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11/12/2009

LA SALOPE NE FAIT PLUS SEMBLANT

Les clochers sans cloches n’ont pas été refusés, nous dit-on, uniquement à cause de la peur : l’ignorance a aussi joué son rôle. Islam sympa et nazislamisme, hadiths et sunna, niqab ou cagoule, tapis de bombe ou de prière, Monsieur Chuiche a tout confondu. Il a donc mal voté parce qu’il ne connaissait rien au sujet de la votation.

 

Solution ? L’insulter un peu, pour la forme, comme on rabroue un sale gosse qui refuse de manger ses brocolis – mais surtout, lui EX-PLI-QUER que c’est très bon et qu’il faut goûter. Lentement, avec des mots simples, une voix douce et enveloppante. La schalgue, c’est bon pour les fafs ou les zultragoches qui s’attaquent au chemin de fer : le Citoyen de base réagit bien quand on le materne. Il a l’habitude d’être infantilisé, de toute manière.

 

On pensait que l’islam, « religion-de-paix-et-de-tolérance », c’était une évidence pour tout le monde, du moins pour tous les démocrates. On s’était gourrés, soit que Monsieur Chuiche n’était pas si démocrate que ça, soit que sa connerie dépassait les prévisions des sondeurs, décidément à la ramasse. On va donc aller au-delà du slogan et DO-CU-MEN-TER. Portes ouvertes à la mosquée ! Muhammad Pour Les Nuls ! Dégustation de couscous ! Déstockage massif sur les babouches et les narghilés (le vivrensemble vaut bien qu’on transige avec le méchant tabac) ! Le porc bouche les artères et l’alcool vieillit prématurément ! Que des avantages !

 

Il serait agréable que les corrupteurs et les néo-puritains réalisent une chose : il y a une différence balaise entre le manque d’information et le refus d’être informé. Nous aussi, on va s’exprimer avec un vocabulaire bien basique :

 

Nous ne VOULONS PAS SAVOIR. C’est pas plus compliqué que ça. Oui aux clochers et non aux minarets, c’est injuste ? Oui. On sait. On s’en fout. On fait exprès. On va même plus loin que ça : la fabuleuse richesse philosophique de l’alcoran, nous n’en avons rien à battre. La « richesse » culturelle proposée par ses lecteurs, pareil, on ne veut pas les en priver.

 

D’ailleurs, on n’avait pas compris qu’ils avaient quelque chose à secouer de notre propre richesse ; ce qui les intéresse, ce qu’ils considèrent comme le cœur sacré de l’identité occidentale, c’est notre très récente tradition de relativisme et d’indifférence déguisée en Ouverture. Ils demandent à l’Europe ce qu’on attend d’une salope de passage : qu’elle se laisse faire et qu’elle fasse semblant d’aimer ça, sans faire la conversation ni nous saouler de mièvrerie.  

 

Si la Suisse fait scandale depuis quelques semaines, c’est parce qu’elle apparaît comme une pute qui se rebiffe. On avait pris l’habitude de la coucher n’importe où, de la sauter sans ménagement, de la refiler aux copains, de se foutre de sa gueule. Ses élites ont d’ailleurs tout fait pour conforter la planète dans cette attitude. Forcément, quand on a l’habitude de se faire dégorger le poireau rien qu’en claquant des doigts, ça choque que la radasse commence à refuser sa bouche. Pour qui elle se prend ? Elle veut pas qu’on la respecte, non plus ?

 

Ben si. Elle veut ça. Elle en a plein le cul d’encaisser sans rien dire, d’être systématiquement rabaissée, résumée à des banques et à de l’or juif, vendue au monde entier comme « terre d’accueil », fiancée de force à une Union Européenne dont elle ne voulait pas. Une partie d’elle n’a jamais aimé se faire mettre. Elle l’a dit avec balourdise, en répondant à une question imbécile, en prenant le premier prétexte pour relever la tête. Comme une femme battue, mal baisée et humiliée depuis des lustres qui craque pour un simple regard de travers. Et qui ne veut plus rien savoir ni rien entendre.

 

Alors, pas d'inquiétude : elle se fera encore baiser, mal et souvent, insulter, traîner dans la merde jusqu'à ce qu'elle s'y noie. De notre vivant, nous ne la verrons pas saisir un couteau à viande pour couper les balloches de ses tourneurs et les leurs faire bouffer en tartare. Peut-être même qu'elle recommencera à faire semblant d'aimer se faire démonter la gueule. Mais ceux qui voulaient la culbuter jusqu'à ce qu'elle les aime risquent de ne pas en avoir pour leur argent.  

Commentaires

Texte splendide (et drôle, ce qui ne gâte rien!)

Écrit par : Benefactor | 12/12/2009

Très bonne analogie "mon pays = une salope".

Je m'étais fait la même réflexion pour la France depuis quelque temps. C'est pourquoi voir tout cela mis en mots fait un bien fou à lire. D'autant plus que c'est bien écrit, drôle et terriblement réaliste.

Écrit par : Hildegarde | 13/12/2009

J'avais raté ce texte, bordel, c'est du bon... !

Écrit par : Hegel | 19/12/2009

Les commentaires sont fermés.