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18/06/2014

UN BATTEUR ELECTRIQUE DANS L'OREILLE

15/06/2014

STRAGGLER

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Comme toujours, de la littérature de haute voltige au CGB. Qui aime bien pinaille bien, aussi je relève un petit défaut dans l'analyse, à savoir le recours à la métaphore du straggler.

Elle semble pertinente au premier abord. Les pauvres merdes dénoncées dans le texte de Beboper sont effectivement en retard de plusieurs guerres. Mais là s'arrête la comparaison. Ce qui fait le ridicule de leurs postures frondeuses et résistantes n'est pas ce passéisme forcené : c'est que la guerre qu'ils prétendent mener a été gagnée par d'autres qu'eux bien avant leur naissance. C'est que les risques qu'ils semblent prendre n'existent pas. C'est qu'ils sont du côté du Bien, du Bon, du Beau, et qu'il n'y a vraiment pas de quoi se la raconter.

Le straggler historique poursuit, en risquant sa vie ou du moins en la mettant complètement entre parenthèses, un but de guerre jugé universellement comme mauvais - mauvais parce que c'est le camp du Bien qui est réputé avoir triomphé. Le combat de l'acharné dans sa jungle est dérisoire, parce que toute sa hiérarchie a capitulé. Il est aussi un peu ridicule, parce que son sacrifice ne changera rien à la situation, pliée depuis longtemps. Le straggler cumule les mauvais points Citoyens : non seulement il se bat du côté du Mal, mais il n'a pas même conscience que ce Mal a été vaincu. (Enfin bon, il faut quand même rester vigilant pour encore quelques milliards d'années, des fois que le ventre fécond, machin).

Quel sacrifice accomplit le Résistant de 2014 ? Il ne risque certes pas sa peau, mais en plus sa carrière peut en retirer un sacré bénéfice. Aucune loi ne condamne l'expression de ses opinions, sa mythologie politique jouit du respect du plus grand nombre. Il peut évoluer dans les plus hautes sphères de la société sans renoncer à ses badges et ses slogans. Loin d'être isolé dans une jungle imprenable, il est au contraire sursocialisé, impeccablement intégré au magma dégueulasse qui a remplacé notre civilisation.

A quoi "résiste"-t-il, d'ailleurs ? A rien du tout, parce qu'il n'y a pas d'Occupant, pas de Collaboration, rien à combattre. Le Mal ayant été exclu de la bonne société, la seule mission du Correcteur est de glorifier le nom du Bien. Il n'est pas dans la situation du marin qui doit écoper un navire menacé de naufrage, mais dans celle d'un technicien qui vérifie l'étanchéité d'un porte-avion en cale sèche.

Il n'a pas de convictions politiques qui tranchent avec le reste de la société, parce que celle-ci les respecte et les applique à la lettre. Tout le dégoût qu'elle peut lui inspirer ne provient que de son propre jusqu'au-boutisme, comme il existe dans le monde musulman des timbrés qui voient le shaitan dans un catalogue de maillots de bain.

Il n'est pas un soldat, mais un cureton. Son activisme n'est pas politique, il est moral. C'est un puritain d'une nouvelle espèce, protégé par les institutions, qui ne risquera une paire de baffes que dans la mesure où il viendra ouvertement la chercher dans le microcosme skin NS. Partout ailleurs ? Tranquillité et sécurité garanties aussi longtemps qu'il ne provoquera pas la police.

Le Correcteur que raille Beboper est un planqué perpétuel, un parvenu, une sous-merde qui vit sa vie comme une reconstitution des ultimes heures de la dernière guerre, avec des balles en guimauve et bombes de confettis.

A la limite, ce sont plutôt les ouacistes qu'il vomit qui sont dans la position du straggler, menant avec des moyens ridicules une guerre perdue il y a des lustres.

10/06/2014

ASCENSEUR MORAL et autres bricoles

Pas grand-chose de stupéfiant à écrire sur le besoin d'admiration qui motive tant d'arrivistes, de basse ou haute extraction. Vieilles histoires d'égos contrariés, de compensation de va savoir quoi, tout est dit.

Peut-être me permets-je une précision. Être admiré ? Oui mais par qui ? L'adulation des masses est bestiale, impersonnelle, et finalement passive, lointaine, plus que masturbatoire et creuse. Truc d'halluciné, de prophète et autres grands malades que l'histoire sacralise ou dissout selon son incompréhensible logique. Les yeux de biche de parfaits imbéciles ? Reconnaissance bas-de-gamme pour crevards incurables.

On voudrait vraiment être admiré d'êtres qu'on admire soi-même, qui ont ce qu'on sait ou croit ne pas avoir, cette étincelle qui nous les rend si indispensables. On voudrait que, ce faisant, ils nous hissent à leur propre hauteur, nous grandissent à leur image, nous reconnaissent et nous fassent l'un des leurs d'un même mouvement. Ce qui ne relève pas de cette fraternité spirituelle est une escroquerie.

* * *

Ca n'a pas grand-chose à voir, mais je lis enfin Le Siècle de 14, et suis sur le cul de la densité de l'ouvrage, de sa profondeur de vues, des fulgurances qui vous sautent à la gueule à chaque paragraphe. Oeuvre magistrale.

* * *

En cas de crise d'hypoglycémie, abuser sans honte (il est permis de zapper le clip, un poil écourant) :

 

05/06/2014

L'EVANGILE DU RIEN

En version intégrale et imprimable facilement sur n'importe quelle imprimante qui ne vous appartient pas (de préférence celle de votre employeur) c'est quand même pas dommage.