13/01/2014
ABSOLUTION À USAGE UNIQUE
De loin en loin, à la nuit tombée, réussir à se pardonner. Se sentir moins sali que d'habitude par les renoncements et les dégoûtantes petites combines auxquelles on a cédé, par épuisement ou manque de caractère. Sans rien avoir accompli de révolutionnaire, juste un petit saut par-dessus soi-même alors que tout nous poussait à rester englué au carrelage. S'accorder une absolution à usage unique pour l'hygiène, sans détours par la grandiloquence autodestructrice ou la parodie de discipline monacale, moralement à poil face au miroir.
Parvenir à ne pas s'en vouloir de ne pas être plus X ou moins Y, accepter d'un bloc son statut de ventilateur de poche dans l'ouragan de l'Histoire. Un consentement passager à sa propre médiocrité, en accomplissant un petit geste à sa propre mesure, sans la surévaluer ni la mépriser. Se dire que c'est comme ça, et se retenir de conclure que c'est déjà pas mal ou que c'est toujours pas suffisant. En sachant qu'avant l'aube prochaine, le pendule entre rage de vaincre et torpeur cynique, ce mouvement perpétuel où les boites-à-meuh remplacent les billes, aura repris sa sotte oscillation.
21:17 Publié dans Marées Noires, Survie musicale zonarde | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Je suis bien d'accord avec votre texte, fort beau au demeurant.
Écrit par : Pharamond | 15/01/2014
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