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23/10/2009

DEVENIR DES HOMMES

Quand je veux un fix de mauvaise conscience quant à cet avachissement qui me suffoque depuis quelques mois, je remâte des documentaires sur telles ou telles forces spéciales. C'est de la bonne télé-poubelle utile, qui peut parfois provoquer des sursauts salutaires (je confesse sans honte avoir cessé de me goinfrer comme un porc après avoir fauché l'écoeurant, stupide et malhonnête Supersize Me sur la mule, on se motive comme on peut).

Cette fois-ci, c'était l'archiconnu Les Recrues de la Dernière Chance. Quelques exemples appréciables de détermination et de mépris du corps. Mais ce n'est pas ce qui frappe le plus violemment. Il y a ce jeune type, durant les premières séquences, au moment de la sélection.

Elocution boîteuse, cet accent "arabanlieusard" qui donne à chaque syllabe des accents de mol aboiement. Mais le ton est à la fois servile et déchirant, tremblant d'un espoir fragile de sortir la gueule de l'égout. Les quelques secondes de sa présence à l'écran donnent tout son sens à cette notion de dernière chance - le képi blanc pour quelques ans ou la merde noire à vie. Derrière cet amer quitte ou double, on sent la puanteur aigre d'une existence qui fonce dans les parpaings avant d'avoir vraiment commencé.

Si vous faites de moi un homme... je vous jure que, etc. L'appel au secours fait mal aux tripes. Le gars sent obscurément qu'il lui manque quelque chose pour être debout et droit. Il aura beau faire le caïd pour se tailler un bout de trottoir, c'est dans la vie même qu'il ne trouve pas sa place. Il peut surjouer le babouin Alpha, écraser les chacals concurrents, collectionner les pouffiasses au ventre sec, se prendre un lumbago à force de niquer trop puissamment le Toubabland tout entier, rien n'y fera. Mâle de naissance, mais pas homme parce que personne ne l'a adoubé.

Voilà un point commun aux hordes à capuches et aux groupuscules à poils ras : n'ayant pas pu avoir de respect ni d'admiration pour la génération de leurs pères (écrasés par leurs femmes ou esclaves invisibles des Trente Glorieuses), ils ont dû s'inventer une masculinité qui ne tient que par des bouts de scotchs. Leurs transgressions systématiques ne leur permettent pas de se positionner au sein de leur clan, ni même d'en risquer l'exclusion : ils y ont toujours vécu dans les marges, invités surprises dans des familles qui tenaient ensemble grâce aux horaires des plateaux-repas et des émissions de Sabatier. Tous ont grandi sans rites de passages, sans épreuves reconnues clairement par leurs aînés. Ce qui leur en a tenu lieu étaient les examens d'entrée ou de sortie des abattoirs spirituels scolaires, les entretiens d'embauche devenus si rares qu'ils en sont devenus autant de ternes petits Graals, et la chasse aux objets de luxe à crédit.

Des papiers, des breloques, et des horloges pointeuses. Voilà les professeurs qui nous enseignent l'art de devenir des pères dont leurs fils n'auront pas honte.

Commentaires

Cela me rappelle une discussion avec « Hafid » chez le Pélicastre jouisseur :

« [U]ne question me taraude : vous avez dit, dans un message précédent, que les musulmans sont les maîtres de la France, et de l’Europe, parce qu’ils inspirent de la crainte aux autres.

Je me suis juste fait la réflexion après-coup que, dans le cas où un tigre s’échapperait d’un zoo, il inspirerait davantage encore de crainte aux passants. Est-ce à dire que le tigre est le maître de la ville dont le zoo de laquelle il s’est évadé ?

Pas vraiment. Une simple flèche anesthésiante aura tôt fait de le ramener à sa cage. Après avoir inspiré force crainte aux passants, il sera à nouveau ce que toujours il fut : un animal de compagnie. Si les Occidentaux ont peur des musulmans, c’est parce qu’ils ont pris de l’avance dans l’histoire : ce n’est plus la force brute qui fait l’histoire, mais l’esprit. Ils sont donc désarmés dans le combat de rue, qui appartient au passé, mais pas dans celui de la science : et aujourd’hui, la science est occidentale, nippone, russe, et de plus en plus chinoise et indienne. Pas islamique. Le Moyen-Âge est loin…Vous auriez sûrement rossé Albert Einstein, mais il a inventé une arme pouvant terrasser plusieurs dizaines, plusieurs centaines de milliers de personnes en même temps. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les pays musulmans ne sont pas près de créer l’arme du XXIe siècle. Nous autres Occidentaux avons la Machine. Et l’histoire a bien montré l’usage que nous pouvons en faire… »

Écrit par : Criticus | 23/10/2009

" des papiers des breloques des horloges pointeuses voilà les professeurs qui nous enseignent l'art d'être des pères dont leurs fils n'aient pas honte"
excelllllent !!!!!
toujours la grande forme !
moi par contre...........

Écrit par : kobus van cleef | 26/10/2009

t'est qu'un con.

Écrit par : ciarna | 30/10/2009

@ ciarna
faut essayer de conjuguer le verbe être
et après on en reparle

Écrit par : kobus van cleef | 31/10/2009

@ kobus : laissez pisser. Aux dernières nouvelles, je suis effectivement assez con sur les bords. Notre ami a juste eu de la chance dans son diagnostic.

Écrit par : Stag | 31/10/2009

on est tous un peu con sur les bords
moi y compris
comme on est tous un peu juif allemand
moi surtout ( enfin ,batave , ce qui ........n'explique rien )
mais faut tenter un peu la rigueur intellectuelle
le diagnostic au doigt mouillé , ça va un peu pour combler le trou de la sécu (s'ils doivent mourrir ils mourront -pour les pétits zoizaux- et que nous soyons bons en diagnostic ou pas , ça n'y changera rien ,alors autand ne pas se prendre la tête et laisser faire le boulot par des locdus africains ou du maghreb ) mais pour des discussions un peu élaborées , ça craint
en gros si on accepte de dégrader les exigences de la conversation , faut pas s'étonner de la voir s'étioler /dégenerer/ bref...............

Écrit par : kobus van cleef | 02/11/2009

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