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30/09/2008

LE PLUS BEAU FAKE DU SEMESTRE (edit)

Transmis à l'instant par Goatboy (que je salue au passage et avec qui je n'ai rien bu depuis trop longtemps) :

 

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(Okaye, il manque bout de l'image, mais vous ne loupez rien à part la tronche dudit Bono )

 

D'où l'on en déduit facilement que les Ecossais ont un taux d'humanitarisme de 15 sur l'Echelle de Kouchner. En ce qui me concerne, Bono peut continuer à applaudir aussi longtemps qu'il lui plaît. Qu'il pense aussi à taper dans ses mains pour toutes les grandes villes d'Europe, en ayant particulièrement à l'esprit les catégories de population les plus prolifiques du moment. 

 

Post-bloggum : dommage que ça soit pas vrai, comme le signae aimablement Cocktail dans les commentaires

28/09/2008

ECRIRE POUR LES YEUX CREVES

<< Il n’est plus temps de faire un journal. L’époque a tragiquement changé. Faire un journal alors que des millions d’individus souffrent, sans le savoir, de ne rien comprendre au film qu’on leur projette depuis 60 ans ? Faire un journal au moment où plus personne ne croit qu’un jour quelque chose a pu être vrai et beau tellement tout est désormais faux et laid ? Faire un journal aujourd’hui où des jeunes filles splendides et des mecs intelligents sont détruits d’avance par le marasme, l’ignorance et l’indifférence imposés depuis des décennies par les exploiteurs du suicide de l’Occident ? Non, merci. Un peu de décence, les amis ! C’est fini, Bob, les journaux... >>

 

 

 

 

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26/09/2008

OBAMA RDALORS

Black cow.jpg

 

J'apprends donc que le futur-premier-président-blanc-cassé-des-Zétazunis est un bernois. J'aurais cru que les ragots sur les origines ethniques compliquées de Hussain BlacKennedy étaient malvenus, il faut croire que la Tribune de Genève est fâchyste. C'est dingue le peu de choses qu'on arrive à accomplir alors qu'on est partout.

 

J'apprends également, grâce à un commentateur avisé, que mes ancêtres à moi, en plus d'être potentiellement bernois parce qu'on n'est jamais à l'abri d'une surprise désagréable, étaient en plus cannibales. Un mauvais esprit en concluerait que c'est la faute aux ancêtres à Obama, puisqu'il est établi que nous sommes tous un peu africains sur les bords. Mais c'est peut-être de l'humour waciste ? La science nous pousserait-elle donc à l'incorrection politique alors qu'elle devrait booster notre citoyennitude ?

 

J'apprends enfin au journal de la TSR que Louis Agassiz était un sale faf qui ne croyait pas que toutes les races humaines n'en constituent en fait qu'une seule (un peu le même truc que la Trinité, avec le Père et le Fils et le Saint machin qui se mélangent dans le même cosmique milk-shake). Cela semble indiquer que, bien que fribourgeois et donc quasi-bernois, l'individu n'avait pas d'ancêtres communs avec Patraque Houssaïne, sans quoi il se serait bien évidemment encarté au Mrap de son époque.

 

Maintenant, la grande question que se pose tout Chuiche digne de son AOC, c'est la suivante : est-on le descendant d'un anthropophage et donc lointain parent du futur Pwésident Améwicain ? Ou tout simplement d'un sale nazi du 19ème siècle, ce qui a nettement moins de classe funky et d'avantages géostratégiques ?

 

Faut que j'arrête de regarder la télévision.

22/09/2008

EMMERDEUSE

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<< Rien à dire, mes honorables confrères font leur job. Ils entendent délivrer un message optimiste – même lardé de toutes sortes de précautions. On peut les comprendre. Il ne faut pas désespérer Pablo Neruda (ou Louis Aragon ou Danielle Casanova). On aurait tort de mépriser cet argument. Personne n’a envie de dire à des jeunes qu’ils sont foutus. L’ennui, c’est qu’ils finissent par s’en rendre compte. >> 

 

Elisabeth Lévy écrit si bien des choses si justes qu'elle arrive à gâcher à la fois le plaisir de passer pour misogyne (des gonzesses qui écrivent correctement, combien de divisions ?ou pour antisémite.

