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13/09/2012

PEDANTONANISME

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J'attaque, trouvé dans la bibliothèque familiale, le Dictionnaire des Locutions de Maurice Rat, 1957, époque à laquelle un "Agrégé de l'Université" pouvait encore affecter de penser que "ce vieux parler de France", cette "langue chargée (...), et depuis sept siècles déjà, d'oeuvres littéraires qui furent ou qui sont restées populaires" n'était "pas prêt de mourir"... Le style est vif, plaisant, suranné, l'équivalent des décors des derniers films de Gabin, vestiges d'un monde exterminé avant notre naissance.

Entreprise vaine et délectable de réappropriation de sa propre langue. On va de surprises en découvertes. Vous voulez quoi ? Savoir que se mettre sur son trente-et-un ne veut rien dire du tout, parce qu'on parlait il y a quelques siècles de trentain, "sorte de drap de luxe, dont la chaîne était composée de trente fois cent fils", ça m'éclate.

Passe-temps de gardien de musée déserté de tous. Onanisme de la pédanterie. Mais veut-on négliger un plaisir solitaire pour une fois ni salissant ni coupable, et qui ne sabote pas les entrailles ? Il n'est pas exclu que je vous en balance des morceaux, pour que vous aussi vous puissiez étaler votre culture et reprendre, en les humiliant au passage, les béotiens de votre entourage.

Commentaires

bon sang d'où sort cette photo ?!

Écrit par : GAG | 13/09/2012

GAG, c'est la file d'attente pour le iphone devant un magasin Apple

Écrit par : Youtricide | 13/09/2012

vi bien que ces momies me paraissent autrement moins mortes que les ectoplasmes qui font la queue pour acheter à prix d'or un gadget en plastique inutile et périmé avant même sa sortie sur le marché

nan, sans déconner, c'est quoi cette photo ?

ça m'intrigue parce que ce n'est évidemment pas ce qu'on voit dans les catacombes capucines mais ça ne ressemble pas non plus aux momies "naturelles" qu'on retrouve dans les tourbières ou dans des caves creusées dans de la terre acide

je me souviens d'ailleurs de je ne sais plus quelle catastrophe médiévale qui avait momifié les habitants d'une maison réfugiés dans la cave

bon en plus sur cette photo il y a une scénographie déroutante, comme dans un musée... de plus vu la position des jambes je n'ai pas l'impression qu'ils soient morts couchés

Écrit par : GAG | 17/09/2012

Mon bon gageux, je suis bien marri de ne pouvoir vous éclaircir point sur ce point ; je fauche mes illustrations au petit bonheur, retenant celles qui me semblent traduire l'humeur où m'a plongée la rédaction des billets qu'elles décorent.
A propos de momies, je me suis récemment infligé le Nosferatu de Herzog, qui passait sur Arte. C'est une vilaine daube, à l'exception de sa chouette intro catacombesque. Murnau reste indépassable.

Écrit par : stag | 17/09/2012

Bonjour "les enfants de la zone grise",

doctorante en science politique à l'Université Montpellier I (laboratoire CEPEL CNRS), je réalise une thèse sur la blogosphère.
En acceptant de répondre à ce questionnaire (temps estimé : 15 min), vous apportez une aide précieuse à mes recherches.
Vos réponses seront traitées de façon confidentielle.

En vous remerciant,

Voici le lien vers le questionnaire :

https://docs.google.com/spreadsheet/viewform?fromEmail=true&formkey=dHZZSVdhWGxzZjZMbmluTXVWVkFGV0E6MQ

Écrit par : marie neihouser | 17/09/2012

Bonjour, doctorante.
Quel sera le sujet de ladite thèse ?

Écrit par : stag | 17/09/2012

oué c'est ça
t'as rien trouvé de mieux pour alimenter un fichier qualifié de merde qui nous enverrait 12 mails et SMS par jour pour acheter des produits Carrefour ou des pneus Goodyear ??

Écrit par : GAG | 17/09/2012

4ème fois que j'essaie de poster un commentaire... Saloperie d'internet du diable!

Donc cette photo a été prise au musée des momies du Mexique.

Au passage, doctorante, je trouve que votre questionnaire ne respecte que très modérément l'anonymat des gens.

Écrit par : Amiral Woland | 17/09/2012

Ah ben comme ça marche je vais même vous coller un gros lien au passage: http://atlasobscura.com/place/mexicos-mummy-museum

Écrit par : Amiral Woland | 17/09/2012

Amiral, vous êtes le phénix des hôtes de ce blog.

Écrit par : stag | 17/09/2012

elles sont rigolotes les momies
'ffectivement, elles miment une chorégraphie qu'on pourrait croire inspirée des dessins de hartung
genre , la peinture pas difficile à apprendre...
ici, c'est "la danse pas difficile à apprendre"
au contraire de la langue vronzaise
quoique....
si on théorise que c'est le conservatisme Habsolu des écrivains vronzais qui rend cette langue si absconse et si imbitable pour les néo-francophones , il semble licite d'accorder à ces néo-francophones le droit de sortir de ce français imbitable
ce qui permettra en sus , de pouvoir les discriminer , heu non, de le reconnaître...
d'ailleurs, ils revendiquent cette discrimination/reconnaissance en profittant de la suppression de l'épreuve de culture gé à science-po

comme dit le risible xp sur ilys, "y a des correcteurs orthographiques depuis des années et on continue à salarier des instits pour emmerder des gosses à faire des dictées"
erreur
on se reconnaît aussi par sa langue , pas seulement par ses idées
d'ailleurs la langue véhicule aussi et surtout les idées (relire les 30 définitions du mot glace chez les inuits contre son absence dans le tamaghzit...., ou la forgerie du mot révolution en magyar contre l'infinité de termes concernant ce concept chez nous)

