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30/12/2008

RICANER BÊTEMENT

C’est la seule réaction un peu appropriée face au meeting Faurisson-Dieudonné. J’ai vu le même clip que tout le monde, la démarche m’a arraché quelques grognements porcins, et puis je suis retourné à autre chose, je ne me rappelle plus quoi, l’intégrale d’Audrey Hollander ou Mort à Crédit, je ne sais plus ce qu’on m’a offert à Noël. Impression de revivre l’épisode de son numéro de rabbin, au spasme zygomatique près : grouik grouik, et puis on zappe.

 

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Si rire vaut un steak, alors Dieudo nous a tout juste offert un lardon (voire un greubon pour nous autres grands initiés de la gastronomie vaudoise). Pas de quoi faire un gratin. Mais les rentiers de la culpabilité collective font des miracles proprement christiques : ils vous font un banquet avec moins que rien.

 

Ceux qui hurlent au procès sont des pommes, casher et goym confondus ; ils donnent à un acte sans importance la portée d’un véritable attentat, et ce faisant ils accréditent les pires paranoïeries les concernant. A ce rythme, il ne nous reste que quelques semaines pour éternuer dans la même rue qu’un juif sans être taxé d’antisémitisme. Enfin, si ça leur chante d’entretenir si soigneusement leur stock d’ennemis, qu’ils continuent ainsi. Il est vrai que la bave du noir corbeau a pas mal de chances d’atteindre le crapaud indigné. Faut croire que même l’attraction terrestre est auschwitzophobe.

 

Untel – j’ai une mémoire défaillante quand j’ai affaire à des médiocres, ce qui explique que je ne me rappelle jamais des gens – a même eu le relatif culot d’offrir à M’Bala le grade de nouveau leader d’extrême droite. J’aimerais assez que les boniches de la zone dessaoulent un peu avant d’ouvrir leur claque-merde. L’aggravation de la confusion idéologique générale est une bonne chose, une chose souhaitable, un sine qua non pour tous nos fantasmes de massacre d’envergure réellement ambitieuse, mais quand même, putain ! J’apprécierais qu’on laisse aux Blancs Hétérosexuels les derniers privilèges qu’il leur reste, à savoir le droit d’être les seuls vrais Semeurs de Haine de l’hémisphère nord.

 

Si même des métis peuvent devenir fachos, alors tout est vraiment foutu et il n’y a plus qu’à s’encarter à l’UDC. Ce n’est pas Mister Cocktail qui me contredira là-dessus. Les salauds, c’est nous, merde ! We are the Fiend Club, not you !

 

Sur la TSR, hier soir, un quelconque producteur local, chevelu et grisonnant, étalait son ressentiment avec une retenue toute chuiche. Le sagouin a même invoqué les cendres du Grand Pierre, en estimant qu’on peut « rire de tout mais pas de n’importe quoi. » Ça a fait hurler même ma femelle, pourtant peu versée dans les gags génocidaires.

 

Il y a aussi ceux qui rient jaune, comme pas très assurés de trouver ça marrant. C’est le cas des incontournables Parrains du CGB, bien coincés du cul sur ce coup-là sans qu’on comprenne bien pourquoi. Il y aurait eu des occasions de caricatures formidables, hara-kiriennes, et puis non. On peut pas avoir l’inspiration divine tous les jours, ça doit être la conséquence des faêtes, ces cochons-là se sont sans doute goinfrés jusqu’à la gerbe dépressive et anesthésiante. Qui leur en veut vraiment ? Pas moi.