 

Agaçant, horriblement agaçant.

18/09/2008

INFOS

Quand je veux savoir, non pas ce qu'il se passe dans le monde, mais ce qu'il est bon de retenir en tant que Citoyen dudit Monde, je n'ai qu'à fermer ma boîte mail. Ca me fait tomber direct sur la page d'accueil de yahoo, avec une sélection très pertinente du pouls de la planète. Des choses importantes : la baisabilité des chanteuses américaines quinquagénaires, les souffrances des Géorgiens persécutés par les fascistes post-rouges du Kremlin, la nécessité d'aller voir la 45ème rediff' d'un justicier nocturne en collant noirs, tout ça.

 

Enième exemple avec le menu d'un de ces récents soirs :

 

Faut-il manifester plus pour gagner plus ?

 

Le PDG de TF1 est choqué par Secret Story

 

Les jeunes incultes en musique ?

 

La Coupe du monde 2006 était-elle truquée ?

 

J'ai l'air d'ironiser, là. Mais sérieusement, que voulez-vous savoir d'autre ? A quoi peuvent bien servir des infos plus poussées ?

 

Yahoo ! est vraiment reader-friendly, je trouve. Besoin de rien d'autre pour assurer son insertion sociale, pour avoir de quoi causer pendant la pause-eau brune, pour conserver aux yeux de l'entourage notre tampon de Citoyen Présentable. Tout le reste, ça n'amène que des emmerdes. Yahoo ! ne cause pas des théories révisos sur la démolition aérienne des Pines Jumelles. C'est la preuve que Marion Coquillard et Jean-Adolf Bigard lisent autre chose. Vous voyez où ça les mène ? Quod erat balles dum-dum, comme aurait dit ma première prof de latin, si elle avait été aussi spirituelle que culbutable. (Beaucoup moins que la prof de français de la même époque, parfaitement affolante, mais comme vous dites, ça n'a rien à voir.)

 

Encore un exemple de la pertinence des yaniouzes ? C'est bien parce que c'est vous, et en plus c'est tout frais :

 

CHICAGO (Reuters) - L'islamophobie et l'antisémitisme sont en progression dans plusieurs grands pays européens, selon une enquête réalisée par un organisme américain, le Pew Research Center.

 

A noter que, selon mon dico anglois-françois, pew signifie "banc d'église". C'est aussi le surnom d'un putois frenchy chez Tex Avery. A vous de choisir ce qui convient le mieux à votre esprit mal tourné.

 

Les enquêtes deux-en-un, ça troue le cul. Evidemment, vaudrait mieux ne pas trop pinailler, ou croiser les variables. Ca serait dommage de se rendre compte que des victimes de l'islamophobie peuvent être antisémites et réciproquement. Ne scandalisons pas les derniers militants antiwacistes, leurs cotisations sont toujours utiles pour maintenir le stock d'apéro des locaux associatifs...

 

Selon son enquête, 46% des Espagnols, 36% des Polonais et 34% des Russes, de même que 25% des Allemands et 20% des Français ont une mauvaise opinion des Juifs.

 

Pour une fois que l'ex-France est à la traîne sur un sondage international, on va entendre des cocoricos...

 

"Il existe une corrélation évidente entre les sentiments antisémites et antimusulmans", lit-on dans le rapport. "Ceux qui ont une mauvaise opinion des Juifs tendent aussi à en avoir une mauvaise des musulmans."

 

Nous voilà rassurés sur l'existence de juifs antisémites et de musulmans anticléricaux. Serait-il donc possible de rire de tout, avec presque tout le monde ? C'est ça qui fait tout l'avantage d'être faf : on peut s'entendre avec des wacistes de toute la planète. Pensez à ces pauvres humanistes, qui ont tant d'effort à faire pour ne pas être patriotes et qui en plus se doivent de vomir les fachos en provenance d'autres continents...

 

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Il faudrait que je lise ce foutu rapport, les dernières pages doivent sûrement proposer des "pistes d'action et de réflexion" pour lutter contre ce grave problème bicéphale. Mais bon, ça doit pas être gratuit, ce machin. Suis donc obligé de bricoler tout seul dans mon coin, comme d'hab, putain...

