16/08/2013
BONDIEUSERIES ET PAGANITUDES
La chrétienté : corruption youtroïde de l'esprit européen ? Chez Countercurrents, on dit plutôt oui.
Le paganisme : foutaise romantique d'aucune utilité contre le globalisme ? C'est plutôt la position d'AltRight.
A vous de voir.
11:00 Publié dans Autopsie de la Dissidence | Lien permanent | Commentaires (31)
Commentaires
Le Moribond : ( ... )
Reviens à la raison, prédicant : ton Jésus ne vaut pas mieux que Mahomet, Mahomet pas mieux que Moïse, et tous les trois pas mieux que Confucius, qui pourtant dicta quelques bons principes pendant que les trois autres déraisonnaient. Mais en général tous ces gens-là ne sont que des imposteurs, dont le philosophe s'est moqué, que la canaille a crus et que la justice aurait dû faire pendre.
Le prêtre : Hélas! elle ne l'a que trop fait pour l'un des quatre.
Le Moribond : C'est celui qui le méritait le mieux. Il était séditieux, turbulent, calomniateur, fourbe, libertin, grossier farceur et méchant dangereux, possédait l'art d'en imposer au peuple, et devenait par conséquent punissable dans un royaume en l'état où se trouvait alors celui de Jérusalem. Il a donc été sage de s'en défaire, et c'est peut-être le seul cas où mes maximes, extrêmement douces et tolérantes d'ailleurs, puissent admettre la sévérité de Thémis. J'excuse toutes les erreurs, excepté celles qui peuvent devenir dangereuses dans le gouvernement où l'on vit; les rois et leurs majestés sont les seules choses qui m'en imposent, les seules que je respecte, et qui n'aime pas son pays et son roi n'est pas digne de vivre.
Sade, Dialogue entre un prêtre et un moribond.
Écrit par : Danny | 16/08/2013
Je comprends et apprécie l'esprit contestataire de ce genre de blogs ; maintenant il convient d'être sinon sérieux au moins logique : quand bien même le christianisme serait "youtroïde", il n'en reste pas moins qu'au moins deux écueils (pour aller vite, on n'est pas sur Wikipedia) se présentent :
1) le christianisme, *surtout* sa forme occidentale le catholicisme, dérive *massivement* de pratiques païennes. Il est très aisé d'en trouver les détails, je ne m'y étendrai donc pas sauf en en rappelant les grandes lignes : culte marial (pour remplacer celui d'Isis), saints qui remplacent les anciennes déités locales, fêtes chrétiennes se substituant toutes (sans exception) aux célébrations païennes. Il me semble d'ailleurs que Jésus lui-même refusait toute fête à commencer par le "sabbat" juif. Les origines de ce qui est devenu au fil du temps le rite et la liturgie sont donc égyptiennes (cf. trilogie Isis-Osiris-Horus vs. Vierge à l'Enfant), iraniennes (Mithra, zoroastrisme), anatoliennes (Cybèle), et bien sûr gréco-romaines (et encore, je passe sur quelques stars d'origine babylonienne et phénicienne, comme Baal). Si cela est "youtroïde" alors il faut redéfinir les termes, surtout que la religion juive elle-même est considérablement influencée par le polythéisme mésopotamien (Sumer, Akkad, Assyrie, Babylonie) et par le mazdéisme iranien.
2) Pour complaire et séduire les peuples on a donc usé de ce que l'on appelle en linguistique des "calques", soit des reproductions à l'identique d'unités de sens mais dans un contexte nouveau. Le résultat est tellement teinté de paganismes (d'ailleurs fort différents les uns des autres) qu'on serait bien en mal de distinguer l'origine de la copie. Pis encore : quand bien même tout cela serait en effet youtroïde à 100%... cela a fonctionné en Europe entière, ce qui laisse tout de même songeur. Ce que l'on impose par le glaive ne dure pas forcément, on le sait.
Le second point de vue maintenant : le paganisme dans l'histoire est majoritairement impuissant devant les monothéismes et s'effondrent devant eux (non sans lutte, cf. supra). L'une des raisons principales étant un enracinement (eh oui, c'est parfois un défaut) qui se prête mal à la diffusion impériale : c'est Charlemagne -pourtant lui-même fils pas si lointain de purs païens- qui abat l'Irminsul. Il y a des exceptions évidemment : des Hindous "hors sol" existent en Guyane et aux îles Fidji, mais on parle ici de races plus valeureuses :) Quant au néo-paganisme, la décence oblige à garder le silence à ce sujet.
Écrit par : GAG | 16/08/2013
L'aspect juif ou non du christianisme, franchement, ne m'obsède pas plus que cela. La férocité de la haine que nos amis cashers lui vouent est d'ailleurs consciencieusement passée sous silence par les paganos - et les arguties sur les "histoires de jalousie entre cousins" ne tiennent évidemment pas la route. J'ai précisé l'essentiel de ma position ici : http://lesenfantsdelazonegrise.hautetfort.com/archive/2013/07/08/bondieuseries-5117278.html
Pour la préciser : corps étranger aux origines, le christianisme est devenu consubstantiel à l'Occident; il faut d'ailleurs, si l'on n'est pas juif, être profondément occidental pour lui chercher des poux du point de vue philosophique.