 

Un peu partout ailleurs, quand ce n’est pas l’outrage téléguidé, quel silence…(Danse-avec-les-dégueus offre toutefois une belle synthèse en fin de texte) Les faêtes, encore, faut croire… la digestion des précédentes ou la fébrilité de la suivante, l’immonde bastringue obligatoire de décembre qui passe à janvier, l’ignoble décompte foireux avant de trinquer en hurlant alors qu’on trinque tranquillement depuis des heures déjà… La navrante trinité champagne-saumon-caviar, vous marrez pas, je connais une souris endettée qui m’a sérieusement proposé un plan pareil…

 

Je constate avec beaucoup d’amusement que la dextrosphère s’invite grossièrement dans les commentaires de Causeur. J’espère que Marc Cohen et/ou Lizzy Lévy relèveront le niveau des imprécations communautaires et claqueront le beignet des chasseurs de mouches au canon, avec l’élégance ravageuse qui leur est propre. S'ils ne le font pas, personne ne le fera, et on se sentira obligés de trouver Dieudonné un tout petit peu rigolo. Ca ferait quand même chier.

27/12/2008

VOTE ET CREVE (D'ENNUI)

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C'est l'histoire de deux chifonniers qui en ont marre de passer leur temps à cracher dans la brouette de l'autre. Alors ils se disent qu'ils feraient mieux de s'entendre pour lutter contre la concurrence déloyale des grandes surfaces. C'est une histoire vraie, qui se passe chez nos voisins frocards.

 

"Je vois par exemple tous les jours sur Dailymotion ou sur des blogs des partisans de Ségolène Royal mettre en ligne des films, des podcasts ou de simples commentaires juste pour nous taper dessus! Leur rage se focalise contre nous et pas du tout contre la droite", déplore-t-il.
"Pour éteindre cet incendie à l'intérieur du PS, j'estime qu'il faut redonner ses lettres de noblesse au combat droite-gauche et choisir les terrains de ce combat. En particulier celui des conflits sociaux", insiste Benoît Hamon.

 

En Suisse, c'est plus pragmatique ; tous les partis ont décidé qu'ils devaient avant tout se battre pour que tout le monde soit toujours d'accord et gentil avec tout le monde. La différence avec l'ex-France, c'est que les Helvètes ont carrément choisi de supprimer le Tthéâtre Guignol et de payer pour un spectacle de marionnettiste sans marionnettes. C'est notre version bien chuiche de la grisaille, notre Sonderweg de l'asphyxie.

 

Des gens qui me veulent du bien me jurent qu'on trouve encore, des deux côtés de la frontière entre ces deux pays, des gens qui votent en ayant l'impression d'accomplir un geste utile, nécessaire, productif, voire citoyennement sexy.

23/12/2008

ANIMISME ORDINAIRE

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Neuf heures du mat. Congé (oui, non, parce que là, ces temps, je bosse, tu vois? Je sais que ça fait bizarre.) Le soleil fait une grève toute higelinienne. Enfin c'est la brume qui le prend en otage, on ignore encore ses revendications. Les "fêtes" ne sont pas encore passées et j'ai déjà pris beaucoup trop de gras, un ou deux frocs me l'ont fait comprendre sans pitié aucune. Il est temps de reprendre des doses régulières de bois et de boue. En route pour la forêt la plus proche, et du jarret, putain de merde!

Le long du parcours, diverses idoles néopaïennes, oeuvres de bûcherons facétieux. Il y en a une qui me plaît tout particulièrement, du fait de son caractère maladroit, enfantin. Elle exhale quelque chose d'à la fois primitif et malsain, c'est difficile à décrire - c'est un peu ce qu'on ressent la première fois qu'on visite certaines sections de la Collection de l'Art Brut. Elle est souvent décorée de branchages, de petits cailloux. Cette fois-ci, quelqu'un s'est donné la peine de lui confectionner un petit bouquet. Vu qu'on est fin décembre, ça ne devrait pas me surprendre.

Ce sont plutôt les modestes offrandes apparaissant le reste de l'année qui sont touchantes, et parlantes surtout. Elles ne sentent pas le gros mytho, ni le bricolage sectaire. Il y a derrière ces mises en scène élémentaires quelque chose de plus simple et plus fort qu'un ex voto : chercher à créer de la beauté avec peu de choses, au hasard des éléments rencontrés et de la lumière toujours changeante qui filtre à travers les troncs noirs.