 

Quelques modestes propositions pour lutter contre la judéislamophobie

 

1) Cesser de faire une différence entre islam et judaïsme. Nous saignons tous rouge, nous sommes une seule et même race espèce humaine, les différences de convictions ne relèvent que du domaine privé, alors baste. Dorénavant, toute caricature se moquant du Prophète Mahomet sera à traiter comme un acte antisémite caractérisé. De même, la prochaine fois qu'un gang de juifs parisiens se frittera avec des racailles, ces dernières devront être traitées en tant qu'agresseurs islamophobes.

 

2) La couverture médiatique des chamailleries entre Israéliens et Palestiniens doit changer, car elle est scandaleusement partiale. En effet, elle tend à faire passer un camp pour victime et l'autre pour bourreau, ce qui donne lieu à de regrettables amalgames entre communautés. Il importe désormais que les journaleux ne parlent plus que de tensions entre Moyen-Orientaux sans distinction entre groupes ou individus. De toute manière, que voulez-vous comprendre à ces histoires qui se passent à Perpète-les-Sables ? Petit exemple : "Au Proche-Orient, des Frères Humains qu'opposent de regrettables malentendus ont à nouveau échangé des jets de pierre et d'obus, dans le vain espoir de régler de ridicules questions de territoire, alors que la Terre n'appartient à personne et les oranges de Jaffa à tout le monde." Ne reste plus qu'à regrouper les morts en une seule statistique et à déplorer "la guerre, cette connerie, Barbara".

 

3) Dans un souci d'équité médiatique, les autorités télévisuelles s'efforceront de proposer autant de programmes traitant des souffrances arabes sous le joug occidental que celles des Israélites d'Europe persécutés par les nazis, du Moyen-Age à nos jours. Lundi, Les Indigènes de la République ; mardi, n'importe quoi de Claude Lanzmann ; et ainsi de suite dans une belle alternance égalitaire. Le principe, facile et efficace, c'est de marteler cette vérité essentielle que seul le leuco goy et haram est un fils de pute, à l'origine des maux de toutes les Minorités imaginables. Ah, si tous les gars du monde voulaient bien se donner la main pour claquer la gueule au Toubab ! Quelle belle unité ! Rainbow Power contre White Pride ! Délice oecuménique ! Un rêve pour tous, tous contre le fantôme du fâchysme ! C'est pourtant simple, bordel !
Bon, je crois que ça suffit comme ça, niveau conneries, pour aujourd'hui, c'est l'heure de bouffer un truc.

17/09/2008

LE WACISME, ENCORE ET TOUJOURS

" if we do not take steps to protect the race, it will be soon extinct", déclare ce chef d'une petite commune, au mépris du plus élémentaire devoir de réserve et de toute bienséance Citoyenne. Comment des racialistes peuvent-ils se retrouver à la tête ne serait-ce que d'un village, voilà qui dépasse l'entendement.

 

"You have to stick to your people, you have to stick to your traditions and that's the only way", renchérit cette douce jeune fille, qu'on aurait crue à l'abri des théories abominables des Bêtimondistes, la pauvrette. Où étaient ses parents pendant qu'elle surfait sur Internet pour un devoir scolaire, ignorante des prédateurs fascistes à l'affut d'âmes fraîches à corrompre ?

 

Il y a encore beaucoup de travail à faire pour éliminer l'extrême-droite caribéenne et ses séductions malsaines de la jeunesse. 

 

(Trouvé via les indispensables galopins de Corrupt.org)

nazis pouffe.jpg

 

 

 

12/09/2008

NEAR DEATH POETRY

Un correspondant anonyme, à lire mes insanités dans un coin discret du ouaibe, me demande si j'ai encore des potes ou si je vis "comme Elysée Reclus." Un autre, beaucoup plus sceptique, estime que je suis, respectivement, "un misanthrope de carnaval, un vomisseur à temps partiel et un nihiliste en RTT." Petit exercice d'autodissection indécente.

 

Quand tu vois ce qu'un Costes, un G.G. Allen ou un Iggy Pop de la grande époque peuvent faire sur scène, tu te dis que c'est une forme de testament écrit en direct, à coups de rasoir dans la chair. Que ce n'est pas possible de continuer à vivre après ça. Que l'amour propre et l'instinct de conservation en prennent vraiment trop plein la gueule pour qu'une résilience soit techniquement concevable. Et puis non. Ils sont toujours là. Ils vivent, ils sortent, ils parlent aux gens, ils ont mêmes des potes et des plans-cul durables. 