On peut même se demander si les chrétiens actuels ont bien compris le message de leur propre messie, en s'activant ainsi à négrifier le continent où il s'est incarné avec le plus de force et a inspiré les plus grandes oeuvres de notre patrimoine artistique. Un païen qui n'a pas tous les poils qui se dressent en écoutant le Requiem de Mozart ou le Miserere d'Allegri est un sac à foutre, point final.
N'en demeure pas moins que tant qu'un Léon Degrelle ne sera pas considéré très officiellement par le Vatican comme un homologue contemporain de Jeanne d'Arc, l'église restera un obstacle, sinon un ennemi. Pas que j'en fasse un sine qua non, mais c'est pour résumer l'affaire en une image.
Écrit par : stag | 16/08/2013
«Un païen qui n'a pas tous les poils qui se dressent en écoutant le Requiem de Mozart ou le Miserere d'Allegri est un sac à foutre, point final.»
Oui enfin si c'était dû au «génie du christianisme» comme disait le grandiloquent Chateaubriand, et pas simplement au génie de l'Europe, comment expliquer que seule l'Europe les ait engendrés ? Idem pour les églises : combien d'équivalents de la Sainte-Chapelle ou du Duomo de Milan en Afrique, ou même en Amérique latine ?
Écrit par : Criticus | 16/08/2013
"Un païen qui n'a pas tous les poils qui se dressent en écoutant le Requiem de Mozart ou le Miserere d'Allegri est un sac à foutre, point final."
Le sommet de notre civilisation c'est la musique.
Au dessus de tout le reste, au dessus des sciences, de la littérature, de la philosophie, des arts etc. au dessus de tout.
Il n'y a rien d'équivalent ailleurs. Rien.
Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que tout le monde copie notre musique et personne ne fait l'inverse. Qui joue de la musique traditionelle chinoise ?
Notre musique c'est l'Everest de ce que nous avons produit.
Écrit par : Jean-Pierre | 17/08/2013
Moi j'en ai plein le cul de ce fait religieux ressassé ad nauseum.
Avec l'islam conquérant nous voyons ressortir de leur trou tout ce que notre société compte de bénis oui-oui, de cathos nauséabonds et de protestants gauchistes.
Qu'il crèvent!
La doctrine chrétienne me fait dégueuler tout autant que celle du pédo-prophète.
Il n'y a qu'à se ballader sur fdesouche pour voir que depuis une année le site est noyauté par tout ce que la "fachosphère" compte de tarés à la croix, intolérants, usant de la même rhétorique que le premier crasseux barbu en djellaba.
Ils proviennent du même moule à merde.
La science a ruiné leurs doctrines, être chrétien c'est croire au premier testament et à son empilement de foutaises.
Qu'ils aillent se faire mettre, avec l'acrobate cloué sur son instrument de torture. Dommage qu'il ne fut empalé...
Écrit par : Rome l'éternelle | 17/08/2013
Être monothéiste c'est adopter le premier costard de pensée industriel low-coast, bouffer de la chiasse Mc Do mentale, de la paresse d'esprit pour les faibles.
Jamais les Grands n'ont cru à cela, c'était juste une manière d'asservir le con de peuple.
Cette église dont les papes sodomites déclaraient que le roi était d'essence divine, qu'il suffisait de payer pour voir ses crimes effacés.
Beurk!
L'Eglise est morte, c'est une multinationale dont les clients sont naigres ou métèques. Ou Portugais, ce qui revient au même.
Transformons les églises en lofts ou en bordels, elles occupent un terrain rare et précieux.
La seule entité qui mérite d'être vénérée, c'est la terre qui nous nourrit, l'air que nous respirons, l'eau que nous buvons.
Et cela nous salopons.
Écrit par : Rome l'éternelle | 17/08/2013
Je relisais le bout d'interview de Rebatet à Chancel:
J. .C. : Vous n’êtes pas athée, mais vous êtes mécréant, cela vous l’avez dit. Et pourtant, Dieu existe…
L. R. : J’ignore totalement s’il existe un être suprême. Je suis agnostique. C’est l’humilité qui convient, me semble-t-il, à notre nature humaine, et qui entraîne bien entendu un refus de toutes les religions, avec leurs systèmes et leurs dogmes présomptueux. Dans mon ignorance métaphysique, ce dont je suis sûr, c’est de l’inanité de ces systèmes et de ces dogmes qui, s’il existe un au-delà, sont l’obstacle millénaire à notre connaissance de cet au-delà.
Écrit par : Cotuatos | 17/08/2013
"Jamais les Grands n'ont cru à cela, c'était juste une manière d'asservir le con de peuple."
Pourtant, dans la "Rome éternelle", le culte de Mithra était l'apanagne d'une élite sociale et intellectuelle.