Un catho conséquent autant qu'un ethnologue sérieux (je sais qu'il y en a encore) pourront démonter vite fait ces petits gestes, y voir un signe de la misère spirituelle du leuco Citoyennifié qui se paluche au New Age pour mettre un peu de baume sur son sentiment de n'être plus qu'une marchandise. A l'inverse, les paganos croyants-pratiquants-pontifiants seraient avisés de ne pas déceler la main de Wotan dans ces actes sans grande portée mystique. Dans ma famille, le seul Yule qu'on connaisse, c'est celui-ci; et pourtant Dieu Thor Le Grand Architecte Qui Vous Voulez sait si l'on y pratique, sans manuels ni rites, une forme d'animisme décontracté. Ca commence tout bêtement par imprégner les tout jeunes morveux de l'odeur des pins, de la musique des ruisseaux et de l'enivrant isolement des altitudes sans téléskis. On ne m'enlèvera pas l'idée que la mauvaise pente que je suis depuis quinze ans a son origine dans cette initiation muette. Pour vivre semi-heureux dans du béton, il faut n'avoir jamais entendu le silence olympien de la montagne, une nuit d'été. Ou alors pas avant 11-12 ans. Plus tard, on a encore une chance d'intégration socio-spectaculaire acceptable.

Nous ne sauverons pas la planète, qui survivra au contraire très bien sans nous. Nous n'allons pas non plus la saccager, puisqu'en l'inondant de pétrole ou d'uranium nous ne ferons jamais que hâter notre disparition - ce qui rejoint le point précédent. Par contre, ce que nous pouvons faire, c'est rendre le monde qui nous entoure un peu moins moche.

ETRE PRIS AU SERIEUX

Je bosse depuis trois ou quatre jours sur un texte assez épais, sans doute l'un de mes plus mauvais et brouillons, qui donne dans le proudhonisme adulescent et la sociologie de carnotzet. L'effet Comité Invisible, je conjecture. Ca ne servira à rien, mais pour le même prix ça sera pénible à lire. Je le balancerai en pdf, comme ça ne s'y risqueront que ceux qui le voudront vraiment.

 

Je relis plusieurs fois la longue esquisse du truc et, grand classique, après l'ivresse originelle d'avoir pu mettre en forme des intuitions animales, c'est l'attaque radicale de lassitude, la déception, l'envie de tout foutre aux cagoinces. J'ai le dégoût qui fertilise la gamberge, comme bien des grands malades. Débarquent des considérations sur la rage d'être entendu, compris, légitimé dans ce qu'on dit, pense ou fait, si maladroit et inabouti que ce soit.

 

Etre pris au sérieux. Drôle de besoin, tout de même. J’entends : être pris au sérieux par quiconque condescend à nous lire ou nous écouter. Comme si on respectait tous les gens que l’on croise dans une journée ! Mépriser tout individu a priori, et s’attendre à ce qu’il prête attention à nos délires, qu’il en savoure les raffinements, qu’il en reconnaisse la cohérence ou la pertinence ? {X est un clown, X ne comprend rien à rien, X n’a aucune idée de quoi il cause} – ça devrait être vexant ?  Si on commençait par bosser un peu sur nos carences en matière de reconnaissance, pour voir si, des fois, l’essentiel de notre sociopathie ne commençait pas par là ?

 

Bander pour le vedettariat, s’échiner à être un poète-maudit, et même se complaire dans sa propre abjection, autant de postures qui relèvent du même pipeau. Notice me !, pour la chanter comme Justin Sullivan. C’est navrant tant que ce n’est pas pleinement assumé. En pleine connaissance de cause, c’est juste insignifiant. Et c’est très bien, l’insignifiance, c’est l’essence même de la condition humaine, tout particulièrement sous nos actuelles latitudes.  Et d’autant plus, ô combien plus, quand on est un toubab à grande gueule et qui n’a pas envie de trinquer à la disparition de son espèce. Passe encore, vois-tu, si on la jouait tabula rasa, terre brûlée, après nous le déluge. Mais il n’y a pas qu’auto-génocide, il y a substitution et müeslification. Va pour crever sans laisser de trace. Se transformer en doqueginéco, par contre, c’est tout simplement insupportable, comme perspective.

