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08/08/2009

PROMESSE AUX TRAÎTRES

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Il viendra un jour où vous serez forcés de vous retirer des affaires, trop vieux, trop malades, usés par vos excès, lâchés par vos appuis, à l'abri du besoin sans doute - mais pas de nos petits carnets. Nous nous occuperons de vous. Parce que nous aurons l'âge de prendre la relève dans ces Camera Obscura qu'on appelle encore "entreprises", "gouvernements", "conseils communaux", "syndicats." Je dis "nous", bien sûr, sans illusion. En ce qui concerne ma pomme, et mes frères en déglingue haineuse post-ethnocentriste, l'affaire est déjà entendue. Nous aurons clamsé bien avant vous. Vous pourrez savourer notre disparition précoce comme une belle victoire personnelle, ne vous gênez pas, profitez-en jusqu'au bout. Nous n'avons jamais été et ne serons jamais une menace directe pour vous. Nous ne vous ferons jamais payer la transformation de nos vies en concentré de jus de latrines. Nous crèverons sans avoir jamais l'occasion de vous tirer une balle dans chaque articulation, ou de faire patiemment de vos enfants, mois après mois de séquestration dans nos caves, des toxicos prêts à tous les viols pour une dose insuffisante d'antidouleurs. Vous n'avez rien à redouter de nous. C'est à se demander si toutes les lois et le matraquage mémoriel que vous nous consacrez sont autre chose qu'un loisir pervers, une version adulte de l'arrachage d'ailes de mouche.

Mais gaffe à tous les autres.

Gaffe à ceux qui nous aurons entendu trop tard, ou à moitié, ou sans bien comprendre sur le moment. Gaffe à ces jeunes blanchouilles qui auront réussi à éviter le crash auquel nous sommes promis, sans pour autant se laisser polluer par vos innomables poisons du coeur et de l'âme. Gaffe à la relève dont vous aurez besoin pour gérer votre retraite, vos caméras de surveillance, vos soirées mondaines, votre taux de cholestérol, vos loisirs de vétérans de la tiers-mondisation du continent. Gaffe à ceux qui se souviendront que vous avez bousillé la jeunesse de leurs pères, hypothéqué leur propre avenir avant leur naissance, et qui s'assureront que votre fin de vie sera un festival de souffrances, d'humiliation et de harcèlement psychologique aussi long que possible.

Gaffe aussi aux petits-enfants des meutes de primates à qui vous avez cédé l'Occident par démence doctrinaire, mélanolâtrie pornocrate et maquignonage financier. Ils auront pour vous un mépris à la hauteur de la haine que vous leur aurez inculquée pour leurs nouvelles patries et leurs autochtones disparus. Ils piétinneront vos fils dans la rue, le métro, les cours d'école. Pour trois euros, pour un Iphone fatigué, pour s'amuser, pour rien du tout, et la flicaille vous expliquera, avec un demi-sourire, que mieux vaut déménager et ne pas réagir, "parce que ça va les provoquer encore plus".  Ils troncheront vos gamines enthousiastes et soumises, et s'ils leur font des gosses, ils leur enseigneront l'ignorance complète de toutes vos fausses valeurs, la méfiance envers votre lignée, qu'ils dilueront autant qu'ils pourront dans une Untermensch Pride dont vous n'imaginez qu'à peine la férocité dogmatique. Ils cracheront sur vos godasses quand vous n'aurez pas le choix que de raser les murs qu'ils se seront appropriés. Tout ce que vous aurez fait pour faciliter leur intégration forcée dans votre Babel trisomique, ils vous le rendront en coups, en insultes, en dérision de votre grand âge et de votre dévouement de kapos-collabos.

Gaffe encore aux déracinés dans mon genre, si par un hasard stupéfiant ils devaient arriver à un âge où ils n'auront vraiment plus rien à perdre, ayant tout gâché, tout bousillé, tout raté à force de s'acharner à mener une vie droite sur des bases tordues. Ils sauront où vous crêchez. Ils auront tout le temps, clodos, sdf, alcoolos ravagés, parasites des miettes de l'aide sociale, tarés pittoresques submergés de chats sauvages, tout le temps d'observer vos allées et venues, les routines de vos femelles et vos chiards, et ils ne seront pas toujours assez shootés pour résister à la rage de vous arracher un tout petit morceau avant de se faire abattre par vos vigiles ou réexpédier une énième fois à l'asile.