Écrit par : UnOurs | 17/08/2013
« Transformons les églises en lofts ou en bordels, elles occupent un terrain rare et précieux. »
Et pourquoi pas en lieux de culte ? Elles ont été construites avec des matériaux nobles, avec un savoir-faire prodigieux, elles symbolisent le génie européen chez les Européens eux-mêmes et au-dehors (les touristes extra-européens ne s'y trompent pas), il faut donc qu'elles gardent une fonction sacrée. Quitte, si une nouvelle (pas vieille de 1400 ans comme l'islam) religion émerge, à l'abriter.
Écrit par : Criticus | 17/08/2013
Quitte, si une nouvelle (pas vieille de 1400 ans comme l'islam) religion émerge, à l'abriter.
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Quand je lis ce genre de propos (s'ils ont sérieux), je n'ai même pas besoin de réfléchir, j'ai envie de pilonner. Imaginer une assemblée de métêques basanés en position de levrette devant le dieu-lune, la divinité bougnoule, dans MA cathédrale, cela me donne des envies d'épées à deux mains.
Quant aux pagano-bidules, qui haïssent pour des raisons à la con la religion de l'Occident européen, on se servira de leurs tripes pour pendre les imams de nos territoires très momentanément occupés.
Écrit par : UnOurs | 17/08/2013
« Quand je lis ce genre de propos (s'ils ont sérieux), je n'ai même pas besoin de réfléchir, j'ai envie de pilonner. Imaginer une assemblée de métêques basanés en position de levrette devant le dieu-lune, la divinité bougnoule, dans MA cathédrale, cela me donne des envies d'épées à deux mains. »
Vous êtes sûr d'avoir lu, justement ? Je parle d'une nouvelle religion, donc PAS de l'islam (je faisais la précision parce que je lis souvent des choses sur la « vitalité » de l'islam, comme s'il s'agissait d'une religion nouvelle).
Écrit par : Criticus | 17/08/2013
Ah oui, j'avais lu un peu vite.
Cependant, une nouvelle religion ?
Voilà, je suis valaisan, on a viré l'évêque à coup de pompes, les églises sont à nous, on met quoi à la place de l'autel, ce sera quoi le nouveau Dieu du Valais ?
Thor, pas du coin. Zeus, je suis pas grec. La "nature", on croirait entendre Josiane la coiffeuse qui se ressource dans le bois où elle fait sa piste Vita.
Ouais, quoi à la place ?
Et je rappelle que "paganus", ça veut dire paysan. Alors pas non plus un truc reconstitué d'intello.
Écrit par : UnOurs | 17/08/2013
Les nouveaux cultes apparaissent dans les périodes troublées. Pour l'instant, quoi qu'en disent les obsédés du sécuritarisme (remarque : je ne nie pas l'insécurité, je la remets en perspective, comme l'a fait notre hôte à plusieurs reprises), nous nageons dans l'ouate. Le type d'idéologie qui peut en sortir est plus proche de « Jeanne & le Garçon Formidable » que de « Ben Hur ». Mais des signes indiquent que ça ne va pas durer éternellement. Alors, je le pense, de nouvelles formes de spiritualité apparaîtront. De nouvelles contrées, aussi.
Je doute que la France, ou le Valais, ou la Suisse, survivent au XXIe siècle. Les questions que se posent les Européens et descendants de étant les mêmes partout en Occident, il pourra émerger une nouvelle religion y répondant.
C'est de la pure spéculation pour l'instant, mais ça ne me paraît pas plus irréaliste d'envisager ça que de penser que tout va continuer comme avant, qu'il s'agisse des dénominations de nos pays ou bien de nos religions.
Écrit par : Criticus | 17/08/2013
Une chose est certaine: ce n'est pas cette religion qui sauvera l''Europe, pour l'instant elle tend la boîte d'allumettes au pyromane.
Et il n'y a aucune raison que cela change.
Cette religion est en phase terminale, elle ne répond plus.
Comme bien d'autres avant elle...
Alors, que faire?
Vous voulez croire en un Dieu qui laisse sa créature merder de la sorte, qui a semé la zizanie bien merdeuse entre ses différents enfants?
Je suis pour le juger, tuer le père.
Tu aurais des parents pareils que tu les collerais dans le pire des EMS, sans visite...et tu signerais pour couper la morphine.
Écrit par : Rome éternelle | 18/08/2013
"Cette religion est en phase terminale, elle ne répond plus.
Comme bien d'autres avant elle..."
Au-delà de l'aspect globalement excessif du reste du post, ce qui est dit dans la citation plus haut est une réalité.
Sur le globe en 2013, en gros seules deux religions progressent : l'islam et les courants chrétiens néo-protestants.
Tout le reste stagne ou régresse (ce qui est à terme la même chose).