Écrit par : kobus van cleef | 25/09/2012

"relire les 30 définitions du mot glace chez les inuits"

Très intéressant ça, Monsieur van Cleef !
Selon époque, région et classe sociale (bref : comme d'hab' quoi) on peut retrouver cette profusion de termes dans nos propres langues.
En français, allemand, italien on avait il n'y a pas si longtemps une bonne dizaine de mots pour "cheval" selon sa race, sa robe, son âge. Idem pour tout ce qui concerne les champs et la dénomination des céréales ; ce champ lexical existe toujours mais il s'est spécialisé (ce qui est un comble étant donné l'origine purement paysanne de cette terminologie) et ce n'est que dans nos boulangeries modernes et dans le monde bio (y compris les bières) que l'on distingue blé, froment, épeautre, engrain, méteil...
Il est cependant admis que l'abondance de dénominations est un signe d'archaïsme : en effet les Eskimos ont une multitude de mots pour désigner la glace, les phoques et toutes manifestations naturelles (vent, neige) et animales.
Je ne vais évidemment pas attaquer sur la modernité, je doute qu'il existe un équivalent natif en inuktitut du mot "téléphone" mais on n'y trouvera pas non plus le moindre concept étranger et au milieu naturel décrit et aux coutumes des peuples qui l'habitent, et ça c'est vraiment un signe d'infériorité linguistique.
100% politiquement incorrect de le mentionner et pourtant c'est tellement évident ; les linguistes les plus médiatiques du genre Claude Hagège (dont le budget annuel pour sa teinture dépasse me dit-on le montant du PNB du Burkina Faso) sont certes techniquement très compétents mais idéologiquement engoncés jusqu'aux yeux. Ce genre d'utopiste et de rêveur écrit que chaque langue du monde peut rendre compte de la réalité, ce qui est évidemment faux sinon on ne connaîtrait pas le phénomène de diglossie, qui est le fait d'utiliser tout ou partie d'une autre langue pour s'exprimer. En inuktitut (la langue des Inuits) on va évidemment dire "téléphone" emprunté directement à l'anglais, etc.
Mais on lui empruntera également "métempsycose", "encens", "vendange"... trois termes qui ne dépendent pourtant pas de notre monde moderne.
Vous avez la même chose avec des langues pourtant plus sophistiquées : les arabes farcissent leur langue de termes directement empruntés au français et à l'anglais car leur propre langue ne les connaît pas (donc leur culture ne les connaît pas donc les ethnies ou nations qui la composent).
Les Islandais sont plus malins : ils ont procédé à des calques systématiques de ces mots pour une intégration totale dans leur langue. "Téléphone" va donc devenir en islandais "sími" qui veut dire "câble". C'est doublement intelligent : d'abord on évite la diglossie et en plus on garde sa langue pure des apports extérieurs qui sont toujours un signe de colonisation.
Pour le français c'est différent puisque le latin lui-même doit beaucoup au grec ; cependant la langue vectrice compte autant que la langue originelle : les noms des produits du Nouveau Monde viennent majoritairement de l'espagnol même si leur origine est amérindienne (cf. tomate ou avocat, mots aztèques).
Autant ces évidences vont à l'encontre des écoles de linguistes récents autant il faut aussi remettre à sa place les dialectes qui sont à la mode depuis les années 1960 et par les hippies-bios-écolos et par les identitaires-régionalistes : non, un dialecte n'a pas la même valeur qu'une langue nationale puisque il est incapable de dire le monde. La meilleure preuve étant qu'un parler local fait systématiquement appel à l'une des langues officielles lorsqu'il montre ses limites (ce qui est vite fait) : on retrouve donc la situation de diglossie. Je ne suis pas du tout méprisant face au breton, à l'alsacien, au corse ou au flamand, mais il faut être honnête et leur reconnaître une infériorité conceptuelle patente face au français, à l'allemand, à l'italien et au néerlandais respectivement. Le dialecte reste évidemment le lien à la terre et en tant que tel ne doit pas être chassé ou persécuté ; cependant je suis contre la conservation artificielle, presque muséale des patois et de leur apprentissage à l'école. Qu'on enseigne une langue nationale oui ; qu'on fasse de même avec une langue dont la caractéristique est la transmission ethnique, non. Si le dialecte doit mourir, qu'il meure ; et encore une fois on ne peut pas être plus éloigné que moi de la volonté de voir ces dialectes dépérir, mais leur nature est tout autre. Je préfère voir l'alsacien crever que l'entendre dans la bouche d'un bantou ou d'un berbère (fort heureusement cela n'arrive jamais et c'est d'ailleurs comme cela que les Alsaciens discriminent tout naturellement les natifs des autres, "Français de l'intérieur" compris).
De toute façon notre langue même est désormais en situation critique de créolisation : elle a été pendant des siècles une langue dominante, elle est aujourd'hui une langue dominée qui ne résiste même plus et pire, qui tend le cul pour se faire farcir.
Une langue est un monde : si ce dernier est odieux, ainsi sera sa langue.

Écrit par : GAG | 26/09/2012

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