 

Ce blog c'est un peu pareil. La différence c'est que ça n'est pas un exutoire. Rien de ce qui y est publié ne soulage. On se relève la nuit, des couteaux plein le ventre, du bruit blanc entre les oreilles, on en distille une partie par clavier interposé, on arrange le tout de manière acceptable selon les canons en vigueur en Occident (d'un point de vue stylistique s'entend), on appuie sur "Publier maintenant", et on retourne se coucher. Les lames et le brouillage sont toujours là. L'épuisement ne cède toujours pas son siège au sommeil. Mais on a la sensation d'avoir utilisé ce fumier pour faire pousser quelque chose, quitte à ne cultiver que des ronces et des buissons de belladones : pas mangeable mais décoratif.

 

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Par épuisement autant que par vanité, j'aurais tendance à dire que c'est " déjà pas mal ". Ni suffisant, ni utile, ni beau - juste pas mal.

 

Pas suffisant parce que face au torrent de hideur qu'est devenu notre quotidien, écrire n'est rien. C'est détruire qu'il faudrait, décimer, incendier, appliquer enfin concrètement cette terreur dont nous bassine le gendarme mondial, être à la hauteur de l'épouvantail benladenesque qu'il agite en n'y croyant pas une seconde. Mais bon, ce n'est pas donné à tout le monde. Une formation d'assassin et d'artificier, ça commence tôt, à un âge où la plupart d'entre nous croyait encore suffisant de distribuer des tracts ou de porter des t-shirts à slogans. Trop tard. Fait chier. Tant pis.

 

Pas utile parce que ça ne fait que rajouter de la fange dans un monde qui barbote déjà bien assez dans la vase. La différence avec les Boniches de notre grisaille est minuscule. Ils salopent au nom du Progrès, en croyant sincèrement faire du beau avec du laid. Moi je ne dégueulasse que dans l'espoir d'arracher un lambeau de ce masque.

 

Pas beau, enfin, parce que créer de la beauté suppose qu'on conserve en soi des réserves insoupçonnées d'énergie vitale. Un artiste au sens noble du terme est un catalyseur, une dynamo humaine capable de transformer de la force brute en énergie positive et édifiante, un démiurge avec les épaules et les reins assez robustes pour combattre activement la laideur et le pourrissement. Je n'ai pas cette carrure-là. Et puis je n'y crois pas une seconde non plus, soyons francs. Repousser le laid avec le beau, c'est le même principe que la non-violence pour renverser l'oppression ; ça peut fonctionner avec un pouvoir le cul posé sur des baïonnettes. Les ordures qui nous cornaquent ont une assise autrement plus stable puisqu'ils rentabilisent l'apathie et la crasse, et surtout parce qu'ils ont la meilleure conscience du monde. Ils sont du côté du Bien. La Vie prime tout pour eux, l'existence la plus stupide vaut mieux à leurs yeux qu'une mort digne.

 

Tout occupés qu'ils sont à épurer l'Europe de ses habitants et à augmenter le rendement de l'avortement, pas un instant ils ne se laissent aller à gueuler Viva la Muerte ! C'est une invocation qui n'appartient qu'à nous autres, présumés défenseur de la vie et de la force qui la soutient. Allez comprendre.

 

 

06/09/2008

IDEES MALSAINES

On trouve vraiment de tout sur le ouaibe. Même de prétendus patriotes à la noix qui préconisent le retour à des méthodes abominables, dignes des coins les plus arriérés de la planète. Y en a qui tiennent une de ces couches, c'est pas possible...

 

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YOUTUBE, C'EST BON POUR LA TÊTE

C'est miraculeux les choses qu'on peut découvrir quand on est curieux, relativement inculte et connecté au ouaibe. On jette un oeil dubitatif à un détournement alambiqué recommandé par je ne sais plus qui (mais qui se reconnaîtra sans doute) et on finit, en trois secondes de farfouillage, par découvrir ça :

 

<< Il est donc bien entendu que toute norme est oppressive, toute autorité liberticide, que les minorités sont toujours opprimées, que les femmes et les homosexuels sont porteurs d'un potentiel de subversion, que les immigrés sont nos frères en révolution, que l'amour est toujours subversif et incompatible avec les rôles sociaux ou avec le pouvoir, que les « jeunes de banlieue » sont des résistants à l'ordre établi, etc. Et il en coûte à l'impudent qui prétendrait discuter ne serait-ce qu'un seul de ces articles de foi face à de prétendus amants de la liberté, en fait aussi intolérants que les curés d'une autre époque.

