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12/10/2010

LUMPENKRATIA

Jamais en retard d’une bassesse, Le Courrier consacre un long et pénible article au hip-hop. Ca se prétend contestataire et ça crache sur la flicaille ? Ca peut passer pour popu parce que ça se pratique dans les quartiers les plus abjects des grandes villes ? Quota minimal atteint ! Le puritain gochiste se sent obligé de soutenir, de justifier, de glorifier, et de nous expliquer à quel point c’est profond, recherché, explosivement subversif.

 

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Poète urbain conscientisé et critique


« Dissoudre le peuple et en élire un autre » - la boutade est archi-connue, mais elle illustre à merveille le cheminement intellectuel qui a amené les progressistes à se palucher sur la forme d’inculture organisée la plus méprisable des cent dernières années. Eux dont l’ambition historique était d’amener la plèbe à l’autonomie par le biais de la connaissance, les voilà réduits à tailler des pipes aux plus cons d’entre les plus cons, à draguer les jihadistes en survêts, à fricoter avec des individus dont le comportement, s’ils étaient blancs, leur feraient vomir sang et bile.

Ces mongoliens volontaires cultivent un art impeccable du contraste : ignorance sordide et gueule toujours ouverte, absence totale de talent et mégalomanie d’artistes maudits, rejet du Système et culte des symboles de la réussite, dégaines de clodos et appétit du luxe le plus vulgosse, haine du toubab et trique pour ses frangines, culte d’une Afrique où ils n’ont jamais mis les pattes et dont les traditions musicales sont à mille bornes de leurs fientes beatboxées, glorification de la violence et attitudes de victimes…

L’intello bon teint ne s’étrangle pas de dégoût face à cet Everest de mauvais goût et de connerie assumée, il se contrefout de voir bafouées toutes ses prétendues valeurs, seul compte le taux de mélanine  - réel ou imaginaire, car il n’est point besoin d’être bronzé pour dégueuler l’Europe, sa culture et son histoire. Il suffit de bien mettre en scène son hostilité à ce qui a fait sa grandeur et sa puissance, jusqu’au bonheur de simplement y vivre.

D’ici ou d’ailleurs, complètement exotique ou seulement d’un huitième, ce qui compte est de se revendiquer Autre. Le Capitalisme, le Nouvel Ordre, les Toubabs, la culture classique, tout cela a sa place dans les cagoinces. Le concept yanqui des Dead White Males n’a pas eu de succès en tant que tel de notre côté de la flaque, mais son contenu est promis à un bel avenir. D’ores et déjà, ce qui est « trop pâle et trop mâle » est considéré comme suspect – à mettre « en observation », comme un patient souffrant d’on ne sait quel mal pas propre et contagieux. Mais si les symptômes de ce mal apparaissent auprès d’une minorité (pouffiasses liberticides, métèques dictatoriaux, lobbyistes de la rondelle ouverte, barbus totalitaires), ce n’est pas le patient qu’on met en quarantaine. C’est celui qui a l’audace de faire publiquement un diagnostic. Dans la téléréalité grotesque qu’est devenue notre existence, la Diversité est devenu un statut qui vaut l’immunité lors de toutes les « épreuves » éliminatoires à venir.

Il faut s’afficher ouvertement avec des bouffeurs de juifs, comme Dieudonné, ou appeler au massacre des tarlouzes, comme Sexion Cas-Soc’, pour se faire un peu chahuter par la presse des culs-bénis laïcs. Une paix royale est foutue au reste du mouvement, qui derrière un discours mièvre d’unité et de respect, a toujours attiré et attirera toujours une majorité de tarés, de délinquants chroniques, de désaxés, d’arrivistes, de geignards qui vous tirent des larmes sur leurs banlieues crasses tout en se faisant une gloire de venir des bas-fonds.