S'il est une dernière chose qui nous maintienne chaque nuit la tête hors de l'eau, c'est ce serment toujours répété, comme un mantra, comme une litanie noire et poisseuse, de ne pas quitter cette terre sans vous écraser au moins une fois la gueule dans la merde où vous nous aurez fait claquer à petit feu. Nous ne croyons plus à rien, ni à la Fidélité, ni à l'Honneur, ni à la Révolution, ni au Peuple, ni à la Nation, ni à la Justice. Notre ultime recours, notre Rédemption, l'étourdissante Madone qui irradie nos égoûts se nomme

VENGEANCE

Commentaires

Ca fait un petit moment que je suis tes pérégrinations haineuses. Trop flemmard pour te laisser un quelconque encouragement, trop dilettante pour ne pes me contenter de ce plaisir fugace qu'est la lecture, a point d'heure de tes billets copieusement arrosés d'un venin qui est à quelque chose près mien aussi.

Continue comme ça, mon bon. Ca n'avance certainement à rien, mais je pense ne pas être le seul réconforté en te lisant.

Sur ce, Breiz atao quand même!

Écrit par : Le Magnifique | 09/08/2009

Merci pour l'appréciation.

Écrit par : Stag | 09/08/2009

Oh que non, tu n'es pas seul, je pense encore plus comme cela depuis que mon fils est arrivé, il y a cela 2 ans déjà...
Un fils dont je me fais un point d'honneur de lui donner une éducation ultra-réac, lui transmettre la haine du gauchiste avec cours d'arts martiaux et leçons de tir avec papa.
Lui apprendre à survivre, que la solidarité humaine est une fosse à merde et que seul son bonheur est important.
Ah oui, aussi lui apprendre qu'il ne doit aucun respect au vieux, ces derniers étant responsables de la société de merde dans laquelle il évolue...
Un grand plaisir de te lire, vraiment.

Écrit par : Némo | 09/08/2009

Némo je trouve que c'est moche d'inculquer la haine. C'est si bon de la sentir se réveiller en nous. Je préfèrerais que mon fils se transforme de lui-même en gauchiste que de le modeler comme je le souhaite. Enfin j'y connais rien en éducation d'enfant, mais je suis un self-made man tant spirituellement que culturellement et c'est vraiment un grand plaisir de savoir qu'il n'y a pas eu de maître à penser pour en arriver là.

Vivre entre son éducation proprette et ses nouveaux sentiments de postfaf, en jouer et s'en amuser, je trouve ça bien plus sympathique qu'être un déversoir à merde genre skinhead ou militant FN (pour caricaturer).

Écrit par : Willard | 09/08/2009

Excellent billet. Qu'il faudrait par exemple porter à la connaissance de Daniel de Roulet ...

http://info.rsr.ch/fr/economie/rsr.html?siteSect=1052

... puisque son dernier roman parle précisemment de la "mondialité", dissolvant nos peuples et nos nations, et qu'il accueille avec la satisfaction tranquille du traître voyant son oeuvre se réaliser. Un peu inquiet, quand même, face à "l'extrême-droite" suisse des années 2000-2010, "malheureusement trop intelligente" à son goût.

Écrit par : UnOurs | 09/08/2009

Et s'il est vrai que nous, nous ne ferons probablement rien, garnissons au moins les arsenaux, toutes sortes d'arsenaux, des classiques aux conceptuels, pour ceux qui suivront. Et qui seront peut-être un jour bien contents de trouver, vecteurs bien rangés, concepts polis, méthodes bien graissées, tout ce qu'il faut pour faire ce qui devra être fait.

Écrit par : UnOurs | 09/08/2009

Excellent.

Écrit par : Pelicastre | 10/08/2009

ça c'est de programme poltique !!

Écrit par : laelaps | 17/08/2009

j'aime bien le coté imprécatoire
célinien si on veut
par qui commencer

Écrit par : kobus van cleef | 23/08/2009

C'EST GRAND !

GRAND PROGRAMME, GRANDE ECRITURE !

VENGEANCE !

SUS AUX MIJOREES, QUE NOUS ALLAITE ENFIN LA TERRE-

MERE AU SANG DES IMPURS !


et ce faisant je m'infiltre parmi leurs rangs, tout en haut,

parmi l'élite, là où les pires crevures se croient à l'abri...

Écrit par : Foulques | 23/08/2009

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