 

<< Mais nous savons, nous, qu'il n'y a pas de société sans normes, que l'amour est aussi lieu de tous les pouvoirs, que derrière le refus de toute hiérarchie, il n'y a bien souvent que la haine de l'intelligence, de la distinction et de tout ascendant, qu'une certaine passion égalitaire ne vise généralement qu'à araser tout ce qui pourrait révéler la médiocrité et qu'il faudra beaucoup d'autorité si l'on veut entreprendre un jour de bouleverser cette société, d'une autorité dont la légitimité est à penser dès maintenant. Que nombre d'homosexuels ne font que rejeter sur l'autre sexe la responsabilité de la déception que leur vaut l'état présent des rapports hétérosexuels, manifestant un désir effréné de s'intégrer dans ce monde pourvu qu'on l'aménage en tout point pour le leur rendre agréable. Que les femmes, après avoir remporté des victoires non négligeables sur le plan des moeurs et du travail, semblent avoir bien du mal, à présent, à se libérer des conséquences de leur dernière libération (car tout se passe comme si celle-ci ne leur avait été consentie que pour mieux les enchaîner par des liens plus subtils et non moins contraignants).

 

<< Mais nous savons aussi notre maladresse et nous n'ignorons pas non plus que l'homme de ce temps n'est pas pour rien dans cette mise au pas que la bourgeoisie a su créer en exacerbant la guerre des sexes qui est pour elle tout bénéfice. Et le marché se retrouve ainsi en pays connu. Ce qui nous donne cette fin de siècle où un cynisme en vogue semble régner sur le délabrement amoureux, dans une vulgarité sans pareille. Nous savons enfin que beaucoup d'immigrés, trimballent les pires arriérations dans leurs bagages. Et de même qu'il aurait fallu, en d'autres temps, considérer l'ouvrier réellement existant, celui qu'on pouvait effectivement rencontrer, côtoyer, et non l'incarnation de la classe mythique, qu'il conviendrait, sans complaisance exagérée, de considérer aujourd'hui l'immigré réellement existant, en arrêtant de croire et de faire croire que tous les « sans papiers » sont chassés de leur pays par la misère, la guerre civile ou la persécution. Qu'on ne peut raisonner sur l'immigration actuelle en évoquant le souvenir et l'exemple de Frankel et Dombrowsky, comme si on immigrait dans la France d'aujourd'hui pour partager un combat commun et pour achever l'oeuvre de fraternité initiée en 89, comme si c'était toujours la patrie des Droits de l'Homme, de Voltaire et de la Liberté qui faisait rêver dans le monde entier les candidats au départ. >>

 

Alain Tizon, François Lonchampt, Votre Révolution n'est pas la mienne, Le début et la suite ici.

04/09/2008

ALESIA VALEWNKOV TOI-MÊME

Chère Alesia Valewnkov,

 

Merci beaucoup pour vos deux mails ; un seul aurait suffi et j'ose espérer votre pardon pour mon unique réponse.

 

Vous me dites que votre « époux est décédé dans le désastre de Tsunami en Thaïlande.(sic) » Le pauvre homme vous a néanmoins laissé quelques 4.500.000 dollars américains, ce qui devrait vous assurer une provision de gigolos (gigoli ?) bien au-delà de votre ménopause. Mais votre belle-famille, m’assurez-vous, vous fait « quelques difficultés », si avide qu’elle est de « mettre la main sur certains biens. »

 

En femme prudente que vous êtes, vous avez soustrait ce joli tas de pognon à la rapacité de vos beaux-frères-sœurs-parents et planqué le tout « dans une mallette métallique (...) au sein d’une compagnie de Sécurité des biens » de votre beau pays, dont le gouvernement fait bien des misères à la chouette démocratie géorgienne si j’en crois mes journalopes préférées. Redoublant de prudence face à vos trouducs par alliance, vous avez carrément « insisté auprès de la compagnie de sécurité pour que [votre] mallette soit gardée avec un maximum. (sic) »

