27/11/2009
CHICHE !
Avant que le monde renaisse Africain en 2012, les hexagonaux auront droit à une répétition générale le 1er mars prochain, avec la Gwève des Zimmigwés.
Ce genre d'événements, c'est presque aussi frustrant que de faire une dégustation chez un vigneron plus radin que la moyenne. On vous fait découvrir des vins d'une beauté extrême à coups de dés à coudre et si vous en voulez plus, comme tout pique-assiette qui se fout de se respecter, il faut banquer. Nos Frères Humains nous font le même coup. Une grève d'une journée, pitié ! Quelle mesquinerie !
Un effort, camarades Divers ! Et un peu d'ambition, putain de chier ! Comment voulez-vous que les sous-chiens ouacistes comprennent quoique ce soit en vingt-quatre misérables heures ? C'est con, un ouaciste, très très con ! C'est lentissime à la comprenette ! Ca a besoin d'une longue catastrophe pour ne plus se tromper de colère !
Et puis, un peu de stratégie basique, merde ! Vous voulez démontrer que vous êtes indispensables, et qu'il faut vous traiter avec des égards ? Okaye. Mais avec votre méthode, vous n'allez que vous rendre aussi détestables que des bloqueurs de transports publics. Des milllions de toubabs ne peuvent pas se passer d'eux non plus. Mais vous aurez peut-être remarqué que la grève des wagons n'augmente pas vraiment la popularité des cheminots. L'usager de base, ce gros con qui ne comprend rien à la négociation salariale, a plutôt l'impression qu'on abuse de sa dépendance et qu'on "le prend en otage". Un truc de terroriste, en somme. Si en plus on a la tête de l'emploi, c'est pas très avisé pour lutter contre les préjugés et les stéréotypes...
Ce d'autant plus qu'on peut parfaitement haïr ce dont on a besoin. Demandez à vos potes toxicos ce qu'ils en pensent. Pour le peu que j'ai compris (très très con, je vous dis), ce n'est pas votre utilité qui vous tient à coeur. Vous attendez qu'on vous respecte, voire, soyons francs, qu'on vous aime. Vos poètes à capuches sont même prêts à nous niquer aussi longtemps qu'il le faudra pour nous charmer.
Nous autres génocideurs sommes cons mais pas aveugles. Nous savons parfaitement que, sans vous, nous devrions nous servir seuls au restaurant, vider nous-mêmes nos poubelles, construire de nos mains les clapiers cauchemardesques des cancers bitumeux que sont devenues nos villes. Ca fait un demi-siècle que les mixocrates nous répètent que vous prenez les jobs dont on ne veut pas, la cause est entendue. De là à éprouver de la gratitude, il faudrait que nous soyons humains, tolérants, ouverts, fraternels. Sauf que c'est pas exactement notre rayon, vous le savez bien.
Enfin vous faites bien comme vous voulez. Mais je vous en conjure : NE VOUS ARRÊTEZ PAS EN SI BON CHEMIN.
Sans vous, l'économie s'effondre ? Faites la grève un mois ! Un an ! Un siècle ! " Ne travaillez jamais ! " Je suis pas hypocrite, je ne vous demande même pas de dégager pour nous apprendre la reconnaissance, comme le faisait malhonnêtement le regretté de Beketch. Au contraire. Restez ici et n'en foutez plus une rame. Paralysez le marché. Bloquez l'arrivée des marchandises. Ne livrez plus rien, ne construisez plus rien, ne réparez plus rien. Foutez tout par terre. Délivez-nous, et délivrez-vous du même coup, de ce système qui vous a déracinés pour torcher le cul des exploiteurs ingrats et xénophobes. Cassez tout. Tirez la prise. Remettez tous les putain de compteurs à zéro.
Je vous jure que pas un seul ouaciste assumé ne lâchera son tryptique bière-foot-chips pour vous forcer à reprendre le travail. Ceux qui vous enverrons la troupe vous baïonnetter les fesses sont des esclavagistes cosmopolites et dépravés, très heureux de culbuter vos frangines, voire vos frangins pour les plus dégueulasses, et pour qui l'identité nationale n'est qu'une question de titre de séjour et de fiche de paie. En vous fourvoyant dans des actions symboliques, spectaculaires, vous faites le jeu de ces enculés, vous servez leurs intérêts, vous justifiez leurs mesures vexatoires, vous collaborez à votre propre maintien en position subalterne. Les toubabs ne feront jamais cette indispensable révolution. Et nous autres, punks nazis velléitaires et alcolos, nous nous sommes faits depuis longtemps éjecter de l'Histoire.
Par Saint Ludd et Saint Lafargue, je vous implore encore une fois : lancez une grève générale, sauvage, illimitée. Le Moloch ne vous aimera jamais parce qu'il n'aime personne, pas même les faces-de-craies. Démontez-lui la gueule une fois pour toutes.
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