 

 

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Vous vous rappelez Highlander ? Le Kurgan ? « Il vaut mieux mourir que disparaître » ? Voilà de quoi méditer pendant d’interminables insomnies, les petits gars. Ca a encore plus d’impact en VO : « It’s better to burn out than to fade away » (on me chuchote que Neil Young a chansonné sur le même thème, ce qui fait quand même moins vulgaire comme référence littéraire). J’en causais récemment avec un cryptobolcho, pour qui le suicide kamikaze relevait immanquablement du désespoir absolu. J’estime pour ma part qu’on est désespéré quand on accepte l’indignité, quand se débattre en pleine merde paraît pire qu’épuisant : vain, creux, voire ridicule. Se foutre en l’air peut être l’ultime acte noble d’un homme qui a perdu toute estime de soi. Et ce paragraphe n’a rien à voir avec ce qui précède.

 

Etre pris au sérieux, donc. Vouloir à toute force être compris, bien plus que soutenu. Quelle erreur. C’est de soutien, et de rien d’autre, dont on a besoin. Un soutien inconditionnel, aveugle, primitif, et surtout pas de compréhension.

 

Un bon début pour l’obtenir, c’est peut-être de ne pas se prendre soi-même au sérieux. Parler gravement de sujets gravissimes, mais ne s’accorder que l’importance que l’on mérite quand on n’est ni chef de guerre, ni patriarche, en un temps d'implosion culturelle qui exigerait que l'on soit l'un, l'autre, ou rien du tout. Si je claque cette nuit, ça sera rien du tout. Il est urgent que je mette des moutards en route, nom de dieu. Ou que j'aille saboter des rails. Ca doit être presque aussi agréable, c'est plus vite fait, et quand les emmerdes se pointent, au moins, on n'est pas trop surpris.

09/12/2008

NOYEZ JOËLLE

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Noël, Hallovouine, pareil. C’est la première année où ça me frappe avec autant de clarté.

 

 

Zappons vite fait les considérations sur l’orgie consommatoire, l’évacuation du sacré, ce genre de trucs, on sait tout ça. C’est la réduction du bastringue à quelques gadgets obligatoires qui est étouffant.

 

 

Il y a quelques semaines, c’était le masque de Scream et la citrouille en plastoque sur le pas de porte, dans quelques jours ce sera le bonnet rouge et le Santaclosse pendu au balcon.

 

 

Au niveau des gamins, la similitude est aussi étonnante. A la Toussaint , c’est le triste racket de bombecs : sonner à toutes les portes en petite meute, en tirant à moitié la gueule, en tendant mollement un cornet déjà bien rempli, et en attendant que le glucose tombe dedans, comme un dû, une banale collecte de messe laïque pour mineurs sous-développés.

 

 

Le 24 décembre (ou le 22, ou le 26, ça dépend des agendas de chacune des miettes de la famille atomisée), même ambiance de jour de paye. Le plus petit morveux sait déjà ce qu’il va recevoir, il l’a commandé expressément, et c’est tout juste s’il se réjouit tant c’est convenu. Ambiance RMI, droit opposable à la Wii avec bon d’échange.

 

 

Vingt-quatre heures plus tard à peine, l’atmosphère de distribution de rations de survie va se transformer en frénésie boursière, « revendez vos cadeaux décevants », embouteillages humains aux guichets des supermarchés pour échanger les petites attentions bâclées ou négocier le cash des bons d’achats dans tel ou tel outlet résonnant encore des hymnes de crooners yanquis en l’honneur de ce qu’une entreprise bien suisse ose appeler « la Fête Magique  »…  

 

 

Tout ça est plus que déprimant, ça donne envie de se rouler en boule sous une table et de n’en ressortir qu’une fois retombée l’exubérance synthétique de Nouvel An. Ca tombe assez bien parce que c'est précisément mon humeur depuis dimanche passé. Tellement bu fort et bouffé gras que j'ai renoué avec les plaisirs oubliés de la crise de foie. Même une tasse de thé fait gerber. Rien bouffé depuis bientôt 36 heures et envie de que dalle à part roupiller.