Le catholicisme est en voie de disparition (tout comme les voies protestantes traditionnelles comme les luthériens, calvinistes et anglicans) ; cela semble présomptueux quand on sait qu'il est la religion de centaines de millions de personnes, mais ça ne l'est pas forcément à moyen terme, quand on garde à l'esprit que :
1) la démographie de son foyer d'origine européen est en chute ;
2) la sécularisation et la modernité éliminent chaque année des fidèles, y compris dans des pays traditionnellement ancrés dans le catholicisme comme l'Argentine ;
3) concernant l'Afrique noire, la christianisation est très superficielle et cohabite très souvent avec les animismes locaux ;
4) on n'en parle pas beaucoup, mais les "réservoirs" habituels que sont le Mexique et le Brésil perdent chaque année des ouailles qui se tournent vers des formes plus simples (et incroyablement plus stupides) du christianisme néo-réformé du genre évangéliques, pentecôtistes et autres charismatiques. C'est une hémorragie : ces courants n'existaient pas au Brésil il y a une vingtaine d'années, ils concernent désormais plus de 20% de la population (j'avais d'ailleurs le souvenir de 15% d'il y a quelques années, statistique déjà dépassée) ;
5) les mouvements identitaires de renouveau indien alliés avec la vision qui confond le catholicisme avec le salaud de babtou colonisateur tendent à refroidir de nouvelles générations de nationaux de pays andins (et entre parenthèses contribuent à une résurrection de cultes païens locaux) ;
6) quant aux Philippines, le catholicisme semble toujours s'y maintenir en bonne forme : l'avenir dira s'il tiendra face à des musulmans très dynamiques dans le sud du pays (et plus généralement au sud de l'archipel) et face à la vision chinoise très pragmatique qui ne s'encombre pas de bagages théistes (les Chinois sont nombreux dans ce pays et sont aux manettes).
Il semblerait qu'en ce début de siècle l'avenir soit à l'identité "régionale", à comprendre dans l'acception la plus large de l'adjectif : pays, nation, province, ethnie. Un message universel reste une forme de mondialisation. Les orthodoxes avec leurs églises autocéphales nationales, les monophysites qui confondent volontairement nation et religion (églises copte, arménienne) et chez les catholiques les orientaux comme les Maronites libanais, les Chaldéens d'Irak ou les Uniates d'Ukraine me semblent avoir beaucoup plus d'avenir que le catholicisme latin.
En ce qui concerne le néo-paganisme européen, à ce que j'en vois il se mêle la majorité du temps avec des mouvements, partis ou syndicats à vocation laïque donc républicaine, ce qui est la plus sûre manière de le condamner et de le décrédibiliser.
Écrit par : GAG | 18/08/2013
Je lisais hier un long article dans le Temps consacré à une région, la Carélie, où une forme d'esprit païen authentique et ininterrompu a perduré (évidemment, rien à voir avec le pagano-bidulisme artificiel et reconstitué façon vieil intello ou viking de clavier).
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/3404bc22-068f-11e3-9097-c992e910f623/Sur_les_traces_des_bardes_de_Car%C3%A9lie#.UhBhohz0F5A
Hé bien, cela n'a pas manqué, l'Universel y avait égaement déjà enfoncé bien profond ses griffes:
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En tout cas, le centre Juminkeko de Kuhmo, élégant bâtiment contemporain tout en bois, est l’arche de Noé des traditions orales. Une exposition temporaire montre le travail d’artistes vietnamiens illustrant tant le Kalevala que des récits mythologiques des montagnes du Vietnam ou de Chine, recueillis aujourd’hui au moment où le développement économique les condamne à la disparition et à l’oubli. Markku Niemenen tient bien à se démarquer du vieux «carélianisme» expansionniste du XIXe siècle, qui avait poussé la Finlande à occuper la Carélie blanche avec l’aide des nazis en 1941-43. Non, vraiment ce n’est pas une lubie nationaliste: le Kalevala s’accorde avec les autres mythologies du monde, «il est un héritage universel et porteur de paix».
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http://www.letemps.ch/Page/Uuid/3404bc22-068f-11e3-9097-c992e910f623%7C6#.UhBhqBz0F5A
Peu importe les superstructures, ici religieuses, chrétiennes ou "païennes", c'est la chair qui les anime qui est avariée.
Écrit par : UnOurs | 18/08/2013
"3) concernant l'Afrique noire, la christianisation est très superficielle et cohabite très souvent avec les animismes locaux ;"
C'est bien pire que cela, il se superpose aux croyances naigres, un peu de la même manière que le Carholicisme s'est superposé aux rites païens et romains en Europe.
Sauf que les croyances africaines, c'est vraiment pas la joie...
"5) les mouvements identitaires de renouveau indien alliés avec la vision qui confond le catholicisme avec le salaud de babtou colonisateur tendent à refroidir de nouvelles générations de nationaux de pays andins (et entre parenthèses contribuent à une résurrection de cultes païens locaux) ;"
Vous n'êtes visiblement jamais allé en Amérique du Sud, on ne peut que confondre évangilation catholique avec génocide culturel et humain: la cathédrale de Mexico en est un excellent exemple: elle est construite en grande partie avec les pierres qui composaient les lieux de cultes locaux, que l'on a rasé, ceci dans le but de raser la culture et la religion du péquin local. Dans la civilisation Maya, tout était religieux, on a construit des sites religieux n'ayant aucun équivalent en terme de dimension dans la religion catholique.
