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29/05/2012

"TU VERRAS, CA CHANGE TOUT"

Qu'ils disaient, les néo-pères autour de moi. Je ne raillais pas ouvertement, mais un indicible sentiment de supériorité me soufflait qu'ils étaient juste mal organisés, et un peu trop égocentriques. Comme de plus en plus souvent, j'ai bien fait de la fermer. On a beau avoir une vie plutôt bien réglée (organisation à peine chahutée par les apéros improvisés), ajoutez un chiard dans l'équation et vous pouvez pratiquement tout reprendre à zéro. Du coup, je vocifère moins ici. En même temps, ça faisait longtemps que la chose me travaillait aux tripes, comme si que j'aurais des ovaires... 

Entre deux extraits de vomi et d'excrément (je pose la question aux pères : ça ne vous a pas fait bizarre de toucher le caca et les burnes à quelqu'un d'autre, au début ? Le fait que ça fasse drôle est-il le signe de cette homosexualité refoulée chère à nos sociologues antifa ?), je note donc deux trois choses sans importance. 

° Ca fait un peu plus de trois semaines que Flamby est président de la République Socialiste Hexagonale, et j'attends toujours la vague de milliardaires échevelés se pressant à ma porte pour planquer leurs biftons sous mon matelas. Peut-être que mon néon "Banque Suisse De Droite Avec Gros Secret Bancaire" ne clignote pas assez fort. 

° Je pensais que Ministry n'avait pas fait mieux que Psalm 69, qui remonte quand même à l'époque où j'avais des cheveux et des convictions gauchistes. Filth Pig contenait quelques bonnes choses, les alboumes suivants de moins en moins, jusqu'au triste House of the Molé et ses mantras bushophobes craignosses... J'allais laisser passer Relapse et son imbécile pochette d'inspiration satano-eighties et puis j'ai laissé une oreille traîner dedans. Faites-le aussi ou mourrez sourd

° Situation insurrectionnelle en Espagne, en Italie, en Grèce, les maniaques des Leçons-du-Passé-pour-qu'y-s'répète-pas qui ne mentionnent pas vraiment la belle et glorieuse Républik de Weimar, avec qui pourtant plusieurs parallèles pertinents pourraient être tirés... et puis quoi ? Pourquoi plus les choses pourraient bouger, moins elles bougent ? Après L'insurrection qui ne vient pas, la cessation de paiement programmée pour le 31 février ?

° Autres questions d'un type qui n'y connaît queude en économie mais qui a au moins la décence de ne pas faire semblant : dans un modèle de société où tout le monde, chefs d'Etat comme chômiste chronique, vit à crédit depuis des lustres, comment encore plus de dettes et de crédits pourraient agraver la situation ? C'est quoi la limite de la planche à billets, si son simple principe ne paralyse pas tout, si son utilisation modérée ne provoque pas de guerre civile ? Quel sens à l'invocation du Caddie vide si on peut le remplir avec de l'argent fictif ? 

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Commentaires

« C'est quoi la limite de la planche à billets »

La limite de la planche à billets, c'est la patience du créancier. Tant que c'est dans l'intérêt du créancier de laisser grandir l'ardoise de son débiteur, ça continue. Mais le jour où le créancier (ici, la Chine) a besoin de l'argent qui lui est dû, il le réclame, ou, à tout le moins, il cesse de prêter. Ce jour n'est pas encore arrivé, mais il approche.

Parce que les Chinois acceptent de moins en moins de se faire payer en monnaie de singe. Ils se font de plus en plus payer en nature, comme cela a été le cas avec le port du Pirée.

« Quel sens à l'invocation du Caddie vide si on peut le remplir avec de l'argent fictif ? »

On peut toujours remplir un caddie d'argent. Mais il se trouve un jour où l'on ne peut plus rien acheter avec cet argent.

Écrit par : Alex De Large | 29/05/2012

Je vous suis bien, l'Alex. Mais concrètement, en ce qui concerne l'Occident surendetté actuel : si le pognon commence à ne plus rien valoir, puisqu'on peut en imprimer par wagons entiers, et que les créanciers veulent du solide, que va-t-on leur donner ? Que possède-t-on qu'ils n'ont pas déjà, qui soit vendable sans abdication politique complète, et en quantité suffisante pour éponger lesdites dettes ?