Le rappeur s’approprie la langue française comme le soudard s’empare de la femme de l’ennemi : pour la salir, l’humilier, la bousiller définitivement tout en marquant son territoire. Ce n’est pas une réinvention, un apport personnel riche et enthousiasmant, le signe d’une imagination créatrice sauvage et saine. C’est un réflexe primate à mi-chemin entre le jalon canin et le viol politisé. Pur bonheur pour le gauchiasse, qui dégueule à la fois toute notion de tradition, de beauté et de discipline, sans lesquelles un langage ne peut survivre à l’usure du temps et aux attaques conjointes de la stupidité humaine et de la flemme ordinaire. Les borborygmes rythmés des singes hurleurs ? Il y voit un nouvel argot de voyou, dont un Audiard moderne ferait ses délices littéraires pour « choquer le bourgeois. »

Sauf que le bourgeois, soit il adore ça (on trouve même des fils de Président qui traînent dans le milieu sous des pseudonymes hilarants), soit il fait semblant de respecter, des fois qu’on le taxerait de ouacisme. Dans les deux cas, il est déjà VAINCU. S’acharner à le choquer, c’est espérer réanimer un cadavre, et croire qu’il est vivant parce que les électrochocs parviennent encore à le faire tressauter. Cette danse nécrophile obscène n’a rien de surprenant, venant de tels marionnettistes. Ca fait bientôt trois générations qu’ils nous exhument chaque dernier samedi du mois les restes d’Hitler, et les promènent dans la rue au nom de la lutte contre une menace qui n’est même plus fantôme.

Commentaires

Merci. Un certain style au service de la vérité.

Écrit par : MORSIMMORTALIS | 12/10/2010

Relax l'ami ! Bois un coup, mange un morceau, tire ta femme...
Ça va bien se passer...

Écrit par : GAG | 12/10/2010

On sait tout ça, mais ça fait du bien de le lire... Quant aux caves qui comparent les éructations des rappeurs aux dialogues d' Audiard, leur place est évidemment au fond d'une fosse.

Écrit par : Piotr | 12/10/2010

@ Mors : je vous certifie qu'il n'y a pas de quoi.

@ Gag : d'ici que ça passe, mon toubib m'aura interdit de boire, je n'aurai plus aussi faim et je ne banderai absolument plus.

@ Piotr : Ceux-là sont les plus raffinés parmi les tordus. Les collabos ordinaires se contentent de parallèles avec les Blousons Noirs, et t'expliquent que le ypeaupe finira par faire autant partie du quotidien culturel occidental que ce pauvre rock'n'roll. Le plus triste, c'est que le spectacle fait tout ce qu'il peut pour leur donner raison. Pour nos moutards, NTM et Public Enemy seront aussi ringards et petit-bourge que John Lennon ou Jim Morrisson pour nous autres.

Écrit par : Stag | 12/10/2010

Putain, c'est fameux!

Écrit par : snake | 13/10/2010

J'ai l'outrecuidance de lier ici une note sur le rap comme vecteur de l'islamisation :
http://post.hautetfort.com/archive/2010/03/02/f79357dcf46531eb6641b0cbf3b5d1c6.html

Écrit par : paratext | 13/10/2010

Vous lisez ce journal de merde pour vieilles gauchiasses??!
Et après vous osez vous plaindre de votre santé mentale...

Écrit par : Benoît | 14/10/2010

Il se trouve que mon pater a bien connu Audiard, lequel -admirateur forcené de Céline, il allait faire des pèlerinages à Meudon- était foncièrement droitard. Ce qui me fait rigoler (amèrement, mais le goût de l'amertume est tellement devenu la norme) c'est que dans mes achats de vieilleries il m'arrive souvent de retrouver des articles, des sorties (Gotlib 78 par ex.) qui ringardisaient Audiard à mort. Chez les gauchistes de l'époque, c'était un dialoguiste populiste pourrave, pas fréquentable. Maintenant on canonise. Bande de cons. Éternelle bande de cons. Et ils ont beau se planter avec une régularité de métronome, ils ramènent toujours pareillement leur fraise. Il m'arrive d'envier l'efficacité d'un Lénine dans la construction d'une structure de chaos efficace conduisant à la prise de pouvoir. Rêve dément...Oulianov s'appuyait sur une génération précédente de marxistes qui avait déblayé le terrain, sur les mouvements terroristes russes passés aussi. Quand même, qu'on ait rien su faire d'autre que le FN (en Suisse le "groupe mouton noir", l'UDC)ou des groupuscules folkloriques en France et ailleurs, tout ça me donne l'impression que décidément, on a bel et bien laissé nos couilles au fond de la mare de boue.

Écrit par : Restif | 14/10/2010

respect
pas un mot à ajouter
pas un mot à retrancher

Écrit par : kobus van cleef | 17/10/2010

Les commentaires sont fermés.