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21/10/2009

FAIRE NAÎTRE UNE GENERATION D'EGORGEURS

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La mémoire associative, ça fonctionne un peu comme ça veut. Tu piétines peinard ton coin ordinaire de bitume et un étron de clebs te rappelle ta propre digestion difficile, et la nature du repas qui en fut la cause – et voilà comment on en vient à penser bouffe en mâtant de la merde.

 

Ceci pour dire (n’importe quel sacrifice pour placer une allusion scato) que je ne me sais plus ce qui m’a rappelé cette phrase de l’ami LBDD : « Nous ne voulons plus mourir ». N’empêche : c’est un bon échauffement synaptique matinal.

 

J’objecterai donc, tardivement certes, deux ou trois choses. Pur soliloque qui n’intéresse que moi. Vous avez l’habitude.

 

D’abord, une bonne grosse platitude : qu’on le veuille ou pas, hein… S’ajoute à ça qu’avec tout le gras et le picrate qu’on s’enfourne quotidiennement, on est plus faits pour la course de vitesse que pour le marathon. Bien entendu, ceux qui parlent de mourir jeunes sont toujours ceux qui enterrent les optimistes ; on en reparle dans un demi-siècle.

 

Ensuite, pour jouer sur les mots : crever n’est pas un problème, c’est disparaître que nous ne voulons pas. Et c’est précisément cela qui nous a fait vaincre l’horreur originelle qu’on ressentait à l’idée de pondre des mouflets à notre tour. C’est parce que nous n’avons plus rien à foutre de crever (et que certaines nuits trop longues, on en vient à s'en réjouir comme d'autres rêvent de la retraite ou de l'Euromillion) que nous voulons ainsi laisser sur le globe la seule marque à notre portée. Construire des cathédrales n’est plus de saison, écrire des livres bouillonnants de rage n’a plus aucun impact, notre ultime mission est donc de fabriquer les soldats des micro-conflits à venir.

 

Sur un plan collectif, historique, les coups ne se donnent et ne se rendent que chaque génération à son tour. La plupart d’entre nous prendra sous terre avec lui sa parfaite lucidité quant aux objectifs à atteindre, mais sans avoir rien accompli de décisif. Nous n’avons pas les moyens de nos ambitions, c’est tout simple. Nous avons été à la fois trop longtemps protégés contre la Marée Noire qui submerge tranquillement le continent, et amputés avant l’âge de ces réflexes animaux qui seuls auraient pu nous aider à y résister tous ensemble. Pères effacés, mères castratrices, potes déglingués, profs corrupteurs, médias pourrisseurs, cette conjuration universelle de lâches, de fous, de traîtres et de dégueulasses nous ont coupés bras et couilles, sans nous crever les yeux ni les oreilles. Nous voilà politiquement et culturellement tétraplégiques, éventrés par la honte de nos manquements et de notre trouille de passer à l’acte.

 

Si jamais nous franchissons le pas, ce sera seul, de manière erratique et plus façon drive-by-shooting que snipers bien organisés. Ce qui nous tient lieu d’espoir et qui nous fait nous traîner chaque jour un mètre de plus, c’est la pensée que la vague suivante sera plus forte que la nôtre et qu’en s’écrasant contre la muraille, elle arrivera à lui en arracher quelques moellons.

 

L’autre soir, en pratiquant ma séance de zapping quotidien, je tombe sur quelques secondes d’un reportage effectué par deux journaleux Divers au Britanistan, en train de se prendre des mandales par des toubabs ouacistes (oh le vilain pléonasme). Une image qui reste : celle de ce minuscule blondinet en train de menacer de sa navaja deux adultes pesant huit fois son poids.

 

Je crois que je vais m’abstenir de mentionner à mon entourage le sourire maladif que son attitude m’a scotché sur la gueule.

Commentaires

Mourir, la belle affaire,
Il faut d'abord vieillir...

Et si la vieillesse est un naufrage, les inéteressés ont souvent l'impression d'être, tout un chacun, un Titanic en puissance ;-)

Ne vieillissez jamais, criaient nos "interdiseurs d'interdire", on comprend leur angoisse devant le résultat qu'ils donnent aujourd'hui !!!

Pour rester "jeune" existe-t-il une recette ? Et pour quel résultat ?? Et pour quoi en faire de cette fichue "jeunesse" ???

Écrit par : francois2 | 21/10/2009

L'humiliation de s'être laissé berner pendant trop longtemps par tous les pourrisseurs de service - ici même clairement désignés - devrait être perçue comme autorisant ce que toute notre éducation middle class interdit, et pour cause, la vengeance.

Écrit par : Ns | 22/10/2009

pourquoi "des micros conflits à venir" ?
d'abord y a pas de micro conflits , y a que des guerres qui ne demandent qu'à croître et embellir
et ensuite , "à venir" me semble un peu déconnecté du réel , trop projetté dans l'avenir , pas assez entré dans l'histoire si vous voulez
inutile de miser sur l'avenir , c'est déjà demain !
pour les conflits ,du moins

Écrit par : kobus van cleef | 23/10/2009

« Nous avons été à la fois trop longtemps protégés contre la Marée Noire qui submerge tranquillement le continent, et amputés avant l’âge de ces réflexes animaux qui seuls auraient pu nous aider à y résister tous ensemble. Pères effacés, mères castratrices, potes déglingués, profs corrupteurs, médias pourrisseurs, cette conjuration universelle de lâches, de fous, de traîtres et de dégueulasses nous ont coupés bras et couilles, sans nous crever les yeux ni les oreilles. Nous voilà politiquement et culturellement tétraplégiques, éventrés par la honte de nos manquements et de notre trouille de passer à l’acte. »

L'homme européen est donc un homme-tronc à euthanasier ?

Écrit par : Criticus | 23/10/2009

C'est quoi une navaja ?

Écrit par : daredevil | 25/10/2009

C'est un couteau de combat espagnol et latino-américain. Dans « L'Oreille Cassée », le lanceur de couteaux essaie de tuer Tintin avec une navaja. Celle-ci passe à quelques centimètres du héros.

Écrit par : Criticus | 25/10/2009

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