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26/08/2012

DROIT AU BONHEUR

On n’a pas "droit à la culture". Comme on n’a pas le "droit au bonheur", ni le "droit à l’amour". Le bonheur, c’est une disposition de l’âme... l’amour, une grâce du cœur. Une culture se mérite et s’acquiert. Je ne crois pas à l’anglais sans peine, ni à l’école sans effort.

Depuis qu'il écrit seul au milieu des ruines, je trouve l'Ivane plus intelligible, je ne sais ce qu'en pensent ceux qui pratiquent sa prose depuis assez longtemps ? Quelques lunes de silence et le revoilà plus direct, plus compréhensible des pauvres cloches que nous sommes... Brigneau, je n'ai pas connu - trop chuiche, trop jeune, trop inculte, trop mytho, peut-être, pour avoir accès assez tôt à cette puissante prose... Mais est-ce assez beau, assez juste !

On a tous autour de nous, je suppose et extrapole, des bricolages de famille plus ou moins ratés. La conclusion que j'en tire est qu'il ne suffit pas de prendre les bonnes décisions au bon moment, mais qu'il faut encore en être, disons, physiquement, héréditairement capable. Comme s'il y avait un code génétique particulier qui vous rendait immunisé contre toute tentative de mener une existence un peu saine, équilibrée, simple et agréable. En d'autres termes, il y a vraiment des gens, quand bien même ils ne le feraient pas exprès, qui sont foutrement doués pour se mitonner une bonne grosse vie de merde, qui sont absolument imperméables au bonheur, parce qu'ils sont congénitalement incapables de la moindre espèce de discipline.

Mot-clé, là, les cocottes. Tout particulièrement pour les paumés style Votre Serviteur qui affectent d'en user pour se donner des airs avantageux : excellente échelle d'évaluation d'un interlocuteur, selon la gueule qu'il se compose en entendant ces trois petites syllabes. Oubliez tout blabla métapo ouacisto-bidule : pour heurter le libreupenseure de troquet en fin de soirée, parlez plutôt de l'art martial du bien-être et des stupéfiants sacrifices qu'il suppose pour n'aller que pas trop mal. Et dégustez les grimaces, les froncements, les écarquillements.

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Jamais été trop "biologiste", au sens d'explication fondamentale du comportement des groupes et des individus (comment voulez-vous être un nazi acceptable avec un tel relativisme ?), mais j'ai clairement la sensation qu'on est né ou pas pour avoir une vie pas trop merdique, comme on dispose ou non des muscles nécessaires à tel sport, tel combat, telle résillience suite à un abominable accident. Ce qui aurait tendance à me faire haïr plus férocement et durablement toutes les sectes politico-spirituelles qui depuis deux siècles et quelques prétendent imposer à l'humanité les recettes scientifiques de son bonheur éternel.

Oncle Adolf a reçu son abonnement éternel au Purgatoire démocratique pour avoir massacré X milliards d'Autres au nom des siens ; Staline, Lénine, Mao et consorts sont camouflés sous de pudiques burqas sophistiques parce que leurs nobles idéaux ne les ont pas prévenus de faire cent fois plus de victimes collatérales de leurs charmantes utopies. Il faut en conclure que tuer un homme sous l'accès de la colère est plus grave que d'en carboniser mille en prétendant agir pour leur bien. Tout humanisme est donc une suffoquante saloperie. Nous le savions, y revenir est superflu, et puis quoi ? Est-ce qu'on se prive d'un bon vin sous prétexte qu'on a déjà connaissance de sa suavité ? Depuis les années où j'ai dit tout ce que j'avais l'imbécile besoin de dire sur ce bleaugue de mes deux, à suivre ce beau précepte, j'aurais déjà fermé ma gueul depuis longtemps !

Commentaires

a pas compris plusieurs trucs

bonheur : jamais pigé de quoi on parle ; j'entends et personnellement (mais ça on s'en fout) et abstraitement : que recoupe ce terme ? étymologiquement je crois qu'il s'agit de "bonne fortune", donc de chance... a contrario on dit "j'ai eu le malheur de tomber sur Ducon", où "malheur" veut bien dire "malchance"
mais bonheur dans son acception moderne... félicité ? si c'est ça alors soit c'est très volatil soit c'est pas de ce monde (naturellement)
je fuis ce mot comme la peste, dans notre monde actuel il pue le diktat
à la limite ce que j'y mettrais serait la définition suivante : le bonheur c'est de ne pas résister à sa nature
c'est le contraire de la définition contemporaine, car la nature en question revêt souvent les traits de l'esclavage volontaire ("happiness in slavery")