Écrit par : Stag | 29/05/2012

« Que possède-t-on qu'ils n'ont pas déjà »

Eh bien, l'essentiel du patrimoine architectural, artistique, urbanistique, industriel de l'Europe, en « nos » mains pour l'instant. Après, tout dépend de ce qu'on entend par « nous ».

« Nous », en l'occurrence, ce sont les États européens, et ils vont donc brader un patrimoine dont ils ne devraient pas pouvoir disposer. Si révolte il doit y avoir, ce sera donc d'abord contre ceux qui vont dilapider le patrimoine européen au nom de ceux qu'ils ont endettés, la plupart du temps sans les consulter, et presque toujours au profit de parasites internes et externes.

Et s'il doit y avoir un refus (comme on l'observe en Grèce), les créanciers étrangers de l'Europe et des États-Unis risquent de passer à des mesures de rétorsion (saisie de tous les actifs européens à l'étranger, par exemple). La différence entre les États-Unis et l'Europe, c'est que les premiers ont les moyens d'empêcher cela. L'Europe, non. Si l'endettement généralisé et la planche à billets ne s'arrêtent pas à moyen terme, l'Europe n'aura plus guère le choix entre se soumettre et se battre.

Inutile de dire que les créanciers de l'Europe préparent cette éventualité infiniment plus sérieusement que nos dirigeants.

Écrit par : Alex De Large | 30/05/2012

"Je pensais que Ministry n'avait pas fait mieux que Psalm 69"

évidemment qu'ils ont fait mieux, avec "The mind..."

le reste, pas d'avis :
- j'ai pas de môme
- l'économie : RAB

Écrit par : GAG | 30/05/2012

Ouais bin le Ministry nouveau, comment dire, il a perdu ce petit je-ne-sais-quoi qui faisait son charme tout cramé. "Burning inside", quand même, ça dégageait autrement...

Pour l'insurrection qui vient et ne vient pas, je crois que le "thrène" de Penderecki fera largement l'affaire. Amen.

Écrit par : Crozak | 30/05/2012

Jean-Pierre Voyer figure dans la liste du foutage de merde méritoire, c'est une très bonne chose.

Voyer a encore de quoi faire pâlir ceux qui n'ont jamais remis en cause la primauté de l'économie dans l'explication du monde, ceux qui empoisonnent nos esprits de théories économiques prophétiques. Il voit dans l'économie une espèce de mirage, de système de pensée, d'idéologie au sens de Marx, de religion ; l'économie est une explication du monde, mais uniquement pour ceux qui la gèrent. A l'inverse Marx en a fait une explication du monde pour ceux qui la subissent.

Voyer introduisit ainsi une relativisation de ce qui était d'airain dans toutes les pensées, à savoir l'économie et ses fameuses lois. Après la critique de Marx économiste, après la critique de l'économie, Voyer révéla, comme principe du monde, la communication.

La majorité de ceux, post-situs, qu'il a rencontrés a refusé de comprendre - trop difficile ou trop choquant, et trop de remises en causes à assumer. Le monde a continué comme si Voyer n'avait rien dit. Le monde a quasiment réduit Voyer au silence. Voyer survit avec ses discours, c'est tout et c'est déjà pas si mal. Malheur aux vaincus.

Place donc aux néo-prophètes, aux sibylles et aux démiurges de l'économie... dans la guerre contre ce monde, ils sont l'obstacle.

Écrit par : Danny | 30/05/2012

Techniquement, pour le moment, on imprime beaucoup (enfin, surtout aux USA, moins en Europe) mais la valeur de l'argent ne diminue toujours pas: l'inflation reste rachitique.

Ce qui est marrant, par contre, ce sont les raisons pour lesquels on se refuse à imprimer autant en Europe qu'aux USA: les Allemands ont peur de l'hyperinflation, du retour de Weimar, des heures les plus sombres de notre histoire, etc...

Je crois que c'est le moment pour relire une biographie d'Oswald Mosley, surtout la partie sur sa première migration politique.

Écrit par : Capo Lasagno | 30/05/2012

« la valeur de l'argent ne diminue toujours pas: l'inflation reste rachitique »

Parce que les dirigeants chinois accumulent ces dollars et ces euros. Leur calcul est que plus ils retardent la faillite de leurs débiteurs, plus ils peuvent continuer à les endetter.

