Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

29/05/2015

ULTIME LUCIDITÉ

"(...) je tiens le nazisme principalement pour un esthétisme, et la place qu'y tinrent Hugo Boss et Richard Wagner suffirait à le démontrer(...)

Fabrice Hadjadj, Puisque tout est en voie de destruction - Réflexion sur la fin de la culture et de la modernité, Le Passeur, 2014, p. 24.

Pour ce que j'en sais (et veux en savoir, peut-être), on n'a jamais écrit rien de plus précis, concis et définitif sur le sujet. Le dossier est enfin clôt, quand bien même ceux qui vivent de son obscène exploitation refuseraient de le fermer (et la fermer) avant encore 6 millions de siècles.

Il n'y a, finalement, strictement rien de politique dans la fascination positive assumée du Reich. Comment un conservateur un peu honnête pourrait-il chercher quoique ce soit à retenir dans les méthodes et les buts visés par des socialistes ?

Par des gens capables de mettre en place une abomination aussi contre-nature que le Lebensborn ?

Comment avoir la moindre sympathie pour un Etat totalitaire et intrusif quand on croit fait son slogan patriotique absolu du droit des gens à ce qu'on leur foute la paix ?

Y a pas moyen.

Et pourtant s'imposent comme des évidences ces deux propositions:

° qui voit dans le national-socialisme l'incarnation pure du MAL est un homme qui jette délibérément son sens critique et sa connaissance de l'Histoire aux chiottes, quelles que soient ses raisons ou excuses personnelles;

° qui refuse d'admettre que dans toute sa monstruosité , la chose a de la gueule, est un homme imperméable à l'idée même de beauté.

De la peine à suivre ? Faites un détour par Renaud: "J'peux pas encaisser les drapeaux, quoique le noir soit le plus beau." Il en va exactement de même pour l'uniforme - rejetez-les tous per se, mais ce n'est pas un hasard si ceux de la Wehrmacht et de la SS nous séduisent encore. Comparez donc à la balourdise de ceux de l'armée rouge, ou pire encore à ceux des Gardes Rouges chinois.

Pareil encore pour la swastika. Pourquoi restera-t-elle toujours plus bestialement belle que l'accouplement de la faucille et du marteau ? Parce que ce dernier n'est qu'un aide-mémoire pictural, le résumé-symbole d'une école politique à la fois complexe et naïve. Légal et encore prisé, il sent au maximum la désuétude, malgré le score inégalable en morts des masses de tarés qui l'ont arboré. Mais il parle à l'esprit, quand la croix gammée tape directement à l'instinct par ce qu'elle évoque. Vous voulez de la force brute, animale, dégueulasse, fascinante parce que dégueulasse, subjuguante malgré tous les efforts intellectuels et moraux que vous consentez à en repousser l'immonde séduction ? C'est à Berchtesgaden que ça se passe, point final.

Les punks de la première heure l'avaient compris, les premiers gangs de biker aussi, et tous ces braves gens auraient été les premiers à se retrouver en camp de concentration sous l'Oncle Adolf. Contradiction ? Uniquement si on a une conception rationnelle de l'humanité, si on pense avec cette pauvre cloche de Descartes que la raison est la chose la mieux partagée du monde. 

Notez qu'il avait peut-être raison, mais il avait alors oublié de signaler que le gâteau raisonnable avait été partagé en tant de tranches ultra-fines qu'il n'y en avait plus assez pour nourrir qui que ce soit.

