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11/01/2013

SOUHAITER LE PIRE

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Comment peut-on en venir, quand on n'est pas plus à la masse que la moyenne, à fonder quelque espoir sur une dégradation complète de la situation ambiante ?

Comme ceci :

Actuellement l'action radicale est impossible - l'action modérée soumise aux règles du jeu et à l'évaluation de l'Ennemi - le discours radical confiné aux marges semi-clandestines du débat public - le discours modéré soumis aux règles du jeu et à l'évaluation de l'Ennemi.

La société occidentale est une coquille vide : ce n'est plus qu'un ensemble d'institutions obsolètes, d'habitudes encroûtées, de relations d'affaires cyniques, de faux prestige étatique. Les choses ont l'apparence de la normalité et du calme, mais dans le fond nous sommes dans une situation d'avant-guerre civile, une sorte d'Ex-Yougoslavie à l'échelle continentale. Ce qui empêche l'explosion ? Un double cocktail administré aux camps en présence : sédation-castration obligatoire pour les Blancs, survalorisation-sponsoring pour les métèques.

Un rideau de coton glacial s'est abattu sur l'Ouest, arrêt sur image général. Trop froid pour vivre, pas assez pour crever. Ni l'Enfer que réacs et cocos voudraient pouvoir combattre franchement, ni Paradis que soc-dem et banksters vantent aux Prochains Européens abâtardis. Les Tièdes ont vomi Dieu, et avec lui tout ce qui pouvait tenir lieu de sacré.

Cette situation peut durer une éternité. C'est la longévité-record du Dernier Homme - à ce détail près que l'ami Frédo s'est gourré sur un aspect géographique : il n'a pas déserté les endroits difficiles à vivre, il les a tous domestiqués, climatisés, bétonnés, emtivisés, starbuquifiés. Toutes les grandes villes du monde ont exactement la même gueule, les villes moyennes et petites sont programmées pour passer prochainement par le même laminoir. La notion de planète-prison est de moins en moins fantasmatique.

Dictature molle. Contrôle social par l'avachissement. Culture soigneuse de toutes les bassesses paralysantes de l'humanité. Du pain de mie et des jeux télévisés. Ca remplit de dégoût, de tristesse, d'incompréhension, mais comme il n'y a plus de culte de la personnalité pour les personnes en charge du bousin - on nous propose d'idolâtrer des saltimbanques jetables, dont la mort brutale ne ferait que profiter à leur carrière post-mortem - quelle tête va-t-on flanquer au bout d'une pique ? Les gestionnaires du désastre, les ingénieurs des nuisances sont des fils de pute interchangeables. On nous a fait à l'échelle de toute la civilisation fait le coup d'Arpanet : qu'importe l'attaque ciblée contre l'un des tentacules, le poulpe mondialiste est indestructible, parce qu'il est plus que la somme des parties qui le composent.

La droite prétendument extrême n'a pas l'air de vouloir le comprendre. Elle se chante encore des berceuses d'inspiration bolchevik, sur l'air du Réveil du Peuple qui finira par en avoir assez, alors qu'avec l'échine brisée, l'estime de soi broyée et tous les sens saturés, son humeur n'a plus aucune importance.

La nôtre en a, par contre, elle en a parce que nous allons crever de rage impuissante, nous épuiser comme un moteur tournant à fond avec le frein à main bloqué.

On en vient à souhaiter une aggravation radicale de nos conditions d'existence dans l'espoir qu'une vraie tyrannie à l'ancienne fasse renaître en nous l'instinct Berserker. Jamais à une autre époque n'avons-nous été pire ennemis de nous-mêmes qu'à présent : nos faiblesses, nos manquements, nos ratés, nos retards, nous accoutumances, nos lâchetés sont aspirées dans le plus puissant catalyseur jamais développé depuis l'Empire romain. Et le fait de ne pouvoir s'en prendre qu'à soi-même ne fait que prospérer ulcères, alcoolisme, dépression, renoncement, relativisme, dissolution dans l'exacte grisaille contre laquelle on avait réussi, éphémèrement, à bander les restes misérables de notre dignité bafouée.

Alors oui, pourquoi pas ? Pourquoi pas le mariage homo, trans, mort-vivant, incestueux, pédomaniaque, bestial ?

Pourquoi pas la distribution supervisée par l'Etat d'héroïne, de kétamine, de crack, de mort-aux-rats en dosettes reniflables ?

Pourquoi pas accepter un suppositoire-espion dans le cul une fois par mois du moment qu'on n'a rien-à-se-reprocher ?

Pourquoi pas l'avilissement ultime, toucher le fond, s'y vautrer, s'y coaguler, devenir lui ?

Pourquoi pas puiser dans le plus complet des désespoirs la dernière étincelle qui nous permettrait de n'avoir, cette fois, vraiment plus rien à perdre, et d'exercer avant de crever comme un clebs une vengeance à la hauteur de notre nausée ?

En fait, dans l'expression "politique du pire", c'est politique qui n'a rien à foutre là. Parce que nous ne promouvons aucun programme.

Nous sommes uniquement réduits à prier pour une véritable catastrophe, digne de ce nom, reconnaissable en tant que telle par tout le monde, contrairement à l'Effondrement qui s'est déjà produit dans le silence des pantoufles et le confort des analgésiques, parce que la bête en nous ne voit plus d'autre moyen de préserver les miettes de dignité qui lui restent.

Nous ne réclamons pas un combat loyal où nous pensons avoir toutes les chances de l'emporter.

Nous sommes les zombis qui se saignent la gorge à demander une mort brutale et rapide OU une renaissance, quitte à ce que ce soit pour le pire, avec 0% de meilleur garanti.

C'est irresponsable. C'est irréaliste. Ce n'est pas sérieux. Ce n'est pas comme ça qu'on sauve une civilisation. Ce n'est pas digne d'un Vrai Aryen Droit dans ses Rangeosses. Ca ne mène nulle part. Ca n'est pas sérieux.

Jawohl.

Mais c'est ainsi.

Commentaires

Je bisse : Jawohl !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Écrit par : chris | 12/01/2013

Oué mais bon.
C'est bien quand on est seulomonde.

Écrit par : Carine | 13/01/2013

Putain... La claque.
C'est ça, c'est complètement ça, c'est exactement ça...

Écrit par : Arthur Lorn | 13/01/2013

Un bon exemple que le « pire » peut être souhaitable : l'Irlande. C'était un pays blanc, conservateur, avec une démographie dynamique, mais voilà : c'était l'un des plus pauvres d'Europe. Heureusement, grâce au Dieu-Croissance, les Irlandais ont pu découvrir les joies de l'invasion, de la bulle immobilière, de l'éclatement des familles, du consumérisme et de la débauche généralisée.

Résultat : après une petite vingtaine d'années de feu de paille, l'Irlande est ruinée, moribonde, et la substitution de population y est bien avancée.

À part une récession digne de 1929 à l'échelle du continent, je ne vois pas ce qui pourrait arrêter ce processus insidieux de « dépossession tranquille ».

Écrit par : Criticus | 13/01/2013

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