16/04/2011
ROCK'N'ROLL NIGGER !
Si nos amis de la brousse n'avaient pas oublié le rock au profit des bruits de pets produits excrétés par la bouche, et remplacer tout instrument par des bite-boxes et du copier-coller, je crois que je serais un tout tout tout petit peu moins ouaciste. A quoi tiennent les choses, quand même, ma bonne dame.
Mais même le parcours de Hendrix tend à prouver que, Out of Africa ou non (fais-moi rire), le rock reste une affaire de toubabs, y a pas moyen :
En Alabama en 1969, il est sans doute le premier musicien noir qu'a vu la majeure partie de son public. D'un autre côté, Jimi reste invisible pour la plupart des Afro-Américains. La population noire de Charleston ou Tuscaloosa l'ignore. Même s'ils le voyaient en photo, les gens se diraient que ce cinglé jouant de la guitare habillé en hippie n'a rien à voir avec eux.
L'élite métropolitaine noire est bien différente. Les Black Panthers et la Nation of Islam sont conscients que Jimi Hendrix est devenu l'un des Noirs les plus célèbres du monde. Mais que fait-il pour soutenir leurs causes ? L'Atlantide, ils s'en foutent. Ils s'intéressent à Atlanta, Oakland et Baltimore, des villes avec des ghettos importants figurant sur l'itinéraire de la tournée de The Experience en 1969. De plus en plus, le Black Power sollicite son soutien, comme celui de Cassius Clay - devenu Mohammed Ali - et de James Brown ou des athlètes noirs vainqueurs aux Jeux olympiques de 1968, debout sur le podium, le poing levé.
Alors que fait cet abruti en veste à franges, à exciter des petits Blancs pour de l'argent facile ? Où qu'il joue, Jimi est sûr de trouver un groupe de frères militants qui le traite de vendu, et de "noix de coco" (brun dehors, blanc dedans.)
Comme le raconte Johnny Winter, guitariste de blues texan et l'un de ses partenaires de jam préférés : Les managers blancs disaient : 'Ne joue pas avec ces nègres, les gamins de 14 ans ne s'y retrouvent pas !' Et les Noirs lui disaient qu'il se vendait aux Blancs. Jimi était plutôt sensible et pas mal défoncé à l'époque et il ne savait pas quoi faire.
(Rock & Folk, Hors-Série Woodstock Memory, juillet 2009)
Enfin bref. Juste pour que le titre de ce billet ne soit pas qu'une insulte idiote à Hound Dog, le vrai titre de Patty qui passe toujours bien :
Nota Bene : Si vous n'avez pas compris que je me fous avec exactitude du message qu'elle a bien pu vouloir délivrer avec ce texte, et encore plus de son soutien en 2008 à Foutrak Banania, allez, je vous prie bien urbainement, commenter sur l'autoroute.
13:13 Publié dans Survie musicale zonarde | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Juste pour rappeler que Hendrix avait aussi du sang cherokee dans les veines.
Et également pour dire que je n'ai appris que récemment que ses deux compères blancos étaient morts... sacrée hécatombe, dans 10 ans il ne restera presque plus personne de cette génération des pionniers rockers post-fifties, ceux qui ont inventé tous les genres que l'on connaît aujourd'hui et qui les premiers ont créé des albums et non plus des accumulations de singles.
Sinon Patti est bien gironde sur la photo arrêtée de la vidéo et le contraste avec l'ignoble putasse à couettes en bas n'en est que plus éclatant.
Et pour rester dans la thématique du fil, connaissiez-vous cette fable d'Ésope :
LE NÈGRE
Un homme avait acheté un nègre, s’imaginant que sa couleur venait de la négligence du précédent propriétaire. L’ayant emmené chez lui, il le soumit à tous les savonnages, il essaya tous les lavages pour le blanchir ; mais il ne put modifier sa couleur, et il le rendit malade à force de soins.
La fable fait voir que le naturel persiste tel qu’il s’est montré d’abord.
Écrit par : GAG | 18/04/2011
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