant noir et chanter We shall overcome. Le mot "Espoir" va être hurlé du matin au soir, quand l'adjectif "historique" commencera à débander.

Bref la Grey Pride planétaire va encore traîner ses chars un moment. C'est quand il s'agira de balayer les confetti, essuyer le vomi et d'observer le demi-dieu demi-noir à l'oeuvre que le cirque méritera qu'on sorte du coma. Soutien sans faille à Israël, détermination à cogner sur l'Iran, stagnation de la situation politique et militaire en Irak, poids des espoirs démentiels de la communauté afro-américaine, l'hercule hawaïen va se ramasser un joli paquet sur ses maigres épaules.

 

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 J'ai l'air de me réjouir qu'il se casse son éclatant sourire de gendre idéal des tropiques. Mais c'est une erreur. Monsieur Obama ne mérite pas plus d'aiguilles vaudou dans le cul que le ptérodactyle tremblotant qu'il a battu. C'est un peu comme dans une course de chevaux, vous voyez ? Rien à foutre que tel ou tel canasson l'emporte - ce qui importe, c'est que certains parieurs en soient pour leurs frais, histoire qu'on puisse savourer leurs larmes comme un précieux armagnac. De fait, c'est plutôt une rarissime cuvée de bile qui est en train d'être mise en cuve actuellement. Les désillusions qui s'annoncent, les compromis, les trahisons, la continuité d'une politique jusqu'alors symbolisée par Bush seul, vont gâcher la fête bien plus efficacement que tous les sarcasmes des paumés post-fafs que nous sommes.

En fait, quatre ans d'attente supplémentaire auraient été intenables. Les traîtres d'Occident, depuis quelques décades, ont pris la sale habitude de se grandir dans l'échec : la faute à leur amour des parasites et des poses de contestataires perpétuels. Qu'est-ce qu'on aurait entendu, si leur champion avait été recalé ! Coqueluche Klan ! Vieux démons ! Heures sombres ! Sainte Rosa Parks, pourquoi nous as-tu abandonné ! Je crois que du Claude Lanzmann passé en boucle tous les soirs aurait été plus supportable (ça doit être son côté vintage).

La victoire leur sied moins, à nos boniches mondialistes, comme une redingote d'académicien enfilée par un beatnik. Mais c'est désormais dans l'uniforme très officiel du Gendarme Mondial qu'ils vont devoir faire la chenille qui redémarre, sur l'air de "A mort Washington, sauf si c'est un Nouâre à la Maison Blanche". Ils ont fait un rêve, n'est-ce pas, et maintenant ils vont être obligés de vivre ce rêve, de le voir trébucher contre la réalité, d'en assumer les ratés après s'en être fait les hérauts et les putes bénévoles. L'Histoire leur a dit Chiche, on se réjouit de voir la suite.

Commentaires

Excellent billet.

"Il va falloir se fader Michael Jackson Barack Obama à des doses encore plus massives que celles de sa campagne, avec des éjacs journalistiques qui vont empoisser tous les écrans."

Personnellement, j'ai pris la décision de débrancher radio et télé quelques jours, après avoir entendu Calmy Rey ce matin à la radio d'Etat. Je crois qu'elle a dit 158 fois le mot racisme en 47 secondes. Et j'exagère à peine.

Écrit par : Naufanouille | 05/11/2008

Au contraire, Naufanette, vous allez tout louper ! C'est maintenant que ça vaut la peine de voir les soubrettes d'En-Face patauger comme des cochons dans "leur" victoire. On va vers des moments d'oecuménisme pis que borderline. Un bel exemple ici, où ceux qui se poignardent les fesses pour des amendements et des strapontins, partouzent ensemble pour célébrer l'avènement du nouveau Messie Cosmoplanétaire : http://www.lemonde.fr/elections-americaines/article/2008/11/05/le-phenomene-obama-un-exemple-pour-les-partis-politiques-francais_1115035_829254.html

Écrit par : Stag Hussain | 05/11/2008

Bof... Obama or not Obama, same bullshit.

Écrit par : snake | 05/11/2008

Ou plutôt non : chacun devra avoir son Obama pour être dans la "vibe". Celui qui ne l'aura pas prouvera de facto son racisme et son refus réactionnaire "d'entrer dans le XXIème siècle".

Métis de toute l'Europe, c'est le moment de sortir de vos trous : il va y avoir pas mal de boulot pour vous ( des compétences dans quelque domaine que ce soit ne sont pas requises ).

Écrit par : snake | 05/11/2008

J'ai allumé la boîte à images ce matin et elle était tout éclaboussée de l'intérieur. Bonne nouvelle, cela dit, j'ai reçu mon Kaczynski.

Écrit par : Misteur Coquetèle | 05/11/2008

Oui Stag, cet article de l'imMonde est très représentatif. Mais je n'aime pas voir tout se foutre en l'air. Ca me rend triste. Déjà que je suis pétrie de haine, je ne veux pas être triste de surcroît. Je sais que vous pensez que tout est déjà foutu, mais moi j'espère encore qu'un gros choc et que le chaos total provoqueront un soubresaut dans les esprits. Mais en fait c'est trop lent, il n'y aura jamais de gros choc parce que tout se fait lentement et doucement, petit à petit, la colonisation par le bas (pour citer Faye) du peuple mais aussi des esprits par ceux qui détruisent tout. Excusez-moi mais ma pensée en escalier fait que je raisonne tout en écrivant et que je finis par en conclure que vous avez raison. Pas de choc, pas de soubresaut, pas de retour possible. Zut, encore raté.

Écrit par : Naufanaaaaa | 05/11/2008

"Ils ont fait un rêve, n'est-ce pas, et maintenant ils vont être obligés de vivre ce rêve, de le voir trébucher contre la réalité"

Joli passage, parmi d'autres...

Écrit par : Tang | 06/11/2008

Merci M'sieur Tangue. Moi, je préfère les passages avec les gros mots, je sais pas pourquoi, stade anal etc.

Écrit par : Schtalagh | 06/11/2008

Tant que vous ne restez pas bloqué au stade anal...ogique des boutonneux inconsolables...

Écrit par : Tang | 06/11/2008

Les commentaires sont fermés.