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17/09/2009

WACISME PARTOUT, WACISTES NULLE PART

On ne peut que se réjouir des procès bidons intentés à l'oeuvre d'Hergé, de l'ouverture de la chasse au Brice, ou des critiques adressées à la Suisse pour son manque d'enthousiasme à châtrer publiquement les membres de l'UDC. C'est le signe que les tensions s'accroissent et que l'air va devenir toujours plus irrespirable. Ca ne rigole plus. Rire contre le ouacisme ? Un vieux réflexe, une routine qu'on sait inefficace, un happening pour baudruches télévisuelles. On veut du sérieux, des excommunications, des bannissements, des attritions. L'atmosphère est au délire mystique. Il faut sauver Mama Gaïa de l'overdose de CO2, et purger nos âmes de leurs réflexes génocidaires ataviques. Ambiance millénariste à fond les ballons.

Dénoncer la dangereuse séduction de l'estremdrouate, c'est bien mais insuffisant. C'est comme pour la came : il y aura toujours un dealer tant qu'il y aura un consommateur. C'est lui la cible prioritaire. Il faut immuniser le Citoyen contre tout dérapage, et ne plus se concentrer exclusivement contre ces salauds qui, de toute manière, ont renoncé à leur humanité en s'adolfisant le coeur et l'âme. Campagne de désensibilisation massive en vue. Votre meilleur pote est Divers ? Vous forniquez avec tout ce qui est bipède sans distinction d'odeur de couleur ? Vous avez vendu un testicule pour financer les 88 villes (on ne ricane pas, les rasés du fond !) de la Coalition internationale contre le ouacisme ? Tant pis pour vos gueules : vous êtes suspect quand même. A l'instar du pet, le ouacisme est un phénomène naturel, dégoûtant, difficile à maîtriser, douloureux s'il est réprimé mais qui vous transforme en gros porc si vous y cédez.

Je répète pour les distraits : vous êtes TOUS suspects.

Quand on se met à traquer le ouacisme partout, c'est que les ouacistes AOC ne sont plus nulle part. Ah putain c'était plus simple du temps où les têtes-de-peau paradaient dans les rues, se confiaient aux caméras, acceptaient les caisses de bière des journaleux avides de slogans sanguinaires et de ratonnades improvisées. Vous avez remarqué comme ils se font discrets depuis quelques années ? Ces Blancs, ils sont vraiment tous pareils ! Ils ne veulent plus faire les boulots dégradants, ils les laissent aux immigrés, bien contents de garder les mains propres. L'antisémitisme à la papa, pâlichon, catho et coincé du cul ? Kaputt ! Faut que des nazislamistes et des chacals de banlieue s'en chargent, maintenant ! Si c'est pas une pitié... Et les droitards enragés, dictatoriaux, l'insulte et la bave perlant jour et nuit aux commissures ? On a cassé le moule ! Faut se démerder avec des centristes proprets, des libéraux cyniques, des législateurs inquiets, des obsédés de l'enfliquement. Où est le sport avec des adversaires aussi spongieux de la rotule ? On se fait chier ! C'est trop fastoche... Résultat, on réalise un gigantesque tir groupé - et on loupe complètement le gibier qu'on pensait occire.

Dans l'hystérie collective qui s'annonce, et qui est bien partie pour durer, les Discriminants pur jus seront les seuls à ne pas être vraiment inquiétés. A quoi bon vacciner, désinfecter et examiner tous les pores d'un malade officiellement diagnostiqué comme tel ? Il est foutu, il n'y a qu'à le mettre en quarantaine, faute de pouvoir l'abattre dans le respect des Droits Zumains. Ce sont les bien-portants qu'il faut surveiller de près, dépister, traiter, préventionner, farcir de vitamines et de jus de citron.

C'est dangereux, de harceler et culpabiliser des gens ordinaires qui n'ont pas mauvaise conscience. Ca les braque. Ca les fatigue. Ca en rend certains méfiants. Ca en fait carrément basculer d'autres du côté de la Force Obscure. Je sais foutrement de quoi je cause. Et ça me fait un plaisir, mais un plaisir ! de voir que les hygiénistes de la pensée ne l'ont toujours pas compris. La Bête Immonde ? Ce sont eux qui lui font ses plus beaux moutards !

L'univers de l'antiouaciste militant, c'est un film de zombie. On peut s'amuser à tirer sur les morts-vivants qui encerclent le supermarché, ça ne coûte rien et ça délasse mais autant chier dans un Steinway. Par contre, il faut scruter les égratignures de ceux qui viennent se planquer sur le toit : au moindre signe d'infection, c'est une balle dans le crâne et le largage du corps dans la foule de ses nouveaux semblables. Et plus le temps passe, moins on est nombreux, plus les vivres manquent, plus le courage s'érode. L'angoisse de rejoindre les rangs des monstres rend presque désirable la perspective de se faire bouffer par eux.

Tout bien réfléchi, je crois que je préfère largement mon sort d'antisocial déshumanisé. Dans ma lorgnette aussi tout est presque foutu et rien ne va en s'améliorant. Mais contrairement aux caméristes de la Grisaille, je n'ai pas à me méfier de tout le monde. Les collabos avancent sans masque, gueulant sur tous les toits leur orgueil de saloper encore un peu plus la dépouille de l'Europe.

Commentaires

Mon cher EdlZG,
ma compagne et moi même - n'étant pourtant pas des rasés dans le fond de la salle - avons tout même bien rigolé sur l'ironie des 88 villes...

Écrit par : Waterman | 19/09/2009

Et moi donc !
Pourtant tu dois bien savoir que ma tignasse me rapprocherait plus du hippie ...

Écrit par : Jim | 20/09/2009

Les commentaires sont fermés.