discipline : joli mot en revanche, mais moi pas comprender le lien avec le terme précédent... la discipline, ce vers quoi tout humain sain doit tendre et qui rime aujourd'hui avec "trop pas cool". j'ai dit "tendre" hein évidemment, because c'est l'intention qui compte : en ce qui me concerne l'ange de la discipline n'est que trop souvent terrassé par les démons souriants de la procrastination et de l'inertie

bon sinon j'aime bien l'idée que oui nous sommes génétiquement déterminés à gérer une vie de merde ; je pense tout de même qu'il s'agit moins de cela que des modalités qui mènent à ce résultat
c'est à dire, par exemple, qu'une moindre sensibilité est un atout pour vivre convenablement dans la modernité
quand on est trop réceptif au bruit, à la violence (la vulgarité est une violence), au respect de la parole donnée, on se construit involontairement une autoroute vers l'enfer (référence, fils !)
un con imperméable et facilement satisfait par les gadgets qu'on lui met dans les pattes vit autrement mieux qu'un con réfléchi et versé dans l'introspection
la capacité d'engloutir le réel est une des plus sûres recettes du "bonheur" : le populo est oublieux on le sait on en cause souvent dans ces colonnes, un événement politique ou social "de premier ordre" est oublié 3 mois après... c'est une méthode fiable pour toujours passer à autre chose et se rapprocher ainsi de l'animalité que représente la vie au présent
celui qui rumine, qui compare, qui a la mémoire longue, qui pratique le "rewind" (comme sur les cassettes), celui-là ne peut qu'être amer, voire haineux
mais ça rejoint ce que tu avais écrit il y a des années : entre le roseau qui ploie mais survit et l'olivier qui fait front mais casse, le second est plus beau
(ouais, Ésope power, La Fontaine = gros voleur)
c'est d'ailleurs là le caractère dangereux d'un truc comme la psychanalyse : cet exercice qui s'apparente à de la plongée sous-marine pour remonter des cadavres qui étaient très bien allongés tout au fond...
les scientifiques savent d'ailleurs que le cerveau a une sorte de fonction automatique pour non pas occulter les mauvaises expériences mais pour en retirer les aspects les plus anxiogènes, effrayants et bloquants : question vitale car personne ne peut vivre dans le traumatisme (cf. enfants ou victimes de guerre)
"ignorance is bliss" : ce qui ressemblerait alors le plus au "bonheur" serait l'oubli ou encore mieux l'ignorance, l'indifférence

c'est une des questions les plus mystérieuses que je connaisse : "à choisir, tu préfères garder ta vie de merde ou échanger pour celle de Ducon qui semble 'réussir' plus que toi ?"
très curieusement je ne souhaite jamais retourner l'échiquier alors qu'objectivement les raisons ne manqueraient pas

je finis par le début : dans les cas où l'on a du temps à perdre, à tuer ou pour s'amuser il convient de répondre aux libres-penseurs de troquets qu'on a le droit de rien du tout, pour commencer avec le droit de naître et de vivre
inutile de préciser que si cela est déjà du luxe, alors le reste...

Écrit par : GAG | 27/08/2012

c'est sûrement un site web étonnant. Alors j'envoie sur sur mon reseau social cette actualite

Écrit par : assurance auto | 29/08/2012

Oh oui, cela est, et les merciements sont extrêmement à les vôtres, oui.

Écrit par : stag | 29/08/2012

non , dans "droit au bonheur" il y a "droit à, droit au"

le bonheur on se doit de le poursuivre
c'est une ardente obligation

quoique on ne sache point définir ce que c'est , hein ( pour moi , c'est de revoir en boucle la cheutron déconfite de jospac en 2002 disant" je me retire de la pipolitique et je vais chougner dans mon coin" mais ça ressort un peu de la schadenfreunde )

mais le problème c'est ce "droit"

droit imprescriptible, inalliénable , garanti sur facture par la république vronzaise

et quel bonheur nous garantira ce droit ?
deux trois merdes genre , pantalon taille 40 bleu marine pour tout le monde ( les ceusses qui ont fait leur service militaire comprendront)?
la possibilité de faire des procès à ses voisins?
la possibilité de faire corps avec la foule lors de la fête nationale ?

soyons sérieux


le bonheur ne se discute pas, il ne se réclame pas , il ne se débat pas, il ne s'étale pas et surtout il ne s'octroie pas

Écrit par : kobus van cleef | 03/09/2012

Tout pareil que le collègue; un autre truc qui me gène dans cet autre "droit à..." c'est ce fol espoir de voir un jour le juriste règler tous les problèmes. Avec un code englobant tout, incluant tout, immuable et parfait. Dejà que la loi est devenue en Frônce l'arme de prédilection dans la guerre de tous contre tous (ou guerre de l'emmerdement maximal), on lui demande en plus d'assurer le rôle d'une divinité coraniquement totalitaire.
On est bien loin de la justice là.

Écrit par : Benway | 09/09/2012

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