De plus, comme chez les Africains, l'ancienne religion s'est superposée à la nouvelle imposée par l'envahisseur. La différence est que cette dimension religieuse paralèle est plus subtile en Amérique du Sud, car punie de mort par le pouvoir catholique colonisateur.
L'église de San Juan de Chamula au Chiapas en est un excellent exemple: faites-y des photos et vous serez lynché par la population locale.
Écrit par : Rome éternelle | 18/08/2013
"... qui composaient les lieux de cultes locaux, que l'on a rasé, ceci dans le but de raser la culture et la religion du péquin local..."
Les cultes locaux étaient tellement appréciés (évidemment, ça dépendait de quel côté du couteau du sacrificateur on se trouve) que de nombreux indigènes se sont alliés aux conquistadors pour tanner le cul de l'élite aztèque.
Écrit par : UnOurs | 18/08/2013
Rome éternelle n'a pas l'air d'aimer le christianisme, je lui conseille de vénérer le Monstre en spaghetti volant. Le pastafarisme est une religion en pleine expansion :
http://www.fait-religieux.com/les_huit_condiments_du_pastafarisme
Le problème avec les pâtes, c'est qu'elles font grossir.
Écrit par : Sébastien | 18/08/2013
@ Sébastien
Quoi, c'est christianisme ou rien ?
Écrit par : Criticus | 18/08/2013
Mort d'Hypatie
Y a-t-il rien de plus horrible et de plus lâche que l'action de l'évêque Cyrille, que les Chrétiens appellent saint Cyrille? Il y avait dans Alexandrie une fille célèbre par sa beauté et par son esprit; son nom était Hypatie. Élevée par le philosophe Théon, son père, elle occupait, en 415, la chaire qu'il avait eue, et fut applaudie pour sa science autant qu'honorée pour ses mœurs; mais elle était païenne. Les dogues tonsurés de Cyrille, suivis d'une troupe de fanatiques, l'assaillirent dans la rue lorsqu'elle revenait de dicter ses leçons, la traînèrent par les cheveux, la lapidèrent et la brûlèrent, sans que Cyrille le saint leur fit la plus légère réprimande, et sans que Théodose le jeune et la dévote Pulchérie, sa sœur, qui le gouvernait et partageait l'empire avec lui, condamnassent cet excès d'inhumanité. Un tel mépris des lois en cette circonstance eût paru moins étonnant sous le règne de leur aïeul Théodose 1er, qui s'était souillé si lâchement du sang des peuples de Thessalonique.
« Examen important de Milord Bolinbroke ou le tombeau du fanatisme », Voltaire, Œuvres complètes, Mélange V.
Je me contente de remarquer que saint Cyrille était homme, et homme de parti; qu'il a pu se laisser trop emporter à son zèle; que quand on met les belles dames toutes nues, ce n'est pas pour les massacrer; que saint Cyrille a sans doute demandé pardon à Dieu de cette action abominable, et que je prie le père des miséricordes d'avoir pitié de son âme.
Dictionnaire philosophique.
Écrit par : Danny | 18/08/2013
@ Danny : Saint Cyrille d'Alexandrie n'est pas responsable de la mort d'Hypathie, encore une légende qui court.
"Rien ne permet de dire que l'évêque Cyrille ait été responsable de la mort d'Hypatie, survenue dans un moment de violence générale."
"Les violences entre communautés (notamment les émeutes réciproques entre les très nombreux Grecs et les très nombreux Juifs) étaient endémiques à Alexandrie depuis toujours ; au IIIe siècle avant JC, Agathocleia, maîtresse du roi Ptolémée IV, avait été tuée de la même façon qu'Hypathie en 415 de notre ère. Les historiens «analysent la violence alexandrine comme un fait structurel», propre aux conditions de cette mégapole antique et non à une religion plutôt qu'à une autre."
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2012/06/27/saint-cyrille-d-alexandrie-cet-eveque-fut-il-vraiment-l-assa.html
@ Criticus
Ce n'est pas christianisme ou rien. Tout ce que je constate, c'est que cette religion (avec toutes ses composantes) n'a pas été remplacée. Et je m'incris en faux contre la thèse qui voudrait que la religion catholique soit en voie de disparition. Elle subit un déclin en Occident mais elle garde une certaine vitalité ailleurs (Asie, Afrique, Amérique du Sud).
"De 2009 à 2010, le nombre des catholiques est passé de 1,181 milliard à 1,196 milliard, soit une croissance de 1,3 %. La proportion des catholiques dans le monde est stable autour de 17,5%."
http://www.eglise.catholique.fr/ressources-annuaires/guide-de-l-eglise/statistiques-de-l-eglise/statistiques-sur-l-eglise-catholique-dans-le-monde.html
Je ne sais pas si les païens peuvent en dire autant.
Écrit par : Sébastien | 18/08/2013
Quantitativement, le catholicisme se porte peut-être bien, mais il en va différemment au plan qualitatif.
