12/02/2010
PAIE ET CREVE
« Le progrès de l’Etat – de la guerre – finit par poser la question du service militaire obligatoire. Pour vaincre, il fallait augmenter l’armée et faute d’argent, faute de volontaires, le moment vint où le roi ne put plus recruter. C’est alors qu’il posa en principe que tous lui devaient le service. Innovation terrible qui, si invraisemblable que cela puisse paraître à nous qui avons tout accepté, fut instinctivement ressentie comme telle par les peuples. Par les peuples, car presque toujours ce fut l’instinct, et non la philosophie qui répondit aux prétentions du Prince. Un peu partout la tentative du Roi se heurta à une opposition passive. Le sujet pouvait se prosterner devant le monarque, il savait crier « Pas de milice ! » Jusque là, dans l’esprit des hommes, l’impôt et le service militaire s’excluaient. Ne pas se battre était le privilège du serf, être exempt de taille celui du noble ; ce qui donne la mesure exacte de l’importance qu’ils accordaient à l’Etat. Le jour où les hommes ont accepté de verser leurs sang pour un souverain à qui ils reconnaissaient déjà des droits sur leurs biens, ils se sont donnés à un nouveau dieu : corps et âme. »
Charbonneau, L'Etat, Economica, 1987, p.48
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Commentaires
Sur ce thème, lire "Bellone ou le pente de la guerre" de R. Caillois.
Roger Caillois
Bellone ou La pente de la guerre
Illustrations d' André Masson.
1994 ‒ 256 pages ‒ 14 x 22 cm ‒ ISBN 978.2.85194.096.4
Roger Caillois a réuni et articulé en un ensemble cohérent l’essentiel de ses réflexions, inaugurées avec Bataille au Collège de Sociologie, sur «la fascination que la guerre exerce sur le cœur et sur l’esprit humain» qui deviendra la polémologie. L’érudition sert ici un propos dont l’originalité reste entière et les mises en perspective historiques tendent à faire tomber quelques idées reçues, notamment sur l’humanisme pacifiant des notions d’égalité et de droits de l’homme. Le texte de Caillois est augmenté d’un éloge de la guerre pour le moins surprenant de Proudhon et d’importantes pages de Jünger sur le sujet. Ce titre a été traduit en plusieurs langues et constitue une base de réflexion tout à fait pertinente pour les conflits actuels.
http://www.fatamorgana.fr/livres/bellone-ou-la-pente-de-la-guerre
Écrit par : Hegel | 12/02/2010
Sur ce thème, lire "Bellone ou le pente de la guerre" de R. Caillois.Roger CailloisBellone ou La pente de la guerre Illustrations d' André Masson.1994 ‒ 256 pages ‒ 14 x 22 cm ‒ ISBN 978.2.85194.096.4 Roger Caillois a réuni et articulé en un ensemble cohérent l’essentiel de ses réflexions, inaugurées avec Bataille au Collège de Sociologie, sur «la fascination que la guerre exerce sur le cœur et sur l’esprit humain» qui deviendra la polémologie. L’érudition sert ici un propos dont l’originalité reste entière et les mises en perspective historiques tendent à faire tomber quelques idées reçues, notamment sur l’humanisme pacifiant des notions d’égalité et de droits de l’homme. Le texte de Caillois est augmenté d’un éloge de la guerre pour le moins surprenant de Proudhon et d’importantes pages de Jünger sur le sujet. Ce titre a été traduit en plusieurs langues et constitue une base de réflexion tout à fait pertinente pour les conflits actuels.
http://www.fatamorgana.fr/livres/bellone-ou-la-pente-de-la-guerre
Écrit par : Hegel | 12/02/2010
http://www.youtube.com/watch?v=0FrREFV21zk
Écrit par : jules | 12/02/2010
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