Sauf que, bien sûr, cela se fait au prix du niveau de vie des Chinois, dont l'écrasante majorité continue à vivre dans la misère. Ça non plus, ce n'est pas tenable. Il suffirait que les commandes vers l'Occident ralentissent pour que ça explose.

Écrit par : Alex De Large | 30/05/2012

"cela se fait au prix du niveau de vie des Chinois, dont l'écrasante majorité continue à vivre dans la misère"

exactement
il est bon de le rappeler
tous ces idiots qui n'ont que le BRIC à la bouche oublient systématiquement de détailler les fiches pays respectives
et là on se marre
certes la Chine est un réservoir à devises blablabla et c'est l'usine du monde etc oui, mais pour produire du bas de gamme, d'une part, et 80% de la population vit chichement pour ne pas dire moins, d'autre part
le plus poilant c'est quand on parle de l'Inde : ce pays de merde, immonde, chaud et sale, dont 80 à 90% de la population vit sous le seuil de pauvreté ah pardon non, seulement 40%, because le fameux seuil est déterminé par un dollar par jour par personne, sauf que les 40 autres pourcents vivent avec deux dollars par jour... ah oui c'est le double en effet, belle victoire
bref : dans ces deux pays on a pour chacun 150 à 200 millions de personnes appartenant aux classes moyennes et supérieures, le reste c'est zéro
surtout l'Inde encore une fois, qui sortie des clichés de l'informatique à gogo est composée d'une population dont le niveau de vie est équivalent à celui de Madagascar ou Haïti
alors 300 à 400 millions de personnes, ce n'est pas rien effectivement mais cela ne fait que 16% du total, 1/6 quoi
de quelle sorte de "puissance émergente" parlons-nous là ?!

Écrit par : GAG | 31/05/2012

"ça ne vous a pas fait bizarre de toucher le caca et les burnes à quelqu'un d'autre, au début ? "

Non, pas du tout, parceque je n'étais pas un "père tafiole libéré". C'était le boulot de la mère; pendant que moi je prenais l'apéritif en expliquant que j'avais enfin le "choix du Roi" à savoir un garçon ET une fille.

Écrit par : le vieux | 31/05/2012

Deux-trois chose. Il n'y à PAS de planche à billet en Europe. c'est même l'origine du problème, et l'une de ses solutions.
Aux US, elle tourne a plein régime. Ce qui normalement fait dévaluer cette monaie et fout le boxon dans le pays. SAUF QUE le dollar est la monnaie de référence mondiale: si elle se pète la gueule, le monde entier la suit.Donc pourquoi se priver? Soit la Federal Reserve imprime (et dans ce cas les Amerloques ont une dette vis-à-vis ... d'eux-mêmes) soit elle émet des "bonds du trésor" qu'elle vends sur le marché mondial, et achetés en grande partie par la chine.

Par chez nous, seule la deuxième possibilité nous est offerte, car notre BCE n'a de banque que le nom: elle n'a pas le droit de prêter de l'argent. Il s'agit d'une agence de gestion de l'inflation, tout au plus.

Écrit par : marc | 02/06/2012

« Il n'y à PAS de planche à billet en Europe. »

Il y a « juste » des prêts massifs de la BCE aux banques à 1 %, un taux inférieur à l'inflation. Ce qui revient à payer les banques pour qu'elles empruntent... et créent encore plus de monnaie via l'octroi de crédits.

Il y a « juste », aussi, depuis 2010, des rachats d'obligations d'États (Grèce notamment) par la BCE.

Tout cela équivaut à créer de la monnaie ex nihilo, soit... faire tourner la planche à billets.

Notons d'ailleurs que si, depuis sa création en 1999, l'euro s'est renforcé par rapport au dollar, il s'est affaibli par rapport à toutes les richesses réelles, comme l'or, dont le cours a plus que quadruplé depuis 2004.

Donc si l'inflation (qui est en premier lieu l'augmentation de la masse monétaire) est moins bourrine en Europe qu'aux États-Unis, elle ne se porte pas mal non plus par ici.

Écrit par : Alex De Large | 02/06/2012

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