Les témoignages que j'ai reçus (de la part de gens qui y ont vécu) sur le catholicisme en Afrique noire m'ont confirmé dans l'idée que je m'étais faite à travers la lecture de la presse sur le fait que le vaudou y est resté la vraie religion du peuple. Pour prendre un exemple comique, au Bénin, les défunts sont enterrés avec des coqs dans le cercueil !
Quant à l'Amérique latine, qui est LE centre de gravité du catholicisme, GAG a eu raison de rappeler que les églises évangéliques y sont en train de dévorer l'Église (le choix d'un pape à la fois italien et latino-américain n'est peut-être pas étranger à cette situation d'urgence).
Il reste encore à voir si l'islam va y progresser comme il le fait de manière fulgurante en Afrique noire. Pour l'instant, les conversions d'Amérindiens, de Mestizos et de Noirs à l'islam restent marginales, mais n'oublions pas qu'il n'y a pas si longtemps, des pays comme le Nigeria ou la Côte d'Ivoire étaient chrétiens. Par le biais des migrations et des conversions, l'islam a un potentiel de développement énorme en Amérique latine.
Il me semble que le seul endroit où le catholicisme progresse vraiment est la Corée du Sud, où la population abandonne non seulement le bouddhisme mais également le protestantisme, en dépit de la domination étasunienne là-bas. C'est un phénomène très intéressant, mais pas représentatif à mon sens.
Écrit par : Criticus | 18/08/2013
@Sébastien
En Orient, où les chrétiens étaient souvent le plus grand nombre, tous les cultes redevenaient libres, et jusqu'au sein du christianisme, chacun pouvant adorer à sa manière la divinité de son choix, à la seule condition de respecter les autres. Licinius, Galère et Constantin première manière n'avaient pas fait autre chose, et bien des populations d'aujourd'hui, en notre monde censément évolué, s'en contenteraient. Mais il y avait, bien sûr, quelques poignées de fanatiques - et puis il y avait les masses et l'intelligence qu'on leur connaît partout et toujours : cinquante-trois ans exactement après qu'on eût lynché l'évêque Georges, la foule - chrétienne cette fois - d'Alexandrie allait dépecer la vierge païenne Hypatia, philosophe platonicienne et martyre du paganisme, et le patriarche Cyrille - saint Cyrille - fermerait les yeux sur cette bavure, si même il ne l'avait pas commanditée.
Lucien Jerphagnon, Julien dit l'Apostat. Deuxième partie, Le César, Ch.VI Règlements de comptes.
Écrit par : Danny | 18/08/2013
Céline, le Breton et le barde.
Lettre à Henri Pollès, le 22 juin 1941.
Breton certes je le suis, et je le pense, absolument en somme. Et sans doute dans un certain sens beaucoup plus purement que vous - christianisé, enjuivé, vous tournez piteusement, sournoisement, autour du pot pour ne pas articuler le grief dans votre plume bigote : « Il n'aime pas les juifs et je n'ose pas, tellement je les révère, même prononcer leur nom sacré. »
(...)
Moins d'alcool Bretagne! et c'est le bonheur du youtre de vous voir ainsi magnifiquement soumis à jamais, porter votre pauvre race abrutie à son moulin. Non, mon cher confrère, votre mal est beaucoup trop profond, votre maladie judéo-chrétienne roublarde, beaucoup trop enracinée pour que nous trouvions jamais un terrain d'entente et de coopération. Je ne vous reconnais pas comme Bretons, je vous reconnais comme esclaves de l'alcool, des juifs et des curés (c'est tout un pour moi).
Relisez donc au moins fils de bâtards d'une race asservie vos grands écrits d'avant l'ignominie chrétienne! Relisez Gwenchlan! le barde aux yeux crevés par les chrétiens!
« Ce n'est pas la chair pourrie des chiens et des brebis, c'est de la chair chrétienne qu'il nous faut! Et toi dis-moi crapaud que fais-tu là au coin de sa bouche ? - Moi je suis mis là pour attendre son âme au passage... »
Et plus de virilité mentale! nettoyez d'abord votre écurie folkloriste pourrie de juifs et de maçons, et de ratichons larbins des juifs - Cessez de singer l'esprit normalien de scrupule, de fin dosage, d'équité. Toute la tare du dégénéré flageolant. Ou recherche d'alibi pour retomber sous le youpin. Assez de néo-mouvements confusionnistes! Plus grave encore, je trouve dans votre article de grossières marques d'ignorance et de connerie. Graves tares bretonnes aussi! Mais vous n'avez rien lu de mes livres, confrère! Rien lu et rien compris! Vous faites les questions et les réponses comme la corneille abat des noix! Vous prenez Dieu me damne vos vérités à la Maison de la Culture! Vous y appartenez au fond de tout cœur! Prendre de la grossière connerie pour de la judicieuse modération, c'est le fin mot de la « culture » cher confrère. J'attends votre âme à tous - et je crois qu'elle commence à passer...
La preuve, une petite preuve, votre fielleux et cafouilleux article.