 

L’engin se trouve actuellement sous bonne garde chez « une compagnie de garderie (sic) de bien en Angleterre » et, bien entendu, vous comptez sur mon aide pour la récupérer. Je sèche discrètement une larme en pensant à vos malheurs, vous dont la belle-famille « ont (sic) à plusieurs reprises tenté deporté (sic) atteinte à [votre] vie pensant qu’à [votre] mort tous les documents légaux des bien (sic) que possédaient (sic) [votre] mari leur reviendraient de plein droit (sic ad nauseam). » Il y aurait un pourcentage pour moi en récompense de mon dévouement, ce qui paraît tout de même la moindre des choses.

 

La délicatesse élémentaire voudrait que je vous communique tout d’abord mes sincères condoléances. Or je suis un rustre - pas un homme sans manières ni éducation, mais volontiers grossier et brutal, selon la définition de Robert Petit, édition 2007 (un cadeau de mon papa, il faudra que je vous parle de lui dans une prochaine lettre.) Vous comprendrez donc que je me permette de ricaner bêtement à l’annonce de votre veuvage. Est-ce ma faute à moi si feu votre mari était un queutard, écumant les bouges de Pattaya pour se fournir en mia noi

 

Vous n’aviez qu’à lui faire les cochonneries qu’il demandait et à y convier la petite du troisième chez qui il allait systématiquement demander des sparadraps ou du sucre en poudre. Qui sait les miracles qu’un peu de piment polygame aurait pu produire sur votre libido, avec toutes les conséquences heureuses sur votre mariage et donc les projets de voyage insensés de votre vieux salingue ? Mais je m’égare, comme d’habitude.

 

N’allez pas croire que je choisisse de vous laisser dans votre dèche par pure méchanceté de gros fafanar frustré. Simplement, je ne peux pas être présent sur tous les fronts de la lutte contre l’injustice et l'exploitation. Je suis déjà en affaire avec Désiré-Trésor N’gol-Diop, dont vous avez sans doute entendu parler.  Il s’agit de l’unique survivant de la famille régnante du Bonzanzo Ex-République Populaire du Koukounia Oriental, massacrée en février dernier par les rebelles séparatistes du Front de Libération Démocratique Progressiste de l’Avenir Développé (FLDPAD).  Lui aussi – Ô ironie amère ! – se trouve dans la situation fort déplaisante d’un milliardaire SDF, obligé de sucer des pines à la chaîne pour se payer une heure de connexion dans un cybercafé de la brousse et rentrer en contact avec de généreux Occidentaux comme ma pomme.

 

 

Notez que lui, plus commerçant (l’école de la misère causée par des millénaires d’esclavage leucoderme, que voulez-vous), m’avait demandé une grosse avance pour récupérer son fric, contre promesse d’une récompense à la hauteur de ma générosité humanitaire. A choisir, votre offre eût été plus raisonnable, puisque vous ne me demandez qu’une réponse gratosse avant d’entamer les négociations proprement dites. Mais voilà, je n’ai qu’une parole et je suis déjà en affaires avec machin, là.

 

Je me vois donc contraint de vous refuser le secours que vous espériez, tant il est vrai que ma bonté est connue jusqu’aux confins du monde slave. N’étant toutefois pas un salopard intégral, je vous transmets ma bénédiction, ainsi que quelques conseils. La Vieille Europe ne manque pas de célibataires laids, incultes, cons mais aisément manipulables, et qui ont de la peine à se contenter d’un coup rapide tous les troisièmes vendredis du mois avec des prostituées tropicales (on peut être sexuellement misérable et ne pas perdre toute dignité, vous le comprendrez). Aussi vous enjoins-je à (de ? je ne sais jamais) faire bénéficier vos filles de votre temps de connexion pour vendre leurs charmes rousskis par le même moyen qui nous a permis d’initier une correspondance qui s’annonce, j’en suis sûr, longue et riche.

 

En vous souhaitant plein de courage face aux épreuves que Dieu a choisi de mettre en travers de votre route.