04/12/2008

THE DISTILLERS

Ca existe depuis 1998. Ca fait un boucan pas possible. Je découvre il y a pas deux mois. J'ai honte.

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LE MIRACLE DE LA HAINE

Il y a les ceusses qui font des chiards parce que "ça se fait", impératifs biologiques et intégration sociale s'associant pour le meilleur et le pire.

Il y a les ceusses qui en font par amûr, ce truc qui dure environ deux ans jusqu'à la garde inégalement alternée.

Et puis il y a les ceusses, plus minoritaires mais largement moins récupérables, qui pondront des mouflets par haine pure.

Un puissant argument contre la reproduction, paradoxalement, est l'altruisme, dans sa version "souci de ne pas infliger à autrui ce qui nous a fortement déplu". Un élan aussi noble qu'infantile, l'un n'allant évidemment pas sans l'autre. ll faut une tripe romantique pour donner un sens esthétique à la vie, et les romantiques ne vivent pas vieux, soit parce qu'ils se flinguent, soit parce qu'ils finissent par mûrir et transiger beaucoup plus ouvertement, sereinement. C'est justement ça qui permet d'envisager la mise en route d'une famille sous un angle qu'on pensait inimaginable.

L'ultime acte militant. Le summum du terrorisme à long terme. La rencontre de l'amour et de la haine sur leur seul terrain d'entente possible.

Il faut bien admettre, un jour, un horrible jour, que l'action directe et la dissertation savante sur les racines ethnophilosophiques de l'Europe débouchent sur le même collecteur d'égouts. Vaine agitation. Nous ne changerons pas le cours de l'histoire, personne ne l'a jamais changé, il n'a jamais existé que dans l'esprit malsain des chroniqueurs. Coups de batte ou traits de plume, c'est pareil. Du Bruit Blanc en guise d'épitaphe commune, et rien d'autre.

Que faire alors de cette fureur de vivre qui ne nous est plus utile, puisque vivre dans notre Grand Hospice Occidental mène à tant de laideur et d'empilements de trahisons minuscules ?

Passer l'immonde témoin. Exactement ce qu'on se jurait, à mi-parcours, de ne jamais faire, par dignité, par esprit de revanche et de contradiction.

Transmettre la sainte flamme de la Colère à la génération suivante, en payant de sa personne, dans la discrétion totale et pour au moins un quart de siècle à plein temps.

Revenir aux basiques, stupidement, animalement, et plus conformiste tu claques.

Faire de notre haine folle un héritage.

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Fabriquer les mines antipersonnel de demain avec notre propre chair. Avec le risque considérable qu'elles nous pètent à la gueule ou qu'elles fassent long feu, sans qu'on sache trop laquelle de ces options justifie le plus efficacement la vasectomie.

Faire comme tout le monde, en fait. C'est une expérience hallucinante, mine de rien, pour nous autres Perdants de l'Histoire (pour reprendre un sobriquet qui me plaît énormément, de même que Lumpen-Nationalistes; pas sûr que son auteur, qui se reconnaîtra, ait conçu ça comme un compliment, mais c'est le résultat qui compte et cette digression est vraiment merdique).

Bien sûr, tout ça, ne le dites pas à vos gonzesses. Elles balisent suffisamment comme ça. Faites comme d'habitude : ne dites rien. Continuez de passer pour renfermés, handicapés des émotions, égocentriques, vulgaires, et toutes ces chouettes travers sans lesquels leur besoin viscéral de se plaindre ne serait pas satisfait. Tout est bien mieux ainsi. Au sein du couple comme de l'entreprise - la similitude est assez frappante sur ce chapitre précis - une réputation solide de médiocrité accroît le confort de vie (do you speak moderne?).

"Faire comme tout le monde", putain. Dix-huit ans à s'engueuler avec tout le monde et à foutre en l'air toute chance de réussite sociale pour finir par un tel slogan. Ca fout le vertige. C'est digne d'un prodigieux connard. C'est génial.