LF Céline
Vous n'êtes pas plus bretons que poitevins, armagnacs ou caffres, vous êtes des néo-juifs c'est tout. Vous connaissez peut-être le mot de Marx (un ancêtre de Jacob) : « Les juifs ne seront émancipés dans la mesure où les chrétiens seront devenus juifs. » C'est fait.
Écrit par : Danny | 18/08/2013
"Quantitativement, le catholicisme se porte peut-être bien, mais il en va différemment au plan qualitatif"
Criticus
Ah c'est amusant, je m'apprêtais à répondre à peu près cela tout à l'heure mais m'étais ravisé... finalement puisque vous abordez le sujet :
Je vais reprendre une analogie linguistique : l'Organisation internationale de la francophonie me fait rire depuis des décennies en diffusant des chiffres fantaisistes quant à la "bonne santé de la langue française", qui progresserait régulièrement surtout en Afrique noire.
C'est faire peu de cas du gouffre entre ce que l'on appelle locuteur réel et locuteur occasionnel : le premier peut tenir une conversation même simple là où le second ne sait dire que "argent", "touriste" et "fils de pute".
Une religion ne se "parle" pas bien sûr, mais elle agit comme un filtre devant la réalité quotidienne ; si le filtre en question est troué de partout, sale ou manque par morceaux, il en sera moins efficace.
Autre analogie : comment comptabilise-t-on les catholiques dans le monde ? Par auto-proclamation ? Le système est-il homogène ou ses modalités sont-elles différentes selon pays (voire selon subdivision du pays) ? Parce qu'à ce compte-là, au Brésil le décompte ethno-racial est fait par les principaux intéressés, ce qui fait que vous vous retrouvez avec des "Blancs" couleur caramel foncé.
Quelqu'un parlait plus haut de la réutilisation des pierres de temples pour en faire des églises... alors là, c'est le sens de l'histoire, ça ! Qu'on l'aime ou pas : le vainqueur casse les marqueurs du vaincu pour rebâtir à son tour, dans le même endroit très souvent. En Égypte les Mamelouks et Ottomans se sont abondamment servis en caillasses de pyramides, temples et tombeaux pour ériger les murs de la ville et aujourd'hui encore la marqueterie de certains cafés du souk de la vieille ville est faite directement à partir de telles pierres : vous marchez sur des hiéroglyphes ! Ils n'ont même pas pris la peine de les effacer ou de les poncer.
Voilà, on ne va pas lister les exemples il en faudrait plusieurs blogs entiers, Sainte-Sophie etc. D'ailleurs la majorité des chapelles et églises on le sait furent bâties sur des lieux sacrés païens : vous excuserez la formulation vulgaire mais ça ressemble fortement à un rachat de fonds de commerce !
En revanche Criticus je ne sais pas d'où vous tirez votre statistique de progression du catholicisme en Corée du Sud, pays étrange dans lequel l'irréligion et le néo-protestantisme fleurissent. Il convient aussi de pondérer la notion de "bouddhisme" de cette partie du monde (Chine, Corée, Japon, Vietnam) car la religion n'est pas du tout vécue comme chez nous où l'on est ceci ou cela : là-bas on combine le bouddhisme sinisé, le confucianisme, le taoïsme avec parfois en plus le culte des ancêtres (au Japon les trois derniers sont remplacés par le shinto, vrai paganisme national). Du coup personne ne se dira d'obédience ceci ou cela puisque chacun cumule sans effort des philosophies, modes de vie et religions non théiste. On notera au passage que cet "athéisme" peut avoir facilité l'implantation du communisme (parmi d'autres critères bien sûr).
L'Afrique noire et les Caraïbes ont finalement procédé avec le catholicisme exactement de la même manière que les premiers évangélistes avec les paganismes européens : on a substitué un saint à la déité locale et passez muscade. Regardez le vaudou avec ses "loas" confondus avec les saints, ce qui permettait entre parenthèses de continuer les anciens cultes de manière cachée. Dire que les Haïtiens sont catholiques prête à sourire. D'ailleurs je ne sais plus qui disait que "en Haïti tout le monde est catholique et tout le monde est vaudou".
Pour finir je ne crois pas du tout, comme vous le faites, à une quelconque implantation de l'islam en Amérique latine : cette vision du monde est trop loin de ces populations dans tous domaines. Ce qui va dominer par contre, c'est l'emprise des ces multitudes de sectes débiles néo-protestantes dans lesquelles les gens entrent en transe et parlent aux serpents...
Écrit par : GAG | 18/08/2013
« En revanche Criticus je ne sais pas d'où vous tirez votre statistique de progression du catholicisme en Corée du Sud »
D'un atlas hors-série de « Courrier International », mais alors pour me rappeler le mois et l'année...