Ledit Oncle n'avait en outre rien inventé du tout: on peut au plus le créditer d'avoir formalisé, concentré, accaparé en un seul ensemble des éléments disparates, remontant à bien avant lui. L'ami Davidovich Bronstein lui-même, très peu suspect en matière d'Heures-Sombres, avait compris le truc, comme le rappelle Venner:

"C'est un homme de sang, une sorte de condottiere moderne, à l'aise dans les tempêtes et s'ennuyant à mourir par temps calme. Il se laisse d'ailleurs facilement griser par la violence du langage. (...) Il ajoute à tout cela un sens de la mise en scène qui a toujours soutenu les meilleurs hommes de guerre. A l'escorte de son train blindé, il attribue par exemple un lourd pistolet Mauser et une tenue de cuir "qui donne du poids et une allure imposante", avec un signe métallique spécial, frappé par la Monnaie, porté sur le bras gauche. "Chaque fois que la centurie aux vestes de cuir apparaissait dans un endroit menacé, écrit-il avec jubilation, l'effet produit était irrésistible." (Les Blancs et les Rouges, éd. du Rocher, p. 251-252)

Le reste est fouterie, superfétation, et "démonologie", comme l'explique admirablement Ernest Nolte, seul historien un poil lucide à avoir étudié le phénomène après Benoist-Méchin.

02/05/2015

SALUTAIRE DISTRIBUTION DE MORNIFLES

Avis aux gaullistes : Jeanne d'Arc n'a pas fait de la résistance en se carapatant à l'étranger mais en prêtant son concours au souverain légal et légitime qu'elle a restauré en combattant sur le sol national.
Avis à Marine Le Pen : Jeanne d'Arc n'a pas contribué à sauver la terre de ses pères en commençant par tuer son propre père.
Avis aux démocrates républicains : Jeanne d'Arc était royaliste.
Avis aux laïcistes : Jeanne d'Arc n'a pas placé son combat sous la bannière de l'Etre Suprême, mais de Dieu.
Avis aux féministes : Jeanne d'Arc a pris l'armure avant que vous enleviez vos petites culottes.
Avis à l'Église : Jeanne d'Arc a été déclarée relapse, apostate et schismatique pour avoir défendu les valeurs traditionnelles de son pays et de sa religion.
Avis aux juges français : le cas de Jeanne d'Arc témoigne que l'influence de l'Étranger dans les prétoires ne date pas d'aujourd'hui.

Paul-Éric Blanrue

SALONERIES

Immense fatigue. Téléphone portable achevé à coups de talon et balancé dans l'eau pour faire bonne mesure. Mois à venir très incertains. La roue tourne. Les comptes sont vides mais la cave est encore pleine. Et puis il pleut.

2281673651_small_1.jpg

* * *

Passage au salon du livre, pour n'y rien faire. C'est un endroit pour éditeurs, racoleurs, et bibliophiles au tout premier sens du termes : fétichistes du bouquin en tant qu'objet, son contenu étant très secondaire.

Devant une cinquantaine de chaises qu'occupent une quinzaine de culs, une scène. Trois bipèdes y palabrent, deux la kippa vissée au crâne, l'autre se contentant d'un col noir à carré blanc. Et que la Torah c'est vraiment formidable, n'est-ce pas, monsieur le chrétien ? Oh que oui, que oui, que c'est la parole de Dieu quand même. Et mes fesses Elues, tu les aimes mes fesses Elues ? Plus loin la langue, merci.

Le programme des tables rondes est à l'avenant.

"39-45: la Suisse terre d'asile?"

Ou simple étape vers les fours ? Celui qui trouve la réponse en premier gagne un journal d'Anne Frank dédicacé au stylo bille.

"La dédiabolisation du nazisme: quand Hitler devient mainstream"

Celui qui se marre, qui se pose des questions, qui trouve qu'on pousse le bouchon un peu loin dans le rectum de Maurice, celui-là n'est pas Charlie. S'il se dénonce de lui-même et s'auto-désigne volontaire pour la rééducation Citoyenne, on lui fera une remise de 5% sur les hallucinogènes à prendre dix minutes avant le début du colloque (sans, c'est pareil qu'un film 3D sans les lunettes).

"atelier de calligraphie hébraïque"

Indispensable pour réaliser tout seul ta propre pochette de trou black metal monstre dark et oundairgrounde et tout.

"Dessiner pour vaincre les préjugés"

Taguer un mur pour faire croire au retour de Betty Monde, c'est tout un art. Premier atelier : réussir à tracer une croix gammée dans le bon sens.