« Pour finir je ne crois pas du tout, comme vous le faites, à une quelconque implantation de l'islam en Amérique latine : cette vision du monde est trop loin de ces populations dans tous domaines. »
Elle est loin de celle de l'Europe (à part au niveau géographique, mais avec la révolution des transports, la distance n'a plus beaucoup d'importance... il y a bien des musulmans en Alberta !), et pourtant elle s'y implante sacrément ! ;-)
Écrit par : Criticus | 18/08/2013
Criticus
Bien sûr que l'islam est fort éloigné de l'Europe, mais le contact entre ces deux entités s'est fait (malheureusement) quasiment dès le début.
Or bon gré mal gré un adversaire ou un ennemi (cas qui nous occupe en l'occurrence) qui vous poursuit inlassablement fait partie de votre monde.
Les Amériques sont historiquement loin de toute civilisation, leur seul lien au monde est l'Europe : c'est ce que je voulais dire.
Écrit par : GAG | 18/08/2013
Le Catholique préfèrera donner sa fille unique à un naigre crypto-catho plutôt qu'à un athée de sa race.
En cela, il porte en lui la trahison de sa race et de sa lignée, donnée (même pas vendue) à la juiverie qui est son maître.
Ce n'est pas le catholicisme qui a créé ce continent, pas plus que la juiverie. C'est l'homme blanc, uniquement l'homme blanc.
Au contraire de ce que l'on pense, la pensée chrétienne, son fondement et son essence n'ont jamais eu autant de puissance que de nos jours: cela s'appelle anti-racisme, non violence et droits de l'homme (si possible pauvre et marron).
Un culte de la mort des siens, nous menant tous à la Passion.
Car voilà le but ultime de ce culte mortifère: crever dans la souffrance infligée par l'Autre, sous les crocs des lions ou cloué sur une croix. Heureux dans la souffrance, la médiocrité et la faiblesse.
Une religion faisant passer la faiblesse et l'acceptation d'une mort évitable pour la plus grande des qualités.
L'Occidental blanc est devenu le post-Chrétien parfait, acceptant l'innommable pour sa terre, ses fils et ses filles.
À dégueuler.
Écrit par : Rome éternelle | 19/08/2013
Point de vue gnostique.
Lorsqu'on lit la Bible et surtout la Genèse, on y apprend que Yahvé, Jéhovah ou Élohim, bref que le Dieu des Juifs est l'auteur de ce monde. Or ce Dieu, à quoi passe-t-il son temps? À s'acharner sr l'homme et sur l'espèce humaine. Il crée Adam puis Ève, les place dans le Paradis mais pour leur interdire aussitôt l'essentiel : la connaissance du Bien et du Mal. Après quoi, une fois le premier couple humain chassé du Paradis, il ne cesse de traquer leurs descendants, de multiplier les interdits, de menacer l'espèce humaine de ses foudres jusqu'au jour où, par le Déluge, il l'anéantira. Mais cela ne suffit pas encore et il répandra de nouveau le feu, le sang et les calamités sur la seconde humanité, descendante de Noé. C'est un Dieu justicier, un Tyran cosmique dont l'autoritarisme intransigeant indispose les anges eux-mêmes et qui n'intervient jamais sur la terre que pour contrecarrer l'évolution humaine.
En raisonnant ainsi, Simon ne met pas en doute ni en cause les raisons de ce comportement agressif, il ne conteste pas les erreurs ou les crimes des hommes, mais il constate simplement que cette image d'un Dieu vengeur, acharné contre l'espèce humaine, est incompatible avec celle d'un Dieu bon, ami de l'homme, créateur de la vie. Il en conclut donc - puisque ce monde et cette humanité, dont l'histoire s'inaugure dans le crime et le sang, sont l'œuvre évidente de Jéhovah - que ce dernier n'est pas le vrai Dieu mais un faux dieu ou simplement un démiurge, ce démiurge sadico-pervers que la Bible décrit d'ailleurs comme un être vindicatif, coléreux, jaloux, susceptible et méchant.
Il va de soi qu'un tel enseignement allait à l'encontre de toute la prédication apostolique, et l'enseignement de Jésus. Ce refus inconditionnel de la Révélation devait paraître alors non seulement révolutionnaire mais scandaleux, impie, inadmissible. Mais Simon n'en continue pas moins de prêcher et de chercher, dans les textes bibliques eux-mêmes, les preuves évidentes de la subversion du monde par le Dieu de la Genèse. Sa cosmologie, telle qu'elle ressort des extraits cités par les Pères de l'Église, révèle un penseur soucieux aussi de trouver pour l'homme une voie libératrice. Car il lui semble impossible, injuste, intolérable que ce dernier fasse les frais de l'ambition de Jéhovah.
Jacques Lacarrière, Les Gnostiques. Spiritualités vivantes, Albin Michel.
« Si l'on rattache au gnosticisme, comme il faut bien le faire, ces mondes restés malgré tout mystérieux que sont ceux des Bulgaromils et des Cathares, c'est le seul groupe chrétien ayant osé regarder en face le problème du mal. Que la tête en ait tourné à certains d'entre eux, on le comprend. La nôtre tourne aussi » déclare Marguerite Yourcenar en 1971 après avoir reçu le livre.
Écrit par : Danny | 19/08/2013
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